Les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont demandé officiellement au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) d’organiser une riposte militaire à la prise de pouvoir par les chiites au titre du chapitre VII de la charte de l’ONU sur les « actions en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression ».
Le CCG (Arabie saoudite, Oman, Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis et Qatar) est dominé par les pays sunnites qui refusent l’installation d’un pouvoir chiite à leurs portes. Ils reprochent à l’Iran de soutenir les miliciens chiites et à ceux-ci de travailler au retour de l’ancien président Ali Abdallah Saleh, renversé en 2011. L’Égypte, qui craint des menaces sur le libre accès à la mer Rouge et à Suez par le golf d’Aden.
Le Conseil de sécurité a adopté hier soir à l’unanimité des quinze membres – Chine, États-Unis, Russie, France et Royaume-Uni, ainsi qu’Angola, Chili, Espagne, Jordanie, Lituanie, Malaisie, Nigéria, Nouvelle-Zélande, Tchad, Vénézuela – une résolution de l’ONU exigeant le retrait des chiites des bâtiments gouvernementaux et la libération de l’ancien président Abd Rabbo Mansour Hadi. Le conseil de sécurité exige également l’ouverture de négociations.
Les miliciens chiites avaient par avance annoncé qu’ils ne se plieraient à aucune résolution onusienne.
Alors que l’incertitude quant à l’avenir politique du pays règne, les violences se poursuivent dans le pays. Les combats entre les miliciens chiites et Al-Qaïda Péninsule arabique (AQPA, Tanẓīm al-Qā‘idah fī Jazīrat al-‘Arab) ont fait au moins 26 morts dans le sud du pays. Il existe un risque important de voir se rapprocher les groupes sunnites antichiites et la puissante branche d’al-Qaïda au Yémen.
La France, la Grande-Bretagne, l’Italie et les États-Unis ont fermé leur ambassade, imités depuis par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. L’Iran au contraire se montre très favorable au nouveau pouvoir.