La semaine dernière, un film qu’on croyait perdu depuis longtemps refaisait surface en trombe, diffusé par la BBC, un demi-siècle après sa réalisation. Ces images ont apporté de l’eau au moulin de ceux qui s’interrogeaient sur le rôle du commandant de l’IRA, Martin McGuinness, relançant des spéculations qui ne datent pas d’hier, selon lesquelles ce parrain du terrorisme serait un agent important (ou du moins un allié) des services de renseignements britanniques.
Nombre de ses anciens camarades pensent aujourd’hui que McGuinness était au service d’un plan à long terme visant à céder l’Ulster à une version du Sinn Fein / IRA rendue acceptable pour les autorités de Londres et de Washington.
Mais pour les révisionnistes historiques et les patriotes européens, l’aspect le plus intéressant de ces révélations concerne le réalisateur de ce film, The Secret Army. Il s’agit de Zvi Aldouby, un officier de renseignements israélien qui avait organisé la tentative d’enlèvement de Léon Degrelle en 1961. [Les noms de certains des Israéliens cités dans cet article sont orthographiés de différentes manières selon les sources, par exemple Zvi Aldouby est souvent écrit Zwy Aldouby].
En outre, je puis aujourd’hui révéler le nom de la dernière personne encore en vie ayant participé à cette conspiration du Mossad – une juive américaine et activiste féministe qui est une amie personnelle de l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton. Âgée de 22 ans à l’époque, Carol Klein travaillait en étroite collaboration avec Zvi Aldouby. L’enlèvement de Degrelle ayant échoué, elle a tout fait pour dissimuler l’implication du Mossad en mettant en avant une histoire rocambolesque. Un talent de romancière que plus tard, sous son nom de femme mariée Carol Mack, elle mettra à profit en devenant une dramaturge bien connue. Curieusement, comme Aldouby, elle a développé un lien particulier avec la scène politique irlandaise.
Mais tout d’abord, certains lecteurs se demandent peut-être qui était Léon Degrelle et quel était ce mystérieux complot d’enlèvement en 1961.
Léon Degrelle est mort il y a trente ans, le 31 mars 1994, à l’âge de 87 ans. Il vivait en exil en Espagne depuis sa fuite rocambolesque à travers l’Europe en mai 1945.
Dans la Belgique d’avant-guerre, Degrelle est un journaliste militant, célèbre pour ses dénonciations de la corruption politique. Il fonde le Parti nationaliste rexiste en 1935 et crée en 1941 la Légion wallonne pour lutter contre le communisme soviétique aux côtés de la Wehrmacht et de la Waffen-SS allemandes.
Degrelle lui-même commandait les forces wallonnes en première ligne et reçut plusieurs médailles pour sa bravoure, dont la Croix de chevalier avec feuilles de chêne, l’une des plus hautes distinctions jamais décernées à un non-allemand. Sa légion devient la Division SS Wallonie et, à la fin de la guerre, Degrelle a le rang d’Oberführer SS.
Dans la nuit du 7 au 8 mai 1945, Degrelle et un petit groupe de camarades s’envolent d’Oslo vers l’Espagne. Ils ont à peine assez de carburant pour atteindre la côte nord de l’Espagne, où ils s’écrasent sur la plage de La Concha, à San Sebastián, à quelques kilomètres de la frontière française.
Des Juifs et «antifascistes» de tout poil rageaient de ne pas réussir à forcer le gouvernement espagnol à livrer Degrelle pour un de leurs procès spectacles. D’autant plus qu’au lieu de se faire oublier dans l’ombre, Degrelle continuait à s’afficher en fervent national-socialiste et à soutenir les réseaux politiques mondiaux défendant l’héritage politique d’Adolf Hitler.
En 1961, les agents sionistes décidèrent qu’il était décidément temps d’agir. Ils pensaient emmener Degrelle en Israël, mais changeaient d’idée : dans un premier temps il devait subir un interrogatoire musclé à bord un yacht au large des côtes espagnoles, puis être livré à la Belgique où le gouvernement d’après-guerre l’avait déjà condamné à mort. La véritable histoire de cette conspiration est restée délibérément brouillée pendant plus de soixante ans, mais l’émission de la BBC révèle une partie de la vérité et cet article va la compléter.
«La victoire a cent pères, mais la défaite est orpheline» est un proverbe souvent attribué au président Kennedy alors qu’on la doit au ministre des Affaires étrangères et gendre de Mussolini, le comte Ciano. Quelles que soient ses origines, le proverbe s’applique parfaitement au Mossad, le service de renseignements israélien, et à ses opérations de «chasse aux nazis».
Lorsqu’un commando du Mossad a enlevé Adolf Eichmann en Argentine en mai 1960, Israël a été heureux de s’en attribuer le mérite. Le procès-spectacle d’Eichmann à Jérusalem a été célébré (dans la plus pure tradition stalinienne) comme une «preuve» de l’«Holocauste», qui, au début des années 1960, commençait tout juste à passer d’un aspect contesté et marginal de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale à ce qu’il est devenu dans les années 2020 : un texte sacré inviolable.
Mais lorsque, un an presque jour pour jour après l’enlèvement d’Eichmann, une opération similaire est tentée contre Léon Degrelle, son échec cuisant doit être rejeté comme l’œuvre d’«amateurs» totalement désavoué par Israël.
À la tête de ce petit réseau d’«amateurs», le plus montré du doigt, se trouvait le journaliste Zvi Aldouby. Quelques jours après son arrestation consécutive à l’échec de l’enlèvement de Degrelle, Aldouby était sans vergogne condamné par ses compatriotes, y compris par ceux-là mêmes qui avaient travaillé avec lui. Des auteurs récents, tels que Guy Walters, ont cru bon de répéter la désinformation israélienne, mais un examen plus approfondi des faits montre qu’on a affaire à un cas classique d’exercice du jeu préféré des services de renseignements, surtout en cas de désastre: le «déni plausible».
L’homme qu’on connaîtra par la suite sous le nom de Zvi ou Zwy Aldouby est né Herbert Dubinsky en 1931. Après avoir immigré en Palestine avec sa famille, encore adolescent, il s’engage comme volontaire à la Haganah, l’aile paramilitaire de l’Agence juive qui luttait contre le mandat britannique. Après la création de l’État d’Israël en 1948, il rejoint le Palmach, le fer de lance de l’élite de la Haganah, pour terroriser les civils palestiniens et lutter contre les armées arabes.
En 1949, il passe au service de sécurité et de renseignement du Shin Bet, avant d’être transféré au ministère israélien des Affaires étrangères en 1951; c’est à ce moment-là qu’on lui a conseillé de changer son nom de Dubinsky en Aldouby (ce nom pouvait aussi bien passer pour hébreu ou arabe et se prêtait donc bien à rôle d’agent secret au Moyen-Orient).
De 1952 à 1957, le jeune Aldouby a travaillé comme journaliste au journal Haboker (associé au parti d’opposition conservateur en Israël) et pour le journal officiel de l’armée, Bamahaneh. Après avoir déménagé à New York en 1957, il a continué à travailler en tant que correspondant américain de Bamahaneh, voyageant à travers les États-Unis et visitant les bases de l’armée.
C’est ce qui lui permettra de prétendre qu’il avait cessé toute activité officielle en Israël dès 1952, mais certains aspects de son travail trahissent une fonction ininterrompue de propagande et de renseignement.
De 1957 à 1960, Aldouby s’inscrivait à l’université de Columbia pour suivre des études de journalistes, il en aurait été expulsé au printemps 1960 en raison de «résultats scolaires médiocres». Coïncidence ou non, c’était précisément au moment de l’enlèvement d’Eichmann. Aldouby, aussitôt, s’associait à son compatriote (Israélien), Éphraim Katz, pour produire des articles sur l’affaire Eichmann parus dans le magazine américain Look et le magazine allemand Stern.
Le fondateur et rédacteur en chef de Look, Mike Cowles, entretenait des relations de longue date avec la CIA. Aldouby et Katz ont été mis en contact avec Quentin Reynolds, un journaliste américain ayant une longue expérience du travail de propagande. Leurs articles sur Eichmann ont fait l’objet d’un livre, Minister of Death, coécrit par Reynolds.
Aussitôt l’échec de l’enlèvement connu, Aldouby devenait un paria décrié, un vil opportuniste, désireux de prendre en marche le train d’Eichmann [sic] pour se faire de l’argent. Pourtant, le choix de Quentin Reynolds comme coauteur est une preuve solide qu’Aldouby était en réalité un agent de confiance de la propagande et du renseignement israéliens depuis le début.
Durant des années, Quentin Reynolds avait joué un rôle de premier plan dans la propagande en faveur des causes juives et «antinazies». Comme je l’ai expliqué il y a quelques semaines, Reynolds avait collaboré avec Sam Dickstein, congressman juif et agent soviétique, à l’une des premières actions de propagande en faveur de ce que l’on a appelé plus tard l’Holocauste. En mai 1939, peu après la publication du Livre blanc britannique sur la Palestine (qui a détourné la politique de Londres du sionisme), Reynolds a témoigné (en tant que soi-disant expert de l’Allemagne) devant une commission du Congrès présidée par Dickstein, qui lui a posé la question suivante :
– «Pensez-vous qu’il y aura un autre pogrom?»
Reynolds répondait: «Non seulement je l’envisage, mais je suis persuadé que le pogrom complet n’est pas très loin».
Dickstein insistait: «En d’autres termes, il y aura un nouveau massacre?»
Reynolds: «Oui, ça ne fait aucun doute».
Dickstein: «Vous pensez à une annihilation?»
Reynolds: «Oui, un véritable pogrom».
Ce témoignage de Dickstein devant le Congrès américain est l’un des premiers exemples de propagande holocaustique dans laquelle des Juifs et leurs alliés sont passés du stade des simples récriminations contre les persécutions à celui de la dénonciation d’un «anéantissement» à venir, dans le but de faire avancer la cause sioniste auprès de l’Angleterre.
Dix-huit mois plus tard, les lobbyistes sionistes passaient (provisoirement) du côté britannique, dans le but de soutenir Churchill qui s’efforçait de venir à bout de l’isolationnisme américain et de faciliter la tâche de Roosevelt, qui souhaitait faire entrer les États-Unis en guerre contre l’Allemagne.
De nouveau, Quentin Reynolds jouait un rôle central, en tant que narrateur d’un célèbre film de propagande sur les bombardements de la Luftwaffe sur la capitale britannique, London Can Take It. Ce film était produit par la division cinéma du ministère britannique de l’Information, et le principal collaborateur de Reynolds était Sidney Bernstein, officiellement un agent de la propagande britannique – malgré les soupçons du MI5 qui pesaient sur lui quant à son affiliation communiste. Bernstein devint un ami de longue date de Reynolds, qui organisa une projection personnelle de London Can Take It à la Maison-Blanche pour le président Roosevelt.
En avril 1942, Reynolds est l’invité du dîner du 25e anniversaire du Congrès juif américain, qui se tient à l’hôtel Astor, à New York. Parmi les orateurs figurait le rabbin Maurice Perlzweig, dont on sait aujourd’hui qu’il avait été envoyé aux États-Unis dans le cadre d’une mission de propagande secrètement financée par le Special Operations Executive (SOE), l’aile des SR britanniques chargée des «coups bas», et qu’il a ensuite travaillé pour sa filiale de propagande, le PWE (Guerre Psychologique).
À la fin de la guerre, le sionisme international était devenu l’ennemi de la Grande-Bretagne et Quentin Reynolds suivait le mouvement. En 1946, il était le narrateur dans un film de propagande pour l’Irgoun – Last Night We Attacked (La nuit dernière, nous avons attaqué). Ce film a été largement diffusé aux États-Unis et comportait un appel explicite à des fonds pour soutenir la campagne terroriste de l’Irgoun contre la Grande-Bretagne.
Dans le même temps, le MI5 apprenait que la façade politique de l’Irgoun – la Ligue américaine pour une Palestine libre – prévoyait d’acheter trois navires pour transporter des immigrants juifs illégaux en Palestine. L’un de ces navires devait être baptisé Quentin Reynolds en l’honneur de leur agent de propagande américain.
En 1953, Reynolds s’est trouvé piégé en écrivant un livre sur les prétendus exploits d’un agent secret du SOE, George Dupré. Il s’est avéré que les récits héroïques de Dupré étaient un canular.
Malgré ce revers, Reynolds est resté un grand nom du journalisme américain. Le livre qu’il a coécrit avec Aldouby et Katz a fait l’objet d’une intense promotion, et rien que cette association entre Reynolds et Aldouby suffit à rejeter l’idée qu’Aldouby n’aurait été qu’un minable escroc sans envergure.
Il est également très significatif que, dans le cadre de son travail sur Eichmann, Aldouby ait obtenu des transcriptions partielles d’entretiens entre Eichmann et Willem Sassen. Ces entretiens (et d’autres «aveux» très douteux d’Eichmann) constituent un sujet complexe qui devra être analysé dans un article ultérieur. Pour le moment, l’important est qu’Aldouby lui-même a été l’une des premières personnes à obtenir les transcriptions de Sassen, qui, soixante ans plus tard, ont été utilisées comme preuves du récit officiel de l’Holocauste.
Après son livre sur Eichmann, Aldouby s’est rendu en Israël et en Europe pour poursuivre ses recherches et planifier l’opération Degrelle. Cette fois, son bras droit était un Israélien plus âgé, résidant également à New York, Yigal Mossinson. Comme Aldouby, Mossinson est un vétéran du Palmach. Il avait été interné pendant un temps par les autorités britanniques pour activités terroristes sionistes. Dans les années 1950, il a été envoyé par le Mossad pour opérer sous couverture journalistique à New York.
Le 27 mai 1961, Aldouby et Mossinson traversaient l’Atlantique pour se rendre au Havre.
Ils passent plusieurs semaines à Paris où ils rencontrent d’autres conspirateurs, essentiellement des Juifs et des exilés espagnols de gauche. Puis Mossinson est parti s’occuper du yacht qui permettrait de faire sortir clandestinement Degrelle d’Espagne.
Aldouby et un jeune juif de Paris, Jacques Feinsohn, traversent la France en voiture et franchissent les Pyrénées. Mais ils sont arrêtés peu après leur entrée en Espagne, le 3 juillet 1961. Des agents de la Guardia Civil les placent en garde à vue, après avoir découvert des armes et des documents compromettants dans leur voiture.
Qu’est-ce qui a mal tourné pour le Mossad, censé être ultra-efficace ?
Dès le 14 avril, sept semaines avant les arrestations, l’antenne madrilène de la CIA recevait des informations de l’un de ses contacts au sein des services de renseignements espagnols. À peu près au même moment, le directeur général de la sécurité espagnole, Carlos Arias Navarro, avertissait Degrelle que des Juifs prévoyaient de le kidnapper.
Il est clair que les informations de la CIA provenaient du bureau d’Arias. Bien qu’ils ne connaissent pas encore les noms des personnes impliquées ou les détails de ce qui a été planifié, le rapport se lit comme suit :
«Les Juifs ont planifié l’enlèvement de Léon Degrelle. Ils prévoient de l’enlever de la même manière qu’Eichmann a été enlevé à Buenos Aires et dans l’intention de le faire comparaître au procès d’Eichmann à Tel Aviv. Il semble qu’ils essaient d’enlever d’anciens chefs nazis de manière spectaculaire à des fins politiques et vindicatives.
Les auteurs de l’enlèvement de Degrelle appartiennent aux services secrets israéliens et ont été personnellement en contact, ou du moins ont eu des contacts, avec un groupe de Juifs d’Hambourg qui influencent le magazine allemand Stern; et selon ce qui est dit, ils prévoient d’enlever Degrelle avec un avion, exactement comme ils l’ont fait avec Eichmann. Dans l’opération Eichmann, ils comptaient sur la collaboration soviétique; ce sont des agents russes qui ont identifié et découvert la véritable identité d’Eichmann».
Il s’agit là d’un commentaire très significatif qui mérite qu’on s’y arrête. En 1960, en principe, le sionisme et le communisme soviétique étaient à couteaux tirés. Pourtant, ce rapport de la CIA indique que l’enlèvement d’Adolf Eichmann par le Mossad a été réalisé avec la «collaboration des Soviétiques». En d’autres termes, tout comme les «preuves» de l’existence de chambres à gaz homicides à Auschwitz, qui provenaient d’une commission soviétique, la capture et le procès les plus célèbre de l’après-guerre d’un «criminel de guerre» impliquaient le KGB.
«On dit aussi que les agents juifs essaient de localiser et d’attraper d’autres dirigeants nazis comme Bormann. Il est souhaitable que Degrelle soit surveillé et gardé, surtout pendant la période du procès Eichmann.
L’opération israélienne consiste à procéder à des enlèvements sensationnels, comme celui d’Eichmann, afin d’assouvir leur vengeance, de tirer le meilleur parti de la propagande et de compliquer par tous les moyens les relations internationales et la politique intérieure de certains pays.»
Le rapport poursuit en faisant remarquer que le complot d’enlèvement pourrait être lié aux activités mystérieuses du chef du service de sécurité belge, Paul Woot de Trixhe, dont le fils Jacques avait récemment travaillé pour la société d’électronique Philco sur des contrats dans une base militaire américaine proche du domicile de Degrelle, près de Constantina, à environ 70 km de Séville.
D’autres rapports aujourd’hui disponibles dans les archives de la CIA ont été censurés pour effacer le nom de Woot de Trixhe, mais un examen attentif de ces dossiers laisse penser qu’à la mi-juin, près de trois semaines avant l’arrestation d’Aldouby et de Feinsohn, la CIA avait reçu d’autres rapports d’Hubert Halin, un vétéran juif de la Résistance en Belgique et depuis, proche des services de renseignements de ce pays. (Pour une raison ou une autre, les archives de la CIA tentent toujours de dissimuler l’identité d’Halin et sa connaissance du complot d’enlèvement, bien qu’il soit décédé en 1974).
À ce stade, la CIA savait que les Espagnols étaient au courant (en termes généraux) des plans d’enlèvement. Elle a informé Halin que ni lui ni son proche associé Roger Katz, qui faisait partie de la bande d’enlèvement d’Aldouby, ne devaient entrer eux-mêmes en Espagne, mais qu’il devait veiller à ce qu’Aldouby et ses comparses emmènent un médecin avec eux, afin de «s’assurer que ledit «interrogatoire» de Degrelle dans le sud de la France … ne vire pas à l’homicide plus ou moins involontaire».
Tout compte fait, la CIA estimait que le projet d’enlèvement devait être mené à bien, mais elle voulait le meilleur des deux mondes. Idéalement, Halin, leur atout, devait leur faire bénéficier des retombées en termes de propagande, en cas de succès, du procès de Degrelle en Belgique, tout en évitant l’embarras d’être lié au complot s’il tournait mal.
Notez à nouveau la reconnaissance du fait que (comme pour Eichmann et la plupart des autres aveux relatifs à l’Holocauste) l’interrogatoire de Degrelle prévoyait la torture et peut-être des drogues.
Il est possible de déduire des dossiers de la CIA que l’une des raisons de l’échec du projet d’enlèvement de Degrelle est qu’en 1961, on était à l’apogée de la guerre froide. Les services de renseignements, même au sein du camp occidental, étaient parfois en désaccord les uns avec les autres. En particulier, le BND ouest-allemand était dirigé par le général Reinhard Gehlen, ancien chef du renseignements militaire du Troisième Reich sur le front de l’Est.
Dans Degrelle en exil, José Luis Jerez Riesco explique qu’en plus des informations fournies par Arias, le chef de la sécurité espagnole, Degrelle a été informé par deux sources qui avaient des liens étroits avec le BND de Gehlen : le comte de Mayalde, ancien ambassadeur d’Espagne à Berlin et à l’époque maire de Madrid, qui avait été responsable du service de sécurité de Franco juste après la guerre civile, et Horia Sima, commandant en exil de la Garde de fer roumaine.
Pendant près de trois mois, d’avril à mai et juin 1961, Léon Degrelle suit les conseils de ses amis des services de sécurité espagnols (et d’autres amis ayant des liens avec les nationaux-socialistes encore en service au BND) et s’absente de son domicile, restant sous étroite surveillance dans un petit appartement à Madrid.
Mais en l’absence d’informations plus précises, il s’apprêtait à retourner dans sa propriété de La Carlina, près de Constantina, lorsque, juste à temps, son camarade national-socialiste, François Genoud, ne commence à lui fournir des informations concrètes.
Il y a deux ans, dans mon essai sur le testament controversé Hitler-Bormann, j’ai parlé de Genoud, ce banquier suisse (d’origine mi-française, mi-britannique), national-socialiste de toujours ayant de nombreux contacts dans le monde arabe et parmi les anciens combattants du Troisième Reich.
Dans sa lettre, Genoud avertit Degrelle qu’il a découvert par hasard les détails d’un complot d’enlèvement contre lui, semblable au complot Eichmann. Les versions divergent légèrement quant à la manière dont Genoud a eu connaissance du complot, mais l’une des possibilités est que le Mossad ait tenté un coup assez vicieux.
Au cours des premiers mois de 1961, Aldouby voyage en Israël et en Europe pour constituer son réseau et compiler des informations. En Suisse, il se présente comme un Américain d’origine arabe et utilise une variante non juive de son nom, Herbert Aldouby. En compagnie d’une jeune juive marocaine appartenant au Mossad, Barbara Aigon, il se présente à des militants anticolonialistes qui, à l’époque comme aujourd’hui, comprennent aussi bien des gauchistes que des antisionistes issus du national-socialisme, tels que Genoud.
Aldouby et Aigon se faisaient passer auprès de Genoud pour des militants arabes chargés de libérer un activiste marocain en Espagne, lui demandant de les aider à obtenir un yacht. Leur véritable objectif était bien sûr d’utiliser ce yacht pour enlever Degrelle. Le fait qu’il aurait été obtenu via des réseaux anticolonialistes, antisionistes et nationaux-socialistes aurait été bien pratique pour masquer l’implication du Mossad.
Méfiant, Genoud consultait son ami Mehdi Ben Barka, marxiste marocain, qui le mettait en garde contre un possible coup du Mossad similaire à l’opération Eichmann. (Ironie de l’histoire, Ben Barka sera lui-même kidnappé et vraisemblablement assassiné en 1965. Son corps n’a jamais été retrouvé).
Sur ce, Genoud bénéficiait d’un coup de chance qui confirmait la véritable nature du complot. Comme je l’ai expliqué dans mon précédent essai, à cette époque exactement, Genoud travaillait avec l’éminent historien britannique Hugh Trevor-Roper sur une édition anglaise du Testament d’Hitler et de Bormann. En feuilletant ce livre relié publié par Cassell, Genoud a vu par hasard sur la page de garde une publicité pour le livre de Reynolds, Katz et Aldouby sur l’affaire Eichmann.
Bien qu’il s’agisse d’un «Zwy Aldouby» et non d’un «Herbert Aldouby», cela semblait être plus qu’une coïncidence. Genoud se renseignait donc auprès du concierge en chef de l’hôtel d’Aldouby à Lausanne, qui se trouve être un camarade national-socialiste.
En comme de bien entendu, la réservation de la chambre est au nom de «Zwy Aldouby». Il est facile pour Genoud de comprendre qu’un plan d’enlèvement de Degrelle à la Eichmann est en cours.
Genoud écrivit donc à nouveau à Degrelle le 2 juillet pour l’informer de ces nouveaux développements. Il est probable que c’est par l’intermédiaire de Genoud et du BND que les services de sécurité espagnoles en savaient suffisamment pour guetter Aldouby et Feinsohn à la frontière.
Aussitôt les deux ravisseurs arrêtés, l’écran de fumée du Mossad était activé. Mossinson a été arrêté à part, mais il n’y avait pas de preuves évidentes le liant au projet d’enlèvement et, selon un témoignage, le Premier ministre israélien David Ben Gourion est intervenu auprès de Franco. Mossinson n’a jamais été jugé. Il a simplement été emmené à la frontière française et expulsé.
À son arrivée à Paris, Mossinson montre à l’attaché juridique de l’ambassade des États-Unis une carte d’identité de la police israélienne signée par le ministre israélien de la police, Bechor-Shalom Sheetrit, indiquant que le ministre connaissait personnellement Mossinson. Il est retourné à New York et a écrit de nombreuses autres pièces de théâtre et romans, avant de revenir en Israël en 1965, où il est décédé en 1994 à l’âge de 76 ans. Mossinson a été honoré sur un timbre-poste israélien en 2004.
Autre membre de l’équipe a avoir échappé à la surveillance de la sécurité espagnole, Carol Klein, une juive new-yorkaise de 22 ans, elle était de la traversée de l’Atlantique de New York au Havre avec Aldouby et Mossinson sur le SS Liberté. Elle est ensuite restée avec eux dans l’hôtel parisien des préparatifs de l’enlèvement, mais elle s’est envolé pour Londres, tandis que ses complices se dirigeaient vers l’Espagne.
Le 4 juillet, Klein prenait l’avion pour Madrid et descendait à l’hôtel Palace, s’attendant à rencontrer Aldouby à son arrivée dans la capitale, ignorant qu’il avait été arrêté à la frontière la veille et qu’il se trouvait maintenant dans une prison espagnole. Elle a alors présenté toute une histoire pour justifier sa présence.
Elle n’aurait été qu’une jeune innocente, séduite par Aldouby pendant le voyage transatlantique. Rapidement tombée amoureuse de ce prétendu étranger, elle passe du temps avec lui et ses amis à Paris, sans savoir grand-chose de leurs conversations car elle ne connaît pas ou peu le français ou l’hébreu.
D’après Klein, le peu scrupuleux Aldouby s’était fait passer pour un veuf et lui avait demandé de l’épouser. Mais par une coïncidence remarquable, juste après son arrivée à Madrid le 4 juillet – alors qu’ils étaient censés ne rien savoir de l’arrestation d’Aldouby – les parents de Klein l’avaient contactée pour la faire rentrer à New York, ayant prétendument découvert juste à ce moment-là, par le consulat israélien, qu’Aldouby était en fait marié à quelqu’un d’autre !
Klein prétendait avoir repris l’avion pour retourner chez ses parents, avoir appris la triste vérité, puis être retournée à Madrid le 14 juillet – toujours en jeune femme abusée qui prévoyait de mettre Aldouby face à ses mensonges, et toujours supposée ne pas être au courant de son arrestation.
Ce n’est qu’après avoir retrouvé l’hôtel madrilène qu’Aldouby avait réservé à l’avance que Klein (d’après ses dires) avait retrouvé une conspiratrice, Barbara Aigon, et a appris les arrestations. Craignant d’être impliquée, Klein (accompagnée d’Aigon) s’est alors rendue à l’ambassade des États-Unis, où des diplomates se sont occupé de lui trouver un vol pour Londres. Elle a également demandé au personnel de l’ambassade de s’occuper d’un paquet de documents et de correspondance qu’elle avait collecté auprès d’American Express au nom d’Aldouby.
De toute évidence, le Mossad ne pouvait pas prendre le risque que Klein ou Aigon soient retrouvés par la police espagnole avec ces documents, et l’ambassade a donc accepté de les faire parvenir à Londres par la valise diplomatique. À son arrivée à Londres, Klein a de nouveau demandé l’aide de l’ambassade des États-Unis et a été escortée jusqu’à un vol pour New York.
C’est à ce moment-là que Carol Klein disparaît de l’histoire.
Mais en effectuant des recherches pour cet article, j’ai découvert qu’elle n’était pas la jeune fille ignorante et innocente qu’elle prétendait être. Carol Klein était et est toujours une militante féministe de gauche très instruite et engagée. Sous son nom de femme, Carol Mack, elle a écrit plusieurs pièces de théâtre et enseigné l’écriture de fiction en tant que professeur adjoint à l’université de New York. Carol Mack est surtout connue pour avoir conçu la pièce de théâtre documentaire collaborative Seven, en association avec une ONG féministe, le Vital Voices Global Partnership.
La pièce de Mack portait sur la militante irlandaise Inez McCormack, devenue une grande héroïne aux yeux de l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, grâce à son amie Mack justement, Clinton étant d’ailleurs un soutien de premier plan de Vital Voices. (McCormack a été incarnée dans Seven par Meryl Streep).
Le fils de cette kidnappeuse du Mossad, Joshua Mack, est aujourd’hui vice-président du Musée du patrimoine juif de New York, décrit comme un mémorial vivant de l’Holocauste. Peut-être encouragera-t-il un jour le musée (et sa mère) à dire la vérité sur le complot visant Léon Degrelle.
Pour l’heure, Carol Klein s’en tient à la version du Mossad, celle qu’elle avait récité au FBI à New York le 27 juillet. Elle y présentait Aldouby, son ami, comme «un menteur psychopathe qui n’avait rien fait que de la baratiner pour l’impressionner et qui avait réussi à la convaincre que lui et Mossinson étaient de simples écrivains, elle était loin de s’imaginer qu’ils pouvaient être liés à un gouvernement étranger».
Son impression était également confortée par la vue d’un compte bancaire ouvert au nom d’Aldouby, soigneusement garnis de 2 300 dollars en liquide, mais sur lequel Aldouby n’avait déposé que très peu d’argent par la suite, et sur lequel tombaient régulièrement des chèques sans provision.
Un défilé d’autres «témoins» s’est aligné pour donner la même impression au FBI et à la CIA. La réputation personnelle d’Aldouby pouvait maintenant être foulée aux pieds – il était en prison en attendant son procès, et savait que dans l’immédiat, il n’était pas question d’espérer la moindre aide, la mission ayant échoué. Tout ce qui comptait, c’était de tenir le Mossad à l’écart de l’affaire.
Le FBI a retrouvé plusieurs Juifs américains qui avaient des liens avec Aldouby, notamment les personnalités littéraires et mondaines Harvey Breit et sa femme Patricia Rinehart, qui ont reconnu avoir donné 3 000 dollars à Aldouby, mais tous ont assuré qu’il n’était qu’un journaliste cherchant à se faire un nom.
Thomas Guinzberg, président de la maison d’édition Viking Press, Cecilia Razovsky Davidson, responsable de longue date d’organisations caritatives pour les réfugiés juifs, et les anciens coauteurs d’Aldouby, Quentin Reynolds et Éphraim Katz, ont répété la même chose.
Cette version a été (pour des raisons qui leur sont propres) endossée par les procureurs espagnols qui, sur les instructions du gouvernement franquiste, ont évité toute mention du projet d’enlèvement et ont poursuivi Aldouby et Feinsohn uniquement pour leur importation illégale d’armes. Aldouby a été condamné à neuf ans de prison et Feinsohn à six ans.
Cependant, deux personnalités influentes, bien connues dans les milieux d’extrême droite mais aussi très pro-sionistes, sont intervenues pour que les peines soient réduites (d’une manière qui sera familière aux lecteurs de 2024).
Ces intermédiaires étaient le frère de Franco, Nicolás, qui avait des contacts d’affaires avec des Juifs français de premier plan en raison de son rôle de directeur général de Renault en Espagne, et Jean-Louis Tixier-Vignancour, l’avocat et homme politique qui, dans les années 1960, était considéré comme le chef de file de l’extrême droite française.
Tixier-Vignancour a été l’un des premiers associés de Jean-Marie Le Pen et, bien qu’ils se soient brouillés par la suite, il a partagé les curieuses relations de la dynastie Le Pen avec Israël et ses services de renseignements. En octobre 1961, Tixier-Vignancour s’est rendu à Madrid et est intervenu auprès d’hommes politiques de premier plan pour obtenir une réduction des peines.
Feinsohn est libéré et rentre en France en décembre 1963 après deux ans et demi de détention en Espagne. Deux mois plus tard, Aldouby est autorisé à sortir de prison et passe quelques mois en résidence surveillée avant d’être également autorisé à rentrer en France.
Aldouby et Feinsohn ont collaboré avec le journaliste israélien Michael Bar-Zohar (un écrivain spécialiste de l’histoire du Mossad) pour son livre de 1969 The Avengers où le nom du premier est maladroitement orthographié Zvi Aldubi. Sans surprise, Bar-Zohar reprenait la version officielle du Mossad : Aldouby était «un journaliste intelligent et ingénieux», mais qui «recherchait le sensationnel et était dépourvu de scrupule». Bar-Zohar assurait que «les services secrets israéliens n’avaient aucune part dans l’opération Degrelle, mais suggérer que le Mossad était derrière cette opération avait inspiré confiance aux hommes recrutés par Aldouby».
Bar-Zohar a évité toute mention de Carol Klein (devenue Carol Mack), sans doute pour son plus grand soulagement ainsi qu’à celui du Mossad.
Pendant ce temps, Aldouby s’est associé à un autre journaliste juif américain, Jerrold Ballinger, pour un livre publié en 1971 sur l’agent du Mossad Eli Cohen (dont l’histoire est finalement devenue plus célèbre en tant que base d’une mini-série Netflix, The Spy, mettant en vedette Sacha Baron Cohen).
Et maintenant, nous savons que très peu de temps après ce livre, Aldouby a été engagé pour réaliser un film documentaire sur l’IRA – L’Armée secrète, lequel porte toutes les marques du film influencé à tous les étages par les services de renseignements.
À l’origine du projet, on trouve un universitaire américain, J. Bowyer Bell, et son livre également intitulé L’Armée secrète. Les premiers travaux universitaires de Bell pour son doctorat (décerné par la prestigieuse Duke University de Caroline du Nord en 1958) portaient sur la guerre civile espagnole et comprenaient des entretiens avec des exilés républicains dispersés à travers l’Europe.
Cela l’a conduit à avoir des contacts avec des communistes juifs et autres «antifascistes», et pour son premier livre au milieu des années 1960, Bell a interviewé des vétérans de l’Irgoun, responsable d’atrocités telles que l’attentat à la bombe contre l’Hôtel King David en 1946.
C’est via l’Irgoun que Bell s’est d’abord intéressé au terrorisme irlandais. Il faut savoir qu’au milieu des années 1960, l’IRA était un sujet encore vague – l’Irlande du Nord n’était pas alors devenue synonyme d’attentats terroristes.
Mais si Bell a été précurseur en la matière, c’est simplement parce qu’il avait appris que l’Irgoun et l’IRA se considéraient mutuellement comme des modèles. Cela surprendra de nombreux lecteurs, car les sympathisants de l’IRA et du Sinn Fein préfèrent désormais se poser en amis des Palestiniens. Mais à la fin des années 1930 et dans les années 1940, l’IRA et l’Irgoun firent cause commune contre les Britanniques. L’un des principaux juifs irlandais – le futur maire de Dublin, Robert Briscoe – était un important collecteur de fonds et un marchand d’armes pour l’IRA et l’Irgoun. Le futur Premier ministre israélien Yitzhak Shamir (alors à la tête d’un autre groupuscule tout aussi violent que l’Irgoun, le Stern) avait pris pour pseudonyme celui «Michael Collins» en hommage à un dirigeant passé de l’IRA.
En fin de compte, Bell aura écrit sur l’IRA plus que sur n’importe quel autre sujet, mais il est évident que son contact avec Aldouby doit avoir eu lieu via ses travaux sur l’Irgoun qui lui ont permis de rédiger son premier ouvrage, Terror out of Zion. C’était un universitaire «respectable», quoique non-conformiste, mais les livres de Bell trahissent une sympathie à la fois pour l’Irgoun et l’IRA. Cette sympathie bien réelle, ne l’empêchait pas d’avoir ces relations avec la CIA auxquelles fait allusion l’enquête de la BBC.
Quelles qu’aient été ses intentions initiales, les relations étroites de Bell avec les républicains irlandais – il s’était rendu pour la première fois à Belfast en 1967 où il avait rencontré les leaders des «clubs républicains» alors interdits ainsi que de l’IRA – le fait est qu’il avait une longueur d’avance sur la plupart des journalistes ou universitaires au moment de la création de l’IRA provisoire en 1969. La PIRA a rapidement déployé une campagne sans merci d’attentats à la bombe et de fusillades.
Au début de 1972, Bell entama le tournage dans divers lieux secrets d’Irlande du Nord. D’une manière ou d’une autre, le Conseil de l’armée de l’IRA lui avait donné l’autorisation non seulement d’interroger les principaux terroristes, mais aussi de les filmer en train de poser des bombes.
Au casting du film figuraient entre autres, Des Long, cofondateur de l’IRA provisoire qui donnait des séances de formation à l’utilisation d’armes à feu et d’explosifs, Paddy Ryan, l’un des sept commandants du Conseil de l’armée de l’IRA, et surtout le jeune Martin McGuinness, un des tireurs fous de l’IRA à Londonderry qui allait devenir la figure la plus influente et la plus controversée de l’histoire de l’IRA.
Comme l’explique l’émission de la BBC, Bowyer Bell et son équipe ont prodigué toutes sortes d’assurances à l’IRA, mais se sont empressé de remettre toutes leurs images aux services secrets britanniques. Compte tenu de l’implication d’Aldouby, il est n’est pas interdit de supposer que le Mossad a bénéficié d’un accès encore plus large à tout ce qui a été enregistré.
Depuis la redécouverte sensationnelle des images de l’Armée secrète et la diffusion d’entretien avec des participants encore en vie, certains journalistes bien informés et des participants des deux côtés des luttes paramilitaires d’Irlande du Nord ont commencé à être encore plus sceptiques quant au rôle de Martin McGuinness.
Sam McBride dans le Belfast Telegraph déclarait ainsi que les images «soulèvent de nouvelles questions sur les raisons pour lesquelles Martin McGuinness avait échappé à une longue peine de prison», étant que donné que sa participation aux attentats à la bombe et son rôle de terroriste de premier plan sont clairement établis dans le film.
Les agences de renseignements britanniques et américaines avaient clairement intérêt à obtenir des informations privilégiées détaillées sur l’IRA, mais elles ont évidemment choisi de ne pas utiliser les renseignements dont elles disposaient sur McGuinness. Ou en tout cas, ils ne l’ont pas utilisé pour le poursuivre en justice.
Peut-être ont-ils plutôt utilisé leurs informations pour développer une relation de coopération à long terme avec McGuinness – et son proche allié Gerry Adams – pour faire de l’IRA et du Sinn Fein le genre d’organisation avec laquelle le gouvernement de Londres (sous la pression de Washington) pourrait coopérer en toute discrétion à un programme visant à céder l’Ulster à une «Irlande unie» ?
Quelques mois après l’envoi des images de l’Armée secrète à Londres, l’officier du MI6 Michael Oatley était envoyé en Ulster, où il a développé une relation de «canal parallèle» avec l’IRA. Ce «canal parallèle»» a fonctionné ne serait-ce que de manière sporadique, même pendant les pires années du terrorisme de l’IRA. Plutôt que d’en finir avec les terroristes, Michael Oatley et le MI6 ont toujours cru qu’il fallait une forme de règlement négocié avec eux. Compte tenu du programme sans concessions de l’IRA, un tel règlement impliquait de remettre en cause la position constitutionnelle de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni.
Quel était l’intérêt du Mossad dans tout cela ?
Le documentaire de la BBC laisse entendre qu’eux (et les Américains) étaient préoccupés par le colonel Kadhafi, qui, en 1972, venait d’amorcer un soutien logistique à l’IRA tout entretenant des relations en pointillés avec les mouvements de guérilla palestiniens.
Mais, curieusement, nous savons aussi qu’au moment même où Bell et Aldouby s’activaient en Ulster, une opération des services secrets britanniques visant à renverser Kadhafi – utilisant comme par hasard une société cinématographique comme couverture – était annulée en raison de pressions américaines.
Tandis que les SR britanniques avaient noué des liens avec des rebelles anti-Kadhafi désireux de renverser son régime, la CIA préférait maintenir Kadhafi en place, estimant que tout éventuel successeur risquait d’être pire et que, quelles que soient ses excentricités, Kadhafi avait au moins le mérite d’être anticommuniste.
Or, peut-être que le Mossad était d’accord : auquel cas une éventuelle collusion des Libyens et du Mossad au sujet de l’IRA aurait suivi, côté Mossad, une logique à la fois plus large en ce sens qu’elle remonterait à loin dans le passé, et plus opportuniste, en ce sens qu’elle serait apte à se saisir des occasions du présent. Rappelons que le Mossad avait tissé des liens avec des mouvements anticoloniaux marocains et congolais dans le cadre de son complot anti-Degrelle.
(NdT, en clair, le Mossad était prêt à fermer les yeux sur les agissements de Kadhafi en faveur d’Arafat et de l’OLP, pourvu que Kadhafi soutenait l’IRA qui nuisait à la cible prioritaire, l’Angleterre, ceci dans le cadre d’une guerre raciale millénaire entre Israël et l’Occident dont l’Angleterre est une carte maîtresse, voire, majeure, il nous semble que c’est le fil conducteur de tout l’article, et notamment de la reconstitution des tribulations d’Aladouby, chasseur de nazis et sympathisant de l’IRA qu’il espionne au profit du Mossad, Israël est ainsi capable de se battre contre l’Allemagne, puis contre l’Angleterre, il ne sert à rien de chercher une logique d’alliance, il faut seulement suivre le but final qui, lui, est systématiquement orienté contre les pays Occidentaux quels qu’ils soient)
Quelle coïncidence remarquable que l’acolyte d’Aldouby dans l’affaire Degrelle, Carol Klein Mack, ait également pris un intérêt particulier à suivre la politique irlandaise et nord-irlandaise qu’elle a eu l’occasion de plaider au plus haut niveau à Washington. Devons-nous croire qu’elle avait cessé tout lien avec le Mossad ? Peut-être, en tant que dernière survivante du complot, est-il temps pour Mme Mack de mettre fin à ses six décennies de silence ?
Peter Rushton
Cet article est dédié à ma camarade espagnole Isabel Peralta, correspondante européenne d’Heritage and Destiny, qui représente les véritables valeurs européennes que Zvi Aldouby, son gang de kidnappeurs du Mossad et ses amis terroristes ont cherché à détruire. Die Wahrheit – Die Wahrheit : wär es auch Verbrechen.
Traduction : Francis Goumain
Source : Mossad’s kidnap gang and Léon Degrelle – a true story stranger than fiction – Real History (jailingopinions.com)
https://realhistory.info/2024/04/15/1961-le-mossad-tente-denlever-leon-degrelle-en-espagne/
Il a traversé des vents et des marées , mais il s’est toujours relevé et rester combatif pour le nationaliste et toujours fidèle aux principes du National Socialisme ..Vive Degrelle ..!
« Guerrier de notre sang, symbole du combattant, guide des militants, tu es l’exemple de la fidèlité, par ton sang versé… LEON DEGRELLE!! » Un refrain d’une chanson de mon enfance qui ne prend pasz une ride !