A l’occasion de la commémoration de la mort du chef de la Garde de fer, Corneliu Zelea Codreanu, nous publions un chapitre de l’ouvrage de Faust Bradesco, Le Nid. Unité de base du Mouvement légionnaire. Cet ouvrage, publié en 1973 présente l’une des originalités du mouvement nationaliste roumain, sa structure en « nids », petits groupes militants autonomes adaptés à la société roumaine d’alors. Dans ce chapitre, il expose les grandes règles qui régissent ces groupes, qui de facto sont celles de l’ensemble du mouvement et de ses militants.
Faust Bradesco (1912-2000) (ci-contre à Paris, en uniforme légionnaire) était un philosophe roumain, titulaire d’un doctorat en droit obtenu à l’université de Bucarest, et d’un doctorat en philosophie politique après des études à Paris. Il faisait partie de la jeune élite intellectuelle qui trouva dans la Garde de fer l’incarnation de ses nobles idéaux. Il devint l’un des dirigeants du Mouvement légionnaire et poursuivit le combat après la Seconde Guerre mondiale et l’invasion de la Roumanie par les armées soviétiques. En exil, il dirigea notamment la revue Dacia, qui publia de nombreux ouvrages concernant la Garde de fer (notamment les siens : il est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages), dont le mot d’ordre était « Aprinde mai bine o luminita decat sa blestemi intenericul » (« Mieux vaut allumer une petite lanterne que maudire les ténèbres »).
Il travailla comme professeur de droit et de philosophie politique à l’université Pro Deo de Rio de Janeiro, avant de revenir en France à partir de 1971. Il fut l’un des acteurs principaux du Mouvement légionnaire par les études qu’il a produit, les axes de programme qu’il a énoncé et la documentation qu’il a diffusé. Il fut le plus proche collaborateur d’Horia Sima, le successeur de Codreanu à la tête du Mouvement légionnaire.
Le nid n’est pas un organisme politique quelconque soumis à un statut civil qui règle plutôt sa constitution matérielle et la hiérarchie des membres. Il n’a pas de statut; il n’en a pas besoin. Sa mission étant tout à fait différente, il suit des normes d’un autre genre, qui le mettent à l’abri des mésententes qui sévissent ailleurs, mais qui circonscrivent aussi les aventures politiques inhérentes à la nature humaine. C’est-à-dire, il fait de la politique selon les directives et les préceptes du Mouvement, mais sa mission spécifique n’est pas la politique, comme c’est le cas dans les autres groupements. Sa mission principale est de transformer l’esprit par une éducation appropriée, imposée à tous ceux qui en font partie. Ainsi, l’intérêt du nid se concentre sur les choses de l’esprit et de l’éducation, réservant le problème politique pour le moment opportun.
Le nid n’est pas régi par les paragraphes d’un texte statutaire qui ferait de lui une filiale numérique, plus ou moins importante, mais sans aucune personnalité propre. Il est, avant tout, une entité spirituelle et, dans ce sens, il est dirigé par des règles particulières, extrêmement rigides, qu’on appelle “LOIS”, et qui sont au nombre de six. On peut les découvrir, énoncées d’une manière éparse, dans d’autres doctrines, mais jamais ensemble et jamais exprimées spécifiquement avec le sens profond que leur accorde le Mouvement. Car l’essentiel est là, dans leur sens caché : éducatif, moral, transcendantal, sans lequel on n’y verrait qu’un chapelet de formules élégantes, extrêmement précieuses, mais inapplicables. Leur sens, auquel aucun légionnaire ne peut échapper, c’est le caractère obligatoire de leur application permanente dans la vie du nid, dans les rapports avec l’extérieur, dans la vie tout court.
Ce caractère obligatoire retombe autant sur les membres que sur le chef du nid. Celui-ci ne dirige pas l’unité de base selon sa bonne volonté, mais selon certaines lois spécifiques d’action et de direction : les lois éducatives qui régissent le nid. Ainsi, l’arbitraire ne peut qu’accidentellement surgir et, d’ailleurs, il ne pourra jamais s’établir. Pour le chef de nid, l’action et l’éducation se combinent sans cesse, les lois éducatives du nid ayant toujours priorité sur celles de l’action. C’est-à-dire, aucune action, aucune attitude du chef de nid, ne peuvent s’imposer si elles se trouvent en contradiction avec les lois du nid. Cette harmonisation est une garantie contre de possibles erreurs humaines.
Les six lois du nid constituent la base morale de son existence. Chaque membre et chaque légionnaire doit être imprégné jusqu’à saturation de leur valeur. Avant de songer à une évolution spirituelle, on doit avoir assimilé le texte et l’esprit de ces lois, les avoir déjà traduites en actes. L’individu qui n’a jamais mis les pieds dans un nid, celui qui, par principe, suit les règles de l’égoïsme et de l’intérêt personnel, ou celui qui, engrené dans les formations de l’extrême gauche, abhorre tout ce qui pourrait lui rappeler une quelconque forme de “réaction”, se déclareront d’emblée contre ce genre d’activité. Pour eux, il n’y a rien de pire que des principes moraux et éthiques élevés au rang de ligne de conduite.
Le Mouvement légionnaire s’inscrivant sur cette ligne de conduite, mettant à la base du nid des lois capables de modifier la trajectoire individuelle de ses membres, s’exposait par là au sort qui est le sien depuis sa fondation. La lutte incessante qui se poursuit sous toutes les latitudes contre la Légion, a pour cause ces six lois concises, qui, dans leur énonciation littéraire, peuvent paraître fragiles, mais qui, en réalité, ont la force irrésistible de la foi impalpable qui soulève les montagnes. Chez les ennemis de la Légion, on se rend très bien compte que, sans cette base, les autres principes deviendraient illusoires et inoffensifs. L’homme fléchit facilement quand rien de supérieur et de grandiose ne remplit son âme et son esprit.
Il fallait l’avènement de cette doctrine, qui attache l’homme à des principes qui l’élèvent et qui lui donnent la conscience de son élévation, pour que le règne absolu de la matière soit ébranlé. Ces principes ne sont pas une découverte de Corneliu Codreanu. Ils existent depuis toujours et l’Église les considère efficaces et indispensables. Le grand mérite du Capitaine, c’est de les avoir transformés en normes absolues et de les avoir placés au cœur du problème humain. Il l’a d’ailleurs affirmé par la phrase célèbre : « un monde nouveau, avec des hommes pleins de vieux péchés, ne peut être conçu ».
Pour que ce monde envisagé par lui puisse exister un jour, il fallait avant tout procéder à une purification des individus, à un remplacement progressif des vieilles habitudes, donc à une refonte spirituelle de ceux qui étaient les plus proches et les plus capables de faire cet effort – les membres du nid.
Les six lois fondamentales avaient pour rôle d’entreprendre cette purification et d’ouvrir la voie de la transformation. Pourtant, que de difficultés en perspective ! Que d’efforts, que de chutes, de reprises, de rechutes, jusqu’à ce que l’individu engagé dans la nouvelle voie arrive à sentir ces lois en lui comme une seconde nature !
Voilà donc les six lois fondamentales du nid :
I. LA LOI DE LA DISCIPLINE : « Sois discipliné, légionnaire, car c’est de cette manière seulement que tu vaincras. Suis ton chef dans ce qui est bien comme dans ce qui est difficile ».
L’énonciation de cette première loi se réfère a l’évolution de la mentalité moderne, portée vers une liberté exagérée qui conduit à la dissolution des mœurs et à l’anarchie. Personne ne considère plus l’obéissance comme une source d’éducation et de progrès. Chacun se croit maître de soi, veut imposer sa liberté aux autres sans penser que cela peut nuire à tous.
L’état d’indiscipline des individus est celui qui convient le plus aux forces négativistes du monde, qui peuvent ainsi dominer les masses ou l’individu isolé. Il laisse la porte ouverte à toutes les plaies sociales et à la prolifération des faiblesses humaines. Un homme indiscipliné n’est pas un “fort”, mais un “faible” et, dans sa faiblesse, il ne peut commettre que des erreurs, en commençant par celle de faire parade de son indiscipline. Cependant, si l’indiscipline individuelle, manifestée isolément, nuit à l’individu et le fait apparaître sous un angle ridicule, l’indiscipline collective peut devenir un danger public. Et ce d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une organisation, comme le Mouvement légionnaire, qui désire réaliser un changement grandiose dans le temps. La discipline devient une condition sine qua non, tant sur un plan immédiat que dans le cadre de la transformation intime de chaque légionnaire.
Cette discipline doit être d’autant plus nette, sinon rigide, que la finalité du mouvement se projette loin dans l’avenir. Les gens pourraient difficilement résistes au passage du temps sans s’être soumis d’eux-mêmes à une discipline intérieure qui garantisse leur patience et leur confiance. Et puis, le Mouvement légionnaire étant continuellement menacé par des forces redoutables et sans scrupules, une discipline de fer s’impose entre les chefs et leurs unités, pour empêcher la désagrégation des groupes et l’effondrement de la construction tout entière. Cette construction a un agencement pyramidal et hiérarchique dont la cohésion est maintenue par une discipline constante et consentie.
La discipline légionnaire n’est pas le résultat d’une obligation de parti, d’une crainte de coercition ou d’un espoir matériel. Elle ressort tout droit de la conviction personnelle que chaque membre a d’accomplir son devoir, de la conviction intime que tout peut être dominé, changé, si l’on arrive à s’imposer une certaine retenue, une certaine obéissance, en un mot : une discipline.
Naturellement, la discipline légionnaire entrevoit avant tout le rapport entre les forces des groupes qui constituent la Légion, et la nécessité d’établir une liaison indestructible entre les chefs et leurs subordonnés. On inculque cette discipline et on l’explique dès les premiers contacts de l’individu avec le Mouvement, pour bien marquer son importance, mais cette importance n’est pas seulement valable par rapport au Mouvement. Elle concerne aussi l’existence et le comportement de l’homme en dehors de la Légion. Car il est impossible d’avoir deux disciplines selon la situation qui se présente. L’individu discipliné sous l’influence légionnaire reste discipliné aussi dans ses relations sociales et autres.
C’est dans cette vérité que réside la grandeur de l’effort légionnaire pour modifier la mentalité courante. Dans le cadre d’une activité qui semble à l’individu regarder uniquement ses rapports avec la Légion qu’il estime, on lui inculque des règles de conduite qu’il applique automatiquement dans sa vie de tous les jours. Et cela non seulement en ce qui concerne la discipline, mais aussi toutes les lois du nid et toutes les règles morales et éthiques dont la Légion se fait l’écho.
Dans le Mouvement légionnaire, rien n’est imposé ; tout doit être accepté, même la discipline. C’est une des grandes différences entre la Légion et les autres formations qui ont pour but le brassage des masses. On ne se soumet pas, dans le Mouvement, à des préceptes, à des ordres, parce que les organisations révolutionnaires l’exigent. On s’y soumet parce qu’on est conscient du geste qu’on fait et de l’attitude qu’on adopte, parce qu’il existe toujours et pour toute situation la possibilité de ne pas accepter. La contrainte extérieure n’existant pas, la discipline devient volontaire. Ainsi, la discipline légionnaire semble très dure aux yeux des tiers, non pas par ce que les chefs peuvent faire à leurs subordonnés, mais par ce que les légionnaires peuvent s’imposer volontairement à eux-mêmes.
Ce genre de discipline peut paraître absurde parce qu’il accorde trop de confiance à l’individu. Mais lorsqu’on veut modifier la propre psychologie de l’individu, on ne peut pas commencer par lui refuser le droit et la possibilité de juger par lui-même. Accepter une discipline, être discipliné, signifie renoncer à un peu de soi-même. Or, tout le problème est de savoir comment on arrive à ce “capitis diminutio” : par l’obligation ou par l’acceptation. C’est en acceptant volontairement ce changement de statut que l’individu devient une force pour le Mouvement. En groupe ou seul, dans la vie privée ou en prison, le légionnaire reste le même individu inébranlable, car, pour lui, la discipline n’est pas un poids ; c’est une simple règle de conduite.
II. LA LOI DU TRAVAIL : « Travaille. Travaille chaque jour. Travaille avec amour. La récompense de ton travail ne doit pas être le gain, mais la satisfaction d’avoir apporté une brique aux fondements de la Légion et à la renaissance de ton pays ».
Cette “loi” n’est pas un projet de revendications travaillistes à la disposition des ouvriers légionnaires. C’est un simple principe qui, bien que valable avant tout dans le cadre restreint du nid, bouleverse les assises de toute la mentalité classique. N’oublions pas que le légionnaire qui doit appliquer cette loi est en même temps le citoyen qui, dans la vie de tous les jours, exerce un emploi où il sera influencé par les règles légionnaires.
Travailler est la hantise de tout le monde : pour certains, à cause du fait en soi ; pour d’autres, à cause des bénéfices qu’ils en espèrent ; enfin, pour une troisième catégorie, à cause de la difficulté qu’ils rencontrent à trouver du travail.
Notre époque a même engendré une nouvelle catégorie : ceux qui ne veulent travailler d’aucune manière, comptant sur des oreilles complaisantes et des compréhensions compensatrices autour d’eux. Les individus qui cherchent la facilité, les à-côtés, ont toujours existé, mais notre époque en a fait une catégorie sociale. Le pire est que la plaie frappe les rangs de la jeunesse, engendrant les sous-produits des blousons-noirs, hippies et autres espèces, gens sans culture, sans morale, sans scrupules et sans idéal. Résidus sociaux, chaque fois plus nombreux et plus audacieux, ils forment les couches obscures où s’alimentent en “hommes” toutes les organisations révolutionnaires qui n’ont aucun respect pour l’homme vrai et où elles trouvent une plèbe violente et prête à tout.
On constate une évolution négative dans la conception générale du travail, et ses conséquences se font depuis longtemps sentir : relâchement progressif, manque d’intérêt professionnel, recours à des voies douteuses, prétention au gain facile…
Cette deuxième loi du nid vient imposer une autre attitude. Elle veut transformer l’individu en un héros conscient du travail. Elle veut l’arracher à l’emprise de la facilité et du dédain envers les travailleurs. Imposée sans la moindre trace d’autoritarisme et placée dans un contexte spirituel résolument hostile à la mentalité courante, cette loi semblait d’abord vouée à l’échec. Il n’en fut rien. En prenant courageusement le contre-pied de la tendance générale, Corneliu Codreanu s’adressait à une autre facette de l’esprit humain. Il n’est pas venu avec des promesses mirobolantes, capables de combler les espoirs inassouvis et absurdes de l’individu. Il n’a même pas fait allusion directe à la décadence manifeste qui sévit dans ce domaine. À quoi bon ? Les faits sont assez visibles. Il fallait venir avec quelque chose qui souligne le contraste et incite en même temps l’homme à s’amender.
Le contraste est donné par une série d’insistances : « Travaille chaque jour. Travaille avec amour… ». C’est-à-dire, fais ce que les autres ne font pas, parce qu’ils ont perdu le sens profond de ce devoir, et qu’ils ont glissé vers l’abandon et l’indifférence. Toute une philosophie sociale est cachée dans ces deux propositions, qui restaurent des attitudes qui n’ont plus cours de nos jours.
« Travaille chaque jour » : c’est le symbole de la persévérance et de la conscience ; c’est le respect de ce qu’on fait et de ce que les autres font ; c’est l’esprit de suite dans l’action qu’on mène et la volonté de vaincre. « Travaille avec amour », c’est se rendre compte de l’importance du travail ; c’est le désir de bien faire ; c’est la volonté de bien connaître son métier ; c’est la fierté de prendre part à une œuvre qui intéresse toute la nation.
Le stimulant d’ordre spirituel surgit avec la notion que la satisfaction doit dépasser l’ambition du “gain” pour atteindre la sphère où se déploient les efforts de la Légion et les aspirations de la nation. Il n’est pas question que l’individu renonce à son intérêt personnel qui, dans le secteur économique, constitue le meilleur aiguillon du progrès. Il s’agit de lui faire comprendre qu’à côté de son intérêt particulier, il y en a un autre, d’ordre général, et que le travail qu’il accomplit ne doit pas toujours viser le lucre à tout prix. On s’efforce de lui faire comprendre qu’un certain désintéressement est indispensable parfois pour le bien collectif et pour son propre bien.
Savoir renoncer à quelque chose, savoir contribuer lorsque la nécessité générale l’exige, constituent des gestes indispensables à la salubrité et à l’harmonie sociales. Le nid légionnaire, par ses lois et par l’éducation qu’il assuré, les inculque à ses membres, modifiant ainsi la mentalité égoïste qui compromet la vie des sociétés.
III. LA LOI DU SILENCE : « Parle peu. Dis ce qu’il faut. Parle quand il faut. Ton discours doit être la voix des faits. Toi, réalise, laisse les autres parler ».
S’agit-il d’une règle trappiste interdisant aux légionnaires jusqu’à l’emploi de la parole ? Ne tombons pas dans la même exagération que tous ceux qui nous accusent d’être une secte. Le silence légionnaire a un tout autre sens. Il est le symbole du contraste qui doit apparaître entre le comportement des troupes légionnaires et la verbosité qui exerce ses ravages dans la vie politique et sociale de notre monde.
Ce n’est pas à proprement parler une interdiction. C’est une ligne de conduite qui doit modifier à la longue tout un mode de penser et d’agir. Cette loi souligne la direction anti-démagogique de la Légion. La démagogie, c’est l’art d’annoncer par des mots ronflants l’imminence de la réalisation des aspirations populaires, tout en sachant parfaitement qu’elles ne se réaliseront jamais. Depuis que le vote universel a jeté dans l’arène politique non seulement l’homme, mais aussi la femme et même les enfants à peine arrivés à la puberté, la démagogie discoureuse est devenue le support numéro un de tous les partis du globe. Tout le monde parle de tout, surtout des choses qu’on ne comprend pas ou de celles qui sont du domaine de l’utopie.
Plus encore, personne ne peut prétendre à une carrière politique s’il n’est pas capable de parler sans rien dire et de promettre n’importe quoi, le sourire aux lèvres. Conditionnés dans ce sens, les politiciens de toutes provenances ont totalement perdu le contact avec les réalités et ne savent plus employer un autre langage que celui du verbalisme et de la promesse fallacieuse.
Cette mentalité s’est répandue dans toutes les couches de la société. Parler pour ne rien dire, promettre sans rien faire, dire des inepties d’une manière frappante pour le plaisir de les dire, tout cela est devenu monnaie courante. La vie sociale n’est plus qu’un marché de dupes, où gagne, où réussit, celui qui se montre le plus menteur, le plus vil, le plus retors, le plus bavard.
Voilà pourquoi Corneliu Codreanu a introduit cette règle du silence parmi les lois fondamentales du nid. Il ne songeait pas à faire taire les légionnaires bavards ; il voulait leur inculquer un nouveau comportement. Cette loi contrarie toute une tradition enracinée. Mais, le Mouvement légionnaire en soi n’est-il pas un défi à toute une forme d’existence ?
« Parle peu. Dis ce qu’il faut. Parle quand il faut » – ce précepte semble tiré d’un livre de sagesse antique. Et, en effet, c’est une règle de sagesse, bienfaisante comme un baume pour la vie moderne et pour l’avenir de la société. Il arrache l’homme à cette tendance de se trouver toujours à côté de la réalité, emporté par son penchant pour l’exagération et le mensonge.
Si Corneliu Codreanu avait limité sa “loi”à ces trois courtes propositions, il aurait énoncé une règle de sagesse qui aurait simplement pris le contre-pied de la loquacité envahissante qui nous grise ou nous écœure. Or, il est allé plus loin. Cette loquacité débordante cache une incapacité de créer ou une volonté de ne pas réaliser. Ainsi, le légionnaire qui parle peu et toujours à bon escient, non seulement apprend à se dominer et à ne jamais outrepasser ses possibilités, mais encore doit prouver sa capacité de créer et sa volonté de réaliser.
« Toi, réalise ; laisse les autres parler » dit Corneliu Codreanu dans la dernière partie de la loi. Là, il dépasse la simple règle morale, et l’érige en règle de conduite sociale. Il lui confère une nuance pratique, dont les répercussions influencent, tant la mentalité des gens que l’agencement matériel de la société. L’homme légionnaire est en même temps un individu “peu bavard” et une “force agissante”. Son “silence” le met à la fois à l’abri des beaux parleurs et de ses propres tendances à trop dire, tandis que sa volonté active le fait collaborer à l’œuvre constructive de la société. La “loi du silence”,en dépit de sa terminologie, est une des plus éloquentes, par l’activité qu’elle impose aux membres du nid.
IV. LA LOI DE L’ÉDUCATION : « Il faut devenir un autre. Un héros. Que le nid soit ton école. Connais bien la Légion ».
Dans beaucoup de cas intéressant les problèmes légionnaires, la terminologie en soi ou le sens de certains termes ne correspondent pas aux acceptions courantes.
Dans la Légion, on emploie une terminologie propre ou on accorde aux mots un sens différent, généralement plus large ou plus profond. Une foule de malentendus qui pèsent lourdement sur le Mouvement sont dus à la méconnaissance de ces différences ou à la légèreté d’interprétation de ses adversaires. Le cas de l’“éducation”est typique.
Le mont “éducation”, dans l’acception bourgeoise, signifie “acquisition de connaissances”, inculquées par l’intermédiaire de l’école aux citoyens qui deviendront électeurs un jour. Cette éducation n’a rien de politique, sinon le fait qu’elle met l’individu à même de pouvoir s’informer par la suite avec plus d’aisance.
Pour les partis de la gauche révolutionnaire, l’éducation n’est que le stade d’endoctrinement des individus dans les préceptes marxistes-communistes. Il s’agit d’une restriction du sens primitif réduit aux notions enregistrées par ceux qui ont pris connaissance des classiques révolutionnaires et ont adhéré au mouvement. Du point de vue du parti, ce n’est que l’acquisition de connaissances relatives au communisme.
Pour le Mouvement légionnaire, l’éducation a un tout autre sens, beaucoup plus important et significatif. En dehors du sens donné par les gauchistes, c’est-à-dire l’acquisition de “connaissances approfondies sur le mouvement” et résumé dans le dernier terme de la loi : « Connais bien la Légion », les autres termes traduisent un tout autre enseignement, bien plus ample : « Il faut devenir un autre ».
Voilà la vraie signification de l’éducation légionnaire : provoquer un changement profond, un renouvellement dans l’esprit par la formation d’une nouvelle mentalité. Il ne s’agit pas d’une mentalité politique, mais d’une mentalité civique et fondamentalement humaine.
« Comment peut-on devenir un autre ? On est comme on est et c’est tout ».– Voilà l’argument de ceux qui ne se soucient pas de modifier un état de fait. « On est comme on est »– réplique la Légion – parce qu’on s’est contenté de laisser l’individu tel qu’il est ; parce qu’on n’a jamais essayé de sonder les tréfonds de son âme et de voir s’il y a quelque chose à modifier. Dans la vie sociale et politique, on est toujours resté dans le superficiel, quant à la personne humaine. On a considéré comme suffisante la mise en application d’une campagne éducative ou l’endoctrinement partidaire. On inculque à l’homme des notions négatives et pernicieuses, pour pouvoir plus facilement le dominer, le diriger. Les quelques vertus cardinales qui ont parfois surgi dans l’âme de quelques humains n’ont jamais été la conséquence de l’éducation reçue au sein des partis. Cela a été plutôt l’œuvre de l’Église ou de la volonté propre de l’individu.
Si l’on n’arrive pas à modifier l’homme, c’est-à-dire à l’élever sur un autre plan de vie spirituelle, toute “éducation”qu’on pourra lui apporter ne servira qu’à augmenter ses prétentions, ses exigences et ses erreurs. La société formée d’individus “éduqués”de cette manière, n’aura rien modifié, rien gagné non plus. Elle n’engendrera que des gens plus âpres dans leurs revendications, moins aptes à s’entendre entre eux ou à entendre raison. Sans compensation spirituelle et sans un retour à certaines vertus oubliées, toute l’éducation des masses ne sera qu’une farce, de la poudre jetée aux yeux de l’opinion publique.
Le Mouvement légionnaire dit : « Il faut devenir un autre », se modifier, se transformer intérieurement. Il n’est pas question d’une simple éducation didactique, indispensable sans doute, mais insuffisante sans l’emprise permanente de l’individu sur lui-même, ce qui fait intervenir, dans le problème, des notions importantes et trop souvent négligées : la compréhension, la conscience, la volonté, l’effort permanent. Donc, cet “autre” n’est pas un prolongement de l’ancien “moi” un peu plus cultivé. C’est un “moi” nouveau, entièrement régénéré, débarrassé des anciennes tares et tendances.
Il faut devenir un “héros”. C’est le terme choisi par Corneliu Codreanu pour faire comprendre aux masses le degré supérieur qu’elles doivent atteindre. N’est pas un héros seulement celui qui meurt les armes à la main pour défendre sa patrie, mais aussi celui dont l’effort permanent et la force de sacrifice deviennent un exemple. Pour devenir autre, il faut peiner, sacrifier, lutter avec soi-même, donc prendre une attitude de héros. L’héroïsme est le trait caractéristique de celui qui veut se transformer en profondeur.
Sous quels auspices peut-il accomplir cette prouesse ? Pour le légionnaire, seule existe l’intimité communautaire du nid. Dans le nid, il rencontre une école permanente pour son éducation héroïque et l’atmosphère indispensable aux grandes conversions. Il bénéficie du soutien moral et de l’exemple de ses camarades. Ainsi, le nid est le berceau du combattant légionnaire et celui de l’homme nouveau.
V. LA LOI DE L’ENTRAIDE MUTUELLE : « Aide ton frère tombé dans le malheur. Ne l’abandonne pas ».
Dans la froideur des principes bourgeois, on a pris l’habitude de considérer les malheurs des autres comme des problèmes n’intéressant que les personnes en cause. Sous l’influence du syndicalisme, une certaine solidarité professionnelle a pris naissance, mais les relations “inter-humaines” n’ont pas changé pour autant. En raison des rivalités politiques, des différences sociales, le fossé des relations entre groupes n’a fait que se creuser.
L’individu, au milieu de la société moderne, se sent de plus en plus isolé, délaissé, incompris. Les égoïsmes les plus féroces ravagent les esprits, dressent des barrières entre les hommes. La grande solidarité nationale n’est qu’une simple obligation lorsqu’on sonne l’appel aux armes, tandis que la charité reste un accident, qui surnage parmi les écueils grâce à la bonté naturelle de certains et à l’effort permanent des Églises.
Mais charité et entraide ne consistent pas seulement à faire un don matériel à un être dépourvu. L’individu, en tant qu’être humain, est infiniment plus que cela, même dans sa déchéance la plus complète. À côté de l’aide matérielle, il a besoin d’une aide d’une autre espèce. Il a besoin d’une présence compréhensive et chaude, qui l’épaule, qui l’encourage, qui l’aide à se tirer de ses difficultés, sans jamais lui reprocher le pourquoi de sa situation. L’animal lui-même, auquel on donne un morceau de nourriture, attend qu’une bonne parole et une caresse accompagnent le don. L’homme espère que cette bonne parole et ce geste d’amitié viendront en premier lieu. Parfois, il se sentirait de nouveau heureux et reprendrait confiance en lui et dans la vie s’il sentait auprès de lui un cœur compréhensif.
La loi légionnaire de l’entraide mutuelle vise justement à former cet esprit de compréhension devant la douleur, le besoin et la fierté, si bien que chacun puisse y répondre sans blesser la sensibilité des autres. Cette loi, par le truchement du nid, crée une atmosphère d’entente réciproque qui amène un rapprochement spirituel entre les membres du nid. Ce rapprochement crée une solidarité qui se manifeste tant dans la vie du nid que dans leurs vies privées. Lorsqu’on veut changer une mentalité et une société, on ne peut pas laisser un camarade se débattre avec des problèmes qui l’accablent. Sauf si la faute est infamante, on n’abandonne jamais un camarade en détresse, car, c’est justement à cet instant-là qu’il a le plus besoin des autres, de leur appui moral autant que matériel.
Par une extension logique, le légionnaire se comportera de la même façon envers n’importe qui, qu’il soit non-légionnaire ou même ennemi. Aider quelqu’un en détresse n’est pas une question de sympathie, de race, de religion ou de politique. Aider est le geste naturel que l’homme devrait avoir spontanément devant la souffrance. Point n’est besoin de dialectique tortueuse pour en faire preuve ou pour prouver le contraire.
Cette loi légionnaire s’efforce de réhabiliter la bonté humaine et de rétablir l’harmonie sociale, tellement compromises par tant de haines et d’égoïsmes. C’est une loi difficile à accepter et à appliquer, car elle exige, non seulement que l’on compatisse aux malheurs des autres, mais surtout qu’on n’hésite pas à sacrifier, le cas échéant, une partie de ce qu’on possède. Et cela, pour la mentalité courante, est particulièrement malaisé. C’est parce qu’il s’en rendait parfaitement compte que Corneliu Codreanu a fait de cette loi une des bases du nid. C’était le seul moyen pour qu’elle s’impose et donne des résultats.
Corneliu Codreanu saluant
VI. LA LOI DE L’HONNEUR : « Marche seulement sur les voies indiquées par l’honneur. Lutte et ne sois jamais lâche. Laisse à d’autres les chemins de l’infamie. Plutôt que de vaincre par une infamie, mieux vaut tomber en combattant sur le chemin de l’honneur ».
L’homme pur, l’homme chevaleresque, rara avis du monde moderne, se trouve depuis longtemps placé aux carrefours des sociétés. Cloué là par le destin, il regarde passer les générations qui portent dans leurs cœurs doutes, lâchetés et trahisons. Et toujours de nouveaux venus s’engagent sans hésiter sur la voie des infamies. C’est si facile et tellement commode ! Aucun effort sur soi, aucun obstacle devant soi… La devise semble logique pour l’individu : « Mieux vaut un lâche vivant qu’un mort couvert d’honneur ! ». Pourquoi s’encombrer de dignité, quand cela n’apporte que des déboires !
L’abdication morale est arrivée à un tel point qu’on enseigne à l’individu toutes les bassesses. Il s’agit, bien entendu, d’un enseignement indirect ou tangentiel, mais il existe, il est réel et les ravages qui en découlent ne font qu’aggraver une situation déjà précaire. Et cependant, l’individu connaît la valeur négative de son attitude. Personne ne dira : je suis indigne par intérêt ;je suis lâche par nature ; je suis infâme par plaisir ou je suis traître par habitude. Il sait bien que ce sont des conduites avilissantes, mais il s’y conforme, pourvu que cela ne se voit pas trop.
Certains partis créent à tour de bras des gens de cet acabit, tandis que d’autres ne font que miser sur l’existence de cette espèce dans les rangs des adversaires. Il y a une surenchère perpétuelle sur les individus les plus vils qui, seuls, peuvent franchir sans problèmes les obstacles sociaux ou professionnels. Tandis que les autres, évincés par “l’infériorité qualitative” de leur comportement, attendent amèrement qu’un de ces favorisés du sortdaigne reconnaître au moins leurs droits. À quelques exceptions près, nous vivons sous le règne de cette engeance, très libérale quand il s’agit des gens comme eux, et très “main de fer” dès qu’il s’agit d’individus qui ont choisi la voie de l’honneur et de la dignité.
Corrompus et corrupteurs à leur tour, ils entendent élargir toujours plus la portée de leurs méthodes. Plus la canaille est nombreuse, moins ils ont à craindre. Or, une couche, une classe, une nation envahies par une telle mentalité, sont menacées par le virus de la décadence et elles deviennent la proie facile des intrigants. Le pire est que ceux qui en souffrent sont justement ceux qui ont toujours su garder une attitude décente.
Il est sans doute impossible d’effacer de l’esprit de ces corrompus leur penchant pour les actes sordides, leur aversion pour la dignité et leur haine de l’honneur. Ils continueront à se livrer à leurs turpitudes et seront toujours prêts à trahir. Rien ne peut les racheter. Rien ne peut leur être pardonné.
En échange, la grande majorité des honnêtes gens peuvent être sauvés. Ils constituent la masse de ceux qui hésitent aux carrefours du destin. Ce sont ceux qui attendent qu’on les aide dans leur choix. Et là, la Légion peut intervenir. Elle intervient par l’exemple constant et inébranlable de ses membres dans le sens de la dignité et de l’honneur qui caractérisent le comportement et les actions légionnaires dans n’importe quelle circonstance et sous n’importe quelle pression. Elle intervient aussi par cette éducation obscure, mais permanente, donnée à ses membres dans le nid. Inculquer jour après jour un idéal d’honneur, de dignité, de loyauté, c’est donner naissance à une ligne de pensée et de conduite qui tranche avec celle de notre époque.
C’est pourquoi les légionnaires sont considérés comme des gens incorruptibles, honnêtes, loyaux et justes.
Corneliu Codreanu est tellement intransigeant sur cette loi qu’il va jusqu’à refuser la victoire légionnaire si elle doit avoir lieu par des voies autres que celles de l’honneur. Pour notre époque où “la fin justifie les moyens”, cette attitude, faite de pureté de pensée et d’action, est le sommet où une doctrine révolutionnaire pouvait s’élever. Établi à l’opposé des doctrines matérialistes, révolutionnaires ou non, le Mouvement légionnaire ne veut d’aucune manière transiger sur le comportement permanent de ses membres. Ceux-ci, missionnaires d’un nouveau credo politique, combattants d’un nouvel ordre social et précurseurs d’un homme nouveau ne peuvent que suivre le chemin de l’honneur, de la dignité et du courage.
Voilà donc en quoi consistent les SIX LOIS FONDAMENTALES du nid, sur lesquelles reposent la vie et l’activité de ses membres. Six lois dédaignées par les autres, tournées en dérision par la grande presse internationale au service des forces occultes, mais redoutées profondément par tous, car ils savent que, par elles seules, elles sont capables de modifier l’homme en profondeur, de faire de lui une force consciente au service de la nation.
Dans le Livret du chef de nid, Corneliu Codreanu a complété ces lois par huit autres, directement adressées aux légionnaires.
I. Ne fais jamais une chose dont tu auras honte le lendemain. Mais, si tu as fait quelque chose, alors, assumes-en la responsabilité.
II. Quand un obstacle se dresse devant toi, il faut le surmonter. Ne te laisse pas vaincre. Ne te décourage pas. Essaie une fois, deux fois, sans arrêt. Il n’y a pas de « je ne peux pas ». Le légionnaire peut toujours.
III. Si, pour le politicien, la politique est une affaire, pour le légionnaire elle signifie religion.
IV. Ne dis jamais : « je ne veux pas servir la Légion parce que tel chef ne me plaît pas, ou qu’il n’est pas bon ». Dans la Légion, personne n’est chef à vie. Aujourd’hui, c’en est un, demain un autre, après-demain ce sera toi si, par ton travail, ta foi inébranlable et ta capacité, tu mérites de l’être ; ainsi, un jour, on pourra trouver le meilleur.
V. N’oublie pas que ce qui peut nous perdre, nous, les légionnaires, c’est le désaccord et la désunion dans quelque nid, ou dans différents nids.
VI. N’oublie pas qu’au moment où un légionnaire revêt la dignité de chef, tous les autres légionnaires doivent lui obéir.
VII. Si tu es un homme plein de péchés, mais que ton âme te pousse à t’amender, entre dans la Légion maintenant. Mais, aie la pudeur de te maintenir au deuxième rang.
VIII. Notre mouvement vaincra. Cependant, ne pense pas que, sous le régime légionnaire, tu pourras vivre d’affaires louches, de pots-de-vin, d’interventions.
Il a également par la suite ajouté dix commandements, que « chaque légionnaire doit suivre pour ne pas s’écarter de son chemin glorieux en ces jours de ténèbres, de terreur et de subornation diabolique. Que tout le monde sache que nous sommes des légionnaires et que nous le resterons pour toujours » :
I. NE CROIS à aucune sorte d’informations, de nouvelles, d’opinions, sur le Mouvement légionnaire, lues dans quelque publication que ce soit, même si elle te semble nationaliste, chuchotées à l’oreille par des agents, ou même par des gens respectables.
Le légionnaire ne croit qu’en l’ordre et la parole de son chef. Si cette parole n’arrive pas, cela signifie que rien n’est changé et que le légionnaire doit suivre tranquillement son chemin.
II. RENDS-TOI BIEN COMPTE de qui tu as devant toi. Juge-le à sa véritable valeur, aussi bien s’il s’agit d’un ennemi qui veut te tromper que s’il s’agit d’un ami crédule, trompé auparavant par un ennemi.
III. GARDE-TOI, comme d’un grand malheur, de l’étranger qui te pousse à faire quelque chose. Il a un intérêt et veut, ou atteindre son but par ton intermédiaire, ou te compromettre devant les autres légionnaires. Le légionnaire agit seulement par ordre ou de sa propre initiative.
IV. SI QUELQU’UN cherche à t’attirer ou à t’acheter, crache-lui à la figure. Les légionnaires ne sont ni stupides, ni à vendre.
V. FUIS TOUS CEUX qui veulent te faire des cadeaux. N’accepte rien.
VI. ÉLOIGNE-TOI de ceux qui t’adulent et te vantent.
VII. LA OU VOUS ÊTES seulement trois légionnaires, vivez comme des frères entre vous : unité, unité, toujours unité. Sacrifie tout, domine-toi toi-même avec toutes tes envies et tout ton égoïsme pour cette unité. C’est elle, l’UNITÉ, qui nous donnera la victoire.
Celui qui est contre l’unité, est contre la victoire légionnaire.
VIII. NE PARLE JAMAIS MAL de tes camarades. Ne te plains pas d’eux aux autres. Ne médis jamais et n’accepte jamais d’écouter de médisances.
IX. NE T’INQUIÈTE PAS si tu ne reçois pas d’ordres, de nouvelles, de réponses à tes lettres ; ou si tu as l’impression que la lutte stagne. Ne t’alarme pas, ne prends pas les choses au tragique, car Dieu est au-dessus de nous, tes chefs connaissent le taon chemin et savent ce qu’ils veulent.
X. DANS TA SOLITUDE prie Dieu, au nom de nos morts, pour qu’il nous aide à supporter tous les coups jusqu’au bout de nos souffrances et jusqu’à la grande résurrection et la victoire légionnaires.