Malgré la répression, Les caryatides étaient présentes à Paris le samedi 13 mai. Voici l’intervention d’Hilda Lefort à notre VIIème forum de l’Europe : « Au milieu des ruines, rebâtir l’Europe des Nations ».
Nous sommes aujourd’hui réunis pour ce septième forum de l’Europe, et c’est à Paris qu’il se tient.
Louis Veuillot écrivait en 1866 que « Paris est une inondation qui a submergé la civilisation française et l’emporte tout entière en débris ».
Il semble que ce jugement, s’il était valable au XIXème siècle, l’est davantage encore aujourd’hui et que Paris est en ruines.
Aussi est-ce bien à propos que notre forum se tient aujourd’hui parmi les vestiges de la cité qui fut autrefois élue par le roi Clovis pour être la capitale du royaume des Francs, puisque nous avons à réfléchir au milieu des ruines à rebâtir l’Europe des nations.
Paris n’est pas la seule cité tombée en disgrâce, mais elle illustre bien dans quel état se trouvent chacun de nos pays d’Europe.
Il serait bien ardu de dresser la liste exhaustive des maux qui accablent nos nations et de ceux qui ont causé leur ruine.
La dégénérescence des mœurs, l’abdication du principe d’autorité, le dérèglement des hiérarchies, l’absolutisation de l’individualisme, le mépris des lois naturelles, le matérialisme, les invasions étrangères, l’oubli du sens de la vie, ont gangrené toutes les couches sociales, tous les éléments de la Nation.
Le principe de la race est bafoué, puisque l’on encourage le métissage, la contraception et l’avortement, et que les Gouvernements pratiquent des politiques mortifères, qui sont non seulement contraires à la vie, à la famille, à la santé biologique du peuple mais qui visent en plus leur destruction.
Livré à l’individualisme, le peuple ne peut plus être : l’individu est seul contre tous. Il est en guerre perpétuelle avec les siens, patron contre ouvrier, homme contre femme, génération contre génération.
L’individu n’a pas d’ami, pas de voisin, pas d’ancêtres. Son monde est virtuel, il n’a pas de village, pas de paroisse, pas de famille, pas de consistance, et pas de race. Sa vie ne brûle plus au feu de son peuple. Elle ne monte plus en flammes ardentes vers la voûte céleste.
Non… son existence est semblable à quelque fumée sur un tas de cendre, que le vent aura bientôt dispersée pour toujours.
Le territoire est lui aussi violé : Nos frontières sont tombées.
Circulent alors les étrangers et les flots de biens, venus d’ailleurs, qui forcent nos pays à entrer dans un marché mondial, à laisser des enseignes étrangères prendre racine sur nos terres et à les infester de leurs idéologies matérialistes et hédonistes.
Notre langue est défigurée par les étrangers, par les Gouvernements qui nivellent le niveau scolaire par le bas. C’est partout l’argot et la misère des banlieues qui remplace la tenue de la langue classique.
Cette déperdition de la langue est loin d’être le moindre parmi les maux dont souffre nos pays, car la langue est l’expression des idées d’un peuple. Quand un peuple oublie sa langue, alors, il oublie sa pensée, il oublie tout l’héritage intellectuel et spirituel que ses ancêtres, siècle après siècle, avaient amassé pour lui.
C’est ensuite à nos cultures et à nos religions qu’il est fait affront.
On déboulonne nos statues, on profane nos églises, on érige des bâtiments d’une laideur déconcertante, et on laisse décrépir le patrimoine, quand on ne s’en sert pas à des fins purement mercantiles.
Et les vieux monuments qui restent encore debout, demeurent silencieux car ils ne reconnaissent pas ce qu’on a mis autour d’eux, et ce qui se trouve autour d’eux les ignore sans connaître leur histoire.
On érige de nouveaux dogmes au nom d’un pseudo scientisme, et la religion de l’Étranger, non plus seulement tolérée, s’impose jusque dans nos rues, jusque devant nos portes.
Les maisons deviennent des cases où s’entassent un peuple sans nom et sans visage, sans racine et sans pensée, et les tombeaux eux-mêmes ressemblent à des cubes empilés, emprisonnant des hommes privés du repos en terre sous la croix qui les élèvent au ciel.
C’est enfin au dernier élément de nos nations qu’il est porté atteinte : leur forme d’État nation. Puisqu’on préfère les réduire à des régions fédérées à une Union européenne qui les étouffe et qui cherche à se muer en État.
C’est ainsi que notre communauté de destin dans l’universel est mise en grand danger : dans ce nouveau monde, quel peut bien être l’avenir de nos peuples ? L’avenir de nos nations ? Quel destin peut-on encore espérer ?
La situation est en effet déplorable et au milieu des ruines, forte pourrait être la tentation de l’abandon du champ de bataille et du repli sur soi.
Ce repli sur soi peut prendre différentes formes.
On retrouve d’abord le repli sur soi à l’échelle individuelle : c’est celui qu’on retrouve dans certaines mouvances qui ne s’intéressent qu’à des formes de survivalisme, et d’autarcie coupée du reste de la société. En adhérant à ce type d’idées, l’individu va se désengager totalement du combat politique et se replier sur lui-même, dans une optique de survie individuelle.
On a ensuite, ce qui est plus fréquent en pratique, le repli sur soi à une échelle plus vaste que l’individu qui est la communauté locale ou le groupe local. L’individu ne va pas se replier sur lui-même tout seul, il va plutôt chercher, à cause de sa nature d’être social, à adhérer à un groupe.
Et l’adhésion à un groupe est une excellente chose en soi : il est évident que récupérer de l’autonomie en tant qu’individus, voire à l’échelle d’un groupe en formant des communautés locales est très opportun vu l’isolement causé par le règne de l’individualisme. De plus, ces communautés peuvent servir de terreau pour former d’une élite et des minorités révolutionnaires fortes et renforcer la cohésion.
Cependant on ne peut admettre l’idée que cette démarche soit suffisante : le combat essentiel est et demeure le combat politique, et c’est bien vers celui-ci que doivent converger et aboutir nos efforts. À partir du moment où ce groupe local se replie sur lui-même et se désengage du combat politique à l’échelle nationale, il ne participe plus, ou du moins il n’est plus acteur du combat politique qui permettra de redresser la nation.
Il est donc important de rappeler la nécessité de l’engagement de l’individu dans un mouvement politique national : il est nécessaire pour un redressement national d’unir tous les faisceaux de la Nation, d’unir les forces vives de la Nation, et cela ne sera possible que si les faisceaux consentent à cette union, union qui se fait notamment par l’adhésion pleine et entière au mouvement national. Comment se réclamer en effet du fascisme si on ne participe pas de cette union ? C’est grotesque.
Cet individualisme moderne peut se transposer au niveau national : c’est ce qu’on appelle l’individualisme des peuples, et l’on renvoie ici au chauvinisme et au nationalitarisme.
De telles idées sont en fait incompatibles avec la doctrine nationaliste pour une raison simple à savoir que nos nations européennes, si elles sont effectivement des unités entières, complètes, avec une certaine autonomie, s’inscrivent chacune dans un cadre plus large qui est le cadre civilisationnel européen. La nation française est une nation européenne. C’est même à vrai dire un des critères de définition de la nation française. Et il en est de même pour toutes les nations européennes.
Admettons que l’on ne souhaite agir et réfléchir que dans le cadre national, il faut cependant intégrer l’idée, ou plutôt le fait, car c’est bien un fait et non une idée, que notre nation est européenne. Autrement dit on est forcé, si l’on veut réfléchir dans le cadre de notre nation de manière pleine et entière, d’intégrer l’idée que notre nation est européenne et fait partie d’un ensemble qui la dépasse. […]
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Il reste à souhaiter l’éveil à ce que je viens de lire de cette pensée profondes.