Malgré 2,4 milliards d’euros de bénéfices PSA supprime plus de 2000 emplois !
Le groupe PSA compte supprimer 2 133 postes en 2017 dans ses usines françaises. Le groupe ne prévoit pas de licenciements secs. Dans le détail, 1 025 départs volontaires ne seront pas remplacés, auxquels il faut ajouter 983 congés seniors (des préretraites pour les ouvriers les plus âgés), ainsi que 125 congés longue durée.
Un comité central d’entreprise extraordinaire doit se réunir. La direction de PSA a contesté, l’interprétation des informations. « Il s’agit d’un non sujet », selon un porte-parole du groupe, qui met en avant une « politique de l’emploi responsable du constructeur qui anticipe avant tout les transformations majeures du groupe ».
Depuis début 2013 et la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le constructeur automobile a supprimé 17 000 postes au total. Le contexte est pourtant bien moins morose aujourd’hui : PSA, qui était au bord du dépôt de bilan il y a quatre ans, se porte beaucoup mieux, avec des ventes en hausse de plus de 7% en Europe au premier semestre 2016.
Pour Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT du groupe PSA Peugeot-Citroën, c’est la « douche froide ». Il explique : « Ce que je retiens surtout, ce sont les 2,4 milliards d’euros de bénéfices engrangés depuis ces dix-huit derniers mois. Des milliards qui sont sortis du travail de l’ensemble des salariés. On est de moins en moins nombreux à y travailler, dans ces usines. »
« Pour nous, ces milliards doivent servir à maintenir l’emploi, c’est-à-dire à embaucher les intérimaires et les chômeurs en CDI dans les usines du groupe, poursuit le syndicaliste. Ce n’est plus possible de continuer à travailler aussi durement, aussi vite que ça. Les cadences ont explosé, l’exploitation s’est aggravée. Je suis révulsé, écœuré, choqué, révolté. »
Ceux qui restent vont travailler encore plus durement. Les départs volontaires sont de moins en moins volontaires.
« On sent dans les ateliers, mais aussi dans les bureaux d’étude, que la pression est de plus en plus forte, pour pousser les salariés à la porte. (…) C’est une explosion de la précarité, il y a de plus en plus d’intérimaires. Et pour nous, c’est intolérable ».