Si Henry Coston avait suivi la voie tracée par ses parents, il aurait, comme eux, fait une carrière de commerçant, ou il aurait mené à terme sa carrière d’employé de la Société Générale, banque dans laquelle il fut en poste pendant six ans à Villeneuve-sur-Lot avant de pouvoir être nommé à Paris, où il était né le 20 décembre 1910.
Quel meilleur endroit pour laisser se développer le goût précoce pour le journalisme politique de celui qui depuis l’âge de 16 ans était adhérent de l’Action française ?
Ayant pu débuter dans des journaux monarchistes régionaux désertés par une partie de leurs rédacteurs après la condamnation du maître de Martigues par le Vatican, en décembre 1926, il vola très vite de ses propres ailes, réussissant même le coup de maître de ressusciter, d’octobre 1930 à la veille de la guerre, la prestigieuse Libre Parole d’Édouard Drumont dans les pas duquel il inscrira toute sa carrière, totalement conquis par la doctrine du grand pamphlétaire après la lecture de La Fin d’un monde, trouvé par hasard dans le grenier d’un vieil oncle.
Marchant dans son sillage, il échoua pourtant dans sa tentative pour se faire élire à l’Assemblée nationale comme député antisémite…
DANS LA TOURMENTE
Pendant l’Occupation, avec l’accord du Service des Sociétés secrètes de l’État français dirigé par Bernard Faÿ, il créa le Centre d’action et de documentation, et prit, avec des collaborateurs tels que Jacques Ploncard d’Assac, la direction du Bulletin d’information antimaçonnique, un hebdomadaire dont le but était d’informer les personnalités et les politiques des deux zones sur la dangerosité des sociétés secrètes interdites (après la saisie de leurs précieuses archives) par le gouvernement du Maréchal. Tous ses efforts, depuis son plus jeune âge, pour dénoncer l’œuvre maléfique des loges maçonniques et de la Synagogue valurent à Henry Coston d’être décoré de l’ordre de la Francisque par le Maréchal Pétain en 1943 mais aussi de sérieux problèmes en 1944.
S’il échappa au peloton, c’est qu’il réussit, avec Gilberte, son épouse enceinte, à s’enfuir vers la Tchéquie puis à se réfugier en Autriche où ils furent arrêtés, mais suffisamment tard pour se soustraire aux premiers temps de l’Épuration lors desquels les exécutions sauvages étaient courantes. Extradé en France, son dossier fut instruit avec celui de Bernard Faÿ et des membres du Service des Sociétés secrètes. Henry Coston fut condamné aux travaux forcés à perpétuité et son épouse, également sa secrétaire, à dix ans d’indignité nationale. Incarcéré à la prison de Fresnes pendant le temps de son procès, il fut ensuite transféré à Saint-Martin de Ré puis au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe où de graves problèmes de santé manquèrent de l’emporter. Toujours soutenu par son épouse, admirable dans l’adversité, et par des amis solides et courageux comme Noël Jacquemard, il est libéré au printemps 1951 suite à une grâce médicale.
Sa peine est définitivement levée un an plus tard et recommence alors une vie militante entièrement consacrée au nationalisme autour de ce qu’il appelait « l’arme politique n°1, le livre », avec un mot d’ordre : « Puisque nous ne disposons ni de la radio, ni de la télévision, ni du cinéma, ni de la grande presse, utilisons-la au maximum ». Dès sa sortie de prison, il fonde alors successivement : une boutique, la Librairie française, avec son épouser une revue, Lectures Françaises avec Pierre-Antoine Cousteau ; et enfin une maison d’édition !
LA MÉTHODE COSTON
Henry Coston a défini ce que doit être la méthode nationaliste : ne pas s’attacher aux conséquences des choses mais à la cause du mal : « Ceux, dit-il, qui ne cherchent pas à découvrir les véritables meneurs de jeu ignorent que les politiciens qui évoluent sur la scène publique ne sont souvent que des pantins dont d’habiles marionnettistes tirent les ficelles. » C’est en cela que Coston est pour nous, au vingtième anniversaire de sa mort, un des maîtres à penser essentiels du combat nationaliste.
Parmi les très nombreux ouvrages qu’il a publiés, nous retiendrons d’abord ces quatre volumes du Dictionnaire de la politique française et celui du Dictionnaire des Dynasties Bourgeoises qui présentent dans l’ordre alphabétique les partis, les journaux, les hommes politiques et les financiers en rappelant leurs origines, leurs activités et leurs évolutions. Auguste Comte nous ayant appris que ce sont « les morts qui gouvernent les vivants », il est important de connaître ceux qui nous ont précédés. Mais son livre qui eut le plus de retentissement est Les Financiers qui mènent le monde qui connut dix-sept tirages successifs et qui met l’accent sur la malfaisance du « Gros Argent » dans la politique des États modernes. Ce que je retiendrais pour ma part de l’homme que j’ai côtoyé dans les réunions de l’Œuvre française où jamais il ne prit la parole, n’ayant pas le goût à cela, ce sont ses qualités humaines, sa gentillesse et la disponibilité de celui qui était toujours heureux de recevoir chez lui les jeunes désirant s’engager pour pouvoir faire bénéficier la jeune génération de son expérience politique. Henry Coston est aussi pour moi le Julius Streicher français, qu’il avait rencontré à Nuremberg en 1935, lors du Congrès du Parti National-socialiste, et avec qui il n’avait cessé de correspondre, partageant ses positions pacifistes. Ils avaient bien compris tous les deux que la guerre franco-allemande allait servir les intérêts de l’Oligarchie internationale et du judaïsme politique.
Henry Coston a bien résumé le combat qui est le nôtre dans la préface des Financiers qui mènent le monde : « Je conçois deux manières de gouverner un pays : Le pouvoir fait alliance avec le peuple pour contraindre les Grands à se plier aux disciplines de l’État. Cette politique fut celle des rois de France à l’égard de la féodalité et de la noblesse. Ou bien, le pouvoir fait alliance avec les Grands pour maintenir le peuple dans l’obéissance. C’est la politique pratiquée dans presque tous les pays de la chrétienté par les régimes qui se sont succédés depuis un siècle. En France, le pouvoir n’est plus l’allié, c’est-à-dire l’égal des Grands : il s’est incliné devant leur puissance. Ce suzerain s’est fait vassal. Il a abdiqué et s’est donné des maîtres. »
Ce maître du nationalisme nous a ouvert la route. Nous savons le chemin qu’il nous reste à parcourir !
Source : in dossier « Les Financiers qui mènent le monde » de Réfléchir &Agir, N°69, Printemps 2021
Ou dans Lectures Françaises, n°775, Novembre 2021 disponible sur Chiré
Bravo Yvan et merci:
« » » alors une vie militante entièrement consacrée au nationalisme autour de ce qu’il appelait « l’arme politique n°1, le livre », avec un mot d’ordre : « Puisque nous ne disposons ni de la radio, ni de la télévision, ni du cinéma, ni de la grande presse, utilisons-la au maximum » « » »
Aujourd’hui il aurait ajouté au livre, Internet.
« » » Henri Coston a défini ce que doit être la méthode nationaliste : ne pas s’attacher aux conséquences des choses mais à la cause du mal : « Ceux, dit-il, qui ne cherchent pas à découvrir les véritables meneurs de jeu ignorent que les politiciens qui évoluent sur la scène publique ne sont souvent que des pantins dont d’habiles marionnettistes tirent les ficelles. » C’est en cela que Coston est pour nous, au vingtième anniversaire de sa mort, un des maîtres à penser essentiels du combat nationaliste. » » »
» ne pas s’attacher aux conséquences des choses mais à la cause du mal « . C’est à dire la vraie pensée de droite à l’inverse d’un Zemmour. » » »