POURQUOI LA GUERRE D’INDEPENDANCE AMÉRICAINE ?
Le guerre d’indépendance américaine (1775-1783) n’a pas eu pour cause une histoire de droits de douane sur le thé, comme on le raconte. Ce fut une guerre d’indépendance contre les banquiers apatrides qui faisaient leur loi à Londres et entendaient dominer et rançonner de la même manière la colonie américaine.
C’est Benjamin Franklin, qui sera considéré par la postérité comme l’un des « pères fondateurs » des Etats Unis, qui l’explique en 1750 : « En créant notre propre papier-monnaie, nous contrôlons notre pouvoir d’achat dans les colonies et n’avons aucun intérêt à payer à personne ».
Mais, en réaction, les banquiers font voter par le parlement anglais une loi obligeant les colons à remplacer leur monnaie, librement émise, par des emprunts aux banques avec intérêts.
Aussitôt, la monnaie en circulation se met à diminuer, de sorte qu’on ne peut s’en procurer qu’en empruntant aux banques.
« En un an – dit Benjamin Franklin – l’ère de prospérité fut remplacée par une dépression telle que les rues de la colonie étaient emplies de chômeurs »
Ce qui fut à l’origine de la proclamation de l’indépendance, en 1776, et de la guerre en résultant.
« Les colons auraient volontiers supporté les taxes sur le thé et autres articles – conclut Benjamin Franklin. Mais c’est l’influence des banquiers sur le parlement anglais qui a créé la haine de l’Angleterre et a causé la révolte de la colonie »
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COMMENT L’OLIGARCHIE BANCAIRE EST-ELLE PARVENUE À S’IMPOSER AUX USA ?
Cette révolte contre le racket bancaire étant à l’origine de la fondation des USA, le premier soin des législateurs américains fut d’inscrire dans l’article premier (section 8) de leur constitution, établie à Philadelphie en 1787 : « Le Congrès se réserve le droit le créer la monnaie et d’en régler la valeur ».
Mais les banquiers apatrides ne renoncèrent pas à contrôler la monnaie du nouvel Etat. Dès 1790, le secrétaire au trésor, Alexander Hamilton, agent de James Rothschild, tentait d’imposer au Congrès une banque centrale adossée aux banques privées spéculatives, rencontrant la vive opposition du président Jefferson : « Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si les américains permettent que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, puis par la récession ».
Cependant, l’année suivante, ce qu’on appelle pudiquement le « lobbying » des banquiers parvint à obtenir du Congrès la création d’une banque centrale sur le modèle anglais, mais pour vingt ans seulement, à titre provisoire. Banque centrale dont la reconduction du contrat fut refusée en 1811 par le 4ème président des Etats Unis, James Madison, mais qui parvint une nouvelle fois à s’imposer pour vingt ans à partir de 1816 ; pour ne pas être renouvelé en 1837 par le président Andrew Jackson, qui était aussi hostile que ses prédécesseurs à la mainmise sur les USA de la finance internationale.
Une ingérence de la haute finance qui n’était pas seulement dénoncée par les présidents américains, puisque le chancelier prussien Bismarck devait déclarer : « La division des Etats-Unis en fédérations a été décidée bien avant la guerre civile par les puissances financières de l’Europe qui craignaient qu’en formant une seul nation les américains parviennent à une indépendance économique vis à vis de la finance internationale ».
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MAIS COMMENT ALLAIT-ON PASSER DU REFUS D’UNE BANQUE CENTRALE À L’ACCEPTATION D’UNE RÉSERVE FÉDÉRALE INFÉODÉE À LA MÊME OLIGARCHIE ?
En 1837, Andrew Jackson, fidèle à l’esprit des pères fondateurs des USA, mettait fin aux tentatives de pérennisation du pouvoir de la Haute Banque spéculative contrôlant les banques de dépôt.
Près d’1/2 siècle plus tard, Abraham Lincoln allait plus loin en créant une monnaie nationale échappant au contrôle de cette oligarchie bancaire.
Pourtant, dès le lendemain de l’assassinat, du 16ème Président des Etats Unis, son successeur, Andrew Johnson, interrompait le processus que son prédécesseur avait institué pour libérer l’Etat US de la mainmise des banques. Des directives visèrent à retirer de la circulation les billets verts (greenbacks) créés par Lincoln. Ce qui sera effectif en quelques années.
S’ensuivit la période dite du « National banking system », laissant aux petites banques locales une autonomie relative, mais intolérable pour la « Haute Banque », déterminée à retrouver la centralisation sous son autorité obtenue de haute lutte en début de siècle.
D’où un conflit qui allait se concrétiser lors des élections de 1896, par la confrontation entre le candidat républicain de la Haute Banque, William McKinley et le démocrate William Bryan, opposé à la mainmise sur l’Amérique de l’oligarchie financière apatride. Lequel devait déclarer : « Les banques doivent se retirer des affaires de l’Etat. Frapper et émettre la monnaie est une fonction du gouvernement. Et lorsque nous aurons rétabli la monnaie de la Constitution, toutes les autres réformes seront possibles. »
Cependant, William MacKinley ayant remporté les élections, encore fallait-il aux agents du lobby financier mettre en évidence les aléas du « National banking system » pour parvenir à leurs fins.
D’où une crise économique parfaitement orchestrée au cours de l’année 1907, permettant aux affidés des puissances financières de « conseiller » une solution : réitérer le recours à la centralisation bancaire sous leur autorité qui avait été suspendu par Jackson en 1837.
Mais ce qui, compte-tenu de la réticence du peuple et des élus américains, se fit très progressivement et avec un maximum de « diplomatie », pour ne pas dire de dissimulation :
- En évitant la dénomination fâcheuse de « Banque centrale ».
- En passant par l’étape d’une « National Monétary Commission », en 1910.
- Pour aboutir enfin au « Fédéral Reserve Act » de 1913.
L’un des membres du Congrès opposé à cette loi, Charles A. Lindbergh (père de l’aviateur) devait alors déclarer : « Le pire crime législatif de tous les temps est perpétré par cette loi : Lorsque le président signera ce projet de loi, le gouvernement invisible du Pouvoir Monétaire sera légalisé ».
Analyse qui sera tardivement partagée par le président Woodrow Wilson, signataire de la loi, prenant enfin conscience de son erreur : « J’ai inconsciemment ruiné mon pays. Notre système de crédit est concentré dans le privé. Nous sommes devenus un gouvernement contrôlé et dominé, non pas par le vote de la majorité, mais par la force d’un petit groupe d’hommes dominants ».
Ce qui explique une réflexion attribuée au plus dynamique industriel de cette époque, Henri Ford : « Si la population comprenait le système bancaire, il y aurait une révolution avant demain matin »…
ALORS QUE LA GUERRE D’INDEPENDANCE AVAIT EU POUR BUT DE S’AFFRANCHIR DE L’OLIGARCHIE FINANCIERE PARVENUE A S’IMPOSER EN ANGLETERRE, 137 ANS D’INTRIGUES ET DE « LOBBYING » AVAIENT ENFIN PERMIS AUX BANQUIERS LONDONIENS DE RETABLIR LEUR EMPRISE SUR L’EX-COLONIE AMERICAINE. AVEC LA CREATION DE LA RESERVE FEDERALE, 1913 EST L’ANNEE DE L’ASSUJETTISSEMENT DEFINITIF DES AMERICAINS AUX DIKTATS FINANCIERS CONTRE LESQUELS ILS S’ETAIENT REVOLTES EN 1776. |
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ASSASSINATS DE LINCOLN ET DE KENNEDY… DE TROUBLANTES SIMILITUDES
Abraham Lincoln ?
Dès 1832, futur candidat à la présidence, il faisait déjà état d’un projet qui allait causer, à terme, la guerre de sécession tant il favorisait la haute finance : « Je suis en faveur d’une banque centrale et de taxes douanières très protectrices ». Ce qui ne pouvait que défavoriser le Sud, exportateur de matières premières par rapport au Nord transformant ces matières premières dans ses manufactures.
Le 4 mars 1861, lors de son investiture, Abraham Lincoln déclara qu’il serait anticonstitutionnel de modifier les conditions de l’esclavage, mais il menaça d’envahir tout Etat qui refuserait de payer les taxes douanières. Contrairement à la doxa officielle, ce sont donc bien les exigences financières du Nord qui furent à l’origine de la sécession du Sud, l’évocation de toute autre motif relevant d’une de ces mystifications simplistes dont la propagande américaine est coutumière pour obtenir l’adhésion des peuples.
Mais les exigences financières insupportables des banquiers allaient prendre pour cible Lincoln lui-même, le poussant à s’opposer à son tour aux banquiers New Yorkais qui exigeaient jusqu’à 30% d’intérêts pour financer sa guerre contre le Sud. « J’ai deux ennemis – déclara-t-il alors – l’armée du Sud en face, et les banquiers sur mes arrières. Et des deux, ce sont les banquiers qui sont les pires »
Trente ans après le refus du président Jackson de proroger l’existence d’un banque centrale, Lincoln refusait donc à son tour de s’incliner, allant même beaucoup plus loin dans son opposition aux puissances financières, en créant une monnaie garantie par l’Etat US sans intervention des banques. 450 millions de $ émis par son gouvernement lui permirent de financer son armée sans avoir à payer d’intérêts.
La frustration des banquiers se manifesta par un article, dans le London Times, de leur porte-paroles, Lord Goschen : « Si cette malveillance financière de la République Nord-Américaine devait s’installer, cet Etat créerait sans frais sa propre monnaie à l’avenir… Ce gouvernement doit être détruit. »
Réélu en 1864, malgré l’opposition des lobbies financiers, le Président Lincoln fit savoir que son premier objectif, au lendemain de la guerre, serait de mettre fin à l’influence de l’oligarchie financière sur l’Etat US. La guerre se termina le 9 avril 1865. Il fut assassiné le 14 avril !
John Kennedy ?
Comme Lincoln un siècle avant lui, il prit le risque de s’opposer à la même puissance financière en ordonnant l’émission d’une monnaie garantie par l’Etat US, sans passer par la Réserve Fédérale adossée aux banques privées. Par l’ordre n° 11110, il faisait mettre en circulation 4,3 milliards de dollars directement imprimés par le Trésor US.
Branlebas de combat pour ceux dont les objectifs de domination planétaire reposent sur la suprématie du dollar : que cette décision restitue définitivement au Congrès le droit constitutionnel de battre monnaie, et cette domination leur échapperait, réduisant à néant le résultat de deux siècle de luttes !
L’ordre était daté du 4 juin 1963. Six mois plus tard, Kennedy était assassiné, et, comme celui de Lincoln, son meurtrier était abattu à son tour, réduisant toute enquête à des hypothèses…
Point commun entre les deux présidents assassinés ? Dans un cas comme dans l’autre, leurs successeurs interrompirent immédiatement l’émission de monnaie par le Trésor, émission qui se référait pourtant à l’article premier de la Constitution US. Et cette prérogative, pourtant anticonstitutionnelle s’agissant de banquiers privés, était restituée à l’oligarchie financière. |
A rectifier : Le décret exécutif 11110 a été publié par le président américain John F. Kennedy le 4 juin 1963 et non 1983.
Merci. C’est corrigé.
Excellent et très instructif article.
Je pense que la suite, 1963 à nos jours, expliquerait beaucoup de choses.
Exemple : la Libye.
Khadafi a été « éliminé » parce qu’il refusait l’implantation d’une « banque centrale » (traduction : Rothschild) dans le pays..