Une victoire provisoire
Le mouvement palestinien Hamas a obtenu devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) d’être retiré de la liste des organisations terroristes établie par l’Union européenne (UE).
« C’est une victoire pour la question palestinienne et les droits de notre peuple. Nous remercions le Tribunal de l’Union européenne pour cette décision positive qui doit être suivie par des mesures internationales pour mettre fin à l’oppression du peuple palestinien »
a déclaré le porte-parole du mouvement palestinien. Il ne s’agit cependant que d’une victoire provisoire, les juges n’ayant statué que sur un vice de procédure et précisent qu’ils ne se prononcent pas sur le fond. Le Hamas demeure d’ailleurs soumis au gel de ses avoirs en Europe. Le Conseil européen et la Commission européenne1, visés par l’action – et tous les deux condamnés – ont deux mois pour faire appel ou trois mois pour prendre une nouvelle décision concernant le gel des avoirs du mouvement palestinien.
Autre fait notable qui ne pousse pas à l’optimisme : Israël, malgré ses innombrables crimes commis en Europe comme en Palestine depuis plus de 80 ans, n’est toujours pas inscrit sur la liste des organisations terroristes.
La CJUE dénonce les méthodes du Conseil agissant à partir de la lecture des médiats du système
La décision de la CJUE est intéressante dans la mesure où elle précise les méthodes de la dictature européiste. Les juges ont reconnu que l’inscription du Hamas sur la liste des organisations terroristes n’était pas une décision réfléchie prise à l’issue d’une enquête, mais la validation d’un ordre des occupants. Le Hamas a en effet était maintenu sur cette liste « sur des appréciations contenues dans des décisions d’autorités compétentes, mais sur des informations tirées par lui de la presse » (§ 109), alors que l’UE elle-même exige selon ses propres textes devoir fonder ses décisions « non pas sur des éléments que le Conseil aurait tirés de la presse ou d’Internet, mais sur des éléments concrètement examinés et retenus dans des décisions d’autorités nationales compétentes » (§ 110)2.
Dans ses exposés, le tribunal dénonce longuement les méthodes utilisées par le Conseil dans un domaine aussi important que des accusations de terrorisme.
Cette méthode dictatoriale est loin d’être isolée. Le gouvernement grec persécute depuis maintenant plus d’un an des centaines de nationalistes, dont huit députés maintenus en prison, à partir de « preuves » similaires. Plus près de nous, c’est exactement de la même façon que le gouvernement d’occupation en France avait procédé pour constituer un « dossier » contre l’Œuvre française et les Jeunesses nationalistes pour prononcer une dissolution décidée par avance, malgré l’accumulation d’approximations, de raccourcis et de contrevérités.
Cette décision montre encore une totale inféodation de la politique étrangère européiste aux intérêts judéo-américains, puisque le Conseil européen ne fournit, comme référence pour motiver ses décrets anti-Hamas, uniquement et exclusivement que des documents américains ou britanniques3. Ces références, largement non motivées, sont de surcroît très anciennes, le tribunal notant (§ 105 et 106) que le Conseil européen s’est fondé encore en 2014 pour prendre ces décisions sur des textes datant de 2001 et 2003. C’est a posteriori que le Conseil européen a tenté de se justifier en prétendant qu’il suffisait de lire la presse pour savoir quel groupe était terroriste et quel autre ne l’était pas.
Lamentations et menaces de l’État criminel
« Nous ne nous satisfaisons pas [sic] de l’explication européenne selon laquelle le retrait du Hamas de cette liste des organisations terroristes relève d’une question technique. Nous voulons que les Européens remettent immédiatement le Hamas sur cette liste. Le Hamas est une organisation terroriste meurtrière dont le programme prévoit la destruction d’Israël comme objectif »
a éructé le criminel de guerre juif Benyamin Netanyahu à l’annonce du verdict.
Selon la presse française, il aurait également ajouté, shoah business oblige :
« Au Luxembourg, le tribunal de l’UE a retiré le Hamas de la liste d’organisations terroristes. Il semble que beaucoup trop [de gens] en Europe, où six millions de juifs ont été massacrés, n’ont rien appris ».
Sûr de ses réseaux d’influence dans divers pays occupés, le ministère des Affaires étrangères de l’entité sioniste Aviv Shiron a immédiatement annoncé que plusieurs pays européens feraient appel de cette décision.
« Le Hamas restera en fin de compte sur la liste des organisations terroristes. Il y a déjà des pays européens qui se préparent à présenter des appels »
a-t-il prétendu.
« Ce jugement ne change pas la position britannique et de l’UE sur le Hamas, un groupe terroriste. Nous voulons le maintenir sur la liste »
a déjà fait savoir la Grande-Bretagne en réponse à l’appel de ses maîtres.
(Le jugement est disponible ici en français au format PDF [20p|620 ko])
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1Le Conseil européen désigne la réunion des différents chefs d’État ou de gouvernement des vingt-huit États membres de l’UE. C’est lui qui choisit le président de la Commission européenne, qui doit ensuite être investi par un vote au parlement européen, et définit les grands axes de la politique de l’UE.
La Commission européenne est l’organe exécutif de l’Union européenne, chargé de faire appliquer les politiques européistes. Autrefois responsable devant le Conseil européen elle l’est, depuis la forfaiture du Traité de Lisbonne – rejeté massivement par les peuples d’Europe, mais imposé de force par la dictature – devant le Parlement européen.
2« Le Conseil s’est fondé, en réalité, non pas sur des appréciations contenues dans des décisions d’autorités compétentes, mais sur des informations tirées par lui de la presse et d’Internet » rappellent les juges à l’alinéa 131.
3Alinéa 97 du jugement qui précise que les « décisions évoquées par le Conseil sont, d’une part, une décision du Secretary of State for the Home Departement (ministre de l’Intérieur, Royaume-Uni) du 29 mars 2001, d’autre part, des décisions du gouvernement des États-Unis adoptées en application de la section 219 de l’US Immigration and Nationality Act (loi des États-Unis sur l’immigration et la nationalité, ci-après l’« INA ») et du décret exécutif 13224 ».