Deux représentants de la filiale française du cabinet de conseil américain ont répondu aux questions de la commission d’enquête sénatoriale, ce mardi 18 janvier, concernant le rôle de McKinsey dans la logistique de la campagne de vaccination contre la Covid-19.
Les deux directeurs associés du cabinet de conseil, Karim Tadjeddine, responsable du pôle Secteur public et Thomas London, directeur associé du bureau parisien de McKinsey, ont été auditionnés au Sénat ce mardi 18 janvier pour répondre aux questions des sénateurs sur le rôle qu’a joué McKinsey auprès du gouvernement dans la logistique de la campagne de vaccination. Les sénateurs ont peiné à obtenir des informations précises et la transparence totale de la part des représentants de la firme américaine.
Les sénateurs ont interrogé durant de longues heures les deux représentants du cabinet de consulting McKinsey sur la nature des missions qui ont été réalisées pour le gouvernement français à hauteur de plusieurs millions d’euros, ou encore sur de potentiels liens avec la campagne présidentielle de 2017, apprend-on sur le site de Public Sénat.
McKinsey a touché 2 millions d’euros par mois
Cette audition sénatoriale arrive un an après que l’affaire a éclaté dans les médias. On apprenait ainsi en janvier 2021 que McKinsey touchait 2 millions d’euros par mois pour conseiller le gouvernement sur la vaccination d’après une information révélée par Le Point.
McKinsey et la stratégie vaccinale française
Au cours des auditions, le sénateur Les Républicains Arnaud Bazin se demande si McKinsey a joué un rôle dans la stratégie vaccinale du gouvernement. Selon Thomas London, directeur associé du bureau parisien de McKinsey, le cabinet a dû prêter main-forte à la « taskforce ministérielle » pour apporter « très rapidement » aux services du gouvernement des « schémas logistiques » et des « outils de pilotage », afin de gérer la logistique vaccinale et coordonner l’action de 250 000 professionnels sur le terrain.
Travaux pour l’Éducation nationale et la Caisse d’assurance vieillesse
« À deux reprises, la sénatrice communiste Éliane Assassi exhume deux missions, en dehors du champ de la santé, en prenant soin à chaque fois d’insister sur le montant », peut-on lire dans l’article de Public Sénat. « Vous avez obtenu un contrat d’un montant de 496 800 euros pour, je cite, évaluer les évolutions du métier d’enseignant. Vous pouvez nous dire à quoi a abouti cette mission ? ». Karim Tadjeddine indique que McKinsey a répondu au ministère de l’Éducation, dans le cadre d’un contrat-cadre de la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP). Il s’agissait d’accompagner cette dernière dans l’organisation d’un séminaire programmé pour février 2021, et de réaliser des études comparatives sur les systèmes éducatifs en Europe.
L’ARS Île-de-France et Santé publique France ont versé 9 millions d’euros à des cabinets de conseil en 2020 et 2021
Dans la lignée de ce nouveau réflexe français de faire appel à des cabinets de conseil privés, le 15 décembre 2021, la commission sénatoriale qui enquêtait sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, a auditionné l’ARS Île-de-France et Santé publique France concernant leurs dépenses auprès de ces cabinets. Pour Santé publique France, il a été dévoilé que le total de ces prestations s’est élevé à 2,8 millions d’euros en 2020, et 5 millions pour 2021.
« Les prestations interviennent dans la grande majorité des cas dans les domaines de la logistique pharmaceutique ou l’informatique. Santé publique France est notamment chargée de l’organisation de la campagne vaccinale mais aussi de la surveillance de l’épidémie, avec un volume important de données à traiter », lit-on encore sur le site de Public Sénat. « Quant à l’ARS Île-de-France, la principale dépense relative à un cabinet extérieur durant la crise s’est produite lors du développement d’un outil pouvant prédire, grâce aux données, les besoins en lits en soins critiques (système STEP). L’appel à cette expertise externe a coûté 1,2 million d’euros ». Soit un total minimum pour ces deux agences de 9 millions d’euros cumulés sur deux ans. On se demandera dans quelle mesure ces cabinets, dont McKinsey, ont eu une influence sur le gouvernement dans la gestion stratégique de la Covid.
L’État sort le carnet de chèques pour les cabinets de conseil
McKinsey, Citwell, Accenture… Entre mars 2020 et février 2021, le ministère de la Santé a passé 28 commandes auprès de sept cabinets pour un coût total de 11,35 millions d’euros, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie sanitaire. C’est une dépense de plus qui installe les cabinets de consulting américains dans la gestion des affaires publiques du pays.
L’emprise de McKinsey sur la France et sur Macron
Dans un autre article de Public Sénat du 2 mars 2021, plusieurs élus s’interrogent sur les liens d’intérêts entre certains cabinets et le gouvernement, voire Emmanuel Macron lui-même. « Il y avait des liens pendant la campagne présidentielle entre Macron et McKinsey. Il n’y a pas de hasard, c’est peut-être un petit retour d’ascenseur », explique à l’époque le sénateur communiste Éric Bocquet, qui regrette un « mélange des genres de plus en plus assumé et inquiétant ». Dans une enquête, le Monde a révélé la proximité entre le chef de l’État et McKinsey… D’« En Marche » à la campagne de vaccination, McKinsey semble avoir joué un rôle stratégique.
Source : Nexus
Au début de la pandémie, E. Macron a dit : Nous sommes en guerre ».
Il aurait dû, logiquement, laisser les médecins militaires gérer la crise.
Le Service de Santé des Armées (qui défile sur les Champs-Elysées, chaque 14 juillet) aurait géré la crise sanitaire d’une toute autre façon qu’un « cabinet de conseil » américain.. Et dans le respect des dépenses de l’argent public..
Qu’en pensez-vous ?