Les dossiers d’archives mis en ligne par le FBI la semaine dernière sur son site contiennent des détails sur l’étrange carrière de Sam Dickstein, membre du Congrès, l’un des principaux juifs de la politique américaine dans les années 1930 et 1940, dont on sait désormais qu’il était un actif lobbyiste sioniste et un agent stipendié de Moscou.
Dans les années 1930, Dickstein monte une campagne contre les Américains d’origine allemande qu’il accusait d’être des « agents nazis ». Il a ensuite été l’un des premiers à propager les récits sur les supposés meurtres de masse de juifs dans les camps allemands (plus tard connus sous le nom d’« Holocauste »). Enfin, dans les années 1930 et 1940, il s’active à promouvoir l’immigration juive aux États-Unis, tout en condamnant la politique britannique en Palestine.
Dès le printemps 1939, Dickstein organisait au Congrès l’audition du journaliste américain Quentin Reynolds, qui rentrait de ses reportages en Allemagne, lui demandant : « Pensez-vous qu’il y aura un autre pogrom ? »
Reynolds répondait : « Non seulement je l’envisage, mais je suis persuadé que le pogrom complet n’est pas très loin ».
Dickstein insistait : « En d’autres termes, il y aura un nouveau massacre ? »
Reynolds : « Oui, ça ne fait aucun doute ».
Dickstein : « Vous pensez à une annihilation ? »
Reynolds : « Oui, un véritable pogrom ».
Ce témoignage de Dickstein devant le Congrès américain est l’un des premiers exemples de propagande holocaustique, dans laquelle des juifs et leurs alliés sont passés du stade des simples récriminations contre les persécutions à celui de la dénonciation d’un « anéantissement » à venir. [NdT, en réalité, non, on connaît un exemple encore plus stupéfiant, parce qu’encore plus précoce, le discours de Samuel Untermyer en juillet 1933 : « Quand on pourra raconter l’histoire, et on pourra le faire un jour (…) le monde sera confronté à une image si terrible dans sa cruelle barbarie que l’enfer de la guerre (…) fera pâle figure en comparaison de cette campagne diabolique, délibérée, planifiée de sang-froid et déjà partiellement exécutée, d’extermination (…) de tout un peuple (…) »]
Et comme par hasard, on sait aujourd’hui qu’à l’époque même de ce témoignage, Dickstein était lui-même un agent du NKVD (l’ancêtre KGB). Il avait un tel goût du lucre que ses supérieurs soviétiques lui avaient attribué le nom de code ZHULIK (« Escroc » en russe). L’histoire des services rendus par Dickstein à Moscou a été révélée pour la première fois dans les années 1990, pendant la brève période où certains dossiers des archives du KGB ont été mis à la disposition des chercheurs occidentaux.
La majeure partie du dossier Dickstein du FBI, mais aussi la moins compromettante, a été rendue publique en vertu de la loi américaine sur la liberté d’information en 2015 et publiée sur le site du FBI la semaine dernière. [NdT, ci-dessous la copie d’écran de la première page]
Né à Vilnius, en Lituanie, fils d’un rabbin, le futur homme politique est arrivé aux États-Unis avec sa famille à l’âge de deux ans, en 1887. Les Dickstein s’installaient dans un quartier juif de New York et, comme beaucoup de ses coreligionnaires, le jeune Sam Dickstein a fréquenté le City College de New York, puis l’école de droit, avant de rejoindre le cabinet Hyman & Gross en 1908.
Jeune politicien gravissant les échelons du parti démocrate new-yorkais, Dickstein était un fervent partisan de l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, et c’est en partie grâce à cette position qu’il est élu à l’Assemblée de l’État de New York en 1919, puis au Congrès en 1922. Il s’est rapidement spécialisé dans les questions d’immigration – favorisant les Juifs et s’opposant aux Allemands non juifs, il obtenait le poste influent de président de la commission de l’immigration de la Chambre des représentants.
Au début des années 1930 (à l’instigation de sa communauté), Dickstein a commencé à faire pression pour que des enquêtes soient menées sur l’« antisémitisme » au motif que ceux qui s’opposaient aux activités des associations juives étaient des « agents nazis ». Plus fort encore, en 1934, il présentait une résolution du Congrès visant à créer une commission spéciale sur les « activités antiaméricaines », dans le but revendiqué de faire la chasse à la « propagande nazie » diffusée par des « subversifs étrangers » [NdT, sous- entendu donc, que antisémite et antiaméricain, c’est rigoureusement la même chose].
Dans le même temps, Dickstein lui-même se livrait à une activité annexe fort lucrative en proposant son influence aux Juifs candidats à l’immigration. En 1939, le FBI recevait des informations selon lesquelles Dickstein « était à la tête d’un très grand racket qui consistait, en substance à prétendre pouvoir aider les réfugiés juifs à obtenir l’admission dans le pays. Ses honoraires pour cette «assistance» s’élevaient à 1 000 dollars par personne ». [NdT, faire venir des Juifs aux USA n’est donc pas subversif]
(L’auteur de ce blog n’est pas sans ignorer l’existence de rackets parallèles en Grande-Bretagne, organisés pour contribuer au financement d’opérations illégales de renseignement sioniste et dirigés par un avocat « britannique », auparavant secrétaire privé du leader sioniste et futur président israélien, Chaim Weizmann. De plus amples détails sur cette entreprise anglo-juive seront publiés dans le courant de l’année).
En 1937, les services secrets soviétiques tombaient à leur tour sur le racket de Dickstein, l’un de leurs agents, un juif autrichien du nom de Leo Helfgott, devant s’acquitter auprès du Congressiste du petit forfait de 1 000 dollars pour obtenir un visa de résidence permanente aux États-Unis. L’officier supérieur du NKVD à New York, Gaik Ovakimyan, envoyait aussitôt un rapport à Moscou indiquant que Dickstein profitait de sa position au Congrès pour « mener à la tête d’une bande, des affaires louches liées à la vente de passeports, l’introduction illégale de personnes et l’obtention de leur citoyenneté ».
Quelques mois plus tôt, Dickstein avait approché l’ambassadeur soviétique à Washington pour lui proposer de vendre des informations sur un exilé anticommuniste. Après réflexion (et désormais, conscient de ses activités criminelles), le chef des espions de Staline, Nikolai Yezhov, surnommé le « nain sanglant », approuvait personnellement le recrutement de Dickstein en lui versant une allocation mensuelle de 1 250 dollars. En échange, Dickstein s’engage à « nous obtenir les documents sur les activités fascistes – à la fois des organes gouvernementaux et des organisations de renseignements privées [c’est-à-dire juives] avec lesquelles il est en contact ».
Parmi ces « fascistes » que Dickstein acceptait de trahir, figuraient des nationalistes ukrainiens en exil.
Comme pour d’autres agents juifs, le NKVD ne savait pas toujours si Dickstein était un véritable agent ou, comme l’a décrit un officier du NKVD en juin 1939, « un parfait racketteur et maître chanteur doublé d’un serpent perfide ». Au cours de cette année-là (agissant pour le compte du NKVD), Dickstein déployait de nombreux efforts pour discréditer et harceler l’important transfuge soviétique, Walter Krivitsky, qui a été retrouvé abattu dans une chambre d’hôtel de Washington en 1941.
Un document du NKVD/KGB fait état de ce qui suit : « Nous cherchons, par l’intermédiaire de d’Escroc [Dickstein], à organiser, avec sa participation, l’expulsion vers notre pays, sur nos instructions, de gardes blancs et d’éléments trotskystes qui vivent dans ce pays [c’est-à-dire aux États-Unis] et qui pourraient présenter un intérêt opérationnel pour nous. »
Cependant, en 1940, il semble que le NKVD ait mis fin à ses versements à Dickstein, le suspectant peut-être d’être plus proche de ses intérêts financiers que du Kremlin.
À partir de 1941-1942, Dickstein apportait tout son soutien au Comité pour une armée juive. Il s’agissait de faire pression sur le gouvernement britannique pour qu’il crée une force de combat spécifiquement juive – non pas que les juifs étaient particulièrement désireux de combattre en première ligne, mais parce que le fait d’avoir une armée à eux, combattant comme telle aux côtés des Alliés, leur permettrait le moment venu de s’asseoir à la table des négociations et renforcerait considérablement leur revendication d’un État juif en Palestine.
C’est justement pour cette raison que le ministère britannique des Affaires Étrangères était si hostile à l’idée, empêchant régulièrement Winston Churchill de la faire aboutir. Les premières versions de la propagande « holocaustique » étaient étroitement liées à la campagne de lobbying en faveur d’une armée juive. En 1944, Dickstein faisait partie de ces nombreux hommes politiques à avoir signé la proclamation de la Ligue américaine pour une Palestine libre [Sic], qui dénonçait « l’extermination programmée du vieux peuple juif par les barbares nazis » et réclamait à nouveau une armée juive à part liée à la revendication d’un État sioniste. Il prenait la parole lors de réunions à New York et n’hésitant pas à s’en prendre à la Grande-Bretagne, censée être l’allié des États-Unis, pour sa politique de la « porte fermée » aux juifs souhaitant entrer en Palestine.
Dans le même temps, Dickstein siégeait au comité exécutif du principal organe de propagande de l’« Holocauste » aux États-Unis, le Comité d’urgence pour sauver le peuple juif d’Europe. Peter Bergson en était à la tête, il était également le principal représentant américain de l’Irgoun, collectant des fonds et des armes pour ce réseau terroriste particulièrement brutal, responsable de nombreux attentats à la bombe et d’atrocités contre des cibles britanniques et palestiniennes.
En juin 1944, Dickstein présentait une résolution du Congrès visant à faire de l’« antisémitisme » un crime passible d’emprisonnement.
La guerre tirant à sa fin, Dickstein se montrait l’un des plus ardents défenseurs de l’idée de « procès pour crimes de guerre ». Ce qui allait devenir le procès de Nuremberg ne faisait alors pas l’unanimité, des experts juridiques et des hauts fonctionnaires du département d’État américain et du ministère britannique des affaires étrangères avaient de sérieuses réserves quant à l’opportunité et au bien fondé d’une « justice des vainqueurs » vindicative et de pure propagande. Mais Dickstein se rangeait avec enthousiasme aux côtés du principal défenseur américain de ces procès, l’ancien ambassadeur Herbert Pell.
En 1946, Dickstein quitte le Congrès pour devenir juge à la Cour suprême de New York, fonction qu’il exercera encore à sa mort en 1954.
En dépit de ses activités « anti-nazies » passées, Dickstein n’a éprouvé aucun scrupule à s’acoquiner à un homme d’affaires italo-américain « de droite » étroitement lié à la mafia. Il s’agissait de Generoso Pope, à la tête de ce qui était à l’époque la plus grande entreprise de sable et de gravier au monde. Pope avait soudoyé Dickstein pour obtenir des décisions favorables dans des affaires d’immigration. (Son fils Generoso Pope Jr. était propriétaire du célèbre magazine National Enquirer, connu pour ses théories complotistes et ses histoires inventées sur des célébrités). La relation Dickstein-Pope est typique de la manière dont des sionistes affairistes se sont parfaitement satisfait, dès qu’il s’agissait d’argent, de travailler aussi bien avec la « droite » qu’avec la « gauche ».
En plus de son travail pour Moscou, le FBI apprenait en 1951 que Dickstein avait reçu des pots-de-vin de deux hommes d’affaires véreux, Murray Garsson et Henry Garsson. Ces frères juifs nés à Londres avaient été condamnés en 1947 pour conspiration en vue de frauder le gouvernement américain dans le cadre de divers contrats de munitions. Les obus de mortier produits par les frères Garsson avaient des fusibles défectueux, ce qui a entraîné de nombreuses explosions prématurées et la mort de 38 soldats américains.
Une source bien placée à Washington informait le FBI de ce que si toutes les compromissions de Dickstein avec les frères Garsson étaient connues, l’honorable congressiste finirait soit en prison, soit dans la tombe. Les circonstances de la mort de Murray Garsson permettent de comprendre ce qu’il voulait dire par là : en mars 1957, l’escroc s’éclatait la cervelle dans une violente chute d’escalier, on l’avait bien sûr un petit peu aidé dans le dos.
Durant sa carrière d’agent soviétique, Dickstein avait pris soin de se mettre dans les petits papiers du directeur du FBI, J. Edgar Hoover, aidé en cela par le fait que son propre frère, Abraham Dickstein, avait travaillé comme agent du FBI de 1934 à 1944 (comme ce que le Bureau appelle d’une manière quelque peu vague, un « agent spécial ») ; Il était donc en principe couvert.
Mais finalement, le FBI n’a eu d’autres choix que de reconnaître l’ampleur de la duplicité de Dickstein – ce qui n’a pas empêché qu’une place de New York porte son nom, la Samuel Dickstein Plaza, au sud de Manhattan, au contraire, agent soviétique et politicard juif qui a fait carrière dans le mensonge et le trafic d’influence, c’est l’authentique héros américain.
Source : Codename CROOK – how a leading « anti-nazi » spied for Moscow – Real History (jailingopinions.com)
Beurk! Les USA sont vraiment le marécage idéal pour ces crapeaux. Comme la France d’ailleurs…
L’intérêt de ce genre d’article, ici sur Sam Dickstein, il y avait aussi celui sur János Békessy et celui sur Samuel Untermyer, c’est de montrer avec certitude comment les choses se sont passées dans un passé récent – maintenant qu’on connaît le dessous des cartes.
Car oui, les cartes ont un dessous – pour ceux qui l’ignoraient – et c’est encore valable aujourd’hui, non seulement les cartes ont un dessous, mais on a de bonnes raisons de penser qu’il est le même qu’il y a 100 ans.