Voilà un titre qui va faire se redresser l’honnête homme flairant une dose d’antisémitisme qu’il n’est pas disposé à ingurgiter, l’honnête homme moins honnête pouvant lui s’agacer de ce qui semble être une grossière exagération déjà entendue, quelque chose comme « le pouvoir mondial des Juifs s’incarnant dans un minuscule État vitrine : Israël ».
Et pourtant, Pierre Hillard, qui avait déjà inclus un chapitre sur le sionisme dans son précédent ouvrage, « Les archives du mondialisme », se donne la peine de présenter ici le sujet à part entière et dans sa version maximale, doit-on parler de « terre promise » ou de « Terre promise », eh bien, les deux mon capitaine, c’est la domination de la Terre entière qui est promise à ce peuple et cette domination aura un siège visible, une terre en particulier : la Palestine.
L’honnête homme devrait se méfier, « La plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu’il n’existe pas » disait Baudelaire, il se pourrait bien que la plus grande ruse de l’histoire juive soit de faire croire qu’elle n’existe pas. Oh, on ne parle pas de celle servie en permanence par Hollywood, des Dix commandements à la liste de Schindler en passant par Dreyfus, le sac de billes et le journal d’Anne Frank, non, il s’agit de celle moins mythique, plus terre à terre, celle d’une classique histoire de conquête.
Que sait-il cet honnête homme de cette marche vers Sion et vers le monde? Rien, même pas le plus évident, lorsqu’on lui dit que Rothschild cela veut dire « bouclier rouge » en allemand, il tombe de sa chaise, comment avait-il pu l’ignorer ? Il a quand même des excuses, d’abord, Rothschild et les siens n’ont pas fait grand-chose pour dissiper cette ignorance, c’est tellement pratique pour avancer ses pions, mais il y a plus.
La conquête n’étant pas militaire, elle n’est pas facile à identifier, on note quand même qu’elle n’est pas entièrement immatérielle, elle a bien une position de départ, le Yiddishland, qui se superpose exactement à une zone que Halford John Mackinder appelait le « Heartland », le « cœur des terres » ou « plaque centrale », avertissant à la fin du XIXe que « qui contrôlerait la plaque centrale contrôlerait le monde ».
Il ne pensait toutefois pas une seconde aux Juifs, pourquoi ? Parce que pour lui, comme pour tout le monde, l’Histoire est en fait intégralement Occidentale. Il n’est que de regarder les dates que propose Pierre Hillard dans son titre, 1895 et 1941, mais qu’est-ce que c’est que ces dates ? Ça ne ressemble à rien d’Occidental, et le cœur de cette période, c’est l’année 1917: une autre année au milieu de nulle part dans notre histoire mais qui du point de vue de la marche vers Sion est une date capitale.
Autour de 1895, l’année de la rédaction par Theodor Herzl de son Der Judenstaat, il y a eu l’affaire Dreyfus en France, la querelle dite des antisemitismusstreit en Allemagne (un épisode complètement inconnu en France et pourtant aussi célèbre en Allemagne que l’affaire Dreyfus en France, avec des protagonistes du calibre de Theodor Mommsen et d’Heinrich von Treitschke) et l’apparition des Protocoles des Sages de Sion en Russie. L’erreur à chaque fois, c’est justement de considérer que Dreyfus est un épisode de l’histoire de France (Dreyfus est aujourd’hui plus connu de nos écoliers que n’importe quel roi de France), que les antisemitismusstreit sont une affaire allemande et les Protocoles une affaire Russe.
De plus, chacun des trois cas est traité séparément. Or, non, pour avoir une vision éclairante d’ensemble, il faut replacer ces trois affaires dans l’histoire à laquelle elles appartiennent véritablement, l’histoire juive contemporaine, on serait tenté de dire simplement, l’histoire contemporaine.
En regroupant ces trois épisodes dans l’histoire à laquelle ils appartiennent, on commence à avoir une image irrécusable de l’emprise juive sur le continent européen. Mais il y a plus fascinant encore, à la même époque, en 1911, éclate une très grande affaire aux États-Unis, là encore, parfaitement ignorée de notre honnête homme en France, l’affaire de l’abrogation d’un traité commercial entre les États-Unis et la Russie. Sous la pression des Juifs emmenés par Jacob Schiff, parce qu’il discriminait les Juifs, ce traité est abrogé par le Congrès: coup double, non seulement c’était un coup dur pour le régime tsariste que les Juifs cherchaient à faire tomber, mais c’est aussi une victoire pour eux aux USA avec un président, Howard Taft, qui perdra sa réélection parce qu’il était contre cette abrogation.
Howard Taft appelait les Juifs les « frères circoncis », c’était le dernier président américain à se le permettre, la suite de l’histoire des élections américaines est assez simple: Woodrow Wilson qui était en faveur de l’abrogation de ce traité a été élu deux fois, Franklin Delano Roosevelt, hautement philosémite, a été élu quatre fois, à l’inverse, Nixon qui était antisémite est tombé sur l’affaire du Watergate, Carter qui était simplement en faveur d’un accord équilibré au Proche-Orient n’a pas été réélu, George Bush, le père, qui était contre l’extension des colonies n’a pas été réélu, son fils, qui avait retenu la leçon, a été réélu, Obama, au prix d’une volte-face sur le sujet, a été réélu. Le match Trump / Biden s’annonce serré, entre le premier qui valide l’annexion du Golan et Jérusalem capitale et le second pour qui « l’héritage américain est un héritage juif »….
Pour en revenir à la période qui nous intéresse, en Angleterre, pays de la déclaration Balfour en 1917, le banquier Juif Ernest Cassel était le financier du roi Édouard VII, il était tellement introduit à la cour, qu’on l’appelait Windsor Cassel, sa petite fille aura pour prénom Edwina en hommage à Édouard VII, Edwina deviendra l’épouse de Lord Mounbatten.
En France, lorsqu’on lit les mémoires de Raymond Poincaré, Président de la République pendant toute la Première Guerre mondiale, on voit que Rothschild, membre du consistoire juif de France, peut rencontrer sans problème le Président, alors que c’est pratiquement impossible pour l’archevêque de Paris, il peut se rendre au temple israélite rue de la victoire, mais pas assister à une messe à Notre-Dame en hommage au défunt Pape Pie X.
Jusqu’où peut aller cette conquête ? En 1905, Jacob Schiff finance le Japon dans sa guerre contre la Russie. Il obtient pour cela des mains de l’Empereur du Japon l’ordre du soleil levant (pas sûr que notre honnête homme soit au courant de ça non plus). Mais le Japon s’entendant finalement avec la Russie, Schiff, ivre de rage devant ce retournement d’alliance, promet au Japon une guerre apocalyptique : nous qui connaissons la suite, nous pensons à Hiroshima et à Nagasaki.
Qu’est-ce qu’il reste ? La Chine. Avec la crise du Covid, on voit les gouvernements du monde entier mobiliser leur population, mais est-ce que c’est uniquement contre un virus – venu de Chine pour le camp judéo-occidental, des soldats américains si on adopte le point du vue du futur ennemi ? Ou est-ce qu’on voit poindre l’aube de la dernière partie ? Pierre Hillard ne l’évoque pas dans cet ouvrage qui s’arrête sur l’année 1941, la toute fin de l’accord du Ha’avara entre l’Allemagne et les Juifs sur leur transfert en Palestine (l’accord était désormais complètement caduc avec l’entrée en guerre des États-Unis).
Mais pour évaluer ce qui nous attend maintenant, rien de tel que de se replonger dans ce qui vient de se passer, une certitude, tout cela ne concerne pas que le Proche-Orient : Sion est une superpuissance taillé dans un État minuscule.
Francis Goumain
Référence des articles cités :
1917 : le Rond-point Poincaré https://jeune-nation.com/culture/1917-le-rond-point-poincare.html
Le Bouclier Rouge https://jeune-nation.com/culture/le-bouclier-rouge.html
Jacob et la toute première hystérie médiatique antirusse : 1910 https://jeune-nation.com/culture/jacob-et-la-toute-premiere-hysterie-mediatique-antirusse-1910.html
Qui contrôle le Yiddishland…. https://jeune-nation.com/geopolitique/qui-controle-le-yiddishland.html
La plus grande ruse de l’histoire juive… https://jeune-nation.com/culture/la-plus-grande-ruse-de-lhistoire-juive.html
La bactérie Weizmann et le problème de la double loyauté https://jeune-nation.com/culture/la-bacterie-weizmann-חיים–עזריאל–ויצמן-et-le-probleme-de-la-double-loyaute.html
Hitler et la fondation d’Israël : l’accord Ha’avara https://jeune-nation.com/culture/hitler-et-la-fondation-disrael-laccord-haavara.html
24 mars 1933 : La « déclaration de guerre des Juifs » à l’Allemagne https://jeune-nation.com/actualite/jdj/24-mars-1933-la-declaration-de-guerre-des-juifs-a-lallemagne.html
La Campagne du Président Roosevelt pour pousser à la guerre en Europe https://jeune-nation.com/culture/la-campagne-du-president-roosevelt-pour-pousser-a-la-guerre-en-europe-2.html
Six juin – Six millions – Six août https://jeune-nation.com/culture/six-juin-six-millions-six-aout.html
Quand une affaire Dreyfus peut en cacher une autre https://jeune-nation.com/culture/quand-une-affaire-dreyfus-peut-en-cacher-une-autre.html
La prophétie de Samuel Untermyer https://jeune-nation.com/culture/la-prophetie-de-samuel-untermeyer.html
A Nagasaki, le Diable l’emporte https://jeune-nation.com/actualite/jdj/9-aout-1945-a-nagasaki-le-diable-lemporte.html
Le lion de Juda et le lion de MGM https://jeune-nation.com/culture/le-lion-de-juda-et-le-lion-de-la-mgm.html
Le lobby israélien et la chute de Jimmy Carter https://jeune-nation.com/culture/le-lobby-israelien-et-la-chute-de-jimmy-carter.html
Joe Biden : l’héritage américain est un héritage juif https://jeune-nation.com/geopolitique/joe-biden-lheritage-americain-est-un-heritage-juif.html