Bernard Cazeneuve, né en Algérie, élevé dans l’Oise, juriste, marié à Véronique Beau dont il a deux enfants, Nathan et Mona, prétend aujourd’hui imposer dans le nord du Cotentin où il a été « parachuté » en 1994, la mémoire d’une présence juive et l’existence d’un camp de rétention de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
Sous son impulsion, on assiste à :
- La destruction du musée historique du Roule, remplacé par un musée de la libération (en outre, Cazeneuve a longtemps soutenu un projet de musée des juifs du Cotentin).
- La découverte de « camps de rétention de Juifs », notamment à Fermanville et à Carneville.
- À l’inauguration à Cherbourg d’une stèle dédiées aux « victimes juives et aux justes »
Première Manche, les abus sur la Toponymie, le cas de la Judée
Sur ce plan IGN de 1947 qui montre les localités de Fermanville et de Carmeville, intéressons-nous pour le moment à une autre localité que nous pouvons y distinguer: la Judée. Ça y est, nous dira-t-on, voilà bien le signe, le témoignage d’une présence juive qui justifie les camps voisins de Carmeville au sud et de Fermaville au nord-est.
En réalité, c’est un tour de passe-passe linguistique que rien ne vient justifier historiquement.
En effet « Judée » peut certes dériver d’un Juda hébraïque, mais on ne voit pas très bien ce que cela ferait là. Par contre « Judée » peut tout aussi bien dériver du phonème JUD racine LATINE très connue que l’on trouve dans « judex », « judicare » et qui a eu une carrière considérable dans l’élaboration de la langue d’oil et ensuite en langue française autour des mots « justice et judiciaire » (voir dictionnaire latin Gaffiot p. 870). C’est ce que l’on retrouve dans l’argot dit « balzacien »
La petite judée est la dénomination argotique de la préfecture de police !
Avant le XIXe siècle, la judée est un terme argotique général concernant l’appareil de répression judiciaire; c’est aussi le lieu où est dite la justice.
Dans le monde rural, cela concerne évidemment aussi la justice de paix !
La « judée » est donc dans le monde rural le lieu où est rendue la justice…. Et par extension le leu-dit où elle est rendue!
Le Cotentin côtier est peuplé de Normands (Scandinaves) dès le VIIe siècle et Fermanville ne fait pas exception à cette règle: la toponymie locale est donc issue d’un mélange de bas latin de Francie et de dialecte scandinave issu du bas norois dit viking. C’est ainsi qu’à Fermanville qui est une commune immense (en regard de son nombre d’habitants, environ 700 dans les années 60) composée d’une dizaine de hameaux comporte deux lieux-dits dénommés « tot » (place en norois) le « tot de haut » du bout du Mont Tereire et le tot de bas » plus à l’est à la limite de Cosqueville.
« La judée – nous dit le correspondant qui nous a adressé le sujet – à 800m du Montreire est un hameau que je connais bien parce que dans mon enfance il n’y avait pas d’eau courante (arrivée en 60) et c’est à la pompe de la Judée qu’on allait chercher l’eau potable (4 brocs de 5 litres) avec une brouette. Pour le reste, chaque maison avait une citerne alimentée par ses toitures! »
Il y a en revanche bien des « rue aux Juifs » dans la Manche, y compris dans le Nord Cotentin, comme à Bricquebec, Montebourg et Saint-Pierre-Église, c’est le domaine sous erouv où vivaient les Juifs.
Il a existé des familles juives en Cotentin au haut Moyen Âge, mais il n’y en avait plus dès le XIVeme siècle.
Cet article qui pourtant plaide en faveur de l’implantation juive dans la Manche le reconnaît:
Judaïsme dans la Manche — Wikimanche
On retiendra de l’article que:
1 – La Manche ne possède pas de synagogue, il n’y a jamais eu de synagogue dans la Manche. Les grands centres juifs ont été dans l’Orne (Alençon) et surtout Rouen (où la synagogue initiale du XIIeme siècle avait des allures de cathédrale gothique)
2 – Pas de famille juive recensée dans la Manche au moment du décret de Bayonne du 28 juillet 1808.
3 – Entre 150 et 200 Juifs au début de la Seconde Guerre mondiale – un chiffre à retenir pour la suite.
En définitive, le plus clair de la présence juive dans le Cotentin, cela aura été à Cherbourg, siège d’un transit massif de Juifs émigrant vers l’Amérique, notamment à la fin des années 30: la gare maritime de Cherbourg, jusqu’au « France » a été le port des transatlantiques sur la ligne Southampton, Cherbourg, New York. Même le Titanic, on le voit dans le musée qui lui est consacré à Cherbourg justement, est passé par là pour son premier et dernier voyage.
Deuxième Manche, pas de camp de rétention dans le Cotentin
L’article ci-dessous fait état de l’existence de deux camps de prisonniers Juifs et Russes dans la Manche, à Fermanville et à Carneville.
Ici une photo aérienne : http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article18708
Il y a un objectif derrière cette manœuvre, basée sur une idée naïve:
l’objectif, c’est d’associer le débarquement, événement historique de portée universelle, à la Shoah, à la limite, les Américains sont arrivés pour libérer ces Juifs du Cotentin.
L’idée naïve, c’est de penser que chaque département, ou même chaque canton, disposait en France sous l’occupation de son camp de rétention de Juifs, de communistes et d’homosexuels.
« Manque de pot, toujours selon le témoignage de notre correspondant, c’est à FERMANVILLE que ma famille avait une propriété (le mont Tereire): une ancienne ferme que j’ai vendue finalement il y a dix ans. J’y ai même appris à marcher à l’aube des années 50. Carneville est à 5 km de là au sud et abritait une ferme équestre dans ma jeunesse où j’ai fort souvent servi de moniteur encadrant des promenades et activités extérieures durant les vacances scolaires vacance entre 65 et 74. Inutile de dire que sillonnant à cheval, comme à bicyclette, tout ce secteur je n’ai jamais vu ou entendu parler de la moindre trace de ce qui pourrait s’apparenter à des camps ou à des restes de baraquements. JAMAIS je n’ai entendu parler en plus de 70 ans de quoi que ce soit à ce sujet dans le coin! C’est nouveau cela vient de sortir! C’est une extraordinaire manipulation. La désinformation lancée par HOUYVET ancien maire de Barfleur décédé en 2017 a été relancée par Annie Jeanne de la presse de la Manche! »
La question d’un cantonnement temporaire de prisonniers à Carneville est directement liée à la construction des blockhaus du mur de l’atlantique du coté est de Cherbourg.
Il faut savoir que le socle granitique et schisteux triasique du rivage conduit à une côte découpée à falaises avec peu de plages de sable exploitables pour le béton.
Depuis Cherboug à l’est, la première anse sableuse d’importance est la plage de la Mondrée de Fermanville (anse de près d’un kilomètre qui présentait en plus un front de dunes important).
Toutes ces dunes furent purement et simplement rasées pour fournir le sable nécessaire aux constructions de quasiment toutes les constructions de l’organisation Todt à 20 km à la ronde.
Pour ce faire, une voie ferrée type decauville (600 m) fut édifiée pour ramener le sable depuis le bord de mer notamment jusqu’au plateau et des tas d’ouvriers furent utilisés, cantonnés durant 18 mois de la mi-42 à la fin 43 à Carneville!
Ce « camp » conçu pour être temporaire n’avait pas d’infrastructures en dur (d’où le fait qu’on n’en ait rien retrouvé par, la suite) a abrité des volontaires locaux recrutés notamment dans cadre du STO, des volontaires recrutés dans les camps de réfugiés « rouges espagnols » ouverts initialement par le front populaire, puis carrément faute de volontaires, de prisonniers de guerre venant même de Russie! Un cantonnement russe très important a été aménagé en zone littorale au-dessus de Granville dans le sud du département).
Il ne s’est jamais agi d’un camp de concentration, c’est bien pour ça qu’on n’en trouve pas trace sur la carte iGN de 1947.
À propos des Russes en Normandie, l’article ci-dessous présente une photo pas particulièrement accablante.
Contrairement au témoignage de Marcel Varin selon lequel :
Les Allemands faisaient travailler les prisonniers russes jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus, et le jour où ils n’en pouvaient plus, on les laissait mourir dans le camp. Ils mouraient de faim et de fatigue. J’en ai vu manger de l’herbe…
Ces Russes n’ont pas l’air particulièrement amaigri, ils sont dans une forme que beaucoup leur envieraient aujourd’hui, torse large et ventre plat, visage aux traits nets et non pas noyés dans la graisse. Le témoignage est particulièrement tardif et stéréotypé, on le retrouve dans toutes les descriptions de camp, y compris des camps américains ou français de prisonniers allemands. Dans le témoignage de Jacques Paris présenté ensuite, tout aussi tardif et stéréotypé, on note que comme d’habitude dans ce genre de récit, on n’a pas retrouvé les cadavres de ceux morts d’épuisement au travail après avoir mangé de l’herbe, mais au moins, la présence des Russes, vivants, est corroborée par la photo.
La suite du témoignage de Marcel Varin sur l’arrivée des Juifs à Fermanville n’est par contre soutenue par aucune photo:
Ils sont arrivés dans des wagons à bestiaux. En descendant, ils tenaient à peine debout. Ils ont été environ trois cents dans ce camp et beaucoup y sont morts. J’ai vu les Allemands mettre des cadavres dans des caisses et quand la caisse était trop petite, monter sur le couvercle pour le clouer. On ne sait pas où les caisses ont été enterrées…
Lui non plus ne sait pas où sont passées les victimes décédées, quoi qu’il en soit, il parle de 300 Juifs, or, l’article cité dans la première partie faisait état de 150 à 200 Juifs présents dans la Manche au début de la guerre, dont, nous précise la stèle inaugurée par Cazeneuve, 99 ont été assassinés ou déportés (sous-entendu, vers des camps en Allemagne ou en Pologne – on ne parlerait pas de déportation de Manchois dans la Manche!). Cela mériterait une petite explication.
Le plus simple est de penser qu’il n’y a jamais eu 300 Juifs détenus dans un camp du Cotentin, voici la carte des musées « de la résistance et de la déportation » en France, malgré les efforts de Cazeneuve, il n’y en a pas en Normandie.
Troisième Manche, 3 676 victimes civiles du 1er avril au 30 septembre 1944 dans le département
Il existe un travail autrement plus sérieux qu’un travail de lycéens et de journalistes endoctrinés sur cette époque et sur ce département: Boivin Michel, Garnier Bernard, Les victimes civiles de la Manche dans la Bataille de Normandie, 1994, 336 p. (Épuisé), 1995, 495 p.
Enquête statistique sur le nombre de victimes civiles du 1er avril au 30 septembre 1944. Récits des événements illustrés par de nombreuses photos. Liste mémoriale des 3 676 victimes. Liste des victimes par commune de domicile.
On peut en trouver les deux premiers chapitres ici
Les victimes civiles de la Manche dans la bataille de Normandie, 1er avril-30 septembre 1944 – Michel Boivin, Bernard Garnier – Le Bateau Livre (cliquer ensuite sur feuilleter)
On y trouve entre autres les extraits d’une lettre rédigée le 4 juin 1944 par une Cherbourgeoise s’adressant à son mari prisonnier en Allemagne, qui traduisent bel et bien une très vive hostilité de sa part :
«Mon cher Henri, c’est honteux de massacrer la population civile comme le font les prétendus Alliés (…). C’est bien la peine d’évacuer. Nous sommes en danger partout. Les campagnes environnantes de Cherbourg sont rasées (…). Toutes les nuits, nous sommes en alerte. Je t’assure qu’on ressent de fortes secousses et pourtant ce n’est pas tout à fait Cherbourg (…). Je t’assure que je me lève la nuit et descends en bas. Je ne suis pas la seule (…). Ça ne rigole plus maintenant. Là-bas où tu es, vous devez ramasser quelque chose aussi (…). Est-il possible que certains Français les applaudissent quand ils viennent nous bombarder. Il ne faut pas être bien intelligent. Comme si ce n’étaient pas nos ennemis, ceux-là. Pour ma part, ce sont les miens car ce sont des bandits et des assassins pour faire ce qu’ils nous font. C’est toute la population civile qui ramasse tout. Ce n’est pas cela qui avance la guerre. Ça ne fait que la ruine et la misère partout»
Ne cherchez pas à nous embrouiller, Monsieur Cazeneuve, la Normandie, c’est ça – et vos amis n’y sont pour rien :
Il y a 30 ans le fichier des auteurs connus de la gendarmerie s’appelait JUDEX.
–> de toute façon, la confusion judaïque – judiciaire est tout à fait excusable de nos jours.
remarquable papier
Il en est de même avec la supercherie du « camp des Milles » qui n’était qu’une usine de fabrication de tuiles qui se situait à 800 m du village et qui a servi de camp de regroupement (et non pas de concentration puisque ce « camp » est toujours resté « ouvert ») à divers réfugiés selon les années de 1938 à 1946 (réfugiés espagnols, allemands et autrichiens anti nazis fuyant leur pays dont certains juifs en transit vers l’espagne, juifs de Marseille arrêtés en 1942, allemands et français en fin de guerre). Je suis arrivé dans ce village en 1970 et me rendant souvent professionnellement dans cette usine de fabrication de briques et de tuiles (tuilerie de Marseille et de la méditerranée, j’avais appris que ce camp était ouvert, c’est-à-dire que les occupants en sortaient tous les jours pour se rendre au village et y revenaient le soir. J’ai vu les dessins faits par ces réfugiés sur les murs internes dont quelques artistes juifs connus plus tard et donc « survivants ». L’aubaine était trop bonne pour Alain CHOURAQUI d’en détourner l’histoire pour le revisiter en camp de concentration avec déportation des juifs vers les camps de concentration allemands. Curieusement tous ces peintres juifs célèbres après guerre sont curieusement tous « survivants ». Voilà encore comment la communauté organisée marque de son empreinte le sol de France.
C’est bien connu. Ils n’habitent jamais à la campagne mais uniquement dans les villes surtout les grandes. Je remarque qu’il n’y a pas de mémorial pour les victimes des bombardements anglo-américains ou pour les fusillés à titre de représailles par les allemands, sans doute des morts qui ne méritent que l’oubli. Pauvre France, avec le premier ministre, la présidente de l’assemblée nationale, le président du Conseil d’Etat et le président du Conseil constitutionnel qui sont membre de leur communauté, certains pensent encore qu’ils sont victime d’antisémitisme. Mais bon, le soutient des fils à papas de sciences po à la Palestine semble montrer que leur sempiternelle pleurniche marche de moins en moins bien.
Marrant, il y a un Pascal Goumain éleveur de saumon à Cherbourg.