Petit devoir de mémoire :
Les multiples mensonges, tergiversations, magouilles et autres prévarications entourant cette « affaire » ont finalement contribué à la chute du gouvernement LETERME le 19 décembre 2008 en Belgique.
Comment cette saga ubuesque, concernant le premier groupe privé de bancassurance belge, a-t-elle bien pu aboutir à une crise politique majeure dont le plat pays se serait bien passé ?
A première vue, RIEN de catastrophique ne devait arriver à FORTIS au début de l’automne 2007 -où personne en Belgique ne souhaitait évoquer la crise américaine des « subprimes »- alors même que les dirigeants de cette holding venaient de racheter le géant financier hollandais ABN-AMRO (précédemment convoité par BNP-PARIBAS).
A cette époque, les politiciens se chamaillaient toujours pour se partager les ors du Pouvoir, après les résultats des élections de juin 2007 ! Il faut savoir que la formation d’un gouvernement en Belgique relève de la gageure, car les résultats électoraux étant à la proportionnelle, les choix pour les portefeuilles en jeu se font autour d’un « consensus » et le résultat se trouve souvent à l’encontre des souhaits des électeurs. C’est ce qui c’est passé pour le gouvernement d’Yves LETERME, lequel a été obligé de nommer des ministres socialistes (alors que le PS avait perdu beaucoup de suffrages) pour bénéficier d’une majorité à la Chambre, indispensable à la pérennité de l’Exécutif. Ceci n’a pu être réalisé qu’au début de 2008 !
Pendant ces 9 mois consacrés à des palabres et des « négociations » partisanes pour se partager le gâteau, la tempête financière et bancaire dévastait les USA et les premières bourrasques soufflaient sur l’Europe. Ici et là, aux travers des médias, un articulet avertissait quand même les décideurs que l’horizon des plantureux bénéfices et dividendes astronomiques risquait de se boucher. Croyez-vous alors que les décideurs et nos gouvernements s’en seraient souciés ? NENNI braves gens !
De leur côté, le comte Maurice LIPPENS et ses fidèles lieutenants (VOTRON, VERWILST, MITLER, DIERCKX et consorts) aux manœuvres de la banque FORTIS avaient déjà procédé à une première dilution de capital et en préparaient une seconde pour trouver les deniers indispensables à régler la note de l’achat d’ABN-AMRO. Et là, la pilule passait déjà mal auprès de certains gros actionnaires, qui l’avaient fait savoir précédemment, en arguant que « la grenouille voulait se faire aussi grosse que le bœuf » ! Plusieurs s’en sont donc dégagés, anticipant une catastrophe qui se dessinait. Leurs témoignages ont été diffusés dans les médias, après le 6 octobre 2008.
Par contre, pour les centaines de milliers d’actionnaires crédules, les millions de clients et les dizaines de milliers d’employés « tout allait bien Madame la Marquise », selon le refrain diffusé en boucle par les médias « aux ordres ».
« ON NOUS CACHE TOUT, ON NOUS DIT RIEN.
PLUS ON APPREND, PLUS ON SAIT RIEN.
ON NOUS INFORME VRAIMENT SUR RIEN. »
Propagande, désinformation, intoxication, décérébration, tous les moyens étaient bons, afin de noyer les citoyens sous un flot d’inepties émotionnelles et de sensibleries, dans le seul but d’anesthésier leur capacité d’analyses et de réactions.
Depuis quelques années, on nous avait assuré, juré et promis que dans le secteur bancaire et financier belge, la « transparence et la bonne gouvernance seraient les deux mamelles de la Finance » ; des lois et règlements avaient été mis en place le 1er janvier 2005, pour éviter dérives ou débordements et c’est le comte Maurice M.LIPPENS « himself » qui en avait été l’artisan !
La déconfiture qui a secoué le groupe FORTIS est donc un cas d’école et il est tout à fait surprenant que son président invective ses interlocuteurs et accuse la presse lors d’une réunion du Cercle de Lorraine (style « Jockey Club ») au cours du mois de septembre 2008 !
Tout le petit monde de la Planète Finances était parfaitement informé depuis août 2007 des retombées néfastes dans les bilans de chacun, des titres pourris émis par les banques et organismes de crédits hypothécaires américains. Mais dans la course au profit à tout prix, cet « imprévu » arrivait au mauvais moment et nombre de C.O.B ont refusé d’affronter la vérité en face et de déprécier au maximum ces « créances douteuses » (CDS, CDO, ARS, MBS, etc…)
Après les déclarations d’Alan GREENSPAN qui mettait le monde financier en garde contre « un bouleversement encore plus important que le krach financier de 1929 », nous avions appris la faillite du géant LEHMAN BROTHERS, l’absorption de MERRILL LYNCH par BANK OF AMERICA, les rachats des uns par les autres et, STUPEFACTION, la restructuration des banques FORTIS et DEXIA, fin septembre 2008 ! D’autres financiers avaient fait le ménage, bien auparavant, en renvoyant les responsables d’erreurs et de fautes dues à leur incompétence, en dépréciant des milliards de dollars d’actifs irrécupérables…En Belgique, RIEN !!! Chez FORTIS : motus ! Circulez, il n’y a rien à voir !
Et chez DEXIA : c’est la faute à la filiale américaine FSA !
MAIS DE QUI S’EST-ON MOQUE? POURQUOI CONTINUER À NOUS MENTIR ???
La débâcle du système bancaire et financier américain, le krach boursier subséquent et la ruine de millions de ménages aux USA et en Europe, étaient annoncés depuis plus de 2 ans auparavant par divers économistes et analystes financiers, et de surcroît connus par les opérateurs et les médias spécialisés !
C’était le jeu : PLUS, ENCORE PLUS, et TOUJOURS PLUS !!! Comme une folie au Casino….
Seulement voilà, il ne fallait pas être l’oiseau de mauvais augure dans les pays européens où il fallait relativiser en général, et chez nous en particulier ; où SEULE la querelle des communautés et le cartel CDNV-NVA devait occuper le devant de la scène.
PIRE : durant 20 ans, il était anormal que les politiques, les médias ou la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique) se soient abstenues de toute critique envers les agissements de « Momo » LIPPENS. Le comte aurait-il été auréolé par la Vérité Révélée ? Avait-il été adoubé par une mystérieuse divinité ? Ou bien bénéficiait-il d’un silence complice favorable à ses agissements blâmables ? Sa mégalomanie et son incompétence lui ont fait boire le bouillon et seule son arrogance n’avait d’égal que sa mauvaise foi. Malheureusement la déconfiture du groupe FORTIS, malgré la déclaration tonitruante de Herman VERWILTS le 26/09 lors d’une conférence de presse : « la solvabilité de FORTIS est bien au-dessus du minimum requis par la loi et nous pouvons disposer d’une base diversifiée de liquidités de plus de 300 milliards d’Euros », a démontré à suffisance que quand on n’est pas capable, il vaut mieux faire autre chose. Et comble d’ironie Didier REYNDERS, le ministre des Finances, confirme ce qui quelques jours plus tard s’avèrera un mensonge éhonté….
C’est aussi le moment où le gouvernement LETERME intervient envers et contre tous, bafouant les lois et les règlements et, en connivence avec les autorités POLITIQUES luxembourgeoises et hollandaises, NATIONALISE le groupe FORTIS durant le week-end du 27-28 septembre. Pourquoi ???
Au prétexte qu’il « fallait sauver les petits épargnants et le personnel du groupe » !!! En réalité : parce que les ministres pétaient de trouille à l’idée de voir des files sans fin de clients hurlant devant les agences bancaires pour réclamer leur fric ! Vous imaginez le tableau …et les conséquences pour l’establishment !
Donc LETERME and C° improvisent dans l’urgence et injectent des dizaines de milliards d’euros dans la banque FORTIS (et non pas dans la holding cotée en Bourse…), dont ils deviennent l’acteur principal.
Mais au fait, où étaient donc passés « la base diversifiée de liquidités de plus de 300 milliards d’Euros et la solvabilité de FORTIS bien au-dessus du minimum requis par la loi » et repris par TOUS – pourriticards et médias aux ordres- sur tous les tons et dans toutes les langues, quelques heures auparavant ???
Du vent ? De la poudre aux yeux ? Encore des mensonges ?
Face à des échéances de plusieurs dizaines de milliards €, les patrons de FORTIS auraient supplié l’Etat Belge de voler au secours de la banque…
Et l’on nous a raconté une belle fable (un réel « compte » à dormir debout) selon laquelle PERSONNE n’aurait été informé des déboires et des difficultés de la 1ère banque de Belgique ! Ni la Commission Bancaire Financière et des Assurances (C.B.F.A) –l’équivalent de l’AMF en France- ni la Banque Nationale, ni aucun expert du Ministère des Finances ? Etrange, pour ne pas dire suspect, alors que depuis très longtemps, de vilaines rumeurs circulaient au sein de la société, et en dehors, au sujet de sa situation calamiteuse.
Le lundi 29 septembre 2008 voilà donc FORTIS aux mains des contribuables belges, et avec une garantie en béton : tout le monde respire.
Le mercredi 2 octobre, c’est au tour de DEXIA d’être recapitalisée et restructurée avec des exigences claires de la part de Sarközy qui exige la tête de ceux qui ont mené cette banque des Communes au fond du gouffre. C’est donc un nouveau coup de tonnerre dans le milieu si feutré et douillet de la Finance Internationale.
Mais le summum ne sera atteint que le W-E du 5 octobre : la spoliation pure et simple des actionnaires de FORTIS ! Sans Conseil d’Administration préalable ni audit indépendant pour la valorisation, sans aucune Assemblée Générale des actionnaires, le groupe FORTIS est dépecé, les bijoux étant répartis entre copains et vendus à vil prix à des coquins (Etat hollandais, BNP-PARIBAS et autorités luxembourgeoises) ; alors que les « bas morceaux » (et bien sûr les actifs toxiques) seront fourrés dans ce qui reste de la holding FORTIS.
L’action qui avait coté 30 € au printemps 2007, puis 18 € fin 2007 et 10€ à l’été 2008, chutait à 7€ en septembre et ne valait plus que 0,60€ début octobre *.
Ce n’est pas beau tout ça ? 0,60 euro : seulement par la volonté du pouvoir politique, le gouvernement belge dans son ensemble étant solidaire et parfaitement informé de la situation et de ses développements heure par heure, entre le 20/09/2008 et le 10/10/2008.
Non seulement certaines « grandes familles » et gros industriels auraient perdu des centaines de millions d’euros -nous ne les plaindrons pas- mais des centaines de milliers d’autres actionnaires ont eux, perdu …toutes leurs économies ! Peu rancuniers, ils n’ont même pas renvoyé le boomerang aux partis du Régime à l’occasion des élections du 7 juin 2009.
On pouvait penser que la saga FORTIS était close après le rachat par BNP-PARIBAS. Pas du tout, car plusieurs milliers d’actionnaires dépités ont eu recours aux tribunaux et après diverses tentatives infructueuses, la Cour d’Appel de Bruxelles, siégeant en référé, leur a donné en partie raison.
Depuis le 15 décembre 2008, on a parlé de FORTISGATE, car il est apparu que LETERME & C° ont tenté d’influencer les juges du siège, afin d’obtenir un arrêt allant dans le sens des désirs de l’Etat ! On croit rêver ! Eh bien non ! Dans la monarchie bananière belge, TOUT devait être possible aux yeux du Régime. La séparation des pouvoirs ? C’est pour les autres ! Les pays africains entre ’autres…
Ce qui est réjouissant quand même, c’est d’apprendre que les complices des banksters ont dû démissionner, ont été condamné (légèrement) et ont entraîné la chute du Gouvernement dans son ensemble.
Et quelle fut la leçon tirée de la crise bancaire et financière de 2008 ? AUCUNE !
Parce que malgré les « crash-tests » tant aimé par Mario / Pinocchio Draghi :
*les bilans de nombreuses banques européennes sont truffés d’actions et d’obligations pourries,
*les banksters ont continué à jouer à leur dada favori, la spéculation, avec les dépôts des clients,
*la BCE a injecté des centaines de milliards d’euros dans le système, à la grande joie de celui-ci,
*depuis le 1er janvier 2016, les clients ne sont plus propriétaires de leurs comptes bancaires, mais seulement « créanciers » de la banque et RIEN ne garantit les dépôts inférieurs à 100.000 €, malgré les déclarations mensongères des Etats. Où, Quand, Comment, Qui a constitué une garantie de 15 milliards d’euros, si une petite banque de 300.000 clients tombait en faillite ?
*en plus des banques, ce sont également toutes les compagnies d’assurances qui sont concernées, parce qu’incapables de respecter l’octroi d’intérêts accordés par contrats, quand les taux du marché sont proches de zéro. Et donc la rentabilité générale des assureurs est négative !
*à force d’avoir inondé la planète par des milliers de milliards de dollars, les USA ont créé des « bulles » qui éclateront inévitablement et conduiront à un cataclysme financier 100 fois plus important que ce que nous avons vécu en 2008-2010.
Banca dei Monte Paschi dei Siena = 47 milliards € contre Deutsche Bank = 50.000 milliards € !
Malgré le Bexit, les magouilles se poursuivent, mais dans les bureaux capitonnés des grandes banques européennes le climat est morose. Ce ne sont pas l’Euro de foot, ni le Tour de France, ni bientôt les Jeux Olympiques qui pourraient distraire les Banksters de leur occupation favorite : l’enrichissement sans cause.
Parce que dans le domaine bancaire et financier, cela ne va pas tellement mieux depuis la « Crise » de 2008. Les multiples injections de capitaux, la baisse du prix du pétrole, l’inflation minime et la politique à taux zéro des banques centrales (FED, BoJ et BCE) n’ont pas ramené le moral chez les banquiers, les assureurs ou les gestionnaires de fonds. Leurs marges se sont effondrées et, comme pour les autres acteurs de l’économie, quand les revenus sont inférieurs aux dépenses, vient un temps où les pertes deviennent insoutenables.
Nous y sommes depuis quelques temps déjà et la discrétion (ou le silence) des ministres responsables cache mal une inquiétude concernant la santé de certaines banques européennes.
Ces dernières semaines ont vu la concrétisation des craintes à l’égard des institutions financières en particulier la déliquescence du système bancaire italien, le Brexit servant de catalyseur à ces évènements de marchés.
Plus préoccupant, les grosses difficultés de la Deutsche Bank, première banque allemande, et qui porte le titre peu enviable de « banque la plus dangereuse au monde », avec dans son hors-bilan de engagements bruts portant sur un montant notionnel sous-jacent de produits dérivés dépassant les 50.000 milliards d’euros (pas d’erreur de typo, non, et ce ne sont pas des cacahuètes…). Il serait intéressant de connaitre la valeur globale nette de marché de cette exposition. Et là les autorités ont un rôle pour le moins complaisant : il n’est pas toujours facile de déterminer cette valeur, ou bien il est possible d’étaler les pertes latentes dans le temps (comme c’est le cas dans certaines conditions pour la valorisation de certains actifs au bilan des assureurs !). Les fonds propres de la Deutsche Bank s’élèvent à environ 60 milliards pour un bilan de 1600 milliards : un rapport de 1 à 25, et cela sans tenir compte des engagements hors bilan, c’est à- dire des positions en dérivés.
Autant le reconnaître la Deutsche Bank est dans le coma ! ! !
La baisse des taux d’intérêt a réduit comme peau de chagrin la marge d’intermédiation bancaire, soit un écart moyen entre le taux d’intérêt des prêts que la banque consent et le taux d’intérêt auquel elle emprunte pour financer ces prêts. En clair, la baisse des taux ne permet plus aux banques d’être rentables sur leur métier de base. De plus, l’excès de réglementations auxquelles ces institutions doivent se plier les pousse à investir dans des activités plus risquées. Condamnée pour manipulations sur divers marchés financiers (LIBOR, argent…), poursuivie en Italie, la banque allemande doit faire face à de nombreux procès qui ternissent encore un peu plus son image.
En Italie, fin juin, la Banque Centrale Européenne est intervenue à hauteur de 150 milliards d’euros de liquidités afin de soutenir le système bancaire italien en déliquescence, incapable de faire face à de trop nombreuses créances douteuses de l’ordre de 360 milliards, en particulier l’héritage de la crise de 2008.
La banque Monte Paschi di Siena est en quasi faillite ployant sur des créances douteuses (47 milliards d’euros) et une insuffisance de fonds propres.
Une législation européenne en vigueur depuis 2014, la Bank
Recovery Resolution, appelé le « bail in », précise qu’en cas de faillite les premiers 8% du capital soient supportés par les actionnaires, et les créanciers, avant que l’Etat ne puisse intervenir. Mais l’Etat italien rechigne devant cette réglementation et souhaiterait avoir le soutien des états européens en tant que bailleurs de fonds. En effet, les actionnaires de la grande majorité des banques italiennes sont des petits porteurs.
Il va s’en dire qu’une faillite provoquerait la ruine de ses petits actionnaires et ces derniers ne comprendraient pas que l’on soutienne les systèmes financiers irlandais puis grec et portugais avec de l’argent emprunté à l’Europe et non pas le système financier italien.
Certes, mais c’était avant cette fameuse réglementation !
Et ne croyez pas que seules la Deutsche Bank et Monte dei Paschi soient concernées, on parle aussi de HSBC, du Crédit Suisse et de BNP Paribas.
Nos brillants gouvernants et décideurs avaient-ils pensé à ces cas de figure bien sûr « si improbables » ?
Pieter KERSTENS.
*Au 22/12/2008 elle cotait 1,07 € (une opportunité pour ceux qui aimaient les challenges…).Et pendant le 1er semestre 2016, le cours évolue autour de 3 €. Le titre a changé de nom en avril 2010 pour s’appeler AGEAS, puis plus récemment les actions ont été regroupées par 10.
La perte réelle pour les actionnaires est de 90% en 9 ans !
Honnête policier, innocent et victime avec des dizaines de preuves par les mains, je n’ai jamais eu droit à une conditionnelle ou à une permission tandis que les terroristes ont tous les droits. L’État de droit est réservé en faveur des terroristes et des voyous de haut vol mais en aucun cas aux honnêtes gens innocents et victimes quand il y a des millions de dollars qui poussent la Justice à faire des centaines de délits et de crimes dont j’ai toutes les preuves. C’est vraiment dégueulasse de dire qu’on est un État de droit et un pays des droits de l’homme notamment depuis plus de 32 ans et demi passés.
François Régis DEHEURLE