Le 30 septembre 2015, un nouveau cycle politique de rupture a commencé en France. Illustré par la polémique autour de ce qu’était un Français avec les dires de Nadine Morano, qui avait cité Charles De Gaule : « Français de race blanche et de religion chrétienne », ceci était l’indication de ce qui s’annonce, qui va occuper la France politiquement dans les mois et années à venir et qui va probablement se coupler avec une confrontation militaire.
Nous sommes entrés dans un cycle politique qui pose la question : qu’est-ce que la France ?
Jusqu’à présent, et ce, depuis deux siècles, seule la conception révolutionnaire de la nationalité était reconnue.
En France, depuis 1789, celle-ci a une conception idéologique de la nationalité, il n’y a pas de distinction entre la nationalité et la citoyenneté. La citoyenneté c’est l’allégeance à un État, la nationalité c’est une appartenance ethnique et culturelle. Il y a des États qui sont multinationaux, comme le Royaume-Uni, qui est un État avec plusieurs nationalités reconnues en tant que telles, l’Écosse est reconnue comme une nation, le Pays de Galles est également reconnu comme une nation par l’État britannique, ensemble, ils sont unis dans un seul État, il y a donc bien une distinction entre les deux.
Depuis 1789, la nationalité, en France, est amalgamée avec la citoyenneté et n’est pas culturelle, donc, la nationalité telle qu’elle est définie dans la constitution, n’est pas culturelle, ni ethnique : elle est en quelque sorte a-nationale. C’est une contradiction, la nationalité française n’est pas une nationalité, la nationalité française est une citoyenneté, c’est une allégeance à un corpus idéologique porté par un régime républicain, qui est en fait le corpus des idées révolutionnaires de 1789 : égalitaire et universaliste.
La définition traditionnelle de la nationalité dans le monde européen n’est pas celle de la France qui est une conception pro-marxiste, « la véritable démocratie » remonte bien évidement à la Grèce Antique inventée par les Athéniens était une démocratie ethnique et raciale, une distinction était opérée, la notion de Guénos : communauté d’origine des Grecs, que l’on retrouve aujourd’hui dans la racine du mot génétique, par exemple, il y avait l’Ethnos : communauté culturelle, ethnique donc, le Démos qui était la communauté politique et le Laos qui était la notion de foule.
Il ne pouvait pas y avoir dans l’esprit des Athéniens de Démos sans Ethnos, c’est-à-dire aucune notion de politique sans communauté culturelle et d’origine. Seuls les Athéniens d’origines pouvaient prétendre à des activités politiques, c’est pour cela que les métèques n’avaient pas de droits à Athènes.
La démocratie est donc conditionnée par l’appartenance d’origine, à la Révolution française ; il y a eu un véritable dévoiement, puisque l’on passe d’une appartenance d’état fondée sur l’héritage à une adhésion volontaire, c’est le fameux contrat social, inchangé depuis. C’est une adhésion idéologique qui fonde la nation française actuelle, moderne.
Alors, que se passe-t-il maintenant : les tenants des conceptions égalitaires, universaliste de la citoyenneté ? Les gens qui pensent que la France n’est pas vraiment la France, la France est une République et un État révolutionnaire, s’inscrivant dans une vision universaliste, perçoivent que cette conception est en train de s’écrouler, s’effaçant devant la résurgence de l’histoire, de la guerre, cette dernière définie fondamentalement par une chose très simple : l’ennemi et l’ami.
Donc, ces gens-là, les tenants de l’idéologie révolutionnaire, pensent que le genre humain et un et indivisible, de qualité égale et la culture est tenue pour une somme de choses héritées, mais qui sont parfaitement secondaires. Or, actuellement, la culture revient, dans le champ politique à la faveur notamment des attentats, des terroristes tuent des Français en se revendiquant de l’idéologie de l’État islamique, ces gens tuent des Français alors qu’eux-mêmes « sur le papier », ces mêmes terroristes, sont « Français ».
C’est un fait nouveau, c’est le retour du tragique, c’est la fin de l’utopisme, c’est la fin de la progression linéaire vers un monde sans frontières, unifié et pacifié ; c’est la fin du pacifisme, c’est le retour de la violence, c’est le retour de la guerre, c’est le retour des frontières, des identités, bref c’est le retour de l’histoire !
Or, ces gens-là prétendaient pouvoir abolir l’histoire car leurs catégories philosophiques avec et le mythe égalitaire 1789 sont en train de s’écrouler. Ils sont terrorisés, la gauche est paniquée.
La France des clochers, catholique, gauloise ne les intéresse pas, eux ne parlent que de république, de leur entité légale, de l’idéologie dominante et de l’État qui la soutient et ils comprennent que le retour de la France dans ses limites qui abandonne le mythe messianique révolutionnaire, c’est donc la fin de leur vision du monde.