L’opération spéciale lancée par les Ukrainiens dans le secteur de Koursk tarde à être repoussée. D’après la carte ci-dessous fournie par Ria Novosti, on voit en gris le saillant encore occupé au 16 septembre 2024, et dont on peut estimer la surface à 1 000 km2. Le vrai saillant de Koursk entre Orel au nord et Kharkov au sud, à l’été 1943, faisait 40 000 km2, pour autant, il ne faut pas sous-estimer l’importance de la présente incursion et se tromper sur sa signification.
Le point important, c’est que Koursk est à 400 km de Moscou, et la zone grise à environ 80 km de Koursk.
Ce que l’histoire et les stratèges de l’OTAN retiendront, c’est que des Bradley se sont promenés à moins de 500 km de Moscou sans que cela ne déclenche le plus petit début de feu nucléaire, confirmant ainsi l’article sur la doctrine nucléaire russe paru le 19 juillet 2024 : il n’y a pas de sanctuarisation nucléaire du territoire national russe.
Voir en particulier le point III, Crédibilité de la doctrine russe en l’absence de sanctuarisation du territoire national, et sa conclusion : » … Tallinn et Kharkov faisaient partie, il y a encore peu, de la Russie, leur perte n’a pas déclenché le feu nucléaire, l’État russe s’est déjà effondré à l’âge nucléaire, en 1989, son effondrement n’a pas non plus déclenché le feu nucléaire. Nul doute que l’OTAN a tous ces précédents solidement ancrés, d’où la guerre en Ukraine ».
Dans ces conditions, on pouvait craindre un test de l’OTAN du seuil nucléaire russe et c’est sans doute là le vrai but de l’incursion au sud de Koursk: mettre à l’épreuve le seuil nucléaire russe pour le décrédibiliser aux yeux du public russe et même de la haute hiérarchie russe.
La seule façon que les Russes ont maintenant de sauver la face, mais surtout, de rétablir une certaine parité stratégique, c’est de tester eux aussi – non pas le seuil nucléaire de l’OTAN, mais au moins son article 5, déclenchement de la guerre si un des membres est attaqué, par exemple, en lançant une frappe réussie sur un aéroport polonais par lequel arrivent les ATACMS.
Le problème pour les Russes, c’est que l’OTAN va continuer de mettre à l’épreuve la crédibilité de la dissuasion russe, la prochaine étape, qui va se produire puisque le test sur Koursk a été positif, ce sont les frappes en profondeur, ils en ont donné les moyens aux Ukrainiens – ATACMS, F16 et Scalp – et les autorisations finiront par tomber.
L’Ukraine n’est pas dans l’OTAN, mais l’OTAN est dans l’Ukraine.
Or, l’Ukraine a été ainsi baptisée en 1187 d’après un mot slave qui veut dire « frontière » ou « marche ». Marche de l’Empire. Mais, marche de l’Empire Russe ou marche de l’Empire Américain ?
Article très intéressant. Je ne connais le choix profond de Jeune Nation entre l’Ukraine et la Russie. Pour ceux qui soutiennent la Russie mais réalistes, ce sont des nouvelles informations qui montrent combien ce conflit est difficile, à mener depuis le début, cher en hommes et en matériel, et à terminer pour les russes.
Quelque soit son choix dans ce conflit il ne faut pas appréhender la Russie comme l’URSS, mais comme une alternative, eurasienne à l’impérialisme américain, pour l’Europe.
Compte tenu de l’extrême lenteur des opérations, il est logique d’entretenir un doute soit sur les capacités techniques, soit sur la volonté politique des Russes.
Par contre, on n’entretient aucun doute sur Macron ou sur Biden & Cie.
Donc, pour la Russie au bénéfice du doute.
Et de toute façon, pour la France.
La Russie est victorieuse à Koursk, les troupes otaniennes sont exterminees, jour après jour,
La Russie est l’empire du bien,les USA et sa colonie européenne sont l’empire du mal
Non, les indications de pertes ne sont absolument pas fiables et vérifiables.
La seule chose qui compte, ce sont les mouvements sur le terrain.
Or, l’OTAN et l’Ukraine occupent encore une portion significative du terrain, pour une petite incursion qui était présentée comme sans lendemain, cela commence à être long, bientôt deux mois.
Et, encore une fois, l’important dans l’histoire, c’est ce test du seuil nucléaire pour une bataille qui se déroule à moins de 500 kms de Moscou.
Imaginez un instant que la bataille se déroulait à Aix-en-Provence ou à Toulouse, la France aurait déjà appuyé sur le bouton. Idem si la bataille se passait à Montréal, à 600 kms de Ney-York.