La crise du Covid 19 a amorcé une prise de conscience de la trop grande dépendance des Etats d’Europe envers l’étranger. A l’exception de l’Allemagne, qui a conservé jusqu’à présent l’essentiel de son industrie, la plupart des Etats d’Europe ont allègrement supprimé leurs activités industrielles, la France ayant été à la pointe de ce mouvement suicidaire et, en dépit des discours, semble persévérer. Subitement, le pseudo élites qui nous conduisent à la ruine se sont rendues compte que la France importait la quasi-totalité de ses médicaments, était incapable de produire du matériel médical, tels des masques de protection. Alors, dans un mouvement de panique, des voix se sont élevées pour demander le rapatriement de toutes ou de certaines industries, sachant, ou ne sachant pas, que cela ne pourra pas s’effectuer en un claquement de doigt, que, la crise passée, le vent du boulet étant oublié, il est à penser que bien peu de choses changeront dans le court et même le moyen terme.
La conversion des habitudes de consommation est chose très rare. Les gens vont repartir de plus belle sur la lancée un moment suspendue en ce début 2020. Certaines usines seront peut-être relocalisées mais cela ne sera possible – et encore, de manière vraisemblablement marginale – que s’il existe une volonté politique à vue stratégique et si le rapatriement peut se faire sans que les augmentations de prix ne dérangent les consommateurs, alors que les dividendes des investissements effectués à l’étranger et rapatriés dans les pays anciennement développés financent les déficits commerciaux.
La course à la rentabilité va reprendre ; n’oublions jamais que les investisseurs veulent des rentabilités de 12 à 15 % sur le court terme, ce qui exclut les investissements à long terme, sauf si les Etats, une nouvelle fois s’en mêlent avec la volonté d’imposer leurs vues stratégiques (à condition qu’elles en aient, ce qui n’est pas le cas en France). Il va falloir une ou plusieurs crises, autrement cataclysmiques que celle du Covid 19 – crise financière, conflits armés, révolutions, hausse des coûts de transports internationaux ou désorganisation de ceux-ci – pour que l’économie mondialisée puisse se réorienter radicalement, notamment selon les vues que nous exposons dans Militant.
Nous n’avons pas cessé, depuis des années, de dénoncer cette évolution criminelle, tant par la destruction de nos industries et par suite de notre savoir-faire séculaire, hérité de l’habileté et de l’ingéniosité des générations qui nous ont précédées, que par la dépendance qui fait de nos Etats des sortes d’otages de l’étranger. Nous avons aussi publié des articles montrant comment une autre mondialisation (dans la mesure où celle-ci est irréversible et existe depuis l’Antiquité) était possible et comment nous pouvons réorganiser nos économies nationales, avec pour socle, le rétablissement de notre souveraineté monétaire. Le moment est propice pour exposer nos analyses, en les actualisant, sachant qu’en dépit d’un avenir continuant sur la lancée de ces dernières années, à vue d’homme, il faut se préparer à un après-demain, aussi improbable aujourd’hui que la disparition de l’ordre existant en 1914 était improbable aux contemporains d’alors, mais inévitable, étant données les fragilités du monde présent.
Le processus de mondialisation
Qu’est-ce que la mondialisation ? Dans l’acception courante, il s’agit de l’établissement de courants d’échanges économiques entre différentes régions du globe, ceux-ci se multipliant et s’intensifiant au fil des âges. Effectivement, depuis la plus haute antiquité, les courants d’échange qui s’établissaient à travers le continent eurasiatique, connus sous le terme de « Routes de la soie », ceux, moins connus, qui s’établissaient à travers le Sahara et débouchaient dans le bassin méditerranéen, étaient des phénomènes de mondialisation
Les Grandes découvertes de la fin du Moyen-âge, sous l’impulsion des Portugais puis des Espagnols, ont poursuivi et amplifié le mouvement. Le développent et l’amélioration des techniques de transport ont été des catalyseurs majeurs du développement de ce phénomène d’échanges, dont la colonisation du XIXe siècle est un aspect de systématisation à l’ensemble de toutes les parties de la planète.
Mais ces échanges impliquaient peu de flux de populations, si l’on excepte le cas limité de la traite esclavagiste, pratiquée durant douze siècles par les Arabes et, dans une moindre mesure, dans le commerce triangulaire colonial entre l’Afrique et les Amériques.
Or, de nos jours, la mondialisation outre son aspect économique, revêt une dimension humaine dans la mesure où elle s’étend aux flux de population. Cela résulte des présupposés occidentaux matérialistes et rationalistes selon lesquels les hommes sont interchangeables et que, économiquement, il est indispensable, pour maximiser au mieux les profits financiers et la rentabilité des activités économiques, de créer les conditions d’un marché aux dimensions le plus vastes possible, à savoir l’ensemble de la planète. Les barrières entre Etats doivent disparaître, les frontières faisant l’objet d’une condamnation idéologique dans la mesure où elles sont accusées de créer et entretenir des divisions, des inimitiés entre les peuples et les hommes. Elles sont présentées comme étant toutes plus illégitimes les unes que les autres puisque un homme est un être humain avant d’être un Français, un Allemand, un Chinois etc.. Les cultures nationales, pourtant constitutives de l’identité et de la personnalité de chacun, sont arbitrairement et idéologiquement considérées comme constituant autant de barrières entre les hommes.
Cette façon de voir est proprement européo-centrée, voire occidentalo-centrée. Elle résulte de la crise de la spiritualité dévoyée de la civilisation européenne contemporaine et du système de pensée qui en découle.
Aussi longtemps que l’idéologie droit de l’hommiste sera le système de pensée dominant de l’Occident européen, il sera impossible de mettre fin à cette mondialisation mondialiste.
Or cette idéologie est l’aboutissement d’un long processus de destruction de la pensée occidentale qui remonte pour l’essentiel à la diffusion de cette gnose talmudique qu’est la Kabbale juive (« qabbala » signifiant « réception ») dans le monde chrétien. Renan (Histoire littéraire de la France, t. XXVIII, p. 434) écrivait en une formule saisissante « Rachi et les tossaphistes firent Nicolas de Lire ; Nicolas de Lire fit Luther ». Or nous savons que Luther déclencha un courant de pensée qui aboutit à la maçonnerie moderne, au rationalisme anti chrétien, à travers des auteurs comme Bayle et Rousseau. Précisons que ce Rachi, de son vrai nom Rachi Salomon Isaki, fondateur de l’école de Troyes au XIe siècle, fut avec Avicebron et Maïmonide, l’un de ceux par lesquels l’anti christianisme se développa au cours des siècles à venir. Bernard Lazare, dans son ouvrage « L’antisémitisme, son histoire et ses causes » explique ce processus.
En outre, l’idéologie talmudique a nourri la propagation du noachisme selon lequel le peuple juif, en tant que peuple prêtre de l’humanité, doit se préserver dans sa pureté, cette préoccupation ne concernant pas le reste de l’humanité.
Dès lors, la constitution progressive d’un magma de populations indifférencié est un moyen supposé permettre d’assurer la domination d’une minorité consciente de sa spécificité au plus haut degré sur des masses dénationalisées et abêties.
La mondialisation mondialiste ne pourra véritablement s’arrêter que lorsque le magistère du judaïsme politique et de la maçonnerie aura disparu parmi les peuples européens et chrétiens qui auront alors renoué avec leur magistère historique et traditionnel, le magistère du christianisme qui a transcendé l’héritage antique des peuples d’Europe.
Cela est urgent car les peuples intérieurement affaiblis sont toujours sujets, à un moment ou un autre, sous une forme ou sous une autre, à connaître des événements douloureux et, pour finir, être dominés voir asservis par des voisins plus puissants ou plus dynamiques en quelque domaine vital qu’il s’agisse.
(…)
Lire la suite sur : Militant
André Gandillon
Source : Dossier de Militant – Revue nationaliste de défense de l’identité française et européenne n°726 – Mai 2020