Devant le congrès des maires de France le 18 novembre, Fabien Mandon, chef d’état-major des armées françaises (et général ayant pris cinq grades en cinq ans, merci Macron !) a affirmé que ce qu’il « manque » à la France, « c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est. […] Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu’il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production [en matière de] défense, alors on est en risque. » Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a été envoyée en pompier de la Macronie pour éteindre le feu que les propos du général ont déclenché dans l’opinion, affirmant apporté du contexte.
Décryptage par Yann Bizien, ancien officier de la Marine nationale, et réaction du Père Richard Kalka, ancien aumônier des parachutistes.
La porte parole du Gouvernement veut du contexte sur l’intervention catastrophique du général Fabien Mandon devant les Maires de France ?
En voici.
J’ai été modestement formé à la gestion de crise au sein de l’ancien Ministère de la Défense, du Ministère de l’Intérieur et de l’OTAN.
Il est évident que les cabinets de l’Élysée, de Matignon et de Catherine Vautrin, nouvelle Ministre des Armées, sous la tutelle serrée de Sébastien Lecornu, ont basculé hier soir en gestion de crise devant l’ampleur de l’indignation nationale consécutive aux deux messages principaux délivrés devant les Maires par le général Fabien Mandon, nommé, il faut le rappeler, par un président de la République en disgrâce avec 89% d’opinions défavorables :
- « Les Français doivent être prêts à perdre leurs enfants » ; le chef d’état-major des armées n’a pas précisé s’il s’agissait de mourir « pour la France », en France, ou à l’étranger ; en réalité, personne ne pouvait douter qu’il s’agissait de « mourir en Ukraine » pour l’Ukraine ;
- « Ils doivent être prêts à souffrir économiquement » ; le général Fabien Mandon délivre ce message à hauts risques en pleine crise de la dette et en plein débat budgétaire, dans un contexte politique fracturé et hypertendu, avec une explosion de la pauvreté en France ;
Je connais ce Ministère de bas en haut. Hier soir, il y a eu une panique générale dans les premiers cercles du pouvoir. Le Ministère des armées dispose en effet d’outils qui lui permettent de mesurer la performance de sa communication et d’en évaluer rapidement les effets.
Et le bilan, hier, était catastrophique. Les Français honnêtes sont naturellement prêts au sacrifice, mais avant tout pour leur pays, pour LEUR défense et pour leur sécurité. Ils ne le sont pas pour l’Ukraine, ni pour les caprices idéologiques et pour les ambitions personnelles d’Emmanuel Macron.
Il ne faut certainement pas confondre les risques d’une projection limitée de nos armées sur le continent africain avec les risques associés à une projection plus importante en Ukraine, face à la Russie, puissance militaire et nucléaire de premier plan (c’est le CEMA qui l’affirme), même avec des alliés.
Il fallait donc élaborer des éléments de langage de toute urgence, réparer les dégâts immédiatement dans un plan de communication, mobiliser des émetteurs crédibles d’où l’intervention très cadrée mais finalement peu convaincante de Catherine Vautrin, puis du Conseiller en communication du chef d’Etat-major des Armées.
Depuis ce matin, c’est la porte parole du Gouvernement, se sont des alliés du Ministère, un ancien Secrétaire d’État à la défense, ancien parlementaire, des Officiers généraux retirés, des réservistes sous contrat et des journalistes spécialisés sur les questions de défense qui retransmettent fidèlement ces éléments de langage gouvernementaux.
Il fallait évacuer très vite cette crise, défendre et relégitimer le général Fabien Mandon, justifier et soutenir ses messages indécents et délivrés devant des Maires en campagne électorale.
Et on nous explique aujourd’hui qu’il ne s’agissait pas de « tous les enfants de France », mais seulement de ceux engagés dans une armée professionnalisée prête à intervenir partout pour servir des intérêts éloignés qui ne sont pas vraiment directement liés aux besoins de défense de la France.
Le rétropédalage est évident. Le premier message du CEMA, sur la nécessité d’être prêts à perdre nos enfants, était incomplet et maladroit. Quant au deuxième message, sur l’impératif d’être « prêts à souffrir économiquement », il concerne tous les bons contribuables et consommateurs sous forte pression fiscale.
Le dernier coup de lame sera passé par Emmanuel Macron lui-même dès qu’il en aura l’occasion et ça ne va pas tarder puisqu’il est encore en visite à l’étranger.
Oups, dans cette crise, n’oublions pas ce que disent les autres en Europe. En Allemagne, un responsable politique a tout récemment affirmé que les européens auront vécu en 2025 leur dernier été en paix.
Grande Bretagne, Allemagne, France, Bruxelles, la « coalition des volontaires » redoute plus que tout une capitulation de l’Ukraine. Et ses responsables politiques et militaires sont prêts à toutes les déclarations et à toutes les compromissions pour ne pas perdre la figure.
De cette crise, le général Fabien Mandon, qui n’ira jamais mourir en Ukraine, et qui ne sera jamais pauvre, retiendra une leçon d’humilité essentielle : on ne trompe pas le peuple et on ne s’amuse pas avec la vie des enfants de France.
Nos 51 000 monuments aux morts s’en souviennent.
Vivement le plan de paix américain. Zelensky a perdu. Il doit céder et cesser de s’accrocher à notre portefeuille. La Russie de 2025 n’est pas l’Allemagne de 1939. C’est une grande puissance nucléaire.
Signé et assumé : Yann Bizien,
21 novembre 2025
Monsieur Fabien Mandon
Mon Général, Je ne vous connais pas personnellement, comme beaucoup de mes frères d’armes, d’où le vouvoiement de rigueur que j’adopte dans cette missive. Vous avez passé le plus clair de votre temps dans l’Armée de l’air. Vous avez été, je suppose, un bon pilote de chasse.
Mes connaissances de l’aviation militaire sont vagues. J’ai servi pendant trois ans, avant d’épouser le monde parachutiste, dans les bases de Saintes, Rochefort et Cognac.
J’ai aussi eu beaucoup de contacts avec les aviateurs au cours de mes nombreuses opérations extérieures (à Kandahar en Afghanistan, entre autres). Je sais que l’Armée de l’air se compose de deux corps : le corps des mécanos avion et celui des pilotes. Parmi ces derniers, on distingue clairement les pilotes de transport – de bons vivants, sympas et arrangeants – des pilotes de chasse, véritable aristocratie volante, elle- même peu homogène au sein de laquelle se côtoient, d’assez loin, les « confréries » ou plutôt les « sectes » établies selon les différents types d’avion.
Entre les pilotes des Mystère, Alpha Jet, Mirage ou Rafale, on ne se mélange pas, Monsieur ! Et vous êtes bien placé pour savoir que je n’invente rien puisque vous-même avez longtemps été membre de la « secte Mirage » jusqu’à piloter le Mirage 2000D, véritable exploit d’un jeune et brillant pilote.
Quelle mouche vous a donc piqué pour devenir le porte-parole, ou plutôt le perroquet du Président de la République ? Votre intervention au Congrès des Maires, outrepassant votre rôle de chef militaire, est à la fois affligeante et stupidement anxiogène. Puisque la Russie, disiez-vous, va bientôt nous déclarer la guerre, il faudra s’y préparer très sérieusement.
Les Français manquent-ils à ce point de force d’âme à vos yeux ?!
Il faut qu’ils se fassent mal, très mal, pour défendre la nation. Et, brevet de pilote sur le gâteau, qu’ils soient prêts à sacrifier leurs enfants et à souffrir économiquement !
Mon pauvre gars, où as-tu été piocher tout ça ? Désolé pour le tutoiement, mais de telles bêtises prononcées publiquement et à haute voix me rendent malpoli.
Mets toi bien dans ta casquette de pilote que la Russie, contrairement à notre Président, aime la France et qu’aucune guerre n’est programmée ni envisagée de son côté, sauf si… Justement, sauf si l’illuminé gourou en chef de notre pays va trop loin dans la provocation verbale et militaire.
Monsieur Mandon, mon général, retourne dans ton bureau, assieds-toi confortablement, prends un bon café (pas une bière, la binouse c’est chez les paras) et commence à réfléchir.
Père Richard KALKA sur Polaris,
23 novembre 2025

































Jeune Nation TV












Il ne s’agirait pas de mourir pour l’Ukraine, mais bien pour la France.
J’attends les incidents, enlèvements ou attentats en mode Gleiwitz, qui ne sauraient tarder.
2026 = 1939