Tous les produits alimentaires vendus en France, venant des implantations juives dans les territoires palestiniens occupés par Israël, devront porter la mention « colonie israélienne ». La décision est parue au Journal officiel de jeudi.
La décision avait été prise en novembre 2015 au niveau européen. La plupart des denrées alimentaires, produites dans les territoires occupés par Israël depuis 1967, doivent être étiquetées en conséquence dans les rayons des supermarchés européens. Le texte citait notamment fruits et légumes frais, vin, miel, huile d’olive, œufs, volaille, produits bio et cosmétique. Puisque la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion du Golan syrien et l’occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, la mention « produit en Israël » ne peut pas être appliquée. L’origine précise des produits doit être indiquée !
Il a fallu un an pour que le gouvernement français précise son application dans un texte paru jeudi au Journal officiel. Il va encore plus loin. « En ce qui concerne les produits issus de Cisjordanie ou du plateau du Golan qui sont originaires de colonies de peuplement, une mention limitée à « produit originaire du plateau du Golan » ou « produit originaire de Cisjordanie » n’est pas acceptable », dit le texte. Il estime aussi que l’omission de l’information selon laquelle le produit est issu de colonies israéliennes est « susceptible d’induire le consommateur en erreur quant à la véritable origine du produit. » Dans ce cas, « il est nécessaire d’ajouter, entre parenthèses, l’expression « colonie israélienne » ou des termes équivalents ». Le texte suggère « des expressions telles que « produit originaire du plateau du Golan (colonie israélienne) » ou « produit originaire de Cisjordanie (colonie israélienne) » peuvent être utilisées. »
Bien entendu, dès mardi 29 novembre, le mantra de la chouinerie du judaïsme politique a été mis en branle par le Crif. Le président de « l’organe politique de la communauté juive organisée » (selon la qualification adoptée par Le Figaro), Francis Kalifat, a qualifié cette décision de « discriminatoire » et de nature à renforcer « le mouvement illégal BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) qui déverse sa haine et sa détestation d’Israël ». De même le gouvernement israélien avait condamné avec vigueur la décision française, « susceptible d’être interprétée comme encourageant les extrémistes et le mouvement de boycott contre Israël ». Au comble de l’hystérie, Michael Oren, ancien ambassadeur d’Israël aux États-Unis s’est même adressé aux Israéliens dans une vidéo en les appelant à boycotter les produits français.
Jusqu’ici le gouvernement a tenu bon pour défendre et mettre en application les consignes passées en novembre 2015 par l’Union européenne. Pour combien de temps ?
Un ministre de l’entité sioniste appelle au boycott des produits français
Le député fait référence à l’application de la directive de l’UE sur l’étiquetage des produits israéliens.
Le député israélien et vice-ministre en charge de la diplomatie au bureau du Premier ministre, (((Michael Oren))), a incité dimanche soir sur les réseaux sociaux, au boycott des produits français provoquant ainsi la colère de l’ambassadrice de France en Israël, Hélène Le Gal.
« La France étiquette les produits israéliens provenant de Judée, de Samarie et du Golan. Les Israéliens devraient réfléchir à deux fois avant d’acheter des produits français », a écrit (((Oren))) sur son compte Twitter.
Le ministre fait référence à la récente initiative de la France de mettre en application une directive de l’Union européenne de 2015 qui impose l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies israéliennes construites par la force à Jerusalem en Cisjordanie occupés.
Cette publication n’est pas passée inaperçue auprès de la nouvelle ambassadrice de la France en Israël, Hélène Le Gal, qui a répondu lundi matin à la publication d’Oren : « Vous appelez au boycott des produits français alors qu’en France le boycott de produits israéliens est puni par la loi ? ».
La délégation de l’Union Européenne en Palestine occupée a également répondu au député, précisant que ces directives d’étiquetage étaient « une application des régulations d’information du consommateur européen ».