Antonio Samaras a annoncé lundi la tenue d’une élection présidentielle anticipée pour tenter de s’opposer à l’instabilité politique renaissante. Confronté à de multiples scandales politico-financiers, dont le plus important reste le maintien illégal en détention des députés nationalistes de l’Aube dorée (XA, Χρυσή Αυγή), le chef de la junte grecque veut faire élire son candidat pour raffermir son pouvoir.
Le président de la République grecque n’a aucun pouvoir, mais son élection nécessite un vote des deux tiers de l’assemblée (au moins 200 voix sur 300) lors des deux premiers tours, programmés les 17 et 24 décembre ; au troisième tour, qui se déroulerait le 29 décembre, une majorité de 180 voix suffit. Antonio Samaras soutiendra un ancien ministre des Affaires étrangères, Stávros Dimas ; il bénéficie de l’appui des députés qui soutiennent la junte, soit 155 voix. 25 voix manquent à l’appel pour atteindre les 180 minimum ; le premier ministre espère les trouver auprès des non-inscrits et des petits partis, soit plus de la moitié de ces 46 députés.
Un échec conduirait le pays dans une tragique impasse qui ne pourrait avoir comme conclusion qu’une nouvelle dissolution de la chambre des députés. De nouvelles élections législatives devraient être organisées au plus tard un mois après. Il s’agirait du troisième retour aux urnes pour des élections législatives en moins de trois ans. Elles verraient probablement une hausse, voire la victoire de la Coalition de la gauche radicale (SYRIZA, Synaspismós Rhizospastikís Aristerás), un groupe d’extrême gauche violent qui accentuerait les pires penchants dictatoriaux apparus durant la gouvernance Samaras.
Les nationalistes de l’Aube dorée seraient sans doute favorisés également, si toutefois la dictature leur permet de faire campagne et de se présenter. Une progression du vote patriote aurait cependant peu d’effet contre la victoire d’une extrême gauche immigrationniste, qui a par le passé montré de nombreux signes de collusions avec les groupes de tueurs marxistes qui, ces dernières années, ont assassiné plusieurs dizaines de personnes, jeunes patriotes, journalistes, policiers et civils lors d’attentats aveugles. L’Aube dorée pourrait alors être la cible d’une nouvelle vague de répression.
L’échec du plan Samaras conduirait le pays dans une période d’instabilité politique générale et parlementaire en particulier, avec une extrême gauche dénonçant officiellement les réformes imposées par la troïka mondialiste (FMI, BCE, UE), mais incapables d’apporter des solutions aux problèmes grecs. Cette crainte a conduit à l’effondrement des cours de la bourse à Athènes : en trois jours, le principal indice boursier a chuté de 20 %.