« Nous devons mourir en fascistes, pas en couards » (Alessandro Pavolini)
Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, en remontant lentement la péninsule italienne, les Alliés prennent Rome puis Florence à l’été 1944 et plus tard commencent leur percée vers le nord de l’Italie. Avec l’effondrement final de la ligne gothique de l’armée allemande en avril 1945, la défaite de la République de Salò et de ses protecteurs allemands devient imminente.
Les derniers jours de Benito Mussolini se déroulent entouré de ses derniers fidèles et de Clara Petacci. Mussolini a quitté Milan le , où il rejoint une colonne allemande de la Luftwaffe en retraite et la colonne Pavolini. Caché dans un camion de la colonne en endossant un manteau de sergent de l’aviation allemande, la colonne est arrêtée à Dongo par un petit groupe de partisans de la 52e brigade Garibaldi, le 27 avril près de la frontière suisse. Mussolini est découvert et arrêté par les partisans, avec plus de cinquante dirigeants fascistes, dont une trentaine sont sommairement fusillés.
Conduits dans le petit village de Giulino di Mezzegra, en Italie du nord à proximité de Dongo, Mussolini et Clara Petacci sont assassinés le 28 avril par un partisan communiste italien, L’assassin serait le » Comandante Valerio », nom de guerre de Walter Audisio.

Pour éviter un dépècement des corps de Benito Mussolini, de Clara Petacci, ils sont pendus par les pieds à la devanture d’une station-service, Piazzale Loreto. Ce qui donne l’occasion aux antifascistes du « camp du bien » de la dernière heure de faire la démonstration de leur lâcheté et de leur immoralité en défilant devant la dépouille mortelle de celui qui fut le Duce, chacun pouvant s’il le souhaite cracher dessus…
Le corps de Mussolini a une histoire à la suite de cette terrible journée du 29 avril 1945. Placé dans un cercueil, il est déposé au cimetière de Musocco où des militants fascistes l’enlève pour le protéger des ordures antifascistes en avril 1946. Le cercueil est retrouvé par la police quatre mois plus tard et les autorités de la toute jeune République italienne confie l’encombrante dépouille au couvent des Franciscains de Milan.
Il resta dans la crypte du couvent jusqu’au 31 août 1957, jour où il est rendu à la famille Mussolini afin d’être déposé dans le cimetière familial de San Cassiano à Predappio.
Le caveau contenant le corps de Mussolini est depuis lors l’objet de visites du souvenir régulières de la part de nationalistes de l’Europe entière.
Quand à Alessandro Pavolini, né le 27 septembre 1903 dans une famille de la haute bourgeoisie florentine, il est un homme de bonne éducation et de grande culture, fondateur d’une revue de critique artistique, sociale et politique (Il Bargello, publié à Florence), créateur du festival de musique de Florence (Maggio Musicale Fiorentino) Pavolini n’a rien d’une brute inculte et sanguinaire. En tant que Ministre de la Culture Populaire (information et de la propagande) du régime fasciste, Pavolini a la haute main sur la presse, les médias et le cinéma.
Ses directives de censure (appelées veline) ont force de loi et indiquent aux rédacteurs de journaux et aux cinéastes ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas publier ou montrer. Personnage en vue de l’entourage du Duce, Pavolini défraye la chronique par sa liaison très affichée avec l’actrice Doris Duranti, populaire dans l’Italie des années 1930, vedette iconique de films.
Après 1943 et l’avènement dans l’Italie du nord, sous protection allemande, de la République de Salò, Alessandro Pavolini créé les Brigate Nere, milices combattants les partisans antifascistes, qu’ils soient communistes, monarchistes ou républicains.
Lors des procès de Vérone, c’est Pavolini qui incite Mussolini à ne pas gracier son propre gendre Galeazzo Ciano, qui avait voté la motion Grandi le 24 juillet 1943 et à l’envoyer au peloton d’exécution.
C’est lui encore, qui suggère au gouvernement de la république de Salò, en retraite devant l’avance des Alliés de tenter un dernier baroud d’honneur dans le réduit alpin de la Vallée de Sondrio. Pavolini y voit « les Thermopyles du fascisme » et a prévu d’emporter avec lui les ossements de Dante, « symboles de l’italianité ».
La route choisie pour la fuite, depuis Milan et Côme, est celle de la rive ouest du lac de Côme, proche de la frontière suisse. La colonne de véhicules est stoppée le 28 avril 1945 à Dongo, au nord-ouest du lac de Côme par un barrage de partisans et Mussolini est arrêté. Alessandro Pavolini, perdu pour perdu, se lance dans une course folle, mitraillette au poing en s’écriant « Nous devons mourir en fascistes, pas en couards » et donne bien du fil à retordre à ses poursuivants, échangeant avec eux force coups de feu, avant d’être finalement capturé, à demi noyé, sur un rocher à fleur d’eau.
Il est fusillé – sans jugement – le jour même, avec d’autres hiérarques fascistes, sur le quai bordant le lac de Côme, et son cadavre, pendu par les pieds est exposé à la vindicte de la foule à côté de celui de Mussolini et de Claretta Petacci à piazzale Loreto, à Milan, les jours suivants.