Les 33 000 élèves chrétiens des territoires occupés par l’entité sioniste en Palestine n’ont pas fait leur rentrée hier. La totalité des 47 écoles chrétiennes n’a pas ouvert leur porte, touchée par un mouvement de grève générale. Les enseignants, les parents d’élèves et l’encadrement dénoncent les discriminations dont ils sont l’objet de la part de l’entité sioniste. Ils sont soutenus par deux députés arabes.
Un antichristianisme généralisé et officiel
Le gouvernement juif, et de plus en plus violemment à mesure que s’étend son emprise sur la Palestine, que s’accélère la colonisation et que se multiplient les crimes contre l’humanité, entreprend de détruire l’identité des Palestiniens qu’ils occupent. Les chrétiens figurent parmi les principales cibles de l’État criminel. Celui-ci, depuis des décennies, laisse agir les terroristes qui brûlent les voitures des chrétiens, profanent les cimetières et commettent des sacrilèges dans leurs églises.
Après les terribles faits de ces dernières semaines (attaque d’une maison où deux Palestiniens furent brûlés vifs – rappelant qu’il n’y a pas de différence entre les crimes de l’État dit islamique (ÉI) et ceux de l’État dit d’Israël (ÉI), sinon leur traitement par les médiats et les autorités internationales qui condamnent les uns et se taisent pour les autres –, profanation d’un cimetière maronite en Haute-Galilée, incendie du sanctuaire de Tabgha, etc.), il n’y a eu finalement aucune arrestation, ni aucune enquête sérieuse. Des mesures de rétention administrative, étendue aux terroristes juifs, ont rapidement été levées et les extrémistes relâchés.
Manifestation pour la survie des écoles chrétiennes
Dans ce contexte, la lutte menée par les occupants juifs contre les écoles chrétiennes n’est qu’une des formes de l’antichristianisme officiel de l’entité sioniste. Mardi, plusieurs centaines de chrétiens se sont rassemblés devant la basilique de l’Annonciation à Nazareth.
« Le gouvernement veut la fin des écoles chrétiennes »,
« Les écoles chrétiennes réclament l’égalité : financement total »,
proclamaient les banderoles tendues par les parents d’élèves et professeurs.
« C’est une question d’égalité, un enfant israélien juif a droit à 100 % et pas ceux de nos écoles, alors que notre enseignement est l’un des meilleurs en Israël »,
s’était étonné le père franciscain Abdel Massih Fahim, directeur des écoles de la Custodie de Terre sainte.
« Ce que nous demandons ici, ce n’est pas un privilège, mais la justice, pour nos écoles comme pour toutes les autres écoles d’Israël. Si les écoles chrétiennes sont menacées, à la longue c’est la présence chrétienne en Israël qui est menacée »,
a rappelé l’évêque de Nazareth monseigneur Boulos Marcuzzo, qui dirige l’Église catholique de rite latin dans les territoires occupés par Israël.
Discrimination religieuse d’État contre les chrétiens
Les manifestants rappellent que pour lever l’impôt, l’État sioniste, qui ne vit pourtant essentiellement que de l’argent racketté aux Européens depuis 1945 et en grande partie aux « aides » volées au peuple américain, ne se préoccupe pas de religion.
À l’inverse, quand il s’agit de financer les écoles, l’entité sioniste prend en charge 100 % des frais quand il s’agit d’un enseignement religieux juif, et seulement 29 % pour les écoles chrétiennes.
À ces mesures déjà discriminatoires, imposées par un occupant aux autochtones, le gouvernement israélien a de plus interdit au-delà d’un certain plafond les parents de financer les écoles chrétiennes, ce qui rend la situation insupportable pour les finances de la plupart d’icelles.
« Depuis un an et demi, nous sommes en discussion avec les autorités israéliennes et de nombreuses voix sont intervenues, même le Vatican. Il y a une semaine, le président Reuven Rivlin et le ministre de l’Éducation Naftali Bennett nous ont fait des déclarations très positives. Mais au-delà des belles déclarations politiques, une semaine plus tard, nous n’avons vu aucune proposition sérieuse. Nous avons tout tenté et il ne nous reste plus que l’option de la grève »,
a précisé Butros Mansour, porte-parole des églises chrétiennes en Palestine occupée.