Le Premier ministre hongrois Viktor Orbàn a fait de l’augmentation de la natalité une priorité de son gouvernement. Depuis les années 60, la Hongrie fait face (comme la plupart des pays européens) à une baisse quasi continue de sa natalité.
Fertilité, fécondité et natalité
Pour comprendre de quoi on parle, il convient préalablement de redéfinir plusieurs termes qui sont parfois confondus.
Le taux de fécondité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l’année à l’ensemble de la population féminine en âge de procréer (15 à 50 ans). Le taux de natalité quant à lui est le rapport du nombre de naissances à l’année sur la population moyenne de l’année, il est généralement donné pour mille habitants.
La fécondité ne doit pas être confondue avec la fertilité. La fertilité est la capacité biologique à concevoir, tandis que la fécondité correspond au nombre d’enfants mis au monde. Une femme peut être très fertile et ne pas avoir d’enfants.
Les recettes de la réussite hongroise
Le taux de fécondité en Hongrie a augmenté de 24% entre 2010 et 2020. Au cours de cette même décennie, le nombre de mariages a presque doublé. Il s’agit des augmentations les plus élevées de l’Union Européenne.
Ces chiffres sont encourageants même si le taux de fécondité reste encore insuffisant pour assurer le renouvellement des générations, renouvellement qui se définit selon l’INED (Institut National d’Etudes Démographiques) comme le « remplacement nombre pour nombre des générations en âge de procréer par les générations naissantes. »
Une génération assure son remplacement si le nombre de filles dans la génération des enfants est égal au nombre de femmes dans la génération des parents.
A cause du rapport de masculinité à la naissance (il naît 105 garçons pour 100 filles) et de la faible mortalité infantile, le niveau de remplacement est atteint lorsque les femmes ont environ 2,1 enfants dans les pays développés.
Parmi l’éventail de mesures natalistes mises en place par le gouvernement de Viktor Orbàn, le Figaro nous rapporte les suivantes :
Aujourd’hui, les familles peuvent bénéficier d’un congé parental après la naissance équivalant à 70 % du salaire d’un parent jusqu’aux deux ans de l’enfant (485 euros net maximum) ; de réduction d’impôts ; d’allocation familiale (50 euros/enfant maximum) ; d’un prêt à taux zéro à usage libre de 33.000 euros en cas de naissance dans les cinq ans ; d’une aide à l’achat pour un logement ; ou encore 7 500 euros pour un véhicule sept places dès trois enfants.
Pour vous donner une idée de ce que représentent ces sommes, notez que le salaire minimum mensuel brut en Hongrie est de 161 000 HUF, soit 487 € (Ministère hongrois de l’économie, des finances et de la relance).
Au-delà de l’augmentation des naissances, le deuxième volet d’une politique nataliste consiste à empêcher l’exode des jeunes qui constituent les forces vives de la nation. Pour ce faire, le Fidesz – le parti du premier ministre Viktor Orbàn – vient d’annoncer une exonération d’impôts pour les moins de 25 ans. Cette mesure devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2022. Orbàn explique que ce dispositif « va les aider à devenir autonomes, à mener leur barque ».
La guerre démographique sera rude mais l’espoir est permis
L’exemple hongrois nous montre deux choses. Premièrement, il est possible d’inverser la courbe et de faire augmenter les naissances sans recourir à l’immigration. Deuxièmement, il faut énormément de temps pour voir les effets des politiques natalistes. Ce n’est pas un sprint, c’est un marathon.
L’immigration invasion et la colonisation migratoire que nous subissons depuis des décennies rendent notre tâche encore plus difficile. En effet, nous devons répondre à la problématique de renouvellement des générations dans nos pays vieillissants tout en expulsant à court ou moyen terme des millions d’allogènes qui ont vocation à retrouver ou à découvrir leurs racines.
Oscar Walter