L’association a confirmé la semaine dernière la perte de 3,8 millions d’euros lors de spéculation sur le marché des changes. Affirmant vouloir se protéger des fluctuations des taux de change, l’association aux 300 millions d’euros de budget annuel dépense une part de son argent à payer des sociétés externes spécialisées dans l’achaht de devises à taux de change fixes, pour éviter de trop importantes fluctuations. Il s’agit donc officiellement d’éviter de perdre de l’argent. Pourtant, un employé – qui a été depuis licencié – a perdu 3,8 millions d’euros dans ces opérations, une somme qui ne tient pas compte des frais habituels dépensés pour ces opérations.
L’ancien dirigeant de Greenpeace France, Pascal Husting, n’a, lui, pas été licencié. Censé montrer le bon exemple dans une association qui lutte contre l’aviation polluante particulièrement pour les petits trajets, il effectuait deux fois par mois la liaison Luxembourg-Amsterdam pour se rendre de son domicile à son « travail », la direction des programmes de Greenpeace International, soit environ 70 voyages en trois ans.
Ces faits ont été révélés par le journal britannique The Guardian, qui a obtenu de nombreux documents internes de l’association qui révèlent de multiples « erreurs » identiques, qui auraient été caché – et poursuivies – par la direction si elles n’avaient pas été publiées. Des dirigeants de l’association dénonçaient en interne de « graves problèmes » de communication, « le manque de processus et contrôles clairs et cohérents », « l’absence de mécanismes de contrôle », dans une association dont une part importante des fonds est englouti par le siège central et les 28 centres délocalisés, avec plus de 2 000 salariés dans le monde.
Interrogé sur le comportement sournois de son prédécesseur, le nouveau directeur de Greenpeace France, Jean-François Julliard prend sa défense et explique :
« Je comprends que cela puisse susciter l’interrogation, mais il ne me semble pas que ce soit le problème principal ».
Si le Guardian a pu obtenir ces documents, c’est par l’entremise de personnes bien placées au sein de l’organisation, qui traverse une forte crise. Au cœur des débats, le refus d’une réforme qui verrait nombre d’employés quitter Amsterdam pour des sièges nationaux, avec, et c’est la plus grosse crainte des permanents, une baisse de salaire par rapport à ceux perçus aux Pays-Bas.