Le département de la Défense américain a révélé le 29 avril un rapport sur le raid aérien contre l’hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz qui avait fait 42 morts et 37 blessés dans la nuit du 2 au 3 octobre 2015. Les conclusions sont que les 16 soldats américains, qui ont écopé de sanctions disciplinaires, ne seraient pas poursuivis en Cour martiale car, même l’armée américaine admet en effet une série d’erreurs humaines, de ratés techniques, elle précise que les militaires ne savaient pas qu’un hôpital était visé. Pour éviter que les militaires impliqués puissent un jour être traduits devant la justice pénale américaine, le Pentagone a argué qu’il n’y avait pas crime de guerre car ce terme est « typiquement réservé aux actes intentionnels, au fait de prendre pour cibles de manière délibérée des civils, des lieux ou des objets protégés ». Évidemment, le gouvernement afghan, marionnette mise en place par les États-Unis, a prétendu avoir mené sa propre enquête et a salué le rapport américain.
Mais les survivants et les familles des victimes ne l’entendent pas de cette oreille. Médecins sans frontières rejette ces conclusions et demande qu’une enquête « indépendante et impartiale » conduite par une commission internationale humanitaire soit conduite, accusant l’armée américaine de « violations du droit de la guerre » pour avoir bombardé pendant près d’une heure un hôpital dument identifié. MSF rappelle que les coordonnées GPS de l’hôpital étaient parfaitement connues de la coalition et qu’une alerte avait été donnée dès le premier tir. Sans résultat, les raids s’étaient poursuivis pendant plus d’une demi-heure et lorsque l’AC-130 américain avait fait feu sur l’hôpital, des patients ont péri brûlés vifs dans leur lit, d’autres ont été décapités ou amputés, tandis que des témoins rapportent que l’avion a tiré sur ceux qui fuyaient les lieux…
Depuis quand les « dégâts collatéraux » auraient le droit de se plaindre ?