Depuis plusieurs années, le mouvement nationaliste hongrois est traversé par une crise similaire à celles qu’ont connues le Mouvement social italien (MSI, Movimento Sociale Italiano), le Front national en France, l’Intérêt flamand (VB, Vlaams Belang) et d’autres à travers l’Europe. Comme ces derniers, c’est au moment où les positions radicales ont conduit le parti au sommet que celui-ci fait son coming out régimiste et se détourne de son identité.
Entre les deux tendances s’opposant au sein du parti, Gabor Vona, le président du Jobbik qui, il y a quelques mois encore, se réclamait de Julius Évola et rigolait en évoquant ses troupes chassant les pervers sexuels réclamant la destruction du mariage, a pris fiévreusement parti et a lui-même médiatisé ce reniement ces derniers jours.
« Ceux qui pensent que ce parti discrimine les gens en fonction de leur race, de leur religion [alors même que le logo du parti exprime très clairement l’appartenance chrétienne] ou de quoi que ce soit d’autre, ne sont membres du parti que par erreur »,
a-t-il déclaré, faisant préciser par le médiat qui l’interrogeait, origo.hu, qu’il envoyait ainsi un message aux membres du parti « anti-Gitans et anti-Sémites » de se « trouver un autre parti ».
Se prétendant populaire, à l’image de Marine Le Pen, il s’est réjoui par avance de traquer les mal pensants qui ont parfois milité dix ans pour faire du Jobbik le second parti de Hongrie.