Les élections générales au Danemark se sont déroulées jeudi. Les sociaux-démocrates arrivent largement en tête avec 26,3 %, en progression de 1,5 point par rapport aux élections de 2011, emportant 47 sièges (+3). La dirigeante de gauche Helle Thorning-Schmidt, qui dirigeait la coalition avec divers partis de gauche, a cependant présenté sa démission dès jeudi soir. Le fort recul de ses alliés, les sociaux-libéraux de la Gauche radicale de 4,9 points, à 4,6 % et seulement 8 élus (-9), et le parti socialiste de 5 points à 4,2 % (7 députés, -9) ne lui permet pas de reconduire la coalition de gauche au pouvoir ces quatre dernières années. L’Alliance rouge-verte (Enhedslisten – De Rød-Grønne), qui faisait également partie du gouvernement sortant, progresse de 1,1 point à 7,8 % et 14 sièges (+2).
Les libéraux de la Gauche (Venstre) sont en fort recul de 7,2 points, à 19,5 %, un score leur accordant 34 sièges (-13) ; ils devraient pourtant devenir le centre d’une nouvelle coalition qui comptera l’extrême droite libérale : les libéraux-conservateurs et l’extrême droite ont obtenu 52 % des suffrages. Le président de Venstre, Lars Lokke Rasmussen, devrait obtenir le poste de premier ministre s’il peut s’allier avec le Parti populaire danois (DF, Dansk Folkeparti).
Le parti libéral d’extrême droite a obtenu 21,1 %, en progression de 8,8 points en quatre ans et en seconde position. Il obtient 37 sièges (+15). Le parti dirigé par Kristian Thulesen Dahl a déjà soutenu longuement le gouvernement libéral durant toute la décennie 2000. Durant ces dix années, le parti s’est révélé incapable de peser sur les politiques migratoires et l’invasion du Danemark et ses conséquences dramatiques (métissage, multiculturalisme, etc.), axant essentiellement son discours sur l’islamisation d’une part et sur l’assimilation des colons étrangers d’autre part.
Le DF se trouve dans une position difficile : s’il a soutenu durant dix ans le gouvernement durant la décennie 2000, il n’y a jamais participé et n’a donc jusqu’ici pas été touché par son échec. Devenu deuxième parti du Danemark et plus important parti de la coalition, il paraît difficilement concevable qu’il n’y participe pas cette fois.
Que cette coalition voit le jour ou non, que le DF participe au gouvernement ou non, dans tous les cas, la crise politique s’étend sur le continent : les partis non conventionnels obtiennent de plus en plus de voix sans que cela, au contraire, ne contribue à la stabilité, ni n’apporte de solutions sur le court ou le long terme dans les domaines économiques, identitaires et migratoires, moraux, etc. S’il peut diriger le pays, Lars Lokke Rasmussen ne sera qu’un chef minoritaire et faible au sein d’une coalition elle-même fragile. Outre le DF, d’autres partis nouveaux ont réalisé de très bons résultats, comme l’Alliance libérale, qui, pour sa troisième participation, recueille 7,5 % (+2,5) et L’Alternative, un parti libéral de gauche qui, pour sa première participation, totalise 4,8 % des voix, symbolisant le rejet du système par une partie de la population. Le scrutin a été marqué par une très forte participation (85,8 %).