Pour ceux qui s’intéressent à la faillite de la plateforme d’échange de cryptomonnaie et à son fondateur Samuel Bankman-Fried, nous donnons également en bas de page deux liens vers des sites et des articles qui donnent l’information cachée par la presse française (CRYPTO Préfixe qui, venant de ϰρυπτὸς, signifie caché).
Amusant comme l’actualité n’est pas à la montée des actes antisémites, danger fantasmé, mais aux bonnes vieilles faillites dont il reste à déterminer si elle est frauduleuse ou non.
Petit résumé de la nième faillite à la Madoff.
Samuel (dit « Sam » pour faire plus américain et moins sémite) est un jeune mathématicien sorti de Stanford sur le campus de laquelle il est quasiment né et qui décide de créer une société dont l’objet est de permettre les transactions sur les cryptomonnaies.
Jeune, mathématicien, Stanford, cryptomonnaie, les épargnants se disent que le Samuel n’a rien à voir avec Madoff, qu’il a vraiment trouvé un moyen génial de courir plus que la monnaie avec de la monnaie (exercice en réalité impossible et qui revient à vouloir sauter par-dessus l’ombre de votre tête).
Il est vrai que la cryptomonnaie est un élément de nouveauté encore mal apprécié : s’agit-il d’un nouveau mécanisme de création monétaire et la monnaie ainsi créée vient-elle s’ajouter à la masse monétaire classique des banques centrales et privées?
Franchement, nous ne le savons pas, mais profitons-en pour rappeler que la masse monétaire est intégralement créée depuis le tout premier euro et que si tout le monde remboursait ses emprunts à un instant «t» (ce qui est rigoureusement impossible), il n’y aurait plus aucun euro ni aucun dollar en circulation, partant, plus d’économie du tout.
En aucun cas la monnaie n’est créée par votre travail, déposée en banque, et utilisée par elle pour des investissements. C’est le contraire, c’est parce que la monnaie est créée par les banques centrales ou privées que vous pouvez travailler. Et ne pas perdre de vue que même une banque centrale peut être une institution privée, c’est le cas de la FED aux USA, autrement dit, le dollar est une monnaie privée (quand même encadrée par la puissance publique qui lui donne cours légal et donc légitimité).
Voici l’astuce pour créer de la monnaie, imaginez qu’il n’y ait qu’une seule banque dans votre pays et encore zéro euro en circulation. Vous avez besoin d’un petit milliard. Pas de problème, vous allez voir votre banque, qui, bien entendu, n’a pas ce milliard puisqu’il n’y a aucun euro en circulation. Néanmoins, elle vous prête ce milliard, mais comme il n’y a qu’une seule banque, ce milliard, vous êtes bien obligé de le déposer chez elle, ou si ce n’est pas vous, vos fournisseurs et salariés que vous avez payés avec ce milliard, et donc, voilà que votre banque a finalement en dépôt le milliard qu’elle vous a prêté sans l’avoir en départ ! Bien noter que le fait d’être parti d’une situation à une seule banque n’avait qu’un but pédagogique, le fait qu’il y ait en réalité des centaines d’établissements bancaires ne change rien.
Vu ? Donc il faut éviter de raconter des âneries sur « l’authentique valeur-travail » que « le capital essaie d’exploiter » : premièrement ce n’est pas le travail en soi qui a de la valeur, mais, éventuellement, son résultat, s’il intéresse quelqu’un, et, d’autre part, cette valeur correspond à un prix si le quelqu’un en question qui s’intéresse au produit de votre travail a de l’argent.
Revenons à Samuel, il crée une société pour permettre le commerce des cryptomonnaies (la même chose existe pour des actions, des emprunts, des devises, des produits dérivés (marché à terme) etc., mais là, il s’agit de cryptomonnaie, c’est nouveau et sexy.
Samuel se fait remettre de l’argent des épargnants et leur remet en échange un titre représentant une part de sa société : pas vraiment une action, mais plutôt quelque chose qui doit ressembler à une part de société d’investissement à capital variable, le but de sa société étant de récolter en permanence de l’argent frais. Il appelle ces parts des « FTX », comme si c’était quelque chose de nouveau, alors que c’est un titre financier classique qui a un cours variable selon l’offre et la demande.
Avec l’argent récolté, Samuel fait des investissements hasardeux, notamment, il investit dans la société de sa copine, Caroline Ellison (PDG de Alameda Research)… ça finit par se savoir, et du coup, tout le monde se met à vendre ses FTX puisque la société dont ils sont une part n’est plus qu’une coquille vide.
Le cours des FTX s’effondre, mais, attention, Samuel n’est pas ruiné parce que le cours des FTX plonge : l’argent qu’il a récolté et qu’il n’a pas investi, il l’a toujours, sauf erreur, il lui reste encore un petit milliard – de dollars, pas des shekels. Son problème, c’est plutôt que pour sauver ses investissements, il aurait eu besoin d’argent nouveau, mais comme plus personne n’achète de FTX, il ne peut plus en proposer.
Il va donc perdre l’argent investi de travers, il est en faillite, et si le liquidateur estime qu’il s’agit d’une faillite frauduleuse – ça ressemble quand même à ça puisqu’il a investi dans la société de sa copine – il est possible qu’il soit obligé de se soulager de son dernier milliard pour indemniser les épargnants.
Le plus drôle, c’est que son père est un professeur de droit mais aussi de psychologie à Stanford, il prétend avoir trouvé une théorie du fraudeur fiscal qui pourrait conduire à une baisse de l’évasion fiscale.
Et bien le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas le genre de théorie qui a eu l’air de fonctionner avec son fils, nous, on en a une plus simple et vieille comme le monde : chassez le naturel, il revient au galop.
JERUSALM POST
Sam Bankman-Fried : The rise and fall of the Jewish king of crypto | Sam Bankman-Fried: The rise and fall of the Jewish king of crypto – The Jerusalem Post (jpost.com)
THE TIME OF ISRAEL
Fall of Sam Bankman-Fried, Jewish cryptocurrency CEO, brings echoes of Bernie Madoff | Fall of Sam Bankman-Fried, Jewish cryptocurrency CEO, brings echoes of Bernie Madoff | The Times of Israel
Les mêmes contre les mêmes !
crypto monnaie – crypto escroc
Je ne suis pas du tout d’accord avec votre analyse. Ce n’est pas la monnaie qui crée la richesse, mais le travail et la connaissance (si c’était le cas, la planche de la BCE nous aurait apporté la prospérité et pas l’inflation). Jean BODIN (il n’est de richesse que d’hommes) et les économistes COBB et DOUGLASS (le résidu inexpliqué) l’ont expliqué en leur temps. Des escrocs qui grugeront des gens naïfs, il y en toujours eu, il y en aura toujours. Il faut savoir accorder sa confiance à bon escient. Mais là où le bât blesse, c’est que cet escroc, il est toujours en liberté.
Il est bien évident qu’il ne sert à rien de créer de la monnaie dans le Sahara.
Mais sans monnaie, pas de conversion du progrès technologique et scientifique en progrès économique et aucun débouché pour le travail aussi potentiellement utile soit-il.