Après avoir massacré les populations des villages entiers, réduits des centaines de personnes en esclavage, fait de l’assassinat un morbide spectacle, l’État islamique (ÉI) s’est attaqué particulièrement ces derniers jours aux biens culturels et historiques des terres que ses tueurs occupent. Il y a quelques jours, les nihilistes s’étaient filmés en train de détruire un musée à Mossoul et un site archéologique à Ninive.
Le ministère du Tourisme irakien a annoncé hier que les terroristes se sont attaqués à la cité assyrienne antique de Kalkhu à Nemrod, à 30 kilomètres au sud de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Les vestiges témoignent de la vie des hommes dans cette région.
Kalkhu est l’une des plus grandes villes assyriennes connues ; elle s’étendait sur environ 360 hectares. Redécouvert au XIXe siècle par des Britanniques, le site fut fouillé par Austen Henry Layard puis par Henry Rawlison, qui identifia la ville comme la cité de Kalkhu. Des fouilles complètes furent lancées à partir de 1949 permettant d’importantes découvertes, d’œuvres d’art dans les palais mis à jour notamment, puis des tombes inviolées de dignitaires assyriens. Les recherches se sont poursuivies jusqu’aux guerres menées contre l’Irak à partir des années 1990.
Les plus anciens objets trouvés sur le site remontent au Ve millénaire avant notre ère. Intégrée à l’empire assyrien, Kalkhu est mentionnée pour la première fois dans un document sous le règne de Salmanazar Ier, qui régna au deuxième millénaire avant notre ère. Après une période de crise, elle redevint l’une des principales villes de l’empire au début du premier millénaire, sous le règne d’Assurnazirpal II (883-559). Elle le resta jusqu’à la décadence de l’empire, tombant sous les coups des envahisseurs babyloniens et mèdes, qui prirent la ville en -614. La ville semble avoir été abandonnée à l’époque séleucide, quand les descendants des généraux d’Alexandre Ier gouvernaient la région.