Qui se souvient – ou même, a jamais entendu parler – des 784 policiers, militaires et fonctionnaires de la Couronne britannique, victimes d’un terrorisme juif lors de la crise du mandat palestinien entre 1944 et 1948 ? Et pourtant, entre 1944 et 1945, l’Angleterre était l’alliée, ô combien inconditionnelle, des Juifs dans la lutte contre l’Allemagne visant à écraser le IIIe Reich et le national-socialisme.
Et même en Palestine, la présence britannique était largement favorable aux Juifs. Elle se voulait une force de paix et d’interposition, mais c’était dans le cadre d’un antagonisme entre Juifs et Arabes qu’elle avait elle-même créé par la déclaration de Balfour en 1917 garantissant l’existence d’un Foyer national juif en Palestine.
À la fin de Première Guerre mondiale, suite à l’effondrement de l’Empire Ottoman – condition préalable à la création d’une entité sioniste – l’Angleterre avait été mandatée pour gérer une période de transition, mandat qui devait expirer en mai 1948, or, durant cette période, elle n’aura finalement rien fait d’autre que de protéger le développement de la minorité juive… jusqu’à ce qu’elle soit assez forte pour se débarrasser de tout le monde à la fois, Anglais et Arabes.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la tension était à son comble. Les Arabes commençaient à se rendre compte que les promesses et les assurances qui leur avaient été données au moment de la déclaration de Balfour ne valaient rien et que leur terre était en train de leur échapper. La colonisation juive était constamment renforcée par l’immigration illégale de milliers de juifs en provenance de l’Europe dévastée par la guerre, ainsi que par les armements de l’Union soviétique et le soutien financier des États-Unis.
Pris entre les deux camps, de jeunes militaires et policiers britanniques, dont beaucoup revenaient directement de la guerre et avaient participé à la libération de camp comme celui de Bergen-Belsen, tombaient victimes des rafales ou des bombes de terroristes juifs. On peut comprendre que leur mort ait laissé un goût amer chez les vétérans et leurs familles.
Parmi ces morts, on peut citer la pendaison – à la corde à piano, s’il vous plaît – de deux sergents de 20 ans, Mervyn Paice et Clifford Martin, qui, en 1947, avaient été enlevés par l’Irgoun et retenus en otage pendant trois semaines. Leurs corps avaient été laissés suspendus en évidence dans un bosquet d’eucalyptus et le sol sous eux avait été miné.
On peut aussi citer les quelque 100 victimes civiles ou militaires d’un énorme attentat de l’Irgoun visant l’hôtel King David de Jérusalem, en juillet 1946, la bombe avait été placée dans le sous-sol. Vingt-huit autres soldats britanniques trouvaient la mort dans le bombardement du train Haïfa-Le Caire.
On sait moins que le terrorisme s’est étendu à la Grande-Bretagne. Le British Colonial Club de Londres a ainsi été l’objet d’un attentat à la bombe perpétré par une filiale de l’Irgoun, le Lehi (ou la bande à Stern), le 7 mars 1947, faisant de nombreux blessés et mutilés, l’auteur, Robert Misrahi, venait de France.
Toujours sur le sol même de la Grande-Bretagne, Rex Farran était éviscéré par un colis piégé envoyé au domicile familial dans le Staffordshire, en 1948, encore un coup de la cellule de Misrahi basée à Paris, ce n’est pas lui qui était visé, mais son frère, héros de guerre Roy Farran, DSO, MC – un spécialiste antiterroriste du SAS. Au total, une vingtaine de colis piégés étaient envoyées en Grande-Bretagne métropolitaine.
De nombreux attentats ont eu lieu alors que la guerre n’était pas terminée, notamment le meurtre au Caire de Lord Moyne, secrétaire d’État aux colonies, et de son chauffeur, le caporal Fuller, le 6 novembre 1944. Les assassins, qui avaient attaqué au pistolet, appartenaient au gang Stern.
Il vaut la peine d’être noté que Menachem Begin était à l’époque membre de l’Irgoun et derrière les coups les plus spectaculaires, le massacre de Deir Yassine, les deux sergents cités plus haut, et l’attentat du King David. Cela ne l’empêchera pas de devenir Premier ministre ni d’obtenir le prix Nobel de la Paix. Lorsqu’il recevra Carter au King David, il lui lancera hilare: « attention, vous savez que dans le temps, je m’amusais à faire sauter l’hôtel en cachant les explosifs dans les bouteilles de lait ». Mais vous pouvez déjeuner tranquille maintenant, je me suis calmé, sa plaisanterie l’amusait beaucoup.
Le 19 mai 1947, le gouvernement britannique élevait une vive protestation auprès des États-Unis contre les campagnes américaines de collecte de fonds au profit de groupes terroristes juifs en Palestine. La plainte faisait référence à une « Lettre aux terroristes de Palestine » (c’est-à-dire, à l’époque, les Juifs, pas l’OLP ou le Hamas) du dramaturge et scénariste Ben Hecht (juif), coprésident de la Ligue américaine pour une Palestine libre (c’est-à-dire, israélienne, libérée des Anglais), publiée pour la première fois dans le New York Post le 15 mai. L’annonce disait : « Nous voulons lever des millions pour vous ». C’est dans cette lettre qu’on trouve la tristement fameuse citation selon laquelle « chaque fois que des soldats britanniques étaient abattus ou sautaient sur une mine, les Juifs d’Amérique avaient leur petit cœur en fête » – n’était-ce que la phrase émanait d’un membre de la communauté, on était là à la limite de ce qu’on appellerait aujourd’hui une apologie du terrorisme… Durant cette période, Hecht écrivait sous un pseudonyme pour contourner le boycott britannique de ses œuvres, en vigueur jusqu’au début des années 1950…
Hecht avait été jusqu’à écrire une pièce de théâtre jouée à Broadway, spécialement pour collecter des fonds. Dans A Flag is Born, le rôle d’un survivant de l’Holocauste était tenu par Marlon Brando en personne. L’Evening Standard de Londres l’avait qualifiée de « pièce anti-britannique la plus virulente jamais montée aux États-Unis ». Cependant, un éditorialiste juif, Walter Winchell, dont la chronique a été publiée dans plus de 2000 journaux dans le monde entier, déclarait pour sa part que cette pièce « valait la peine d’être vue, entendue et gardée en mémoire… Elle vous fendra le cœur et vous tirera les larmes des yeux… Prévoyez une douzaine de mouchoirs ».
La mort de soldats britanniques et l’ingratitude de la communauté juive ont provoqué un choc énorme dans la Grande-Bretagne d’après-guerre. Il est peu connu que c’est précisément l’affaire des deux jeunes sergents qui a conduit aux dernières grandes émeutes antisémites en Grande-Bretagne. Des vitrines de magasins ont été brisées dans toute la Grande-Bretagne, mais surtout à Glasgow, Liverpool et Manchester.
Malgré la rancœur des Britanniques, il a fallu attendre 2001 pour qu’un mémorial soit enfin érigé et ce n’est qu’après 60 ans que le ministère de la défense a reconnu que le conflit méritait sa propre médaille de campagne.
Lors de la réunion des « Forgotten British Heroes » qui s’est tenue à Trafalgar Square en 2015, Peter Rushton, du magazine Heritage & Destiny, avait demandé que l’un des responsables de l’attentat de Londres soit traduit en justice. Aujourd’hui, Robert Misrahi a endossé le rôle de l’une de ces créations si typiquement françaises, celle du philosophe des plateaux télé. Cet universitaire formé à la Sorbonne jouit d’une
aura médiatique en tant que professeur de philosophie de l’émancipation. Mais en 1947, il faisait partie du gang de l’Irgoun qui a posé la bombe au Colonial Club. Il n’a jamais été interrogé sur son rôle dans l’attentat.
Autre terroriste de choix, impliquée dans l’attentat du King David, Miriam Abramoff, a pu également vivre au grand jour dans la banlieue de Londres sans craindre le moindre désagrément judiciaire, revendiquant son passé terroriste à longueur d’interviews, la dernière en 2012. Elle est décédée en 2014 à l’âge de 88 ans. Elle retournait souvent en Israël et prenait toujours le thé à l’hôtel King David : « C’est tellement beau là-bas maintenant », disait-elle.
À l’inverse, le vétéran nationaliste Martin Webster l’un des organisateurs de la campagne « Forgotten British Heroes » peste que ni lui ni ses anciens camarades de Palestine n’étaient autorisés à prendre place au milieu des unités du service des armées pour déposer une couronne au Cénotaphe de Whitehall le dimanche du Souvenir:
Aucune explication de cette exception exorbitante faite à l’encontre d’hommes et des femmes courageux de participer à la cérémonie nationale du souvenir n’a jamais été donnée par des sources officielles – mais tout le monde sait que cette interdiction a été imposée à la demande des diverses organisations de lobbying de la communauté juive et de leurs riches bailleurs de fonds qui versent des millions chaque année aux principaux partis politiques.
L’establishment et les juifs sont impatients que les derniers de ces témoins embarrassants qui ont servi en Palestine (et leurs amicales d’anciens combattants) disparaissent !
Après la commémoration, l’ambassadeur d’Israël à Londres, Daniel Taub, a reçu une lettre du collectif rappelant en détail les atrocités sionistes susmentionnées. Cette lettre formule des demandes assez précises, on en reconnaîtra facilement le modèle : Israël doit indemniser les victimes du terrorisme sioniste et leurs familles, construire un « musée du terrorisme sioniste » à Jérusalem et instituer des cours sur le terrorisme sioniste dans les écoles d’Israël, à titre d’avertissement pour les générations à venir.
La lettre était signée de Martin Webster, Richard Edmonds, Jeremy Turner, Lady Michèle Renouf, and Peter Rushton.
Article librement adapté d’un article de Francis Carr Begbie
Voir aussi :
– Extraits de Israel in Flagrante – Caught in Acts of Twistspeak (Israël en flagrant délit d’inversion accusatoire), un film de Lady Michelle Renouf sur la création d’Israël et l’expulsion des Palestiniens :
– Le terrorisme juif sous le mandat britannique
Dilemme à résoudre qui met notre sagacité à rude épreuve:
Dire que les Juifs sont des terroristes, c’est de l’antisémitisme
Dire que le Hamas est un mouvement de libération, c’est de l’apologie de terrorisme
« Qui se souvient – ou même, a jamais entendu parler – des 784 policiers, militaires et fonctionnaires de la Couronne britannique, victimes d’un terrorisme juif lors de la crise du mandat palestinien entre 1944 et 1948 ».
Et il ne faut pas compter sur Melenchon, Aubry, Bompard et consorts de LFI pour rappeler ces événements car, dans le cas où les victimes sont des européens de souche, évoquer ce terrorisme est à leurs yeux de l’antisémitisme qui rappelle les heures sombres.
784, c’est que même à l’échelle du Hamas ça commence à compter.