« Pourquoi le christianisme, fondé sur l’amour du prochain, a-t-il tardé à défendre l’abolition. Grenouilleau ressuscite les débats complexes qui mèneront progressivement à interdire l’esclavage des chrétiens, puis au XVIe siècle celui des Indiens d’Amérique, avant qu’on s’interroge enfin sur celui des Africains. » (Pourquoi les chrétiens ont-ils tant tardé à abolir l’esclavage ?, Le Devoir, 18 novembre).
C’est la question que pose Christian Rioux en présentant l’ouvrage récemment paru de l’historien Olivier Grenouilleau, Christianisme et esclavage (Gallimard). Partant de la Bible : « Il n’y a ni Juif, ni Grec, ni homme, ni femme, dit Paul (Galates, 3, 28) qui demande à Philémon d’accueillir son esclave Onésime comme un frère. Pourtant, dans la première épitre aux Corinthiens (7, 20-24), le même Paul dit qu’il ne faut rien changer à la situation dans laquelle on se trouvait lorsqu’on a entendu l’appel du Seigneur. Et donc demeurer esclave si tel était le cas. Cela est-il contradictoire ? Non. « L’égalité des hommes est reconnue et revendiquée, Le message christique ne nie pas les différences sociales ou de statuts. Il entend les transcender. » L’ici-bas n’est pas oublié […] la réforme passe d’abord pat l’appel aux consciences. Elle permet des ouvertures pratiques, par l’abolition légale d’une inégalité sociale que seul le pouvoir politique peut décider. » « L’abolitionnisme a-t-il procédé du proche vers le lointain ? Ce qui expliquerait que l’Afrique noire et les colonies furent les derniers bastions ou l’esclavage sera toléré ? L’histoire globale met au jour des coïncidences troublantes. Dans les royaumes barbares nés des décombres de l’Empire romain se renforce l’idée que l’on doit être libre en son royaume. Au XVe siècle, la traite des chrétiens orthodoxes d’Europe centrale et orientale cesse. […] »
C’est dans les terres chrétiennes que naît et se développe l’idée puis le mouvement abolitionniste.
La vraie question à se poser n’est pas « pourquoi les chrétiens ont-ils tardé à abolir l’esclavage ? », la vraie question à se poser est pourquoi est-ce seulement en terre chrétienne qu’a été aboli l’esclavage ? Un esclavage qui subsisterait encore aujourd’hui en Mauritanie et en Arabie Saoudite et en Libye, terres musulmanes aux dernières nouvelles.
Source : Cercle Jeune Nation, Jeune Nation Québec
Lire le livre de Jacqueline Berger « Le christianisme, invention du judaïsme » apporterait certaines réponses à votre question.
Il faut se méfier des mots « généralistes » devenant des clichés déconnectés du réel et s’attacher au contraire à les replacer dans leur contexte.
Ainsi en est-il du terme « esclavage » qui, si on le resitue dans le contexte africain est très éloigné de représenter le malheur qu’on imagine.
Qu’on le veuille ou non, il faut l’admettre, car c’est un élément incontournable de l’histoire de l’Afrique précoloniale, nombre de tribus servaient de « garde manger » aux tribus dominantes pratiquant le cannibalisme.
De sorte que passer du « garde manger » à la calle d’un bateau voguant vers les Antilles ou les Amériques était une chance inespérée.
Pour les malheureux razziés dans une tribu voisine en attente d’être consommés, devenir esclave chez les blancs n’était pas une catastrophe : c’était une délivrance !
A condition, toutefois, d’avoir la chance d’être vendu aux blancs !
Vendu aux arabes, c’était subir la castration systématique dans des conditions d’hygiène à l’origine de prés de 50% de pertes de la « marchandise ».
Et c’est justement parce que les blancs ne s’adonnaient pas à cette pratique barbare que les descendant d’esclaves pullulent aujourd’hui aux Amériques et aux Antilles, contrairement à ce qui se passe en Arabie où ils ne se sont évidemment pas reproduits !
Quant au « code noir » reproché à Colbert par de funestes imbéciles, il avait pour seul but de définir des limites plus humaines à l’esclavage.
Loin de déboulonner ses statues, les descendants d’esclaves devaient les multiplier !
Mais, tout le problème, c’est que la stupidité de certains n’a pratiquement pas de limite…