« Je sais seulement que c’est une société dont tout le monde me dit qu’elle fait beaucoup de mal à mon pays. » (Philippe Pétain)
L’affaire des fiches concerne une opération de fichage politique et religieux dans l’armée française de 1900 à 1904. Elle fut réalisée par des loges maçonniques du Grand Orient de France à l’initiative du général Louis André, ministre de la Guerre en instaurant un système de hiérarchie parallèle. Il fait ainsi établir pour chaque officier une fiche de renseignements politiques et confessionnels indépendante des notes attribuées par les supérieurs hiérarchiques.
Afin de républicaniser l’armée, le cabinet du ministre met à contribution toutes les « associations républicaines, de la franc-maçonnerie comme des autres » pour connaître les opinions politiques des officiers. L’objectif était clairement de favoriser la promotion des officiers attachés au régime et réciproquement de bloquer la promotion des officiers catholiques monarchistes. Pour ce faire, le ministère va d’abord faire appel aux préfets, à la Sûreté générale, voire à certains procureurs de la République pour obtenir des renseignements. Mais, très vite le recours au Grand Orient de France, qui dispose de loges dans toutes les villes de garnison, accélère la mise en fiche.
« Le 28 octobre 1904, à la Chambre, un député de droite, Jean Guyot de Villeneuve, prend longuement la parole. Tenant en main une liasse de documents, il révèle leur contenu : une correspondance entre le capitaine Mollin, membre du cabinet du ministre de la Guerre, le général André, et Narcisse Vadecart, le secrétaire général du Grand Orient. L’objet de ces lettres concerne l’avancement des militaires. Guyot de Villeneuve donne lecture de quelques fiches nominatives où sont consignées des informations sur les idées politiques des officiers, et sur leur attitude religieuse. Chaque fiche porte une recommandation sur la suite de leur carrière : à promouvoir, à barrer. Commence ce jour-là un des plus profonds scandales de la IIIe République, qui va coûter sa place à Émile Combes. Bien que les manuels d’histoire s’appesantissent rarement sur le sujet, les faits sont aujourd’hui connus. » (Jean Sévilla)
Pour Léon Daudet, ce fichage des officiers explique les premiers succès de l’offensive allemande en 1914 par l’incompétence de généraux promus en son temps par le général André selon des critères politiques. Pour contrecarrer les effets désastreux de ces nominations politiques, un tiers des officiers vont être limogés par le général Joffre entre août et décembre 1914. Allant dans ce sens, le futur maréchal Fayolle, confirme la nécessité des limogeages des généraux intervenus en 1914, dans ses Cahiers secrets de la Grande Guerre en raison de leur incompétence…
L’affaire des fiches marqua durablement les esprits car elle est le premier scandale permettant de faire surgir au grand jour « qu’une secte, bafouant les sentiments les plus nobles, poursuit, sous couvert de patriotisme, son œuvre de trahison et de révolte. ». (Philippe Pétain)
Voici ce que Jacques Le Groignec raconte de l’affaire des fiches dans son ouvrage « Pétain et les Allemands. La Franc-maçonnerie et l’armée française » :
…L’armée française, dont les regards sont tournés vers le Rhin, conserve un moral élevé malgré la subversion intérieure et les affrontements idéologiques liés au procès du capitaine Dreyfus, , et à l’affaire des fiches dont Pétain est l’une des nombreuses victimes. Son bref séjour au 104º R.I. donne, lieu, en effet, à l’établissement d’une fiche édifiante: « Passé à l’École de Guerre, inconnu, mais des rens nouveaux et sérieux le donnent comme professant des idées nation. et cléricales ».
Cette fiche montre, parmi tant d’autres, que le processus de diabolisation des idées nationales, et leur amalgame avec la tradition chrétienne, est à l’œuvre. Elle est établie par le Grand Orient de France, et destinée aux Services du général André, ministre de la Guerre. C’est l’époque du ministère Combes et de l’application de la loi de 1901 sur les congrégations. Les écoles congrégationnistes sont fermées et les congrégations expulsées de leurs couvents. La chasse aux sorcières s’organise.
En octobre 1900, un décret a confié au seul ministre de la Guerre la responsabilité de l’établissement des tableaux d’avancement au choix des officiers. L’idée est de pousser les « libres penseurs » et les « vrais républicains », et de freiner, voire d’éliminer les << réactionnaires » et les « cléricaux ». Il importe, en bref, de trier l’ivraie du bon grain. Dans ce but, le cabinet militaire du général André transmet au Grand Orient de France les noms des officiers supérieurs et généraux dont on désire connaître la sensibilité politique ou religieuse. Les agents de renseignements sont priés d’établir des fiches individuelles répondant aux questions suivantes : « Attitude politique, opinions et pratiques religieuses, mode d’instruction des enfants? Les intéressés ont-ils de la famille dans la localité ? Si oui, quelles sont leurs fréquentations ? »
Les renseignements ainsi recueillis sont archivés au Grand Orient et communiqués au cabinet du ministre de la Guerre. A la date du 30 octobre 1903, 18 818 fiches ont été établies, alors que l’armée française compte 27 000 officiers.
En politique, est dénoncé tout lecteur de certains quotidiens, ou tout officier manifestant « un profond mépris pour la franc- maçonnerie ». La noblesse devient une tare. Honni soit l’officier du « type de l’Ancien Régime » ou qui compte des « ancêtres à l’armée de Condé ». Les alliances et les relations elles-mêmes sont éminemment suspectes, dès lors que l’on est « marié avec la fille d’un officier de marine qui s’est fait capucin» ou « beau-frère du père L. prieur de l’ordre des prêcheurs ».
Souvent, l’auteur d’une fiche n’hésite pas à conclure : « A ne pas ménager », « s’en débarrasser », « en purger l’Armée ». En revanche, il aura les yeux de Chimène pour tout officier radical ou franc-maçon « libre penseur et gendre de libre penseur », « bon républicain, ne met jamais les pieds dans une église », « c’est un devoir pour les loges de demander sa nomination »…
Moi ca ne me choque pas .
Je ferais la meme chose.
Revocation de tout militaire appartenant a un cercle, une loge, association type esoterique:
loge maconnique, le sciecle, opus dei…
Revocation de tout militaire participant regulierement a des reunions politiques et y prenant la parole meme non adherant.
Revocation de tout militaire appartenant a une secte religieuse.
Revocation de militaire appartenant a un cheval de troie subversif genre french american foundation, trotskiste, sorossien…
Les republicains ont raison il veulent une armee a leur image et bien moi par exemple le catho trad a l armee ce serait carriere plane. Le militaire doit fermer sa gueule et obeir aux institutions ou alors il degage.