Alors que la relation franco-polonaise a subi un très fort refroidissement, Varsovie accueille le président Erdogan connu par sa brutalité envers les dirigeants européens et se dit favorable à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.
Une déclaration ambiguë, étant donné que la Pologne se montre négative à l’islamisation progressive de l’Europe. La première ministre a même déclaré suite à cela que la Pologne a rejeté d’accueillir des migrants sur le sol national, où les musulmans sont pratiquement absents.
Confrontée à la vision européenne adoptée par l’Allemagne et la France, la Pologne cherche à jouer désormais un rôle leader sur la scène européenne occupée depuis longtemps par les représentants français et allemands.
Même si les réformes judiciaires polonaises suscitent l’indignation publique et internationale, la position de Varsovie relative aux migrants – notamment musulmans – est partagée par une large partie de la population comme en témoignent les soutiens électoraux des opposants aux migrants. Cette volonté farouche de ne pas les accueillir est la même qu’en République Tchèque, qu’en Hongrie, qu’en Slovaquie et qu’en Autriche. La tendance pareille est justifiable compte tenu du nombre croissant d’attaques terroristes impliquant un migrant partout en Europe.
« On reproche à la Pologne ou aux Tchèques de ne pas vouloir d’immigrés : mais nous n’avons pas d’attentat, parce que nous n’avons pas d’immigrés sur notre sol. Parce que les mosquées ne se construisent pas à tous les coins de rue comme chez vous, et parce que ceux que nous autorisons à venir se fondent dans la masse ou sont vite rappelés à l’ordre. Une attitude normale pour n’importe quel Etat fort », partage un Polonais.
Bien que la politique conservatrice polonaise visant à défendre ses intérêts nationaux mérite le respect, voici la question qui se pose : si la Pologne refuse de tenir ses engagements et l’Europe ne change pas ses règles, qui donc assumera son fardeau ? La Grèce, par exemple, était un pays le plus débordé par l’afflux des migrants en 2015. Reste à imaginer ce qui se passera en cas d’augmentation de leur nombre.
Au lieu de sanctionner les pays qui se protègent contre le terrorisme, il sera mieux d’emboîter leurs pas. Il est grand temps, sans doute, que l’Europe révise sa politique migratoire.
Maria Haros