IL NE FAIT PAS BON défendre la cause palestinienne dans un pays devenu une colonie israélienne. Rien que ces deux dernières semaines, trois conférences organisées par la France insoumise sur Gaza ont été interdites dans les universités de Bordeaux, de Rennes et de Lille. Nous n’avons, on le sait, aucune affinité politique avec les mélenchonistes mais il est totalement scandaleux que soient interdites des conférences expliquant et dénonçant ce qui se passe actuellement en Palestine occupée. Comme il est honteux que des manifestations réclamant un cessez-le-feu et défendant les enfants de Gaza soient interdites par les préfectures sur ordre du ministère de l’Intérieur. Il est pareillement inadmissible que plusieurs dizaines de militants pro-palestiniens, quelles que soient par ailleurs leurs sympathies politiques ou leur affiliation partisane, soient convoquées par la police, placées en garde à vue voire jugées pour « apologie publique de terrorisme » simplement parce qu’elles dénoncent le génocide en cours à Gaza et refusent d’accabler la résistance palestinienne. C’est l’entité sioniste qui bombarde, affame et génocide tout un peuple, le privant de sa terre, de ses droits les plus fondamentaux, le forçant à se déplacer dans des conditions épouvantables et ce sont les personnalités qui dénoncent ces crimes affreux qui doivent rendre des comptes à la police et à la justice. On vit vraiment dans un asile d’aliénés.
Mais ce n’est pas seulement sur la question de la Palestine martyrisée que la liberté de parole, d’expression, de publication est interdite ou fortement réduite. C’est également le cas de tout ce qui a trait au révisionnisme historique (Vincent Reynouard évoque en détail dans ce numéro les nouvelles poursuites ahurissantes intentées contre lui par les autorités françaises) et à la critique du lobby LGBT, de l’homosexualité et de la transsexualité. Alain Soral a ainsi été condamné le 18 avril dernier de manière définitive par le Tribunal fédéral helvétique à 40 jours de prison ferme pour discrimination et incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle. C’est la première fois que la plus haute juridiction suisse se penche sur cette norme pénale introduite le 1er juillet 2020 après une votation populaire du 9 février 2020, preuve que le bon sens du peuple tend lui aussi à disparaître. Son arrêt fera jurisprudence, comme s’en réjouissent bruyamment les militants LGBTistes et les sites, blogs et media communautaires, à l’instar du compte Twitter de la LICRA qui a accompagné, toute honte bue, de trois bouteilles de champagne la nouvelle de la condamnation définitive du président d’Egalité et Réconciliation. Il y a encore quelques années, même la LICRA n’aurait pas osé se réjouir de manière aussi impudente et décomplexée de l’incarcération d’un adversaire idéologique. Mais aujourd’hui toute pudeur, toute décence, toute discrétion a disparu. C’est le règne tous azimuts et sans limite de l’arrogance tripale, du fanatisme tribal, de la tyrannie communautaire.
FAUDRA-T-IL désormais interdire, brûler ou expurger la Bible qui condamne à maintes reprises, et en des termes sans équivoque, l’homosexualité ? Faudra-t-il supprimer l’épisode de la destruction de Sodome et Gomorrhe, caviarder les passages de Saint Paul sur les péchés contre-nature ? Faudra-t-il interdire les catéchismes, supprimer dans toute notre littérature tout ce qui est dépréciatif à l’égard de ce qu’on appelait autrefois le vice italien ? Car on en est là. Ne nous berçons pas d’illusion : à partir du moment où le tribunal fédéral a accepté de condamner à de la prison ferme une personnalité publique pour homophobie, cela fera jurisprudence non seulement bien sûr dans toute la Confédération helvétique mais à peu près partout en Europe et en Occident. C’est une digue qui vient de sauter, c’est une nouvelle révolution de la morale et du droit, elle est tout sauf anodine.
Pour condamner Alain Soral, la Cour suprême helvétique, se livrant à un jugement moral à rebours, relève « le langage rabaissant, déshumanisant et outrancier » du polémiste invitant les internautes à « mépriser une journaliste en raison de son orientation sexuelle en particulier ». Cette affaire remonte à l’été 2021. En août, Cathy Macherel, journaliste à la Tribune de Genève, révèle que l’association présidée par Alain Soral, installé à Lausanne depuis 2019, donne des formations à Genève. L’écrivain, connu pour son franc-parler et sa réactivité, ne goûte guère cette enquête très dépréciative et décide d’y répondre quelques semaines plus tard dans une interview filmée diffusée sur le site Internet de son association. Il traite la journaliste de « grosse lesbienne » et de militante “queer”. Il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat. On est dans le cadre de la polémique et il n’y a rien de véritablement outrancier dans ces propos. Toutefois, selon le Tribunal fédéral, qui se fait manifestement le défenseur voire le porte-parole de la communauté arc-en-ciel, le discours incriminé donne le sentiment qu’aux yeux d’Alain Soral, la journaliste « présente tant le défaut d’être homosexuelle que celui de militer en faveur de certaines minorités ». La juridiction suprême helvétique relève également que l’interview filmée du président d’Egalité et Réconciliation est accompagnée d’une photographie de Cathy Macherel. « Alain Soral a prévu une mise en scène consistant à inclure une photo-portrait de la journaliste […], offrant ainsi aux internautes une figure concrète sur laquelle déverser leur mépris. Il ne fait aucun doute que le message du recourant tend à éveiller et exciter un sentiment de haine à raison de l’orientation sexuelle. »
NOUS Y VOILÀ. Au nom de la lutte contre de prétendus crimes de haine, on peut embastiller tous ses adversaires idéologiques. Et pour condamner à des peines exorbitantes pour de simples propos, des considérations polémiques ou pamphlétaires en réponse à un article à charge, on évoque le casier judiciaire du prévenu. Le Tribunal fédéral a ainsi pris soin de noter que si le casier judiciaire suisse de Soral est vierge, en revanche son casier français comporte 22 condamnations entre 2008 et 2019 (celui de votre serviteur en comporte 21, celui de Dieudonné 31, celui de Benedetti 7 et celui de Ryssen 20). Mais ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il s’agit de condamnations en vertu du droit de la presse et non de droit commun, ce qui n’a rien à voir. Ce ne sont pas des délits aussi objectifs et incontestables que le crime, le vol, la corruption, l’atteinte aux biens ou la violence physique sur les personnes. Ce ne sont que des délits d’opinion. Et ce qui était considéré comme la norme il y a encore quelques décennies partout en Europe est aujourd’hui criminalisé dans une logique d’inversion proprement diabolique. Pour le Tribunal fédéral, « ses multiples condamnations pour diffamation et provocation à la discrimination raciale ou religieuse, ou en raison de l’orientation ou l’identité sexuelle […] confirment la propension d’Alain Soral à adopter des comportements méprisants et discriminatoires à l’égard de groupes de personnes pourtant protégées par la loi. »
Oui car si les hétérosexuels ne sont nullement protégés par la loi, les homosexuels et transsexuels, eux, le sont. Et il est vain désormais d’évoquer devant les tribunaux le droit à la liberté d’expression. « Sa démarche correspond bien plus à une attaque personnelle gratuite à l’encontre de personnes définies par leur orientation sexuelle qu’à l’expression d’une opinion sur des questions d’intérêt public. » Le tribunal se comporte en arbitre des élégances, distribuant ses bons et ses mauvais points selon des normes morales totalement inversées. On est là à des années-lumière du code civil qui parlait du bon père de famille ou des cours de morale qui promouvait autrefois à l’école, tant privée que publique, la défense des bonnes mœurs ! À l’instar du Tribunal cantonal vaudois, la Cour suprême estime qu’une peine de prison ferme s’impose « au regard des nombreux antécédents d’Alain Soral […] et de son insensibilité à la sanction pénale ». Nous avons basculé là dans quelque chose d’effrayant. Les esprits libres et droits doivent résister de toute leur force à cette nouvelle avancée de la tyrannie. […]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol
Il me semble que c’est ladite lesbienne qui a commencé à attaquer violemment Soral sans qu’il ne lui ait jamais rien demandé. Alors maintenant ceux qui ne font pas partie du « camp du Bien » doivent se taire ou répondre posément dans le cadre de « l’expression d’une opinion sur des questions d’intérêt public ». C’est la négation même de la nature humaine !
Faire état des condamnations prononcées par des juridictions françaises pourtant réputées très partisanes n’a posé aucun problème d’éthique au tribunal suisse.
Quant à l’incitation à la haine.. . mais quel est le seuil de cette incitation ? C’est totalement subjectif, donc hors du cadre juridique. On a le droit d’avoir des sentiments, y compris de haine, ce n’est pas pour cela que l’on va s’attaquer aux biens et aux personnes ! Au fait qui a » incité » les assassins, les voleurs, les pédophiles, les escrocs à passer à l’acte ?
Je pourrais être totalement d’accord avec le contenu de cette affiche, mais pour des personnes telles que Jérôme Bourbon, Alain Soral, M. Benedetti et d’autres rédacteurs de Jeune Nation, car même si je n’en partage pas toutes les vues, elles restent dans la mesure, ce qui n’est pas le cas pour nombre de responsables de partis politiques, d’élus, de » journalistes », d’invités, de chroniqueurs, d’intervenants de chaînes de télévision ciblant sans fondement en permanence, sous tous les prétextes, des parties de la population. A ce niveau là, c’est totalement inacceptable et intolérable.
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