Les évènements de mai-juin 1968, ou plus brièvement Mai 68, désignent une période durant laquelle se déroulèrent, en France, des manifestations d’étudiants, ainsi que des grèves générales et sauvages. Ce mouvement est caractérisé par une vaste révolte, d’apparence spontanée, antiautoritaire (« ici et maintenant »), de nature à la fois sociale, politique et culturelle, dirigée contre le capitalisme, le consumérisme, l’impérialisme américain et, plus immédiatement, contre le pouvoir gaulliste en place.
Mais cette fronde généralisée fut-elle réellement spontanée ?
« Nous sommes tous des juifs allemands. »
Ce célèbre slogan de Mai 68 a marqué toute une génération, autour de Daniel Cohn-Bendit, désigné par le pouvoir gaulliste comme l’apatride responsable des désordres. Il illustre l’action de nombreux jeunes juifs nés durant ou après la Seconde Guerre mondiale. Membres de groupes trotskistes, maoïstes ou anarchisants, ces militants ont animé le mouvement révolutionnaire de la fin des années 60 au début des années 70. Qu’ils se nomment Krivine, Geismar, Finkielkraut, Glucksman ou Kouchner…, ils continuent de tenir un rôle déterminant dans le débat politique et intellectuel, ayant en commun d’avoir grandi dans des familles profondément marquées par la seconde guerre mondiale…
Il sera rappelé que le prolétariat français, avec ses organisations syndicales, communistes, comme la CGT, avait été initialement très réservé vis-à-vis-vis de la révolte étudiante, à laquelle il ne s’est joint que tardivement.
Il est important de rappeler quelle était la position de la France à cette époque, sur les questions internationales et notamment celles liées au conflit judéo-arabe.
En effet, dès l’éclatement de la guerre de juin 1967, le chef de l’État français, le général Charles de Gaulle avait condamné Israël pour avoir attaqué. Cette position, prise à rebours de l’essentiel des responsables politiques, des médias et de l’opinion publique lui vaudra bien des critiques, et l’accusation d’antisémitisme.
Or, peu de temps après ces événements, un embargo (2 juin 1967) total des armes et des fournitures militaires destinées à Israël fut imposé par la France.
Cela n’empêcha pas certains industriels de privilégier leur solidarité clanique sur l’intérêt national : ainsi les plans du « Dassault (Bloch…) Mirage 5 » furent-ils livrés à l’Etat hébreu qui en produisit une contrefaçon locale, le « Kfir »…
L’agitation de mai 1968 s’explique ainsi comme une tentative de déstabilisation d’un pouvoir politique qui ne servait plus les intérêts de la classe dirigeante mondiale, une sorte de « révolution colorée » avant l’heure, dont nous payons encore aujourd’hui les néfastes conséquences.
Alors que beaucoup veulent, aujourd’hui encore, ignorer les évènements du Moyen-Orient, s’abstenant de prendre parti, il convient plus que jamais de garder à l’esprit une réalité : l’ennemi est d’abord celui qui tient, chez-nous, les leviers du pouvoir et mène la politique suicidaire que nous dénonçons.
Comme l’écrivait Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »
Ne l’oublions pas.
Pour aller plus loin :
La libération de Mai 68 se termine en tyrannie sanitaire
Ce n’est pas, comme vous le dites à courte vue, mai 68 qui « se paye toujours ».
Ce qui se paye toujours, c’est mai 1945 et les cinq ministères abandonnés par de Gaulle aux communistes, et mai 1958 et le retour de de Gaulle, livrant le ministère de la culture à ce crypto communiste de Malraux.
L’accord gaullistes-communistes à toujours été : A nous l’apparence immédiate du pouvoir, en échange de quoi nous vous abandonnons ce qui conditionne le contrôle de la société sur le long terme : syndicats ouvriers, syndicat de la magistrature, éducation nationale e culture.
Mai 68 et tout ce qui a suivi, jusqu’aujourd’hui est la résultante de cette imposture gaulliste.
Quant à la politique extérieure de de Gaulle, que ce soit vis à vis de l’OTAN ou d’Israël, elle s’est toujours alignée docilement sur Moscou.
Par ailleurs, en ce qui concerne ce que vous croyez être l’antisémitisme de de Gaulle, il ne faut pas oublier que la plupart de ces proches, Mendes-France à Londres, puis Foccart, Soustelle étaient juifs
et plus particulièrement Debré, à qui il a demandé de créer la Constitution de la Vème République…
On fait mieux en matière d’antisémitisme … Non ?