Roger Trinquier est né le 20 mars 1908 à La Beaume dans les Hautes-Alpes.
En 1925, il entre à l’école normale d’Aix-en-Provence.
Élève officier de réserve en 1928 lors de son service militaire, il prend le commandement d’une section de tirailleurs sénégalais à sa sortie de l’école à Fréjus dans le Var.
À la fin de son service, Roger Trinquier s’engage dans l’armée et intègre l’école des officiers d’active de Saint-Maixent d’où il sort sous-lieutenant en 1933. Affecté un temps à Toulon au 4e RTS, il embarque le 11 mai 1934 à destination de l’Indochine où il rejoint Kylua, au Tonkin, à proximité immédiate de Langson. Il prend ensuite le commandement du poste de Chi Ma, à la frontière de la Chine.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est en poste en Chine dans la concession française de Shanghai. Cet état de fait lui vaudra d’être obligé de demander sa réintégration dans l’armée en 1946, épreuve qui le marquera moralement.
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, il participe avec le grade de capitaine à la reconquête de l’Indochine au sein du groupement parachutiste Ponchardier. A la mi 1946, il est muté à Tarbes comme adjoint du commandant Dupuis pour former le 2e BCCP (bataillon colonial de commandos parachutistes). Ce bataillon est engagé de 1947 à 1949 en Indochine dans des opérations de contre-guérilla.
Le capitaine Trinquier en reçoit le commandement après la mort de Dupuis jusqu’à son retour en France et sa dissolution.
Il rentre en France en janvier 1955 après la défaite de Dien Bien Phu. Lieutenant-colonel, il est affecté à Paris à l’état-major du général Gilles, commandant les troupes aéroportées.
En août 1956, il rejoint l’Algérie et prend le commandement de la Base Aéroportée d’AFN, puis devient l’adjoint du général Massu, commandant la 10e division parachutiste (10e DP), lors de la bataille d’Alger. Il est à l’origine de la création du « dispositif de protection urbaine » (DPU).
De juin 1957 à mars 1958, il commande la Base Ecole des Troupes Aéroportées à Pau. En mars 1958 il remplace le colonel Bigeard à la tête du 3e R.P.C. (Régiment de parachutistes coloniaux).
Membre du Comité de salut public d’Alger du 13 mai au 11 juin 1958, il reprend le combat à la tête de son régiment dans le sud et en Kabylie où il capture le commandant Azzedine. Le premier semestre 1959, il prend part aux opérations du plan Challe en Oranie et l’Ouarsenis.
En juillet 1959, il prend le commandement du secteur d’El Milia dans le Constantinois avec son chef d’état-major le capitaine Dabezies.
Roger Trinquier entretient une correspondance suivie avec le général Salan et fait part de son désenchantement, puis de sa défiance vis-à-vis de la politique algérienne du général de Gaulle.
En juillet 1960, Roger Trinquier, très engagé dans la défense de l’Algérie française est alors éloigné de l’Algérie et rappelé en métropole, affecté en décembre à l’état-major du général commandant le groupe de subdivisions à Nice.
Il a obtenu durant sa carrière 14 citations dont 10 à l’ordre de l’armée !
Le 26 janvier 1961, il demande sa mise à la retraite anticipée et, appelé par Moïse Tschombé avec pour mission de monter la première armée indépendante du Katanga. Il rejoint donc le Katanga où il ne peut rester que quelques semaines. L’assassinat de Patrice Lumumba par les gendarmes katangais, met fin à la coopération officieuse de la France. Quelques officiers Français resteront, on les appellera les « affreux ».
En avril 1961, il apprend à Athènes la nouvelle de la révolte d’Alger. Revenu en France, il se consacre désormais à la réflexion et à l’écriture d’ouvrages inspirés de son expérience, tout en restant fidèle à ses compagnons d’armes impliqués dans le soulèvement des Généraux.
Auteur de La Guerre moderne (éditions de la Table Ronde, 1961), il est un des théoriciens de la « guerre subversive » et sera abondamment cité dans les écoles de guerre, en particulier à l’École militaire des Amériques, située au Panama ainsi qu’à Fort Benning en Géorgie (États-Unis). Il est considéré comme un des premiers officiers ayant conceptualisé leurs expériences de la contre-insurrection. Dans ce cadre, et considérant que le terroriste, qui n’utilise pas les techniques de combat « légales » ne peut de fait être considéré comme un soldat, Trinquier considère la possibilité d’emploi de la torture.
Il participe à la création de l’Union nationale des Parachutistes -UNP- avec le colonel Buchoud et en est le premier président de 1963 à 1965.
Il meurt de façon accidentelle le 11 janvier 1985 à Vence.
Grand respect ! A cet Officier Parachutiste…
Une carrière de Baroudeur !!! Quelques photos dans les couloirs de l’Etat Major du 3ème RPIMa… Nous rappelle son passage au sein de cet prestigieuse unité et l’obtention durant sa carrière de 14 citations dont 10 à l’ordre de l’armée !
« Trinquier considère la possibilité d’emploi de la torture »
Precisons que cela ne veut pas dire qu’il l’approuve en accord en cela avec le colonel Gardes.