Malgré les annonces optimistes de la fin de semaine dernière – la prise de la ville en trois jours –, le gouvernement irakien a annoncé « l’arrêt momentané » des combats à Tikrit.
« Il ne reste plus aujourd’hui qu’une toute petite partie de la ville [à reprendre à l’ÉI], à savoir le centre. Nous avons suspendu les opérations d’abord pour limiter les pertes dans les rangs de nos forces héroïques »
a annoncé le ministre de l’Intérieur Mohammed Salem el-Ghabbane, évoquant aussi la préservation des infrastructures et le fait de laisser la possibilité aux civils de fuir la zone.
Ce serait bien cependant la nécessité de faire se reposer les troupes qui est à l’origine de l’arrêt de l’offensive. L’armée irakienne, qui ne forme selon certaines sources qu’une minorité des forces combattants aurait été très éprouvée par les combats de ces derniers jours, essuyant des pertes nombreuses, dans un pays déjà miné par douze années de guerre, précédée d’un embargo criminel, lui-même intervenu après une précédente période de guerre.
Sur place, un commandant avait évoqué la nécessité de frappes aériennes de la coalition, ce qui ne s’est pas produit ; des oppositions gouvernementales en seraient à l’origine.
Les miliciens chiites, qui seraient majoritaires parmi les combattants anti-ÉI sur place, aidés sur le terrain par des officiers iraniens, et comme les tribus sunnites qui ont apporté leur soutien, pourraient cependant élaborer de leur côté d’autres stratégies. De violents combats se sont déroulés peu avant l’annonce du ministre de l’Intérieur.