On l’appelle le « monstre de Colombes ». A partir de lundi 23 mai, aux assises de Nanterre (Hauts-de-Seine), s’est ouvert le procès de Sofiane Rasmouk, 28 ans, accusé de tentative de meurtre, de viols et de vol avec violence sur deux jeunes femmes, à quelques minutes d’intervalle, dans les rues de Colombes voilà presque trois ans.
Le 7 août 2013, peu avant 22 heures. Priscilla, 31 ans, responsable marketing et communication dans une entreprise en région parisienne, rentre chez elle. Au téléphone avec un ami, elle n’entend pas s’approcher cet homme qui la suit, depuis qu’elle est descendue du train en gare de La Garenne-Colombes. C’est dans le hall, au niveau des boîtes aux lettres, qu’il la saisit. Ce qui suit est d’une violence extrême : rouée de coups, laissée pour morte, la jeune femme est également dépouillée de son portefeuille et de son portable. A l’autre bout du fil, son ami n’entend que des cris étouffés. C’est lui qui prévient la police. Un quart d’heure plus tard, Priscilla est retrouvée dans une mare de sang, dans un état critique. Sur son pantalon et entre ses cuisses, l’agresseur a laissé les traces de ses doigts, pleines de sang. Il a cherché à la violer, en vain. Et pendant que les secours s’affairent autour de ce corps inanimé au visage méconnaissable, non loin de là, toujours à Colombes, se rejoue une scène identique. Même sauvagerie, même fureur. Cette fois, c’est Sandra, 20 ans au moment des faits, qui est prise pour cible. Le prédateur la viole, à deux reprises, entre deux voitures. La frappe au visage, l’humilie et, au moyen d’un couteau, la menace en citant des extraits du Coran. Sur les lieux du crime, plus tard, les enquêteurs retrouveront le portefeuille volé de Priscilla, la première victime.
Un indice qui permet de remonter la piste d’un seul et même agresseur, bientôt repéré sur les images de vidéo-surveillance. Sofiane Rasmouk, confondu par son ADN, est finalement interpellé le 12 août 2013, par la police judiciaire des Hauts-de-Seine. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas inconnu des services de police. Entre 2003 et 2012, ce jeune homme « originaire » de Suresnes est cité dans une cinquantaine de faits, dont plusieurs à caractère sexuel. D’ailleurs, au moment des faits, il est en état de semi-liberté, après une condamnation pour délit de fuite sous l’emprise de l’alcool, recel et dégradations. Le soir du 7 août, il a prétexté auprès de l’administration pénitentiaire un rendez-vous chez le kiné, dont l’enquête démontrera … qu’il n’a jamais existé. Son avocat a osé lui trouver des circonstances atténuantes : « Il a été placé dès l’âge de 12 ans dans un institut pédo-psychiatrique, grand consommateur d’alcool et de drogue depuis son adolescence et jugé, dans une expertise, comme un « psychopathe social » ».
Ce n’est pas de sa faute, c’est celle de la société… blanche !