Les électeurs portugais ont porté en tête aux élections législatives de dimanche dernier le parti du premier ministre sortant Pedro Passos Coelho. La coalition qu’il menait, Portugal en avant (PàF, Portugal à Frente), a recueilli 36,83 % pour suffrages exprimés, contre 32,38 % pour le Parti socialiste (PS).
Le Bloc de gauche, parti extrémiste, a totalisé 10,22 % des voix, devant les communistes de la Coalition démocratique unitaire (CDU, Coligação Democrática Unitária) (8,27 %). Les seize autres partis en lice se partagent les 8,6 % restants, obtenant entre 0,1 % et 1,51 %. Le Parti national rénovateur (PNR, Partido Nacional Renovador) a obtenu 0,5 % des voix, en progression de 0,2 point en quatre ans.
Si les libéraux-centristes l’ont emporté, ils reculent de 11 points en quatre ans ; ils ont perdu leur majorité absolue au parlement, ne disposant plus que de 99 députés sur 226 (la majorité étant à 114), contre 85 au PS, 19 pour le Bloc de gauche et 17 pour la CDU1. Les trois principales coalitions et partis de gauche, divisés, progressent nettement (+9,8) et disposent de la majorité.
Le président portugais a chargé le premier ministre sortant, Passos Coelho, de tenter de former un nouveau « gouvernement stable et durable ». Passos Coelho, qui ne dispose pas de la majorité, devra donc convaincre le PS de s’allier ou du moins de soutenir son gouvernement. La gauche antilibérale et les sociaux-démocrates ne semblaient pas en mesure de s’entendre : le PS avait annoncé son refus d’une alliance avec l’extrême gauche. Hier pourtant, le PS a commencé des discussions avec les deux formations d’extrême gauche. Dans tous les cas, l’établissement d’un gouvernement « stable et durable » semble compromis.
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1 Les six derniers sièges ont été remportés par le Parti social-démocrate du premier ministre sortant, se présentant seul aux Açores et à Madère (5 députés, s’ajoutant aux 99 de la coalition) et le parti Peuple-animaux-natures (PAN, Pessoas-Animals-Natureza) (1).