AU FOU ! Après avoir interdit sept événements patriotiques, qui devaient avoir lieu dans la capitale les samedi 13 et dimanche 14 mai, la préfecture de police de Paris, appliquant strictement les consignes du ministre de l’Intérieur, Gérald Moussa Darmanin, qui exige l’interdiction préventive et systématique de toutes les manifestations et de tous les événements organisés par « l’extrême droite » et « l’ultra-droite », a récidivé le vendredi 19 mai en interdisant la réunion de l’Institut Iliade qui devait se tenir le dimanche 21 mai à Paris à l’occasion des 10 ans de la mort de l’écrivain et militant Dominique Venner (1935-2013). Il nous paraît utile de publier l’essentiel de cet arrêté pris le vendredi 19 mai, moins de 48 heures avant la tenue du colloque (qui n’a pu finalement avoir lieu), tant il est délirant et tant il démontre que nous sommes entrés de plain-pied, sans forcément nous en être immédiatement rendu compte sur le moment, depuis la crise covidesque, en tyrannie. Comme nous l’écrivions la semaine dernière, il ne s’agit plus désormais d’une simple répression mais d’une véritable oppression. On n’a pas suffisamment mesuré à quel point les atteintes inqualifiables et insupportables aux libertés fondamentales, sous des prétextes sanitaires divers, de 2020 à 2022, atteintes à la liberté de circulation, de réunion (y compris au sein du cercle familial), de manifestation, de culte, hélas totalement validées et confirmées à l’époque par la justice administrative, qui ne s’est pas grandie dans l’affaire, créaient un redoutable précédent qui déboucherait immanquablement, à court ou à moyen terme, sur un véritable goulag mental voire physique, sur la relégation sociologique voire la persécution ouverte de tous les opposants au régime, ou plus précisément de tous ceux dont le pouvoir a envie de se débarrasser.
Voici donc les attendus de cet arrêté interdisant ce colloque :
« Considérant, en premier lieu, que Dominique Venner, figure de l’extrême droite et auteur d’un manifeste Pour une critique positive, considéré comme l’un des ouvrages de référence d’une partie de l’ultra-droite des années 1960-70, a été condamné à 18 mois de prison pour appartenance à l’organisation de l’armée secrète (OAS), organisation terroriste clandestine proche de l’extrême droite créée le 11 février 1961 (incroyable : on reproche à un homme mort depuis dix ans son appartenance à l’OAS datant de plus de soixante ans. Ils ne savent plus quoi inventer à la Préfecture de police !) […] »
« Considérant, en deuxième lieu, que l’Institut Iliade considère que cette réunion ne constitue pas “un simple événement d’hommage” mais plutôt une “célébration à poursuivre les actions contre l’accélération du grand remplacement afro-maghrébin” ; que sur les réseaux sociaux, il appelle à la défense de la civilisation et à refuser le Grand Remplacement et indique sur son site Internet ne pas vouloir vénérer des cendres mais “allumer des feux” »
« Considérant, à cet égard, que certains des intervenants à cet hommage sont connus pour tenir de tels propos ; que, dès lors, il existe des risques sérieux pour que, à l’occasion de cet hommage, des propos incitant à la haine et à la discrimination envers un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée soient tenus, que de tels propos, constitutifs du délit puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende par l’article 32 de la loi du 29 juillet 1881 susvisée, sont de nature à mettre en cause la cohésion nationale et les principes consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. »
« Considérant, en troisième lieu, que cet hommage, dont l’annonce est relayée sur les réseaux sociaux, ne constitue pas un simple événement “privé”, mais constitue une réunion publique ouverte à des participants tant au niveau national qu’européen. »
« Considérant qu’il appartient à l’autorité de police compétente de prévenir les infractions à la loi pénale par des mesures adaptées, nécessaires et proportionnées ; qu’une mesure qui interdit la réunion organisée par l’Institut Iliade le dimanche 21 mai prochain, entre 15h00 et 19h00, au Pavillon Wagram, sis 47 avenue de Wagram — 75017 Paris et intitulée : « Dominique Venner. La Flamme se maintient » répond à ces objectifs. »
« Vu l’urgence,
Arrête :
Article 1er. La réunion organisée par l’Institut Iliade le dimanche 21 mai prochain, entre 15h00 et 19h00, au Pavillon Wagram, sis 47 avenue de Wagram 75017 Paris intitulée « Dominique Venner. La Flamme se maintient » est interdite.
Article 2. La préfète, directrice du cabinet, le directeur de l’ordre public et de la circulation et la directrice de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au recueil des actes administratifs de la préfecture de police, notifié à M. François Bousquet, organisateur de la réunion, ou à son représentant et consultable sur le site de la préfecture de police.
Fait à Paris, le 19 mai 2023.
Laurent Nunez. »
DANS UN PREMIER TEMPS, on pourrait penser qu’il s’agit d’un sketch, d’un gag, tellement les considérations sont grotesques et outrées. Il faut se pincer pour y croire. Non, on ne rêve pas. Il s’agit bien d’un arrêté officiel pris par la Préfecture de police de Paris. Un colloque d’hommage à un écrivain décédé il y a dix ans, quoi qu’on puisse penser par ailleurs du penseur en question ou des orateurs qui étaient prévus, est interdit purement et simplement. Et comme le préfet a pris cette décision au dernier moment, les organisateurs n’ont eu que très peu de temps pour déposer un référé-liberté auprès du tribunal administratif de Paris qui n’avait pas rendu sa décision au moment où le colloque dominical devait commencer. La police a pris place massivement devant le lieu où devait se tenir cette réunion, dans le 17e arrondissement de Paris. Le colloque n’a donc pas eu lieu. Si les organisateurs ont décidé de saisir la justice administrative sur le fond et de déposer un recours en excès de pouvoir auprès du Conseil d’Etat contre la circulaire Darmanin du 9 mai 2023 demandant l’interdiction préalable de tous les événements dits d’extrême droite ou d’ultra-droite, le mal est fait. Et il est évident que les mesures répressives, liberticides et tyranniques de ce régime malfaisant ne s’arrêteront pas là.
Il ne faut se faire aucune illusion : tous les événements qualifiés, à tort ou à raison, d’extrême droite ou d’ultra-droite, notions qui, répétons-le, n’ont absolument rien de juridique, sont et seront désormais systématiquement interdits. Pas simplement les manifestations de rue, mais même un colloque réunissant des penseurs, des intellectuels, un salon du livre, un banquet, un hommage statique à sainte Jeanne d’Arc, au Maréchal Pétain et, pourquoi pas, à Louis XVI, ou même une simple offrande florale. En effet Yvan Benedetti, le chef du mouvement Les Nationalistes, est ainsi convoqué toutes affaires cessantes le mardi 23 mai par la sûreté territoriale de Paris pour avoir simplement déposé un bouquet de fleurs à la Sainte de la Patrie, d’abord à sa statue du 13e arrondissement, boulevard Saint-Marcel, puis à sa statue équestre Place des Pyramides dans le 1er. Un dépôt de gerbe lui aussi interdit !
NOUS DÉNONÇONS de toutes nos forces ces interdictions scandaleuses et ignominieuses, y compris bien sûr celle de l’Institut Iliade à qui nous exprimons, dans ces circonstances révoltantes, notre solidarité et notre compassion. Car il faut faire front dans la répression. Toute injustice doit en effet être publiquement dénoncée et nous espérons que les recours déposés par les organisateurs seront couronnés de succès, même si cela ne change pas grand-chose hélas à la situation tyrannique que nous subissons. Nous sommes entrés dans une ère de glaciation, bien pire encore que ce que nous avions connu après le montage de Carpentras en mai 1990. Pierre Joxe, alors ministre de l’Intérieur du gouvernement Rocard, François Mitterrand étant à l’Elysée, avait en effet profité de cette affaire extrêmement suspecte pour interdire la Fête de Jeanne d’Arc le 13 mai 1990, quelques jours après la profanation de tombes au cimetière juif de Carpentras, et de nouveau le 12 mai 1991. Et surtout le pouvoir socialiste s’était servi de l’émotion suscitée par l’événement très médiatisé pour faire voter et promulguer la loi Rocard-Fabius-Gayssot (du 13 juillet 1990) faisant du révisionnisme historique un délit puni d’un an de prison ferme et de 45 000 euros d’amende. Ce qui paraissait inouï dans un pays comme la France, empêcher la liberté de recherche, d’expression et d’opinion, encadrer strictement le travail des historiens, interdire la publication de leurs travaux et de leurs conclusions dès lors qu’ils ne coïncident pas avec la version officielle et obligatoire de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale entérinée au tribunal militaire international de Nuremberg en 1946, est advenu. C’était une injustice majeure, une ignominie totale, une insupportable régression d’un point de vue intellectuel et moral. Et pourtant cette injustice a été dans l’ensemble acceptée. Bien rares en effet sont ceux qui se sont dans la durée et en profondeur opposés à cette loi inique et liberticide, une loi émanant, ne l’oublions jamais, de l’entité sioniste qui vient de célébrer ses 75 ans, le 14 mai 2023, jour où ont été interdites à Paris tant de manifestations patriotiques. Est-ce là une simple coïncidence ? Ce n’est pas sûr quand on constate que, pour interdire certaines manifestations, on manie ouvertement l’accusation d’antisémitisme et de négationnisme.
Il est particulièrement saisissant que l’interdiction de se réunir dans le cadre d’un colloque pacifique touche désormais même l’Institut Iliade de Philippe Conrad, de Jean-Yves Le Gallou et de François Bousquet. Ces personnalités bien propres sur elles ont en effet pris grand soin, depuis de longues années, de lisser leur image et leur discours, d’apparaître présentables et respectables, de ne surtout pas aborder les sujets trop périlleux comme la question juive ou le révisionnisme historique, elles ont même poussé la prudence jusqu’à ne rien dire, ne rien écrire, pas même un simple tweet ou un bref communiqué, quand le Professeur Faurisson a rendu son âme à Dieu en octobre 2018, quand Vincent Reynouard a été capturé et emprisonné en Ecosse, en toute illégalité, en novembre 2022, quand RIVAROL a perdu l’agrément de la commission paritaire et son compte PayPal en mai 2022 ou lorsque notre hebdomadaire a été interdit de vente et d’exposition dans différents supermarchés et autres lieux de vente de la presse. Feu Dominique Venner lui-même, honoré dans ce colloque, après avoir été très courageux dans son combat pour l’Algérie française, et dont on ne saurait nier ni les qualités de plume ni l’érudition, avait lui aussi, à partir des années 1970, choisi le camp de « l’extrême droite » bourgeoise et modérée, ne frayant pas avec les personnalités et publications jugées extrémistes. Ou plutôt compromettantes pour ses relations mondaines et son carnet d’adresses.
C’est ainsi que consacrant une édition entière de sa revue, aujourd’hui défunte, La Nouvelle revue d’histoire, à la révolution bolchevique en Russie, il n’avait pas dit un mot, pas un seul, sur la place pourtant essentielle des juifs parmi les dirigeants bolcheviks. Il avait également refusé de chroniquer dans sa revue les livres d’Hervé Ryssen sur la question juive. Pareillement, lorsque le Salon du livre organisé par la mairie FN de Toulon, alors dirigée par Jean-Marie Le Chevalier, avait perdu l’aval du Conseil général du Var, qui organisa un salon du livre dissident et très politiquement correct, où croyez-vous que Dominique Venner se rendit ? Au salon du livre du conseil général et non à celui de la mairie FN jugé trop sulfureux. Et quand il accepta de donner une interview à la revue identitaire et néo-droitiste Réfléchir et Agir, il refusa d’apparaître en première de couverture parce qu’il y figurait également le visage de Jean-Marie Le Pen, l’homme du détail ! Ce qui était encore trop pour Venner qui a écrit avant de se donner la mort dans la cathédrale de Paris, un acte objectivement sacrilège, le livre Un samouraï d’Occident : le bréviaire des insoumis mais qui, depuis la fin de la guerre d’Algérie, était devenu un samouraï qui ne sortait guère son sabre, surtout quand il s’agissait d’aborder des sujets et des thématiques jugés trop dangereux !
Comme quoi la recherche à tout prix de la respectabilité bourgeoise n’empêche pas au final la répression lorsqu’on est qualifié d’extrême droite ou d’ultra-droite par les media. Il ne sert à rien de faire des concessions, de donner des gages, de passer sous les fourches caudines de l’adversaire car la République depuis l’origine pratique la loi des suspects. La Terreur révolutionnaire s’étend à un champ toujours plus large, englobe dans sa folie répressive un nombre toujours plus grand de mouvements, de groupements, de personnalités, d’idées, de positions. Il faut donc lui faire face sans rien lui céder. Car quitte à être réprimé, persécuté, opprimé, autant que la parole soit vraie, que le discours soit authentique, que la vérité soit totale. C’est le choix que nous avons fait et que nous maintiendrons, aussi longtemps qu’il nous sera possible de nous exprimer.
NE NOUS LE CACHONS PAS, cette succession d’interdictions a évidemment des conséquences directes pour la tenue de notre banquet rivarolien prévu à Paris intra muros le samedi 24 juin à midi. Il ne faut pas être naïf ni se voiler la face : dans la mesure où le préfet de police de Paris a interdit systématiquement depuis le 12 mai toutes les manifestations et tous les événements liés de près ou de loin à « l’extrême droite », y compris un colloque, un forum et une journée d’hommage, et que Darmanin a demandé par principe l’interdiction présente et à venir de toutes les manifestations dites « d’extrême droite », il ne fait pas le moindre doute que notre banquet sera interdit. Et qu’il le sera très probablement au dernier moment pour occasionner les dommages les plus importants, notamment sur le plan financier, mais aussi quant aux efforts consentis par les participants venus des six coins de la France et parfois même de l’étranger. Et quand bien même aurait-on le temps de saisir en urgence, dans le cadre d’un référé-liberté, le tribunal administratif de Paris, la confirmation de l’interdiction ne fait aucun doute. A partir du moment où le même tribunal a confirmé l’interdiction de l’hommage à Jeanne d’Arc que voulaient rendre les Nationalistes d’Yvan Benedetti au motif que ce dernier a été condamné « pour négationnisme et contestation de crimes contre l’humanité », jugements pourtant frappés d’appel, comment imaginer qu’il lève in extremis l’interdiction d’un banquet organisé par le directeur d’un hebdomadaire qui défend publiquement Faurisson et Reynouard et qui a été condamné, lui de manière définitive, et à plusieurs reprises, pour ces mêmes délits, sans même parler de condamnations pour incitation ou provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence ?
Par conséquent, la mort dans l’âme, au vu de la situation, et après avoir longuement réfléchi et consulté notre avocat, des juristes et des personnalités amies, nous avons pris la décision, hélas devenue inexorable, de reporter sine die ce banquet en espérant des jours meilleurs. Même si, à court et moyen terme, on ne peut guère envisager hélas une amélioration de la situation. Jamais peut-être nos libertés élémentaires et fondamentales ont été à ce point bafouées, niées. La nuit est profonde et les ténèbres sont épaisses. Nous allons bien sûr écrire dans les jours qui viennent à toutes les personnes s’étant déjà inscrites au banquet, par courrier électronique à celles qui nous avaient communiqué leur courriel, par courrier postal à toutes les autres, pour leur proposer soit bien sûr de les rembourser intégralement, soit de réserver la somme qu’elles ont versée pour un prochain banquet (mais on peut craindre que ce ne soit pas demain la veille au vu de la restriction constante de nos libertés), soit de transformer cette réservation en don au vu des frais engagés. Nous avions en effet versé le 5 janvier dernier par virement bancaire un acompte de 30 % aux gestionnaires de la salle réservée d’un montant de 14 907 euros. Une somme rondelette que nous ne récupérerons pas, l’acompte en droit commercial n’étant pas remboursable. Nous avons tenté d’expliquer la situation à nos interlocuteurs qui ont été très courtois mais qui n’ont rien voulu savoir. Et, ont-ils ajouté, si vous aviez annulé moins d’une semaine avant l’événement, c’est la totalité de la somme qu’il aurait fallu verser, soit près de 50 000 euros. Nous n’avions donc pas d’autre solution hélas que d’annuler ce banquet.
Nous avions été très discrets jusque-là pour éviter que des pressions s’exercent sur le propriétaire de la salle. C’est pourquoi nous n’avions pas donné ni le nom ni le lieu. Nous avons consacré beaucoup de temps et d’énergie pour trouver une salle et pour organiser ce grand banquet. Tous ces efforts sont réduits en poussière. Nous n’imaginions pas que nous ferions face à une menace d’interdiction pure et simple de l’événement. De plus, sachant que des participants viennent de loin et engagent des frais non négligeables pour ce banquet, il nous paraît plus sage d’annuler dès maintenant l’événement plutôt que d’attendre une interdiction au dernier moment. Ils pourront ainsi se faire rembourser plus facilement et à des conditions plus avantageuses s’ils ont déjà engagé des dépenses. Si nous maintenons le banquet jusqu’au bout, nous allons droit dans le mur et nous subirons un bouillon financier encore bien plus grand. Nous n’avons donc hélas pas d’autre choix actuellement. Nous en sommes profondément navrés. La situation des libertés est encore plus dramatique que ce que nous pouvions imaginer il y a peu encore. Et humainement il y a hélas bien peu de chances que les choses s’arrangent. C’est triste et fort préoccupant. Mais cela ne doit pas nous décourager. Il faut combattre avec énergie et détermination dans l’adversité. Il ne faut rien céder sur le fond, avoir une parole de vérité. C’est tellement nécessaire, tellement vital dans ce monde empuanti par le mensonge et l’imposture. Avec votre soutien, votre admirable fidélité, nous sommes bien décidés à nous battre. Contre vents et marées. En gardant les pieds sur Terre. Et en levant les yeux au Ciel. Sachant que c’est dans la nuit qu’il est beau de croire à la lumière.
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RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol