Suite et fin de cette analyse de la crise agricole qui touche la plupart des pays d’Europe, sans épargner la France, dont on retrouvera la première partie ici : La question des terres agricoles (I)
Une conspiration contre la nature
La perte de la biodiversité cultivée a affaibli la rusticité de l’agriculture. Les variétés modernes, génétiquement très homogènes et adaptées aux pratiques de l’agriculture industrialisée (irrigation, engrais minéraux, pesticides), sont beaucoup moins résistantes aux perturbations climatiques ou biologiques. Ainsi, la grande proximité génétique des variétés modernes de blé, peut rendre jusqu’à 90 % des surfaces cultivées sensibles à certaines nouvelles formes virulentes de rouille, une maladie causée par des champignons, et compromettre la sécurité alimentaire.
Hormis l’artificialisation, les terres subissent de très fortes dégradations avec l’agriculture conventionnelle, qui cherche à maximiser la production par l’utilisation importante d’engrais chimiques ou de pesticides.
En France, 60 % des sols sont frappés d’érosion. Nous perdons en moyenne quarante tonnes de sol par hectare et par an. A ce rythme, dans trois siècles, la France pourrait bien devenir un désert ; et sans réchauffement climatique ! A cela s’ajoutent les effets délétères des pesticides. D’après le RMQS (Réseau de Mesures de la Qualité des Sols), 20 % à 25 % des terres arables françaises subissent une érosion qui ne pourra pas être supportée durablement. Ce phénomène est concentré dans les grandes plaines limoneuses du nord du Bassin parisien, en Picardie, dans le pays de Caux, le Languedoc et dans une partie du sillon rhodanien. Mais il ne concerne pas seulement la France et les terres cultivables perdent par érosion 0,5 % par an environ au niveau mondial.
Sachons aussi que si un millénaire est nécessaire pour constituer 1 cm de terre fertile, quand on imperméabilise un sol, quand il est détérioré par quelque terrassement profond, aucun retour en arrière n’est possible à l’échelle humaine.
Les engrais, en apportant trop d’azote, font baisser le rapport carbone/azote de la matière organique. Sa minéralisation est accélérée par des bactéries qui se multiplient avec l’azote. Or l’humus est formé à partir de la lignine qui est attaquée uniquement par les champignons qui se multiplient 20 fois plus lentement que les bactéries. Ainsi, avec l’azote des engrais, la minéralisation l’emporte sur l’humification, c’est-à-dire les transformations biologiques et chimiques de la litière organique en humus.
Aussi, les rendements continueront à chuter et leur maintien ne se fera qu’à des coûts de production prohibitifs. Nous ne pourrons indéfiniment compenser chimiquement la perte des sols (nutriments, eau, trousse à pharmacie…)
Une agriculture vertueuse (biomasse et biodiversité) s’inspire de la nature par la couverture végétale. C’est ce que proposent les pratiques de conservation des sols et d’agroforesterie. Fidèles aux principes de l’agro-écologie, elles réintroduisent de la biodiversité et garantissent le bon fonctionnement de la biologie du sol.
Tout cela nécessite la mise en place d’un plan de régénération de l’agriculture en France – mais aussi chez nos voisins – qui ne peut se réaliser que dans un cadre politique visant à soustraire l’Etat aux emprises des intérêts privés qui de fait, dictent leur politique à travers les couloirs de la Commission de Bruxelles et des ministères. Le mal est endémique lorsque l’on observe l’emprise de tous les groupes de pression, ou de conseil, sur les pouvoirs publics : les affaires du type McKinsey sont le révélateur de cette très inquiétante situation.
Mais cela n’est pas la préoccupation majeure des « écolos », à savoir ces officines s’estampillant écologistes, qui développent surtout un pouvoir de nuisance, stérilisant les terres pour y implanter des éoliennes dont la fabrication et le recyclage polluent plus la planète que la production du kilowatt nucléaire, empêchant les paysans de nettoyer les fossés, d’entretenir le drainage des fonds de vallée. Les effets en sont d’ailleurs visibles avec les récentes inondations dans le Pas-de-Calais, une cause majeure en étant le non entretien des wateringues, ces canaux drainant les polders. Les « écolos » sont trop nombreux dans les différentes commissions publiques et Théodule alors qu’ils ne connaissent rien au sujet, la plupart du temps.
Ajoutons le problème du « mitage » des terres cultivables, souvent maraîchères, à proximité des villes. Un des scandales les plus emblématiques a été la destruction de riches terres agricoles, aux portes de la Brie, pour y installer Dysneyland. Mais l’extension des diverses zones économiques et d’habitat grignotent chaque année des milliers d’hectares de terres arables.
Entre 20 000 et 30 000 hectares de terres agricoles sont artificialisés – autrement dit rendues impropres à un usage agricole – chaque année, soit un rythme annuel presque quatre fois plus élevé que l’augmentation de la population, de l’aveu même du Ministère de la transition écologique. Chaque année, c’est une surface équivalente à la capacité à nourrir une ville comme le Havre qui est perdue. Ainsi, en un peu plus de dix ans, l’Ile-de-France a perdu 71 % de ses exploitations maraîchères et un millier d’hectares agricoles disparaissent en moyenne chaque année.
Mais concurremment, la part des terres destinée à l’alimentation locale diminue, mise en concurrence avec d’autres usages. Les gouvernements des périodes Sarkozy, Hollande et Macron, inféodés à l’U.E. et à ses lubies faussement écologistes, doivent parvenir à obtenir 32 % d’énergies renouvelables d’ici 2030 par rapport à l’ensemble des besoins énergétiques nationaux. Or, certaines d’entre elles sont directement issues de l’agriculture, à partir de la biomasse, qui permet de fabriquer des biocarburants, de l’électricité grâce à la chaleur dégagée par la combustion de matières organiques (bois, végétaux, déchets agricoles) ou du biogaz issu de la fermentation de ces matières (méthanisation). En outre, n’oublions pas les panneaux photovoltaïques qui occupent de la surface. Actuellement, 2;8 % des terres agricoles sont utilisés pour produire de l’énergie, mais l’essor des énergies renouvelables pourrait augmenter fortement ce pourcentage.
Une tendance lourde à la concentration
Or conjointement, depuis une quinzaine d’années, apparaît un autre phénomène. De plus en plus de terres sont rachetées par de grands groupes industriels de l’agroalimentaire voire du secteur de la cosmétique. Des fermes Auchan, des élevages Fleury-Michon, des champs Chanel. Cette dernière, par exemple, achète jusqu’à 150 fois le prix moyen de l’hectare en France pour cultiver des fleurs pour les parfums. Dans la Vienne, l’entreprise AgroTeam a ainsi racheté en décembre 2022 une ferme géante de 2 100 hectares. A Grasse, ce sont Chanel et L’Oréal qui ont acheté des parcelles à des prix deux à trois fois supérieur au marché, selon l’association Terre de Liens qui annonce par ailleurs que le charcutier Fleury Michon s’est offert un « élevage où naissent 6 000 porcelets par an ». En 2017, c’est un conglomérat d’investisseurs chinois qui avait ainsi acquis plus de 1 700 hectares de terres agricoles dans l’Indre. Dans toute la France, tous les secteurs sont concernés par cette tendance, soigneusement occultée par les media et l’Etat. (cf. Lucile Leclair Hold up sur la Terre, Seuil, 2022).
Des acquisitions sont aussi faites par les étrangers. En 2016, un industriel chinois avait acquis dans le Berry 1700 hectares de terres pour cultiver des céréales afin d’alimenter sa chaîne de boulangerie en Chine. Les multinationales, propriétaires terriens : voilà un danger grandissant, nourri par le processus de financiarisation des terres voulu par la finance apatride qui y trouve une nouvelle source de profits et par suite de pouvoir.
Aucune mesure sérieuse n’est prise pour enrayer le processus de concentration des terres. La concentration des terres agricoles françaises est un fruit amer de la PAC qui a, dès les années 1960, avec le plan Mansholt, organisé cette agriculture tournée sur la commercialisation d‘une production agricole de masse. Si les effets destructeurs de ce modèle d’agriculture sont largement documentés, la concentration des terres se poursuit, poussée par une logique qui s’emballe.
A rebours d’un modèle agricole à taille humaine, le capital investi sur les fermes est d’un volume tel qu’il rend très difficile l’installation de nouveaux agriculteurs pour remplacer ceux qui partent à la retraite. Ces derniers se tournent alors vers leurs pairs, désireux d’agrandir encore leurs unités de production ou vers de nouveaux investisseurs, parfois loin du secteur agricole. Il y a de moins en moins de fermes en France : en 2020, on a dénombré 380 000 exploitations agricoles, soit environ 100 000 de moins qu’en 2010, autrement dit une baisse de 20 % en dix ans. En 1986, l’Insee estimait à 1 414 000 le nombre d’exploitations agricoles…
Dans le même temps, la surface moyenne d’une exploitation est passée de 53 à 69 hectares, soit une augmentation de 25 % . Vers 1990, leur taille moyenne était alors de 24 ha.. Ainsi, les grandes exploitations d’une surface moyenne de 136 ha, quasi inexistantes il y a 60 ans, représentent aujourd’hui 20 % des exploitations et couvrent 40 % du territoire agricole métropolitain. Cet agrandissement a vu se développer des formes sociétaires comme les EARL ou les GAEC. En 2016, 36% des exploitations agricoles bénéficiaient d’un statut de société contre 30% en 2010. Elles exploitaient 64% de la SAU et mobilisaient 61% de la force de travail.
Dans un mouvement parallèle tout aussi inquiétant, 2/3 des terres libérées par les retraités servent à agrandir les fermes voisines, réduisant ainsi les terres disponibles pour de nouvelles installations.
Cette dynamique de concentration des terres va s’emballer avec le départ à la retraite prévu d’un nombre important d’agriculteurs dans les dix prochaines années. En 2022, un paysan sur quatre a plus de 60 ans, et cessera bientôt son activité. Rares sont les fermes qui parviennent à se transmettre à un nouveau paysan, en particulier en dehors du cadre familial. Près d’une ferme sur trois seulement est transmise.
Face à la faiblesse des retraites agricoles, les terres représentent un capital dont il convient de tirer le meilleur parti. Pour ceux qui veulent s’installer, le prix de l’accès au foncier, des équipements matériels, des stocks ou des bêtes, peut représenter une barrière infranchissable, d’autant plus que les surfaces des fermes se sont accrues.
Sans une intervention volontariste des pouvoirs publics, ces millions d’hectares de terres agricoles nouvellement libérés iront majoritairement agrandir les exploitations voisines, qui seules auront les capacités financières pour les racheter… au risque d’une fuite en avant de la taille des entreprises, et de pérenniser des modèles agricoles destructeurs de l’environnement, sans être plus productives, et peu souhaitables du point de vue économique et social, participant à la désertification des territoires ruraux. Nous en sommes loin.
L’agrandissement des exploitations est aussi alimenté par la PAC, dont l’essentiel des aides est alloué en fonction des surfaces travaillées. Ce mécanisme pousse nombre d’agriculteurs à s’agrandir et favorise ceux déjà en activité, au détriment de nouveaux entrants qui peinent à s’installer. L’agrandissement est le plus souvent perçu par les agriculteurs comme un moyen de maintenir leurs revenus, même si cela devient de plus en plus difficile.
Le phénomène est nourri par le soutien à la croissance des cultures à vocation énergétique, qui participe au renchérissement des terres dans les zones de grandes cultures. De plus, avec la financiarisation croissante des marchés des terres agricoles, certains investisseurs (agricoles ou non) déterminent leurs portefeuilles à l’échelle européenne voire internationale, détenant des terres dans plusieurs pays avec des logiques de croissance qui alimentent la concentration.
Entre 2005 et 2016, l’U.E. a ainsi perdu plus de quatre millions de fermes. Celles de plus de 100 ha représentent 3 % du total des fermes européennes mais la moitié de la surface agricole utile (SAU). A l’opposé, les petites fermes (moins de 10 ha), qui constituent 80 % des unités de production, se partagent moins de 10 % des terres agricoles de l’U.E.. Dans certains pays comme la Hongrie ou la Roumanie se sont constituées des fermes gigantesques de plusieurs milliers d’hectares. Si la France a longtemps mieux résisté que les pays voisins à ces phénomènes de forte concentration, les évolutions sont aujourd’hui rapides et alarmantes.
Un rapport des Safer met en lumière la corrélation entre l’augmentation de la taille des surfaces travaillées et la baisse de la valeur ajoutée par hectare. Ainsi, l’élevage de bovins pour la boucherie, la culture de céréales, d’oléagineux et de protéagineux ont vu leur productivité baisser de manière importante entre 1990 et 2013 (-21 % et -13 % respectivement) alors que ces productions sont les seules à s’être étendues sur la période 1990-2013.
Inversement, les fermes en polyculture-élevage, bovin lait, aux valeurs ajoutées par hectare plus élevées, voient leur part dans la SAU nationale reculer. Face à la baisse des prix, l’augmentation des volumes de production, couplée à la baisse des actifs agricoles, ont longtemps soutenu le revenu des agriculteurs.
Or, l’augmentation des surfaces et leur spécialisation accrue impliquent des investissements toujours plus conséquents. Ces modèles agricoles sont également plus dépendants de carburant, semis, fertilisants, produits phytosanitaires, etc., exposant les exploitations à la volatilité des prix, comme celui des engrais par exemple, dont les prix se sont envolés de 40 % en 2021.
A cela, s’ajoute les déformations dues à la « chasse aux aides » de la PAC, déjà mentionnée. La concentration des terres s’accompagne de celle des aides, ce qui auto-entretient l’intensification de l’agriculture européenne. En France, par exemple, 20 % des agriculteurs captent environ 55 % des aides.
Destruction massive d’emplois
Un autre aspect du problème est la diminution des emplois agricoles accompagne la disparition des fermes. En 20 ans, 320 000 emplois agricoles (équivalent temps plein) ont été détruits. Les paysans chefs d’exploitations ne représentent plus que 1,5 % de la population active.
Comme les grandes unités de production emploient proportionnellement moins de main-d’œuvre que les plus petites, la concentration des terres a accéléré la suppression d’emplois. Chaque fois qu’une ferme moyenne de 53 ha est absorbée par une ou plusieurs autres fermes, c’est l’équivalent d’un emploi qui est perdu. Cette évolution contribue à la désertification des campagnes.
Or les personnels travaillant dans l’agriculture permettent de maintenir la diversité des pratiques agricoles et des productions, à l’inverse de la tendance à l’homogénéisation actuelle. C’est aussi une condition au développement des activités de transformation locale et de commercialisation sur des circuits courts et de qualité, et une nécessité pour le maintien de services publics sur les territoires ruraux.
La part du salariat agricole a fortement augmenté et représente désormais un tiers de l’emploi agricole. Cette hausse dissimule en réalité l’effondrement du nombre de paysans, faisant mécaniquement augmenter la part des salariés agricoles. Ces derniers sont souvent employés sous des statuts précaires (CDD, saisonniers, apprentis) qui représentent la moitié du volume de travail salarié et 80 % des personnes salariées dans les fermes françaises. Celles-ci font également un appel croissant à des travailleurs extra-européens, des travailleurs détachés envoyés de manière temporaire en France pour réaliser des tâches ponctuelles comme les semis de printemps, la cueillette des fruits et légumes ou la taille des vignes.
Pour faire face à la baisse des actifs agricoles, les exploitations françaises ont aussi recours au travail à façon, qui constitue une tendance de fond. Le marché de la prestation de service est ainsi estimé à plus de quatre milliards d’euros. Si la plupart des sous-traitants proposent de réaliser des tâches précises, d’autres ont développé une large gamme de services, jusqu’à la gestion intégrale de la ferme.
Ces choix sont principalement le fait de fermes de moyenne et grande superficie, à contre-pied d’un dispositif initialement pensé pour les petites fermes familiales sous-équipées, pouvant mutualiser des machines agricoles. La cause principale en est la difficulté de transmission de structures toujours plus grandes et plus capitalisées.
A cela s’ajoutent les critiques sur le statut du fermage, jugé trop contraignant pour les propriétaires fonciers, qui redoutent de perdre la maîtrise de leurs terres en les louant à un fermier. Moins avouable, certains propriétaires y voient aussi une manière de continuer à toucher des aides de la PAC, tout en se libérant de tout ou partie du travail agricole. Derrière ces tendances se dessine une agriculture gérée par des prestataires de service où l’enracinement paysan disparaît, cet enracinement que vomit l’oligarchie anti nationale aux affaires.
Les technologies numériques pénètrent la gestion des fermes, pour des motifs écologiques, notamment par la rationalisation de l’utilisation d’engrais et de pesticides. Etat des sols, stress hydrique, besoins de fertilisation, météo, peuvent être analysés en continu par des logiciels qui indiquent comment optimiser la production. Certaines opérations peuvent être menées à distance, par des machines téléguidées. En France, seuls 10 % des fermes en grandes cultures utilisent des outils de télédétection pour la fertilisation, les semis ou la récolte, et 11 000 robots de traite sont en service, principalement dans les élevages bovins laitiers. Si la réduction de la pénibilité du travail est un objectif souhaitable, cette numérisation ouvre la voie à un métier d’agriculteur de plus en plus déconnecté de la terre. Au risque de renforcer encore les dynamiques d’agrandissement des fermes pour rentabiliser les coûts engendrés par ces investissements numériques. Toutefois, sachons que cette numérisation va aussi accroître la surveillance des paysans, qui ne le sont que déjà trop, les satellites les surveillant plus que les frontières nationales, et créant des contentieux lorsque les surfaces cultivées sont mal évaluées avec les ombres projetés par les haies…
Vers la financiarisation
Les entreprises agricoles ayant un statut juridique de société représentent 42 % des fermes et utilisent les deux-tiers de la surface agricole utile. Les sociétés civiles d’exploitation agricole (SCEA) ont l’avantage de protéger le patrimoine personnel en le séparant du patrimoine professionnel et permettent à plusieurs agriculteurs de s’associer afin de regrouper les moyens matériels, financiers et humains. L’installation des jeunes et notamment des personnes non-issues du milieu agricole passe aujourd’hui souvent par ces formes sociétaires.
Mais elles permettent aussi l’entrée au capital des fermes de personnes ne participant pas physiquement aux travaux de la ferme (à l’exception du GAEC), potentiellement plus intéressées par le rendement financier de leur investissement que par l’activité de production agricole. Certains investisseurs sont des acteurs du monde agricole et agro-alimentaire, d’autres sont des acteurs non agricoles : fonds d’investissement, compagnies d’assurance, etc. Dépendants d’apports financiers extérieurs et soumis aux contraintes de maximisation des profits, les agriculteurs perdent leur autonomie de décision en matière de productions, de pratiques, d’investissements).
Les investisseurs recourent notamment à des montages financiers complexes, échappant ainsi aux Safer, ces Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural, chargées de réguler le marché foncier agricole. D’autant que les Safer peuvent intervenir dans une vente seulement si elle concerne 100% des parts sociales de cette terre. Il est facile de contourner la règle en achetant 60% de ces parts dans un premier temps puis 40 % dans un second temps. Le fonctionnement des Safer est par ailleurs objet de critiques que nous ne pouvons détailler ici ; mais sachons qu’elles ne sont pas armées pour fermer la porte aux grands groupes. Un hectare sur trois échapperait à leur contrôle. Financées à 80% par des fonds publics au départ, elles le sont aujourd’hui à hauteur de 2%. 8 % viennent des collectivités territoriales. Le reste, ce sont les commissions qu’elles touchent sur les ventes… Elles sont juges et parties, ce qui pose évidemment problème.
Avec l’apport de capitaux extérieurs, la puissance d’achat d’une société agricole est bien supérieure à celle des personnes physiques, facilitant l’acquisition de terres agricoles. Selon les Safer, les lots acquis par les sociétés sont en général 27 % plus grands et 5,2 fois plus onéreux que ceux acquis par des personnes physiques. La propriété du foncier agricole par les sociétés agricoles demeure aujourd’hui très opaque et rend impossible l’identification des personnes physiques impliquées dans ces unités de production.
Une personne physique ou morale peut ainsi entrer au capital de plusieurs fermes et prendre le contrôle de milliers d’hectares, sans que cela soit visible. C’est ainsi qu’une grande firme a acquis, en 2017, 1700 ha dans l’Indre puis 900 ha dans l’Allier, en rachetant respectivement 99 % et 98 % des parts de sociétés agricoles. Les Safer estiment qu’en 2019, 185 000 ha de terres agricoles ont été « transférés » via le marché des parts sociales, ce marché représentant l’équivalent du cinquième de la valeur du marché foncier.
Le problème est d’importance car, avec les départs en retraite, en 2030, 5 milliards d’hectares de terres agricoles seront à reprendre. En 10 ans, 100 000 fermes et 80 000 emplois agricoles ont disparu, et la tendance est loin de s’inverser. Aujourd’hui, le programme national d’aides à l’installation et à la transmission en agriculture (AITA) dispose d’un volet transmission, dont la mise en œuvre, non obligatoire, dépend de la volonté des Régions. Mais celles-ci limitent bien souvent leur action au financement d’un diagnostic de la ferme. Or une transmission d’exploitation agricole ne s’improvise pas : elle doit être accompagnée et se penser entre 5 et 10 ans en amont.
En réalité, ce ne sont pas 350 000 paysans que nous devrions avoir mais au moins deux millions. Evidemment, cela nécessite une réorganisation complète de l’activité agricole, avec la création de circuits courts et une remise en cause de la mondialisation libre échangiste que nous subissons aujourd’hui avec les accords Ceda et autres Mercosur. Une telle réorganisation aboutirait, en tenant compte de la nécessité de recourir à des procédés de culture préservant les sols, à produire de meilleure qualité et, à terme, l’ensemble aurait des effets positifs en matière de santé car la qualité de ce que nous mangerons influe sur notre état de santé. Hippocrate disait que l’aliment est notre premier médicament ; s’il est de mauvaise qualité, c’est l’état sanitaire de tout un peuple qui est en péril. Seul en profite Big Pharma dont les synergies avec l’agroalimentaire sont nombreuses.
Seul un Etat nationaliste peut mettre en place une telle agriculture, car cette organisation allie techniques agricoles, peuplement équilibré du territoire national avec ré enracinement des populations. C’est la meilleure garantie d’assurer l’avenir d’un peuple car personne ne se défend mieux que lorsqu’il défend sa terre, une terre héritée et façonnée par ses aïeux.
L’alimentation utilisée comme une arme
Mais cela s’inscrit dans un plan concocté par quelques milliardaires psychopathes, lesquels, forts du pouvoir que leur donne leur fortune, prétendent décider de ce que nous devons penser, acheter, manger et apprendre, avec quels médicaments nous devons être soignés, comment et si nous devons nous déplacer. Et tout cela en invoquant les mensonges et le chantage d’une urgence climatique, sanitaire ou énergétique qui n’existe pas.
Ayons aussi conscience du fait que l’alimentation constitue une arme pour contrôler, sinon asservir la population. Les sièges de cités ne visaient-ils pas à les soumettre en réduisant leur population par la faim ? Si l’agriculture traditionnelle doit être supprimée, si les aliments sont contaminés par des ARNm, si les animaux de ferme sont vaccinés avec des ARNm, si les aliments naturels sont remplacés par des aliments synthétiques et si l’eau est liée au paiement numérique, alors l’Agenda 2030 (un programme de l’ONU pour le « développement durable » de la planète, évidemment concocté pour le bien de l’humanité…) est une déclaration de guerre contre les peuples.
Les aliments naturels sont menacés d’être remplacés par des aliments artificiels. L’exemple le plus connu est celui de la viande produite en laboratoire. Depuis de nombreuses années, Bill Gates, devenu le plus grand propriétaire foncier des États-Unis, et Google Ventures (une société de capital-risque) font preuve d’un grand activisme dans ce domaine. Gates investit beaucoup d’argent dans la recherche et la modification du microbiome, un écosystème complexe composé de bactéries, de champignons, d’archéobactéries et de virus qui, sous le terme général de « flore intestinale », contrôle de manière déterminante les processus digestifs et exerce une grande influence sur le développement mental et physique d’un enfant, en particulier au cours de sa première année.
On ne peut qu’être inquiets lorsque l’on sait que, dans un avenir proche, les aliments seront livrés avec de l’ARNm ou de l’ARN ajouté. Les « vaccins auto-disséminés », des vaccins qui se propagent eux-mêmes, devraient aussi bientôt être utilisés. Dans ce cas, les vaccins ne sont administrés qu’à quelques porteurs qui servent de multiplicateurs et transmettent l’information génétique au reste de la population concernée par différentes voies de transmission. De plus, à l’avenir, des spores génétiquement modifiées (Bioengineered Spores) seront utilisées pour contrôler les chaînes d’approvisionnement mondiales. Tour cela est plus qu’alarmant.
Par ailleurs, les grands groupes agroalimentaires du type Monsanto et Bayer, continuent de confisquer les semences, rendant les paysans prisonniers de semences utilisables seulement une année et détruisant ce merveilleux processus séculaire qui faisait que les meilleurs semences, sélectionnées d’une année sur l’autre étaient éternuement reproductibles. Et l’U.E., suppôt de ces dominants, s’engage pour la « régulation » de l’élevage privé et veut rendre de plus en plus difficile l’autoproduction de denrées alimentaires.
Au Nigeria, on est même allé plus loin. Après les Bahamas, ce pays a introduit la monnaie électronique de la banque centrale, la CBDC. Désormais, seules les personnes qui scannent leur code QR ou RFID CBDC peuvent obtenir de l’eau.
En réalité, leur Nouvel ordre mondial ne traduit rien d’autre que l’enrichissement personnel et la folie du contrôle de quelques oligarques financiers aux dépens de la collectivité. Au vu de ces développements, ce projet – en marche – de réduction de l’humanité, planifiée de longue date, et dont les célèbres Georgian Guidestones ont exposé le programme, à savoir la réduction de la population mondiale à 500 millions d’individus, doit être connu du plus grand nombre.
Tout gouvernement conséquent ne peut que vouloir rétablir pour l’essentiel l’autosuffisance alimentaire de la France – en l’envisageant aussi dans le cadre plus large du continent européen. Il est urgent que les peuples d’Europe se donnent les moyens de se délivrer de l’oligarchie prédatrice qui les domine et les détruit –avec trop souvent leur consentement – dans le cadre de l’ordre mondial né en 1945.
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