Après la visite du président ukrainien à Paris, Macron a promis de former et d’équiper plusieurs bataillons ukrainiens avec des véhicules blindés et des chars légers (sans doute d’autres AMX-10) et de former des pilotes de chasse ukrainiens. Il a également promis à Kiev d’autres missiles qui ont une portée qui permettrait à l’Ukraine de résister et de mener cette contre-offensive qui se fait attendre.
Concernant les missiles, le Président n’a précisé ni leur nom ni leur portée exacte. Cependant, on peut supposer qu’il s’agit des missiles à longue portée SCALP-EG (« Système de croisière conventionnel autonome à longue portée » d’« emploi général »).
Soit la version française des missiles Storm Shadow qui ont déjà été livrés à Kiev par Londres et ont déjà été utilisés par l’armée ukrainienne entre autre contre la ville de Lougansk.
Les missiles Storm Shadow sont lancés à partir de bombardiers Su-24M modernisés, protégés par des chasseurs Su-27 et MiG-29 qui lancent pour leur part des missiles anti-radar AGM-88 HARM, représentant alors une cible extrêmement prioritaire pour la DCA russe, ou qui la dissuadent d’être active. De plus, pour encore augmenter les chances déjà élevées de tirs au but dans le contexte des missiles anti-radar, l’aviation ukrainienne fait accompagner le ou les Storm de leurres tels que les ADM-160B MALD, empêchant de reconnaître le missile leurre par rapport au vrai missile. Cette tactique explique le taux de tirs au but très élevé des missiles de croisière en question et l’absence relative d’activité de la DCA russe à leur encontre. La tactique est si efficace que les AGM-88 HARM suffisent à divertir la DCA russe, et souvent même les missiles leurres atteignent la cible sans être touchés !
La Russie a utilisé cette même tactique récemment pendant une inspection de Vladimir Poutine, et partiellement (sans les missiles anti-radiation) lorsqu’elle attaquait l’infrastructure électrique du régime de Kiev. La Défense russe rapporte malgré tout avoir intercepté sept de ces projectiles Storm Shadow qu’elle aurait abattus.
Rien de nouveau donc de la part de Macron, si ce n’est que le nombre de ces projectiles à disposition des Ukrainiens augmentera encore.
La France en possèderait environ 500. Combien seront livrés à l’armée ukrainienne ? Combien en restera-t-il dans nos arsenaux après ? Et qui paye ?
Concernant la formation des pilotes, Macron a expliqué sur TF1 : « Nous avons ouvert la porte pour former des pilotes. Des pilotes ukrainiens en France, et ce avec plusieurs autres pays européens qui y sont prêts. Je crois que des discussions sont en cours avec les Américains »
Il a justifié sa décision par la nécessité « d’aider l’Ukraine à résister [car] maintenant se joue beaucoup. Parce que le succès de cette contre-offensive sera déterminant pour la capacité à bâtir une paix durable ». Et avant ça, il avait déclaré que la France n’était pas en guerre avec Moscou et ne fournissait donc pas à l’Ukraine des armes qui lui permettraient d’attaquer la Russie et d’atteindre son territoire…
Toujours le même discours schizophrénique affirmant que gaver l’Ukraine avec des armements vidant nos stocks, nous rapprocherait de la « paix durable »…
Néanmoins, là non plus rien de nouveau, la formation des personnels techniques de l’armée de l’air de Kiev a déjà commencé en février sur les bases aériennes de Mont-de-Marsan et de Nancy. La formation des pilotes ne pouvait que suivre.
Et cela confirme que l’Occident se prépare activement à remettre des avions de combat de l’OTAN à Kiev…
Le bulletin du Mindef Russe du 16 mai (concernant le 15) dit:
Au cours de la journée, les systèmes de défense aérienne ont intercepté sept missiles de croisière à longue portée Storm Shadow, trois missiles anti-radar Harm.
Le communiqué du 15 mai (concernant le 14) dit:
les systèmes de défense aérienne ont intercepté sept missiles anti-radar HARM, un missile de croisière à longue portée Storm Shadow,
De plus, Pantsir est un système de DCA à courte portée qui sert aussi à défendre les systèmes de DCA à longue portée, donc il ne suffit pas de lancer un HARM pour ouvrir la défense aérienne russe.
Au total depuis qu’ils ont commencé à être utilisé en août 2022, 165 HARM ont été intercepté.
Le phénomène semblait en voie de disparition, soit par manque de missile soit par manque de Mig29, mais il faut reconnaître qu’il refait son apparition, de même d’ailleurs que l’abattage des Mig29 et SU27 et SU25.
En fait, compte tenu du compteur de perte en avions ex soviétique de l’Ukraine (427 dont 101 MIG29)), il faut se demander si des avions de l’OTAN ne sont pas maintenant directement impliqués, des avions qui en plus décolleraient de Pologne, les Russes faisant semblant de ne pas voir pour ne pas ajouter à la dimension du conflit.
Le ministère de la Défense a confirmé la destruction de cinq lanceurs de missiles de défense aérienne Patriot par le Kinjal à Kiev le 16 mai.
Non seulement les lanceurs du système de défense aérienne américain, mais également la station radar multifonctionnelle ont été complètement détruits.
Il est évident que plus le temps passera, plus l’Ukraine occidentalo-mondialiste se renforcera dans tous les domaines. Arrivera bien le moment où les Ukrainiens seront capables de mener leur contre-offensive et la vraie question qui se pose maintenant, c’est de savoir si les Russes vont être capables de l’arrêter, de la repousser ou encore de passer à une nouvelle offensive eux-mêmes.
Et j’avoue commencer à en douter.
Je ne vois pas que le dispositif russe se soit sensiblement renforcé. Je m’inquiète de voir que les dirigeants russes, Poutine en tête, en soient encore à considérer « qu’ils ne sont pas en guerre contre l’Ukraine »…
Il faut avoir la lucidité et le courage de le dire. « L’opération militaire spéciale » a malheureusement été un échec. Echec militaire, d’abord, puisqu’il y a toujours des forces ukrainiennes et qu’elles se renforcent ; échec politique puisque le but était d’empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’otan, mais que ce sont maintenant la Finlande et la Suède qui y entrent ; échec diplomatique puisque la Russie n’aura fait peur à personne en manquant de remporter une victoire rapide, mais en ressort avec une image complètement écornée sans compter – et cela c’est beaucoup plus grave – ce qu’en pensent les Chinois, qui se sont bien gardés d’intervenir mais regardent ce qui se passe en comptant les points, et qui sans doute sont en train de se demander s’ils ont misé sur le bon cheval en s’alliant avec la Russie.
Il faudrait que la Russie court-circuite les Ukrainiens en passant à une véritable offensive, dont le but serait la destruction du gros de l’armée ukrainienne.
Les enjeux ne se limitent pas à Donetsk, Loughansk ou la Crimée.
Si la Russie ne l’emporte pas militairement, les Etats-Unis auront gagné cette guerre et alors il n’y aura plus de limites aux appétits américains, il n’y aura plus de frein à la mondalisation.
Il y a quand même des points positifs pour la Russie:
Un rapport du Royal United Services Institute du Royaume-Uni indique que l’armée russe sur la ligne de front s’adapte et améliore ses compétences de combat, créant un problème pour l’Ukraine.
Les experts militaires britanniques ont noté l’amélioration du complexe de reconnaissance et de frappe de l’artillerie russe, ainsi que la capacité de tirer depuis plusieurs positions.
Dans le rapport, les experts ont également parlé du travail de la guerre électronique russe (EW), qui détruit jusqu’à dix mille drones ukrainiens par mois.
En outre, les analystes ont souligné la grande efficacité et l’adaptation de la défense aérienne russe.
Les troupes du génie sont l’une des formations les plus puissantes des forces armées de la Fédération de Russie. Les barrières érigées, les fossés antichars, les fortifications en béton et les champs de mines complexes posent un sérieux problème aux opérations offensives ennemies.