L’Afrique Réelle est la revue mensuelle de référence de Bernard Lugan, au format PDF d’une vingtaine de pages, envoyée le premier de chaque mois aux abonnés par courrier électronique (60 € annuel). Elle aborde l’actualité, l’histoire et les questions africaines par une approche pluridisciplinaire : géopolitique, historique, économique, culturelle, anthropologique et géographique. L’abonnement à la revue donne droit à l’envoi par e-mail des communiqués et analyses ponctuelles.
SOMMAIRE :
Actualité
- La Chine ne veut pas renoncer à sa dette africaine
- Algérie : nouveau règlement de comptes au sein de l’odjak des janissaires
Dossier : Les élections en Afrique du Sud ou le mythe de la « nation arc-en-ciel »
- L’évolution du corps électoral depuis 1994
- Afrique du Sud : la grande stabilité du corps électoral
- Quelle coalition pour diriger un pays en crise ?
Histoire
- Lyautey et le Maroc
ÉDITORIAL :
Ce numéro de l’Afrique Réelle comporte quatre thèmes :
1) A la différence des « Occidentaux » qui, périodiquement, rongés par une auto-culpabilisation relevant du masochisme, acceptent de rééchelonner ou d’annuler la dette africaine, les Chinois, eux, ne prêtent pas pour perdre de l’argent. Voilà pourquoi ils refusent tout rééchelonnement global.
2) En Algérie, il faudra bientôt compter les généraux qui ne sont pas passés par la case prison… Ce pays ravagé par la guerre des clans militaires est le digne héritier de la régence turque durant laquelle, et cela pendant trois siècles, les règlements de comptes se sont faits au sein de l’odjak des janissaires dont les militaires algériens semblent être les successeurs.
3) En Afrique du Sud où, à l’issue des dernières élections, l’ANC a perdu la majorité absolue, un gouvernement de coalition a donc été constitué. Mais, paradoxe, alors que les programmes politiques de l’ANC, de l’Umkhonto we Sizwe et des EFF sont quasiment identiques, les haines personnelles entre leurs trois dirigeants, Cyril Ramaphosa, Jacob Zuma et Julius Malema, ont fait que c’est finalement une alliance quasi surréaliste qui s’est constituée. La nouvelle majorité associe en effet l’ANC et la DA (Democratic Alliance).
Vont ainsi gouverner ensemble un parti qui veut amplifier l’Affrmative Action, qui demande qu’Israël soit condamné pour génocide, dont tous les députés ont voté pour la saisie des fermes blanches, et un parti blanc qui combat l’Affirmative Action, qui soutient Israël et qui s’oppose à la saisie des fermes appartenant aux Blancs…
Résultat, l’EFF et Umkhonto we Sizwe parlent de trahison des idéaux de l’ANC, de combine destinée à sauvegarder les postes et les prébendes des caciques de l’ANC, et appellent tous les Noirs à les rejoindre… Une situation à suivre…
4) Dans le contexte universaliste et assimilateur dans lequel baignait alors la colonisation française, Hubert Lyautey constitue une exception car il ne fut pas un colonisateur au sens « classique » du terme. Son action procéda en effet d’une grande constante qu’il eut toujours à l’esprit : le Protectorat français sur le Maroc n’était qu’un état transitoire, provisoire même, devant inéluctablement aboutir à l’indépendance du pays.
Tout le contraire de la politique appliquée en Algérie après 1870 quand le régime civil républicain succédant au régime militaire exerça des ravages et provoqua un traumatisme insurmontable.
Bernard Lugan
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Bernard Lugan ?
Le seul intellectuel vraiment crédible, s’agissant de l’Afrique.
Parce qu’il y a vécu, mais surtout parce qu’il s’y est engagé physiquement sans mesurer les risques.
Ce qui lui a valu, sur place, d’être considéré et même respecté, à la fois en tant qu’intellectuel et en tant qu’homme d’action.
Si nos diplomates étaient de cette trempe, la position de la France serait bien différente !