L’élargissement de la mesure d’état d’urgence à l’Outre-mer français (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion, Saint-Barthélemy et Saint-Martin) a été décrété en fin de journée mardi. C’est donc désormais la totalité du territoire français qui y est soumis.
La ministre des Outre-mer George Paul-Langevin avait pourtant affirmé quelques heures plus tôt :
« L’état d’urgence ne s’impose pas Outre-mer ».
« La situation dans les outremers n’est pas identique ; nous n’y sommes pas aussi menacés que dans les capitales occidentales. Nous sommes cependant vigilants puisque Vigipirate est renforcé. Nous sommes attentifs aux jeunes menacés par la radicalisation, aux familles pour qu’elles puissent encore davantage encadrer leurs jeunes, mais il ne faut surtout pas céder à la panique. On ne se sent pas menacés dans les outremers comme on peut l’être dans les grandes capitales européennes. […] il faut quand même être conscient que le niveau de la menace n’est pas le même. N’oubliez pas tout ce que signifie l’état d’urgence : interdiction de tout rassemblement, y compris des manifestations en plein air… Nous n’en sommes pas là »,
insistait-elle (« George-Pau Langevin : “L’état d’urgence ne s’impose pas outre-mer” », entretien pour Guadeloupe France Antilles).
Mardi soir, la même déclarait pourtant solennellement :
« Au regard des récentes évolutions annoncées par le président de la République pour répondre à la menace terroriste, le gouvernement a décidé d’étendre l’état d’urgence à la Guadeloupe, à la Guyane, à la Martinique, à Mayotte, à La Réunion ainsi qu’à Saint- Barthélemy et Saint-Martin ».
Aucune indication n’a été révélée quant à ce retournement, qui intervient après l’identification de l’islamiste qui a revendiqué les attentats au nom de l’État islamique (ÉI, ed-dawla el-Islāmiyya). Il s’agit de Fabien Clain, un Africain de la Réunion.