Cette conférence a été donnée le dimanche 14 mai dans l’Isère, sur l’aimable invitation du docteur Salim Laïbi. À travers l’énumération de ces lois, l’idée est de proposer une grille de lecture de l’histoire qui est inexistante dans les médias alignés.
Source : Johan Livernette
Exact, mais rares sont les intellectuels qui osent le révéler. Bravo à ceux qui ont le courage de le faire. C’est sans doute le vrai pouvoir qui nous dirige, nous contrôle et nous encadre dans tous les sens du terme à travers les partis politiques, les syndicats… Tout ce monde a , à des sauces diverses, au menu , les mêmes préférences et detestations imposées et rares sont ceux qui se posent les bonnes questions…
La « maçonnerisation » de l’Ecole et « les hussards noirs de la République »
L’interdiction de la religion catholique à l’école publique rompt avec la loi Falloux du 15 mars 1850 qui généralisait l’enseignement catholique et le contrôle de l’Eglise sur l’Ecole. Car l’Eglise fédérait un collectif antilibéral et anti-républicain, Jules Ferry restreint son champ d’action dans le domaine privé, prétextant une école de réconciliation, aujourd’hui la FM emploie l’expression « Le Vivre ensemble », et veut, comble de l’hypocrisie garantir la liberté de conscience…
La maçonnerisation de l’école couplé avec la loi du 27 février 1880 conduira aux objectifs des loges : fermeture des écoles et couvents appartenant à des « congrégations religieuses non autorisées ». La loi de Goblet du 30 octobre 1886, ira beaucoup plus loin car elle confiera cette tâche d’enseignement qu’à ses agents d’influence. Ces lois proposées par Jules Ferry annoncent déjà au sein de leur système éducatif la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.
Cet enseignement était assuré par celles et ceux que Charles Péguy surnommait en 1913 les « hussards noirs de la République » cherchant honnêtement l’excellence qui était un ascenseur social pour les classes défavorisées. Elle y enseignait les fondamentaux : écriture, lecture, dictée, algèbre, arithmétique, géométrie, histoire, géographie, et surtout à devenir un « bon » républicain. Aujourd’hui ce modèle basé sur l’excellence est en lambeaux, Jean-Paul Brighelli, normalien, agrégé de Lettres en dresse un portrait effrayant dans son dernier ouvrage La fabrique du crétin, vers l’apocalypse scolaire (Cf : l’Archipel, mars 2022).
Ces agents au service de la Gueuse sortiront des écoles normales supérieures afin de former ces hussards. En sortant du même moule, ils deviendront une corporation publique payé par l’Etat, un catholique paiera deux fois, ses impôts financeront cette corporation de malfaisants et en plus il devra financer les études de ses enfants avec une école privée…
Comme on le constate, cette déchristianisation de la société progresse à toute vitesse, le début des années 1880 : expulsion des Jésuites (1880), abrogation du repos dominical (1880), laïcisation de l’enseignement (1882) puis du personnel enseignant (1886), mais aussi d’autres mesures symboliques comme la suppression des prières aux rentrées parlementaires (1884). Le pape Léon XIII mène une politique d’apaisement avec les différents gouvernements français depuis les années 1880.
En publiant en 1884 l’encyclique Nobilissima gallorum gens , Léon XIII recommandait aux catholiques français de cesser toute opposition systématique et de rentrer dans une politique de compromis. En 1887, il félicita le groupe parlementaire de l’Union des Droites qui avait adopté une neutralité bienveillante à l’égard du ministère Rouvier . Le Saint-Siège restera neutre lors de la crise boulangiste. En 1889, Léon XIII les conservateurs perdront 70 sièges, il entérinera la République et appelle les catholiques à accepter Celle-ci, cesser de la combattre, pour apaiser les tensions entre l’Église et l’État et mettre fin à la politique anticléricale, bref il trahira l’idéal d’un Athanase de Charrette de la Contrie, des prélats contemporains comme le Cardinal Pie, Freppel, Gousset, Gaume, Fèvre Son « idée » (Est-ce bien là la sienne ou celle du Cardinal Rampolla ? » profonde est d’encourager la création d’un grand parti conservateur républicain dans le cadre des institutions existantes, défendant l’ordre et la religion ; un parti conservateur mais non réactionnaire, ayant définitivement renoncé à restaurer la monarchie et préoccupé par les questions sociales. Oui, vous avez bien lu ! Est-ce à partir de ce moment-là qu’est apparu les partis jouant le jeu de cette mascarade, d’un mouvement comme Le Sillon de Marc Sangnier (1873-1950) et de l’Action Française fondée elle aussi en 1899, partis politiques menant leurs actions sur l’activisme politique qui est une voie de garage.
Le clou avait été définitivement enfoncé par le cardinal Lavigerie (1825-1892), archevêque d’Alger, dont l’appartenance à la franc-maçonnerie ne fait plus aucun doute et qui va jouer le rôle de « poisson-pilote », à la place du pape, car il paraissait cependant dangereux que Léon XIII prenne directement la parole, les réactions des monarchistes et du clergé français étant difficiles à prévoir. Il est pour cela reçu par le souverain pontife du 10 au 14 octobre 1890. Un mois plus tard, il profite de la visite d’une escadre à Alger pour lancer le mouvement du Ralliement. Premier personnage d’Algérie en l’absence du gouverneur, il offre le 12 novembre 1890 un banquet à l’amiral Duperré et aux officiers de marine. Au dessert, il se lève et lit la déclaration préparée contenant le passage suivant : « lorsque la volonté d’un peuple s’est nettement affirmée, que la forme de gouvernement n’a rien en soi de contraire, comme le proclamait dernièrement Léon XIII, aux principes qui seuls peuvent faire vivre les nations chrétiennes et civilisées ; lorsqu’il faut, pour arracher son pays aux abîmes qui la menacent, l’adhésion sans arrière-pensée à cette forme de gouvernement, le moment vient de déclarer l’épreuve faite […]. En dehors de cette résignation, de cette acceptation patriotique, rien n’est possible … » Les convives, pour la plupart monarchistes, sont stupéfaits et n’applaudissent pas. Duperré, aux opinions bonapartistes, se contente de répondre : « Je bois à son Eminence le cardinal et au clergé d’Algérie. »
Était-ce une étape clé du plan d’infiltration maçonnique des Carbonari que Grégoire XVI connaissait grâce aux documents secrets remis par Crétineau-Joly ?
Était-ce une étape clé du plan d’infiltration maçonnique des Carbonari que Grégoire XVI connaissait grâce aux documents secrets remis par Crétineau-Joly ?
Cette déclaration suscitera en France chez les monarchistes et les catholiques une franche hostilité, peu d’évêques le féliciteront, la majorité de l’épiscopat étant hostile. L’influent conservateur Paul de Cassagnac écrit dans L’Autorité : « L’acte que vient de commettre S. Eminence. le cardinal Lavigerie, est un acte injustifiable et qui ne saurait s’expliquer que par une méconnaissance absolue de la situation morale dans laquelle se trouvent les catholiques vis-à-vis de la République en France. […] Le cardinal Lavigerie oublie bien facilement qu’il y a quelque incompatibilité entre la franc-maçonnerie, qui est la véritable religion d’État du gouvernement actuel, et la religion chrétienne. » En février 1891, Mgr Freppel, évêque d’Angers, porte à Rome une lettre de quarante-cinq députés de la droite demandant au pape de désavouer l’« aventurier » Lavigerie. La réponse donnée par le pape n’est évidemment pas celle attendue par l’évêque d’Angers. Par la suite, un climat de tensions chez les catholiques amène cinq cardinaux à publier une déclaration conjointe le 21 janvier 1892. Celle-ci critique de façon virulente la politique anticléricale menée depuis douze ans tout en se terminant par un appel à la trêve et à l’acceptation des institutions. Ménageant la chèvre et le chou, chacun y voit ce qui veut y voir. C’est un échec, et Léon XIII fera entendre sa voix…ou celle de Rampolla ?
La division des conservateurs
1) Les ralliéristes
Un cas de conscience va naître et diviser les catholiques monarchistes (N’était-ce point-là le but recherché ?), car se pose la question (comme maintenant pour les Tradis post Vatican II), faut-il abandonner la doctrine du Christ-Roi ou obéir au pape ? Faut-il désobéir à l’autorité pontificale ?
Inévitablement deux camps se forment les ralliéristes (Albert de Mun, royaliste, d’Achille Fould ; bonapartiste, et du baron de Mackau (royaliste, ancien président du groupe parlementaire de l’Union des Droites). Jacques Piou, ancien royaliste qui s’était déjà positionné sur le terrain constitutionnel avant même le toast de Lavigerie approuve le Ralliement.
2) Les anti-ralliéristes
Néanmoins, la majorité des monarchistes et du clergé refuse de se rallier : le duc de Broglie, Paul de Cassagnac, d’Haussonville, La Rochefoucauld-Doudeauville. (Voir la lettre de Léon XIII qui a fait changer d’avis le saint de Toulouse).
Mais ces réfractaires développent une argumentation gallicane qui n’est pas la politique de celle des « Deux Glaives », cette Droite royaliste publiera le 9 juin 1892 le texte suivant :« En présence des divergences de sentiment que des manifestations récentes ont révélées parmi les catholiques, les membres de la Droite royaliste se croient tenus de dire comment ils comprennent leurs devoirs de catholiques et de citoyens. Comme catholiques, ils s’inclinent, avec respect, devant l’autorité infaillible du Saint-Père, en matière de foi. Comme citoyens, ils revendiquent le droit qu’ont tous les peuples de se prononcer en liberté sur toutes les questions qui intéressent
l’avenir et la grandeur de leur pays. La forme de gouvernement est, par excellence, une de ces questions. C’est en France et entre Français qu’elle doit être résolue. Telle est la tradition nationale. »
Le 23 mai 1893 à Rome, le comte Hélion de Barrème exposera sa requête fondée sur l’erreur du gallicanisme d’une façon abrupte : « les royalistes français ne se laisseront jamais imposer une direction de dehors ou étrangère, que fidèles aux vrais principes d’ordre, ils avaient cependant une répulsion entière pour le cléricalisme en politique ».
En répondant ainsi, n’était-ce pas donner le bâton pour se faire battre ?
Pourtant, le saint de Toulouse, le Père capucin Marie-Antoine de Lavaur (1825-1907) était dans la douleur de devoir prendre position dans un domaine purement temporel, et il était contre ce ralliement, mais à la lecture de l’encyclique Inter innumeras sollicitudines du 16/02/1892, il se soumettra au pape. En réponse, il recevra un bref élogieux du Cardinal Rampolla…
L’échec du ralliement (1893-1905)
La déroute des conservateurs est consommée aux élections législatives qui se déroulèrent le 20 août et le 03 septembre 1893, ils perdirent un tiers de leurs députés. Mgr d’Hulst, député du Finistère et recteur de l’Institut catholique de Paris, écrit au sujet des résultats, le 23 août 1893 : « Le résultat des élections est une déroute. Les ralliés sont plus atteints que les royalistes, car ils perdent tous leurs chefs. » Ces ralliés furent raillés par les royalistes : « L’effet produit dans mon entourage par l’échec de de Mun et des ralliés est tout simplement merveilleux ! Tous ont bondi de joie. » écrit un royaliste au comte de Paris.
Après la tempête, un temps d’accalmie succède à l’encyclique pontificale. Les présidents du Conseil de 1893 à 1898 (Charles Dupuy, Jean Casimir-Périer, à nouveau Dupuy, Ribot, Léon Bourgeois, Jules Méline) ont besoin de tranquillité (Pour mieux porter l’estocade). D’ailleurs, ils ne font pas mystère que les lois laïques constituent pour eux un des socles de leur République qui ne saurait être remis en question, donc pas de retour en arrière possible. En mars 1894, Casimir-Périer déclare : « Nous n’avons rien à renier ; nous ne renierons rien de l’oeuvre enfin achevée. Les lois scolaires et militaires sont devenues le patrimoine de la République ; nous les avons appliquées et nous les appliquerons ainsi que l’ont fait nos devanciers […]. »
Le laïcisme apparaît consubstantiel à la République ; le pape s’est-il trompé ou s’est-il laissé manipulé par le cardinal Rampolla quand il a cru que la seule motivation des républicains était la détestation de la monarchie, alors que la cible est le catholicisme (détruire le trône pour mieux détruire l’autel).
L’Église s’est faite manipulée (comme le reconnaîtra le député (Union des Gauches) Emile Flourens (1841-1920) en 1914), en 1899, Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904) dépose le projet de loi sur les associations qui devient la loi de 190, marchepied pour celle de 1905, car elle visait en mettre en place la collégialité pour détruire la structure hiérarchique de l’Eglise. L’ennemi savait très bien que l’Eglise n’accepterait jamais cette collégialité (adoptée chez les conciliaires de Vatican II) ce qui allait permettre dans un cadre légal l’expulsion de congrégations.
Puis en 1904 éclate l’affaire des fiches : un député nationaliste révèle que les loges maçonniques du Grand Orient de France ont fiché les officiers de l’armée, pour faciliter l’avancement des officiers républicains non pratiquants, au détriment des catholiques ; et cela à la demande du ministre de la Guerre le général André !
Enfin, en 1905 est votée la séparation de l’Église et de l’État privant l’Église du budget des cultes. L’année suivante éclate la crise des inventaires qui voit des fidèles s’opposer aux forces de l’ordre en charge d’inventorier les biens des lieux de culte.
En 1900, le pape semble ouvrir les yeux sur l’échec de sa politique dans un entretien avec le journaliste Henri des Houx. Le souverain pontife indique qu’il « ne peut être indifférent aux suites d’une politique sectaire, contraire aux vœux de la nation […]. N’ai-je pas donné à votre nation des gages suffisants de mon affection paternelle ? M. Waldeck-Rousseau, en son discours à Toulouse, parlait de l’unité morale de la France ? Qui, plus que moi, y a travaillé ? N’ai-je pas énergiquement conseillé aux catholiques de cesser toute lutte contre les institutions que votre peuple s’est librement données et auxquelles il demeure attaché ? […] Veut-on refaire, à présent, l’union des catholiques contre la République ? » (Le Gaulois 30/12/1900)
Le mal était fait, la conséquence de la politique de Léon XIII est l’inverse de celle qui était voulue : la gauche radicale et socialiste, précisément la fraction la plus hostile à l’Eglise est sortie renforcée des élections de 1893 ! Les catholiques ont été les dindons de la farce, incapables d’occuper massivement les rangs de la Chambre des députés et ont été boudés par la gauche modérée. Enfin, le conflit religieux n’a jamais été aussi violent qu’au début des années 1900, avec l’avance inexorable de l’anticléricalisme.
La crise de l’Eglise Catholique de Léon XIII
à Pie XII prépare son Eclipse …
Auparavant, le premier concile œcuménique du Vatican, ou simplement appelé Vatican I, est le XXe concile œcuménique de l’Eglise catholique, il se tiendra du 8 décembre 1869 au 20 octobre 1870. Convoqué par Pie IX (1792-1878), il définit notamment l’infaillibilité pontificale. Il est interrompu quand les troupes de Garibaldi envahissent Rome, suspendu sine die. Le libéralisme français y fut définitivement condamné, celui-là même qui est analysé, décortiqué par Mgr Justin Fèvre (1829-1907), auteur anti-libéral, qui voulait plus d’actions que de discours, définissant ce libéralisme comme étant la synthèse du gallicanisme et du jansénisme. Sous le pontificat de Saint Pie X, nous aurons affaire au Modernisme égout collecteur de toutes les hérésies, et effectivement au début du concile de Vatican II, le Rhin se jettera dans le Tibre, l’école protestante de Tübingen formera avec les sectes maçonniques infiltrées depuis moins d’un siècle au sein de la Curie, une alliance objective pour détruire l’Eglise de l’intérieur. (Cf : Le Rhin se jette dans le Tibre, Ralph Wiltgen)
L’élection de Vincenzo Gioacchino Raffaele Luigi Pecci (1810-1903), élu pape sous le nom de Léon XIII en 1878 marque le début de cette crise, terme que les Tradis post-Vatican II utilisent à tort pour désigner les « erreurs » de la secte conciliaire dont la matière se trouve dans les constitutions de ce concile et qui reçut sa forme de la bouche de Giovanni Battista Montini qui prit le nom de Paul VI (1897-1978) le 8 décembre 1965 marquant la fin de ce concile, jour entre parenthèse de l’Immaculée-Conception…C’est pour ma part et d’une manière officielle le début de l’éclipse annoncée par Notre-Dame de la Salette en 1846 et probablement le Troisième secret de Fatima de 1917. Nous avons vu qu’il ne s’agit pas d’erreurs mais d’un complot organisé par les Carbonari dont le plus connu de ses représentants avait pour nom de code Piccolo-Tigre. Selon le grand auteur contre-révolutionnaire Crétineau-Joly, il s’était vanté que l’objectif de sa secte était de mettre sur la Chaire de Pierre, un pape franc-maçon ou du moins qui en épouse les idées, afin de détruire l’Eglise de l’intérieur ! L’affaire faillit d’ailleurs se réalisait avec l’élection du Cardinal Rampolla (1843-1913) en 1904, mais elle fut mise en échec grâce au droit de veto de l’Empereur François-Joseph (1830-1916), et la Providence par l’élection du futur Saint Pie X retardera cette éclipse de plus de cinquante ans, mais ces successeurs accumuleront les zones d’ombre ; étaient-ils à la hauteur du combat qui s’annonçait où sous la mauvaise influence de leurs conseillers, dont on sait maintenant qu’ils appartenaient à la franc-maçonnerie (Cardinal Rampolla, Gasparri, Béa)
Le contexte politique
Henri V (1820-1883), comte de Chambord qui sans avoir régné dans les faits fut un grand roi par l’esprit, par sa fidélité au principe du Pacte de Reims de Saint Rémi né du Baptême de Clovis, son drapeau n’était pas celui des révolutionnaires mais celui des rois très chrétiens. Contemporain du Cardinal Pie, er fidèle à sa doctrine politique et sociale , son programme ? Dieu, la Gloire de Dieu et le Salut de nos âmes sonnait mieux que Travail, Famille, Patrie. Il avait une répulsion logique à la vue de la serpillère tricolore sur lequel était inscrit la devise mensongère républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité. L’évêque de Poitiers quant à lui manifestait une opposition irréductible à tout ce qui, dans le monde moderne, lui paraissait marqué de laïcisme et de naturalisme. Il s’agissait de retrouver le sens du vrai, le sens chrétien de l’histoire, d’assujettir au Bien commun gouvernants et gouvernés, et pour cela d’entendre enfin ce que saint Pie X et ses successeurs, confirmant l’enseignement du cardinal Pie, ont résumé en ces mots : Omnia instaurare in Christo (Tout instaurer dans le Christ).
Après sa mort, le royalisme sera différent : plus polémique, plus militant, plus intellectuel, et moins enraciné ; bref, après lui, l’attachement quasi-charnel de presque tout un peuple pour son prince n’existera plus. Ayant dorénavant à choisir entre une branche cadette et régicide, et une branche aînée mais étrangère , les royalistes seront divisés par des doctrines, et le royalisme se rapprochera plus d’un parti comme les autres au lieu de rester un principe qui les transcende. Avec un tel prélat, un héraut de la foi, la politique de Léon XIII aurait pu porter de bons fruits mais celui-ci optera pour une politique de ralliement.
Pourtant le 13 octobre 1884 Léon XIII en terminant la célébration de la Sainte Messe dans la chapelle vaticane entouré de quelques cardinaux, s’arrêta brusquement au pied de l’autel et se tint là environ dix minutes comme en extase, le visage transfiguré, puis il alla immédiatement à son bureau pour écrire son fameux exorcisme, prière à saint Michel Archange avec instruction qu’elle soit récitée partout après chaque messe basse.
Que s’était-il passé ? il expliqua qu’au moment où il s’apprêtait à quitter l’autel, il entendit soudainement deux voix : l’une douce et bonne, l’autre dure et gutturale qui semblaient venir d’à côté du tabernacle. Satan dans sa superbe disait avec fierté qu’il pouvait détruire l’Eglise, mais pour cela, il demandait plus de temps et de puissance. Notre Seigneur accepta et lui demanda de combien de temps et de combien de puissance il avait besoin. Satan répondit qu’il avait besoin d’une centaine d’années et d’un plus grand pouvoir sur ceux qui avaient été mis à son service. Notre Seigneur accorda à Satan le temps et l’énergie demandée, en lui donnant toute liberté d’en disposer comme il voulait.
Puis, Léon XIII eut une vision terrible : « j’ai vu la terre enveloppée dans les ténèbres et l’abîme, j’ai vu des légions de démons qui étaient dispersés à travers le monde pour détruire les œuvres de l’Eglise. Puis est apparu Saint Michel Archange qui chassa les mauvais esprits dans l’abîme ».
Le temps et l’énergie demandés par Satan
Le temps : Satan ne perdra pas le sien, à la mort de Léon XIII, son secrétaire le Cardinal Rampolla, membre de l’O.T. O faillit être élu pape, c’est grâce au veto de l’Empereur François-Joseph, un laïc que cela ne se fit pas, Giuseppe Melchiorre Sarto (1835-1914) fut choisi à sa place le 3 août 1903 sous le nom de Pie X, l’Eglise catholique obtenant ainsi un répit de cinquante-trois ans.
L’énergie : En 1889 eut lieu à Paris la dixième Exposition universelle qui se tint du 5 mai au 31 octobre 1889. Son thème est la Révolution « dite » française dans le cadre du centenaire de cet évènement. C’est à l’occasion de cette Exposition commémorative que la tour Eiffel du nom du franc-maçon est construite.
Mais Satan avait besoin de puissance et c’est grâce à Hyppolyte Fontaine (1833-1910) que l’électricité et par l’attraction des badauds pour la fontaine lumineuse de Coutan que cette source d’énergie marquera particulièrement les esprits. On peut dire que l’installation électrique de cette Exposition est la plus grande du monde. Et, c’est par le moyen de l’électricité que Satan pourra s’installer partout, dans chaque famille, au début par la radio puis la télévision, l’internet, l’Intelligence Artificielle (l’I.A)
Ainsi cette Exposition de 1889 cherche à illustrer, le plus richement possible, l’histoire du progrès technique : les machines font l’objet de réflexions historiques, de recherches sur la sécurité et les conséquences sociales de l’industrialisation. Mais l’innovation sur laquelle repose l’Exposition semble être une valeur à la fois plus diffuse et plus ambiguë, un critère de valeur sociale et de jugement qui permet de mesurer la modernisation. Cette diversion (la modernisation) est une inversion car le progrès ou l’évolution n’est plus le mouvement qui va de la matière à la forme ou de puissance à l’acte qui est subordonné au Bien commun du salut des âmes (Les baptisés doivent devenir des saints !). L’espérance, deuxième vertu théologale est remplacée par ce progrès, le bonheur terrestre à la place du ciel, et c’est donc cette deuxième vertu antithélogale maçonnique (le progrès) qui est cette perversion. Les compagnies de chemin de fer, lorsque la France sera suffisamment « maillée » pousseront le cynisme à proposer des sorties à tarif réduit le dimanche pour que les gens « oublient » (On part très tôt et on revient tard) de le sanctifier en allant dans les guinguettes, les expositions etc…mais, c’est le progrès !
L’étrange politique de Léon XIII
En perdant 70 sièges aux élections législatives de 1889 par rapport à celles de 1885, les opposants à la République marquent un nouveau recul. Les nouveaux votants ne connaissent que ce régime, ainsi l’espoir d’une restauration monarchique s’amenuise comme une peau de chagrin. Or, les républicains mènent une politique anticléricale acharnée notamment la bataille concernant l’enseignement qui dure encore en 2023 :
Jules Ferry (1832-1893) , le franc-maçon dans sa haine de l’Eglise proclame les lois dans la lignée des idées de la Révolution et des revendications de la Commune de Paris, celle du 16 juin 1881 pour une École primaire gratuite obligatoire non pour éduquer mais plutôt formater tous les enfants de 6 à 13 ans et fondée sur une instruction laïque (loi du 28 mars 1882) où mieux un lavage de cerveau qui interdit l’enseignement religieux et les instituteurs ecclésiastiques dans le modèle éducatif public (sauf s’ils sont titulaires d’un brevet public d’enseignement). Il détaillera cette réforme dans les principaux détails qu’il adresse aux instituteurs : « La loi du 28 mars 1882 qui se caractérise par deux dispositions, et se complètent sans se contredire. D’une part, elle met, en dehors du programme obligatoire l’enseignement de tout dogme particulier. D’autre part, elle place au premier rang l’enseignement moral et civique. L’instruction religieuse appartient aux familles et à l’Église, l’instruction morale à l’école. Le législateur a eu pour premier objet de séparer l’école de l’Église, d’assurer la liberté de conscience des maîtres et des élèves, de distinguer deux domaines jusque-là confondus celui des croyances personnelles, libres et variables et celui des connaissances qui sont communes et indispensables à tous « .
Remarquable exposé, concis, factuel. Il est impossible de comprendre la France et le monde modernes et actuels si l’on ne connaît pas cette trame. Une question à propos de J. Attali dont apparaît une photo de profil dans la vidéo, et qui me turlupine depuis assez longtemps: s’est-il fait casser la figure pour avoir un nez pareil en forme d’escalier, ou est-ce congénital… ce qui revient un peu au même ?