Introduction : un système de santé fracturé
Dans certaines régions de France, des habitants attendent des mois pour consulter un ophtalmologiste, un dermatologue, un pneumologue, un cardiologue, ou autres spécialités médicales, et les généralistes, débordés, refusent de nouveaux patients. Cette réalité, vécue dans de nombreuses régions, est un scandale national.
Le 26 mars 2025, le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) a dénoncé la Proposition de Loi Garot (PPL Garot), portée par plus de 200 députés pour instaurer une régulation stricte de l’installation des médecins et imposer une garde obligatoire contre les déserts médicaux. L’Ordre, clamant que « réguler une profession en pénurie ne solutionnera pas la pénurie », défend une « liberté d’installation » qui protège les privilèges d’une élite métropolitaine, trahissant l’intérêt général.
La médecine est un devoir sacré envers la Nation, un pilier de la solidarité nationale. Pourtant, 13 millions de Français, soit 20 % de la population, vivent dans des déserts médicaux, selon l’Atlas 2024 du CNOM. Les incitations financières ont échoué. Seule une régulation stricte, obligeant les jeunes diplômés à servir 2 à 3 ans dans les zones sous-dotées, peut restaurer une médecine équitable. Face à l’opposition de l’Ordre, la France doit agir pour unir la Nation et soigner tous ses citoyens.
Déserts médicaux : un abandon du peuple
Le système de santé français est fracturé par une injustice territoriale. Dans des régions sous-dotées, l’accès aux soins est une épreuve :
- L’Orne compte 57,32 généralistes pour 100 000 habitants, contre 147 nationalement, et 230 médecins totaux. Les habitants attendent des mois pour des spécialistes, et les généralistes refusent de nouveaux patients.
- La Creuse affiche 132 généralistes/100 000 et 260 médecins totaux, avec des communes sans médecin, forçant des déplacements de 50 km.
- La Nièvre, avec moins de 70 généralistes/100 000 et 280 médecins totaux, voit ses cabinets saturés.
- La Seine-Saint-Denis, malgré son urbanisation, a moins de 100 généralistes/100 000 et 300 médecins totaux, laissant des familles sans soins.
Paris, avec 888 médecins/100 000, illustre une médecine à deux vitesses. En 2023, 6 millions de Français vivaient dans des zones avec moins d’un médecin pour 2 000 habitants. Les conséquences sont dramatiques car les femmes enceintes doivent faire des dizaines de kilomètres pour accoucher, de nombreux patients meurent dans l’indifférence faute de diagnostic, les urgences sont submergées et les malades doivent attendre des heures avant d’être pris en charge, et parfois en meurent.
Économiquement, les pathologies non traitées coûtent 10 milliards d’euros par an à l’Assurance Maladie. Socialement, la défiance croît, fracturant la cohésion nationale. Les déserts médicaux, encouragés par l’Ordre qui s’oppose à la régulation, bafouent le devoir collectif.
Échec des incitations et opposition de l’Ordre
Depuis vingt ans, les incitations – primes de 50 000 €, contrats CESP (dispositif offrant 800 € par mois aux étudiants en médecine en échange d’un engagement à exercer dans une zone sous-dotée), exonérations fiscales – ont échoué à attirer les médecins dans les zones sous-dotées. En 2023, moins de 5 % des nouveaux généralistes s’y sont installés. Le CESP, avec 100 millions d’euros pour 2 000 contrats, est un gâchis selon la cour des comptes.
Les métropoles l’emportent avec leur confort urbain, réseaux professionnels, et patientèle solvable.
L’Ordre des Médecins aggrave la crise. Son communiqué du 26 mars 2025 rejette la PPL Garot, invoquant une « sanction » contre une profession en pénurie. Cette rhétorique protège une élite métropolitaine (1 médecin/400 habitants à Paris vs 1/1500 en Creuse), trahissant les 13 millions de Français en déserts médicaux. L’Ordre prétend représenter une « unanimité », mais 60 % des internes soutiennent une régulation avec primes. En défendant la « liberté d’installation », il sacrifie l’intérêt général.
Le devoir des jeunes médecins
Former un médecin coûte 200 000 euros à la Nation, un investissement financé par l’ensemble de la Nation, et qui pourtant laisse une frange conséquente des citoyens en marge du système de soins. Ces Français sont désertés par les jeunes médecins qui choisissent les métropoles.
Il est juste d’exiger que tout diplômé :
- Serve au minimum 2 à 4 ans dans une zone sous-dotée, là où les besoins sont criants.
- Remplisse son devoir collectif, rendant à la société ce qu’elle a donné.
Ce service est un honneur, inspiré des médecins de campagne dévoués. Ces praticiens, seuls dans des régions comme l’Orne, assuraient accouchements, soins palliatifs, et gardes de nuit, incarnant la solidarité villageoise. Leur engagement forgeait l’unité de la Nation. Aujourd’hui, cet idéal est bafoué par un système privilégiant le confort individuel. Il permet aux jeunes médecins de redécouvrir la richesse humaine de ce que les élites appellent la France périphérique avec un peu de condescendance.
Pourquoi la régulation est essentielle
La régulation est juste et efficace pour trois raisons :
- Urgence sanitaire : 6 millions de Français vivent dans des zones sous-dotées. Dans l’Orne, les habitants attendent 80 jours pour un ophtalmologiste, 50 jours pour un cardiologue. Dans la Creuse, des cancers restent non diagnostiqués. Dans la Nièvre, les hospitalisations évitables augmentent de 25 %. La régulation mobilise les diplômés immédiatement, contrairement au numerus clausus.
- Équité nationale : Les habitants des zones sous dotées financent les médecins comme le reste de la Nation, mais sont abandonnés. La régulation garantit des soins pour tous, réaffirmant l’égalité. On ne peut laisser des régions sans médecins pendant que Paris en a trop.
- Solution durable : Au Canada, 40 % des médecins restent dans les zones rurales après 2-3 ans. En Norvège, une régulation centralisée a réduit les disparités de 20 % depuis 2010. En France, redistribuer 10 % des médecins pourrait diminuer les inégalités de 30 % en cinq ans. Affecter 2 000 diplômés par an couvrirait 50 % des besoins des ARS d’ici 2030.
Autres professions régulées : des modèles qui fonctionnent
L’Ordre prétend qu’une régulation médicale provoquerait un exode, mais d’autres professions prouvent le contraire :
- Pharmaciens : Depuis les années 1980, des quotas (1 pharmacie pour 2 500-3 000 habitants) assurent une répartition équitable, avec 21 000 officines en 2023, dont 30 % en zones rurales. Avec 4 000 diplômés par an, la profession reste attractive, prouvant que la régulation sert le bien commun sans décourager les vocations.
- Infirmiers : Depuis 2009, une régulation limite les installations en zones surdotées, avec des primes (3 000 €/an) pour les zones sous-dotées. Avec 700 000 infirmiers et 30 000 diplômés par an, le métier prospère.
- Kinésithérapeutes : Depuis 2010, une régulation des installations en zones surdotées, couplée à des incitations financières (primes de 2 000 à 5 000 €/an) pour les zones sous-dotées, a permis une meilleure répartition. Avec 90 000 kinésithérapeutes en 2023 et 3 500 diplômés par an, la profession reste dynamique.
Ces exemples, issus de crises similaires (surpopulation urbaine, abandon rural), montrent que la régulation renforce l’accès aux soins sans nuire aux professions. Les médecins, formés aux frais de la Nation, n’ont aucune excuse pour s’y soustraire.
Obstacles et solutions
L’opposition de l’Ordre, dénonçant la PPL Garot comme « contre-productive » (26 mars 2025), est le principal frein. Pourtant, 60 % des internes soutiennent une régulation avec primes selon une enquête du « quotidien des médecins », et de nombreux médecins ruraux dénoncent son inaction.
Pour encourager les jeunes médecins à s’installer dans les zones sous-dotées, des incitations financières, logistiques et sociales sont à envisager :
- Financières : Primes d’installation (50 000 € à 100 000 €), exonérations fiscales (3-5 ans en ZRR), primes annuelles de fidélité (5 000 €/an), et prêts à taux zéro pour cabinets ou logements.
- Logistiques : Mise à disposition de cabinets médicaux gratuits ou à loyer réduit dans les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), logements subventionnés, et accès garanti à Internet haut débit.
- Professionnelles : Financement de formations continues, intégration dans des MSP pour limiter l’isolement, et rotations de gardes pour alléger la charge de travail.
- Sociales : Aides à l’emploi pour les conjoints, priorité d’accès aux écoles/crèches, et investissements dans les infrastructures locales (transports, loisirs).
L’Ordre doit cesser de trahir la Nation en protégeant une minorité au détriment du peuple.
Conclusion : une médecine au cœur de la Nation
Les déserts médicaux, privant 13 millions de Français d’un accès digne aux soins, sont une honte pour la République. A cause de la frilosité des pouvoirs publics à imposer les mesures nécessaires à l’intérêt général, des familles renoncent aux soins, des vies sont perdues, et la confiance en la médecine s’effrite.
Cette fracture territoriale, aggravée par l’opposition de l’Ordre des Médecins, est une trahison de l’intérêt général. En défendant les privilèges d’une élite métropolitaine, l’Ordre tourne le dos à la solidarité nationale qui unit le peuple français.
Une régulation stricte, imposant aux jeunes diplômés un service de 2 à 4 ans dans les zones sous-dotées, est la seule voie pour réparer cette injustice. Cette mesure, inspirée par les médecins de campagne dévoués et par des modèles étrangers comme le Canada, n’est pas une contrainte, mais un acte de justice et d’honneur. En servant la Nation, chaque médecin contribue à élever la condition de tous, des campagnes aux banlieues.
Citoyens, médecins, décideurs : unissons-nous pour exiger la régulation, maintenant, et bâtir une médecine qui soigne chaque Français, partout, avec équité et dévouement.