Une vidéo de la production de Mark Felton qui nous fait revivre l’échappée vers l’Espagne de Léon Degrelle, celui qui déjà, avait réussi à s’échapper avec sa division de la nasse de Tcherkassy en février 1944.
L’exfiltration en 1945 des dirigeants allemands les plus recherchés a toujours fait l’objet de nombreuses spéculations. Beaucoup ont réussi à échapper aux griffes de la justice, certains, comme Adolf Eichmann ou Josef Mengele, ont suivi des filières clandestines pour arriver petit à petit jusqu’en Amérique du Sud, mais quelques autres ont réussi des échappées spectaculaires dans le chaos des derniers jours de la guerre. L’une des plus sensationnelles est sans doute celle du politicien rexiste et chef des SS Belges sur le front de l’Est, Léon Degrelle.
Né en 1906 en Belgique, Léon Degrelle était le fondateur et le chef du Parti rexiste, un parti d’inspiration fasciste et catholique. Suite à l’invasion de son pays par les Allemands en mai 1940, et après une brève période de captivité, Degrelle se range aux côtés d’Hitler en rejoignant en simple soldat la légion Wallonie, une unité belge incorporée à l’armée allemande, et part combattre sur le front de l’Est. Obtenant la croix de fer de seconde classe en mars 1942, il devient officier et récolte au combat la croix de fer de première classe. La légion Wallonie est transférée dans les Waffen-SS en juin 1943 et prend le nom de Sturmbrigade Wallonien.
Au début de 1944, Degrelle prend le commandement de la brigade lors des combats dans le chaudron de Tcherkassy et mène la percée pour s’échapper de la poche. Seuls 632 hommes sur les 2 000 au départ de la légion en réchappent. Degrelle reçoit la croix de chevalier et passe SS Sturmbannführer – commandant.
En juin 1944, c’est une unité belge reconstituée de 440 hommes qui est dirigée en Estonie pour participer à la défense face à l’avancée de l’Armée rouge. Les restes de la brigade se replient sur Breslau au moment de l’effondrement du front. Degrelle ajoute les feuilles de chêne à sa croix de chevalier et est promu lieutenant-colonel début 1945.
Mais après sept blessures au combat, Degrelle est contraint de se tenir en retrait du front, ne rendant plus que des visites sporadiques à ses hommes, laissant des militaires professionnels diriger les opérations. En avril 1945, Degrelle était sérieusement inquiet pour son avenir. S’il était pris par les Soviétiques, il ne pouvait s’attendre à aucune pitié, mais si inversement il était pris par les Alliés occidentaux, il pouvait s’attendre à être remis aux Belges, passé en jugement pour trahison et, selon toute vraisemblance, exécuté.
Le 24 avril 1945, quatre jours après avoir été promu pour la dernière fois au grade de SS-Standartenführer – colonel – il fait une ultime apparition au front pour décorer quelques-uns de ses hommes pour bravoure. Il traîne encore quatre jours au front jusqu’au 28 avril puis sans en informer les officiers supérieurs, décroche à bord d’une voiture de service avec deux autres officiers. L’équipage de Degrelle arrive à Kalkhorst le 1er mai, suivi par le Reichführer SS Heinrich Himmler, mais Degrelle ne parvient pas à le rencontrer.
Le lendemain 2 mai, c’était le jour de la chute de Berlin aux mains des Soviétiques, Degrelle arrive enfin à rencontrer Himmler, lui-même en disgrâce après son limogeage par Hitler le 28 avril pour avoir conduit des négociations secrètes avec les Alliés occidentaux. Himmler cherchait à se faire une place dans l’Allemagne post hitlérienne en passant dans le nouveau gouvernement du grand amiral Karl Dönitz. Degrelle et Himmler se sont finalement vus à Bad Zegerberg. Degrelle assurait Himmler de sa fidélité et, pour sa part, Himmler déclarait qu’il ferait tout son possible pour que lui et ses hommes puissent arriver en Suède. Il promeut également Degrelle au grade de SS Brigadeführer – général de brigade – même s’il n’avait alors plus l’autorité officielle pour de tels actes.
C’est ainsi que la voiture de Degrelle a suivi le cortège d’Himmler vers Flensburg met perd sa trace à Kiel dans la nuit du 2 au 3 mai. Sur ce, la voiture de Degrelle tombe en panne, on trouve une autre voiture et on transfère les bagages. Le 3 mai, Degrelle arrive au Danemark et s’embarque sur un petit transport de troupes allemand pour atteindre Copenhague à deux heures du matin le 4 mai. Le petit groupe de Degrelle passe le reste de la nuit à l’ambassade d’Allemagne et passe les jours suivants à rencontrer divers nationaux-socialistes importants.
Accompagné de son aide de camp le Hauptsturmführer (capitaine) Robert Duvelt, Degrelle prend un bateau pour Oslo alors que la guerre est presque finie. Usant de toute l’autorité qu’il pouvait lui rester et très probablement avec l’aide d’Albert Speer, le ministre de l’armement d’Hitler – désormais membre du gouvernement de Dönitz – il organise sa fuite vers une destination sûre.
À l’aéroport d’Oslo, le 7 mai 1945, alors que la reddition allemande commence, la petite suite de Degrelle monte à bord d’un Henckel he 111 h 23, la version de transport du fameux bombardier. Rejetant la Suède, Degrelle choisit l’Espagne, dirigée alors par le régime sympathisant de Francisco Franco, pour y trouver refuge. Mais le vol à bord d’un avion relativement lent et faiblement armé dans un espace aérien entièrement contrôlé par les alliés s’annonçait particulièrement périlleux. Cela supposait de franchir une grande partie de l’Europe de l’Ouest pour atteindre le nord de l’Espagne, un trajet d’au moins 2 200 kilomètres. Le rayon maximal d’un Henkel HE 111 H 23 à pleine charge était d’environ 2 300 kilomètres, ce qui ne laissait pas beaucoup de marge pour des détours ou des pépins. Il y avait, pour accompagner Degrelle, son ordonnance Robert Duvelt et quatre membres de l’équipage de Luftwaffe. La femme et les enfants de Degrelle n’étaient pas avec lui, la famille avait disparu dans le chaos de l’Allemagne.
Tout le vol s’est effectué à basse altitude avec les pilotes scrutant anxieusement le ciel à la recherche de chasseurs alliés et dans la peur des batteries antiaériennes. Le niveau d’essence était également à surveiller, ils avaient juste assez pour arriver dans le nord de l’Espagne.
Le pilote choisit la petite ville balnéaire de San Sebastien sur le golfe de Gascogne, juste de l’autre côté des Pyrénées par rapport à la France. Au moment d’approcher de la ville, le Henkel 111 volait sur ses réserves. L’avion passa au-dessus de la ville, fit demi-tour et s’aligna sur les eaux peu profondes du bord de la plage. Mettant les hélices en rideau, le pilote fit un atterrissage forcé dans les vagues. Le choc fut violent, arrachant une aile et écrasant le nez de l’avion. Degrelle eut entre autres un bras cassé, le reste des passagers n’étaient pas mieux lotis. La police espagnole et les civiles leur ont porté secours et les ont conduit à l’hôpital.
Le général Franco n’a pas cédé aux demandes d’extradition de la Belgique au sujet de Degrelle. En 1954, Degrelle s’est vu octroyer la citoyenneté espagnole et on lui a donné la direction d’une entreprise de BTP qui, ironie de l’histoire, devait construire des bases aériennes militaires américaines en Espagne. La femme et les enfants de Degrelle ont pu le rejoindre en Espagne. Il a mené une vie de dignitaire, s’offrant même le luxe de porter l’uniforme SS et ses décorations de guerre lors de certains événements ou dans certaines fonctions.
En 1994, à 87 ans, il meurt d’une attaque cardiaque à Malaga dans le sud de l’Espagne.
Léon Degrelle, né le 15 juin 1906 à Bouillon (Belgique) et mort le 31 mars 1994 à Malaga (Espagne), est un journaliste, écrivain, et directeur de presse engagé dans la mouvance catholique belge.
Combattant sur le front de l’Est avec la 28e division SS Wallonien, il termina la guerre en tant que SS-Sturmbannführer et Volksführer der Wallonen. Exilé en Espagne en 1945 et naturalisé en 1954, il y vécut pendant près de cinquante ans, construisant sa propre légende et s’érigeant en ardent défenseur du nazisme et des thèses négationnistes. Il s’imposa comme une référence de l’extrême droite.
Léon Degrelle meurt à l’âge de 87 ans dans la soirée du jeudi 31 mars 1994 à Malaga, à la clinique Parque San Antonio où il avait été admis le 10 mars en raison d’insuffisance cardiaque. Il est incinéré le lendemain. S’exprimant dans le cadre du documentaire Degrelle ou la Führer de vivre161, Jean Vermeire, ancien officier de la légion Wallonie, déclare qu’il a dispersé les cendres de celui-ci à Berchtesgaden. Ce témoignage n’a pas été remis en cause lors du débat qui a suivi la diffusion du documentaire ou dans la presse.
HONNEUR ET GLOIRE A LA » LEGION WALLONNE « , HONNEUR ET GLOIRE A LEON DEGRELLE !
Quel homme, quel destin, quelle vie ! Un des rares à avoir échappé â « ‘ l’épuration », le crime organisé des nationalistes, entre autres.