La maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, cachait 102 lingots d’or au Luxembourg
102 lingots d’or et 865.300 euros en cash. Soit 2,86 millions d’euros au total. Entre le 16 octobre 2008 et le 23 avril 2009, un mystérieux émissaire aurait discrètement vidé le compte de la maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, au Luxembourg.
Les documents font état d’une dizaine de retraits. Ces preuves intéressent le juge d’instruction de Nanterre, Jean-Michel Bergès, qui enquête sur de présumés pots-de-vin dans l’attribution du marché du chauffage de La Défense, en 2001.
Cet énorme contrat avait été attribué par un syndicat intercommunal, présidé par Charles Ceccaldi-Raynaud, le père de l’élue actuelle, alors lui-même sénateur-maire de Puteaux, où siégeait aussi Joëlle. L’ancien sénateur-maire a été mis en examen en 2007 pour favoritisme, recel d’abus de biens sociaux et corruption passive. Il est soupçonné d’avoir touché 750.000 euros de pots-de-vin. Dans ce dossier, cinq magistrats se sont succédé en 13 ans.
L’existence du compte caché de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, à la Banque privée Edmond de Rothschild, avait été rendue public en 2011. Charles Ceccaldi-Raynaud, en guerre avec sa fille, l’avait alors accusée d’avoir touché des dessous de table et avait révélé l’existence du compte au juge. À l’époque, l’élue avait assuré que tout était en règle, indiquant que l’argent provenait d’un héritage de sa grand-mère. Pourtant, la justice n’a trouvé aucune trace de ce legs.
Joëlle Ceccaldi-Raynaud n’est pas poursuivie dans l’enquête sur le marché du chauffage de La Défense. Elle a seulement été entendue comme « témoin assisté ». Après la révélation des montants sur son compte au Luxembourg, Christophe Grébert, son principal opposant (MoDem) à Puteaux, « ’espère que Bercy ouvrira tout au moins une enquête là-dessus.
Comment un élu, qui n’a pas d’entreprise, donc pas de chiffre d’affaires, qui n’a pas gagné non plus au Loto, peut-il se constituer un tel capital ?