Du 22 au 24 octobre 2024, à Kazan, s’est tenu le Sommet annuel des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud – South Africa en anglais) acronyme que nous devons à Goldman Sachs et créé dès 2001 en tant que BRIC. Il s’est agi d’un événement d’importance qui marque le basculement du monde qui est en cours. Basculement inévitable pour plusieurs raisons.
Un Occident dévoyé
La première est qu’il était inévitable qu’au fil des ans, les pays et les civilisations un temps dominées par les peuples de civilisation européenne et chrétienne rejettent cette domination et, s‘ils sont de bons élèves, se mettent à l‘école de leurs maitres d’un moment – commencé au XVIIIe siècle et entamé depuis le milieu du XXe siècle – pour les imiter dans un premier temps puis progressivement se développer à leur tour en prenant leur autonomie ; c’est la nature des choses.
La deuxième raison est constituée par ce qu’il faut appeler la décadence interne de ce monde européen et chrétien devenu progressivement depuis la Grande Guerre, cet « Occident » qui n’a plus grand-chose de commun avec cet « Occident chrétien » à savoir la chrétienté dont l’apogée est le XIIIe siècle, le « Siècle de Saint Louis » avec saint Thomas d’Aquin et Albert le Grand. Car le monde européen a changé de magistère depuis deux siècles et demi, l’événement miliaire étant la Révolution dite française de 1789-1794 ! Le magistère de l’Eglise – le magistère étant l’instrument efficient de la diffusion de la spiritualité qui est à l’origine de tout souffle civilisationnel (bon, moins bon, voire nuisible, satanique) – a été remplacé au cours d’un processus séculaire par celui, diffus mais réel, de l’antichristianisme tenu par le judaïsme politique, plus justement le talmudiste, lequel est à l’origine du protestantisme (dixit Bernard Lazare) et de tout ce qui a suivi par mouvement si l’on peut dire naturel, notamment les Lumières. Ce magistère talmudique est plus que jamais observable lorsque l’on voit comment, actuellement, le gouvernement sioniste s’affranchit des règles internationales dont l’ONU est supposé être le gardien, et lorsque l’on constate que chaque année, en France, la classe politique régimiste se bouscule pour assister au dîner du CRIF, comme pour y recevoir sa feuille de route. Il est aussi observable lorsque l’on constate que la haute finance est largement infiltrée par des familles issues du judaïsme talmudique ou apparentées. La documentation est abondante sur le sujet.
Cet Occident antichrétien est d’essence satanique et pratique l’inversion des principes naturels, Harold Rosenthal (The invisible Tyranny, cf. numidia-liberum.blogspot.com) déclarait : « La plupart des Juifs n’aiment pas l’admettre, mais notre dieu est Lucifer … et nous sommes son peuple élu. Lucifer est bien vivant. »
Cet élément est conjugué avec un processus de décadence, d’affaiblissement de la « race » que l’on pourrait qualifier de naturel en ce sens que tous les peuples ayant atteint un certain degré d’aisance économique et sociale sont portés à l’affaiblissement du sens de l’effort intellectuel et physique et laborieux, à la jouissance matérielle, prêtant ainsi le flanc à être dominés à leur tour par des peuples peut-être moins « civilisés » mais plus vigoureux.
La troisième raison est, justement, cette « talmudisation des esprits », à commencer par le Anglo-saxons et singulièrement les Etats-uniens. Nous la voyons à l’œuvre actuellement avec ce sentiment, cette croyance en leur supériorité mais surtout en leur croyance d‘essence messianique d’être le peuple qui, par décret divin, de droit divin a pour rôle de diriger l’humanité. Pour les Juifs talmudiques, il s’agit d’être le « peuple prêtre » de l’humanité, comme l’explique le rabbin Benamozegh dans son livre « Israël et l’humanité » ; pour les Etats-Uniens, c’est la « destinée manifeste ». Déjà, lançait dès 1776 Thomas Paine, l’un des pères fondateurs des États-Unis, dans Common Sense : « Nous avons en notre pouvoir de recommencer le monde ». Quant à John Adams deuxième président de l’Union, il déclarait que la « république pure et vertueuse des Etats-Unis [qui] règnera pour toujours [qui] gouvernera le monde et [qui] introduira la notion de perfection de l’homme ». Le soutien inconditionnel d’une grande partie des protestants états-uniens à l’entité sioniste de Palestine est lié à cette talmudisation mentale.
Il en résulte des effets extrêmement dommageables pour leur projet de domination. Certes, il est difficile d’admettre que maitre incontesté ou presque du monde durant deux siècles (le monde européen et nord-américain globalement) et d’atteindre au rôle de « superpuissance » unique après la dissolution de l’URSS en 1991, dans le cas des Etats-Unis, il faille peu de temps après songer à faire une place aux autres peuples dans l’établissement d’un ordre mondial stable, bref, partager quelque peu, et même de plus en plus son pouvoir incontesté, ce qu’ils appellent leur « leadership ».
Il faut en quelque sorte être pragmatique et « faire contre mauvaise fortune bon cœur », pour voir loin et préserver au mieux ses intérêts dans un monde qui voit le réveil et la montée en puissance des anciens peuples dominés, lesquels ont une revanche à prendre lorsque certains d’entre eux ont été parfois inutilement humiliés, comme c’est le cas de la Chine avec les Traités inégaux. Au lieu de cela, nous assistons à une politique basée sur le mépris du reste du monde, le refus d’entendre les demandes des autres peuples et d’en tenir compte, ne serait-ce que pour mieux maintenir une position dominante ou bien une influence dominante. L’hubris, telle est l’inspiratrice de leur politique, et, ces temps-ci, il est possible d’effectuer un parallèle presque caricatural entre la politique d’un Netanyahou et celle des Etats-Unis envers le reste du Monde, et singulièrement la Russie avec l’affaire ukrainienne, à ceci près que dans ce dernier cas, il est fait bon marché de la peau des populations vivant sous l’autorité du régime de Kiev, Zelensky ayant dit que l’Ukraine était un « Nouvel Israël ». Deux incidentes à ce sujet : est-il envisagé d’utiliser les terres du bassin du Dniepr comme refuge des sionistes au cas où l’Israël de Palestine devrait être évacué, destinions inéluctable dans la mesure où il ne se maintient qu’avec le soutien des Etats-Unis et qu’en cas d’affaiblissement de leur part, les jours de l’entité sioniste de Palestine seront inéluctablement comptés. Seconde incidente : le vide démographique qui se crée dans le bassin du Dniepr est une question actuellement ignorée mais qui pose un problème angoissant : la nature ayant horreur du vide, qui va le remplir ? Les mondialistes, dans leur hubris ont déjà pensé la solution avec les « migrants »…
Pourquoi les BRICS ?
L’origine du projet des BRICS a ses racines dans cette politique. Au début des années 2000, Vladimir Poutine n’a cessé de tendre la main aux Occidentaux, allant jusqu’à leur proposer d’adhérer à l’Otan (organisation qui par ailleurs aurait dû être dissoute en même temps que le Pacte de Varsovie). Il était difficile d’être plus conciliant, d’autant plus qu’en dépit de l’accord verbal, mais malheureusement pas couché sur le papier, Washington avait commencé à étendre l’Otan au-delà de l’Oder.
Bien au contraire, au cours des années 2000-2005, les Etats-Unis avaient multiplié les actes pour le moins inamicaux à l‘égard de la Russie, non seulement en adressant des fins de non-recevoir à la main tendu des Russes mais en commençant à installer des missiles de défense tournés vers l’Est… peut-être pour combattre les ours polaires vivant dans l’Arctique ! Mais les intentions états-uniennes étaient plus que claires : il suffisait de lire le Grand Echiquier de Brezinski paru en 1997 qui exposait la politique que devait suivre les Etats-Unis pour retarder leur perte de suprématie planétaire (reconnaissons à ce géostratège sa lucidité) et dans laquelle la Russie devait être réduite l’Etat de nain politique.
Une première réponse avait été la « doctrine Primakov » – la Russie ne peut être réduite à une puissance européenne moyenne, le monde de l’après-guerre froide sera multipolaire et non dominé par les seuls États-Unis, et la Russie a un droit de regard privilégié sur les pays post-soviétiques qualifiées d’« étranger proche », du nom du ministre des affaires étrangères russe de 1996 à 1998 visant à établir une coopération triangulaire entre la Russie, la Chine et les Etats-Unis. Il en résultera l’organisation du Groupe de Shanghai en 1996 transformé en 2001 en tant qu’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et regroupant à Russie, la Chine, quatre Etats d’Asie centrale anciennement soviétiques (le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan) et l’Inde, cette dernière introduite à la demande de Moscou pour équilibrer le poids de la Chine, le Pakistan étant également adjoint pour faire bonne mesure. L’organisation s’étoffera avec notamment la création du statut d’Etats observateurs : la Mongolie en 2004, l’Iran en 2005, la Biélorussie en 2015, ces Etats devenant membres à part entière respectivement en 2021 et en 2024. Au sein des BRICS, l’OCS joue une sorte de noyau dur et intégrateur en Asie d’importance majeure, une fois de plus trop négligé en Occident.
Cela précisé, Vladimir Poutine, lassé, mais soucieux avant tout des intérêts de son pays, comme il sied à tout chef d’Etat digne ce nom, frappa un grand coup en 2007 lors de la conférence annuelle sur la sécurité qui se tient Munich dans ce qui est aujourd’hui connu en tant que « Discours de Munich », discours d’une haute teneur et qui reste plus que jamais d’actualité. Il déclarait notamment que le monde unipolaire, était, inacceptable, impossible à réaliser et facteur belligène :
« J’estime que le modèle unipolaire n’est pas seulement inadmissible pour le monde contemporain, mais qu’il est même tout à fait impossible. Non seulement parce que, dans les conditions d’un leader unique, le monde contemporain (je tiens à le souligner : contemporain) manquera de ressources militaro-politiques et économiques. Mais, et c’est encore plus important, ce modèle est inefficace, car il ne peut en aucun cas reposer sur la base morale et éthique de la civilisation contemporaine.
Cependant, tout ce qui se produit actuellement dans le monde – et nous ne faisons que commencer à discuter à ce sujet – est la conséquence des tentatives pour implanter cette conception dans les affaires mondiales : la conception du monde unipolaire. Quel en est le résultat ? Les actions unilatérales, souvent illégitimes, n’ont réglé aucun problème. Bien plus, elles ont entraîné de nouvelles tragédies humaines et de nouveaux foyers de tension. Jugez par vous-mêmes : les guerres, les conflits locaux et régionaux n’ont pas diminué. »
Il expliquait ensuite que le monde unipolaire, basé sur l’internationalisation du droit interne, des Etats-Unis est chose inadmissible, propos invitant implicitement à la mise en place d’un monde multipolaire tenant compte du nouveau rapport de forces international qui se mettait – et se mettrait toujours plus – en place :
« Nous sommes en présence de l’emploi hypertrophié, sans aucune entrave, de la force – militaire – dans les affaires internationales, qui plonge le monde dans un abîme de conflits successifs. Par conséquent, aucun des conflits ne peut être réglé dans son ensemble. Et leur règlement politique devient également impossible.
Nous sommes témoins d’un mépris de plus en plus grand des principes fondamentaux du droit international. Bien plus, certaines normes et, en fait, presque tout le système du droit d’un seul Etat, avant tout, bien entendu, des Etats-Unis, a débordé de ses frontières nationales dans tous les domaines : dans l’économie, la politique et dans la sphère humanitaire, et est imposé à d’autres Etats. A qui cela peut-il convenir ? …
Evidemment, cela est très dangereux, personne ne se sent plus en sécurité, je tiens à le souligner, parce que personne ne peut plus trouver refuge derrière le droit international. Evidemment, cette politique est le catalyseur de la course aux armements. […] Il faut rechercher un équilibre raisonnable des intérêts de tous les acteurs du dialogue international. D’autant plus que le « paysage international » change très rapidement et substantiellement en raison du développement dynamique de toute une série d’Etats et de régions… Ainsi, le PIB commun de l’Inde et de la Chine en parité de pouvoir d’achat dépasse déjà celui des Etats-Unis. Le PIB des Etats – Brésil, Russie, Inde et Chine – évalué selon le même principe dépasse le PIB de l’Union européenne tout entière. Selon les experts, ce fossé va s’élargir dans un avenir prévisible. Il ne fait pas de doute que le potentiel économique des nouveaux centres de la croissance mondiale sera inévitablement converti en influence politique, et la multipolarité se renforcera. »
Et, pas plus qu’aujourd’hui, il n’existait aucune intention de constituer un cadre concurrent, alternatif à celui existant : « Je suis certain que la Charte des Nations unies est l’unique mécanisme d’adoption de décisions sur l’emploi de la force en tant que dernier recours. »
L’institutionnalisation des BRICS
Face à la surdité occidentale, la Russie, la Chine, l’Inde et le Brésil se concertèrent pour mettre en place un cadre de coordination de leurs relations économiques et inévitablement politiques, cadre qui, les conditions internationales ne changeant pas mais se durcissant, devint celui d’une coopération économique et a fortiori politique, celui des BRIC.
Le mouvement fut accéléré par la crise financière de 2008 qui, touchant aussi les pays précités, montra que le modèle fiancer et économique occidental tant vanté par la sacro-sainte « théorie économique » (qui n’est en fait que la justification de la volonté de pouvoir et de puissance des grands groupes capitalistes et financier avec pour caution force équations mathématiques reposant souvent sur de faux postulats) était loin d’avoir la sûreté qu’il prétendait avoir. Il devenait indispensable de réfléchir à mettre en place des contrefeux.
Le premier sommet, constitutif, des quatre pays BRIC se tint le 16 juin 2009 à Iekaterinbourg. Il devint le 14 avril 2011 à Sanya (île de Hainan) en Chine, le groupe des BRICS avec l’adjonction de l’Afrique du Sud Etat le plus fort économiquement du continent africain.
En septembre 2017, les cinq BRICS furent rejoints par la Thaïlande, le Mexique, l’Égypte, la Guinée et le Tadjikistan en tant que pays observateurs, pour discuter d’un plan « BRICS Plus » (ou « BRICS+ ») prévoyant l’élargissement éventuel du groupe de 2009. Ainsi, au fil des ans, un groupe à l’origine assez informel se structure. En juillet 2018, à Johannesburg, le dixième sommet des BRICS décida de mettre en place une coopération économique accrue, la Turquie, étant invitée en tant que présidente de l’Organisation de coopération islamique.
En 2023 un accord a prévu le principe de l’adjonction de six nouveaux Etats : l’Iran, l’Egypte, l’Argentine, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Séoudite. Mais l’Argentine dirigée par le sioniste Milei déclina l’adhésion. La liste des Etats candidats à l’adhésion ne cesse s’allonger : à la date du 10 août 2023, 23 pays avaient officiellement soumis leur demande pour rejoindre les BRICS !
Par ailleurs, dans le domaine de la politique étrangère, un élément déclenchant d’une méfiance accrue, sinon d’une perte totale de confiance dans la parole des Occidentaux fut l’affaire libyenne, laquelle faisait suite à l’agression illégale du point de vue juridique international de la Serbie en 1999 avec le Kosovo : alors que le Conseil de sécurité de l’ONU avait décrété une zone de contrôle de l’espace aérien libyen, les occidentaux, l’Otan en l’occurrence, en profita pour détruire le régime du colonel Kadhafi, le calamiteux Sarkozy étant la cheville ouvrière malfaisante de cela, et instaurer le chaos jusque dans la zone subsaharienne, chaos dont nous sommes loin de voir la disparition.
L’innommable duperie des Accords de Minsk de 2014 à propos de l’Ukraine, certes visible, mais avouée publiquement par Hollande et Merkel, n’est pas faite pour améliorer le climat relationnel !
Dans ce climat international de plus en plus tendu, les Occidentaux étant d’une surdité hallucinante face aux nouveaux rapports de forces en cours d’établissement, les BRICS ont continué à se structurer, préparant la mise en place d’une alternative au monde unipolaire auquel s’accrochent les Occidentaux. La Chine et la Russie ont opéré un rapprochement longtemps jugé improbable que les Etats-Unis ne briseront pas. Si d’importants différends entre les deux pays ne sont pas oubliés, dans l’arrière-mémoire, comme la question des « Provinces maritimes » annexées par la Russie au traité d’Aïgoun de 1858, considéré comme l’un des « traités inégaux », ils ne resurgiront pas au grand jour avant longtemps.
L’ordre international unipolaire voulu par les Occidentaux repose certes sur la puissance militaire états-unienne, la technologie occidentale, mais aussi et peut-être surtout sur l’hégémonie du dollar, établie durablement depuis les accords noués entre Kissinger et l’OPEP en 1973 faisant en sorte que les échanges pétroliers devaient s’effectuer uniquement en dollar, le dollar étant la monnaie états-unienne mais le problèmes des autres, pour paraphraser John Connally, Secrétaire du Trésor de Richard Nixon.
Vers un ordre alternatif
Aussi, dès 2014, les BRICS ont-ils décidé la création d’une banque de développement basée à Shanghai, la « Nouvelle Banque de Développement » – NBD – aujourd’hui présidée par l’ancienne présidente brésilienne Dilma Rousseff (démissionnée sur fond du scandale Petrobras en 2015 puis réhabilitée), et d’un fonds de réserve. Celle-ci, à ce jour la seul institution établie des BRICS, peut accorder jusqu’à 350 milliards de dollars de prêts pour financer des projets d’infrastructures, de santé, d’éducation, etc., dans les pays concernés et, à terme, dans d’autres émergents. Point notable, elle n’assortit pas ses prêts de conditions contraignantes, comme c’est le cas du FMI, qui exige des réformes structurelles et une ingérence politique intolérable en échange de son aide (la Grèce en a fait l’expérience en 2012), option pouvant séduire nombre de pays émergents.
En fait, les BRICS ne cessent de demander une refondation des organisations internationales comme le Conseil de Sécurité de l’ONU et les organisations créées à Bretton Woods, à savoir le FMI et la Banque mondiale de manière à refléter l’émergence de nouvelles puissances et le caractère multipolaire de l’ordre mondial en cours de mise en place. L’ensemble des États membres des BRICS ne dispose que de 15 % des droits de vote à la Banque mondiale, 10 % au FMI, alors qu’ils représentent 42 % de la population mondiale et 23 % de son PIB. En 2011, ils avaient déjà demandé que le panier monétaire international que sont les DTS (Droits de tirage spéciaux), autrement dit des actifs de réserve internationaux portant intérêt qui complètent les autres actifs de réserve des pays membres.
Or la réponse des Etats-Unis, assistés de leurs caniches européens a toujours été celle d’un refus catégorique. Il n’est pas étonnant que les BRICS aient accéléré l’élaboration d’un système alternatif au dollar, appuyé sur la NBD, la préparation de la mise en place d’un système monétaire fondé non pas, dans l’immédiat par la création d’une monnaie commune (et encore moins d’une monnaie unique comme c’est le cas de l’euro) mais d’un système d’échanges basé sur des compensations monétaires, assisté d’une plateforme de monnaies numériques dont nous pouvons nous faire une idée en nous référant à l’Union européenne des paiements créée en 1950 et qui a précédé la mise en place du marché commun en 1957 et qui en a été en partie le socle.
Les échanges bilatéraux en monnaies locales sont relativement simples avec la Chine dont la monnaie est déjà internationale et qui a mis en place les solutions techniques pour les transactions en yuans à travers la création d’un système concurrent de SWIFT qui est le CPIS. Ce n’est pas le cas pour la plupart des autres monnaies des BRICS+. Globalement, on constate tout de même une nette progression de la part de ces monnaies dans les transactions enregistrées dans SWIFT (6,4 % en 2024, dont une bonne moitié concerne le yuan) et sur les marchés des dérivés de change (6,8 %). Pour leur part, la Chine et la Russie se sont mises d’accord, en mai 2023, pour régler leurs échanges en renminbi (RMB – Yuan), monnaie officielle chinoise. De même, la Russie et l’Inde, la Russie disposant d’une grande quantité de roupies, monnaie de faible convertibilité, travaillent à la mise en place d’un système de compensation ignorant le dollar. Ce système pourrait inclure une plateforme multilatérale pour faciliter les échanges entre les pays du Sud. Le 22e sommet Inde Russie de juillet 2024 a également mis en lumière l’importance du Corridor International de Transport Nord-Sud (INSTC), un projet stratégique pour l’Inde : ce corridor multimodal de 7 200 kilomètres permettrait à l’Inde de diversifier ses routes commerciales et de réduire son déficit commercial avec la Russie en facilitant les échanges vers l’Eurasie. […]
À suivre