Depuis samedi, la France et la Russie sont unies dans le sang versé des victimes civiles dans le Sinaï – Moscou a reconnu après les attaques de vendredi (132 morts, plusieurs centaines de blessés) que l’écrasement de son avion en Égypte (224 morts) était bien un attentat – et à Paris vendredi. Les deux pays mènent depuis hier une campagne de raids aériens contre Racca, et d’autres sites de l’État islamique pour la Russie. Les présidents des deux pays se sont téléphoné mardi pour confirmer la coopération de leurs armées. Vladimir Poutine a ordonné mardi matin aux Russes présents en Syrie de se mettre en contact avec le porte-avions nucléaire Richelieu (dit De Gaulle), pour coordonner les attaques.
« Un détachement naval français mené par un porte-avions arrivera bientôt dans votre secteur. Il faut établir un contact direct avec les Français et travailler avec eux comme avec des alliés »,
a-t-il affirmé durant une réunion de l’état-major. L’arrivée du Richelieu va permettre de tripler les capacités de frappes de la France.
François Hollande et Vladimir Poutine doivent se rencontrer prochainement.
La France a mené mardi sa troisième journée de frappes continue. Mardi, quatre Rafale et six Mirage de la force Chammal ont visé des centres présentés comme des « centres de commandement ». Le ministère de la Défense a affirmé avoir détruit la veille d’autres centres et des centres d’entraînement.
Si la France s’est rapprochée des positions russes, la réciproque est tout aussi vraie et la Russie paraît devoir concentrer ses frappes désormais contre l’ÉI.
Tout semble coïncider pour la formation d’une coalition unique sous la direction des pays du monde blanc, avec la marginalisation des pays du Golfe – l’Iran et ses milliers de soldats actifs sur le terrain demeurant un élément déterminant – sans pour autant qu’aucune solution politique ou de réorganisation régionale acceptable pour toutes les parties n’existe.
Cet optimisme de façade a été également montré par les Américains.
« Avec les attaques au Liban, les événements en Égypte ou à Ankara – en Turquie –, et maintenant les attaques à Paris, nous devons unir nos forces pour frapper Daech au cœur. Nous avons bien entendu un programme commun, nous ferons davantage sur le plan du contrôle des frontières et du mouvement des populations. Notre coopération doit se renforcer. Nous avons convenu ensemble d’accroître notre échange d’informations. […] Je suis convaincu que dans les semaines à venir, comme c’est déjà le cas aujourd’hui, Daech va ressentir une pression plus forte, nous gagnerons plus de terrain. Daech a déjà perdu des territoires, nous avons éliminé un certain nombre de ses dirigeants, libéré des populations, pris le contrôle de la raffinerie de Baiji en Irak, libéré des populations en Syrie. Nous avons donc une stratégie très claire. Et petit à petit, j’en suis convaincu, nous allons réussir à les défaire »,
a proclamé le représentant de Barack Obama.