Mali : attentat-suicide d’Al-Qaeda contre un camp militaire dirigé par la France
Le 18 janvier 2017, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a publié une déclaration revendiquant l’opération « martyre » contre un camp militaire dirigé par la France et la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) à Gao, au Mali, perpétrée le même jour. AQMI a désigné l’auteur de l’attentat comme Abd Al-Hadi Al-Fulani de la Brigade Al-Murabitoun.
Le camp visé abrite 600 combattants des troupes gouvernementales ainsi que les membres de divers groupes armés, qui effectuent ensemble des patrouilles mixtes dans la ville, en vertu de l’accord d’Alger conclu en mai et juin 2015 entre le gouvernement malien, des mouvements armés et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ces patrouilles, auxquelles doivent également se joindre des militaires maliens, sont censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire…
Selon l’ONU, des dizaines de personnes auraient été tuées dans l’attaque qui visait le camp à Gao. Un dernier décompte a porté le bilan à 60 morts et 115 blessés, selon le président malien Ibrahim Boubacar Keïta qui a décrété un deuil national de 3 jours.
AQMI a également mis en garde tous ceux qui collaborent avec les Français, les « forces croisées occupantes » et leurs alliés, menaçant de nouvelles attaques : « Par cette opération, nous mettons en garde quiconque serait tenté par la France de rejoindre son alliance, et réaffirmons que nous ne permettrons pas l’installation de casernes et de postes de commandement, ni l’utilisation de patrouilles et de convois militaires appartenant à l’occupant français, visant à combattre les moudjahidines ou à freiner les musulmans… ».
La mise en œuvre de cet accord, qui prévoyait également la mise en place d’autorités intérimaires dans le Nord et le désarmement des ex-rebelles, patine et la situation sécuritaire se dégrade, suscitant l’inquiétude de l’ONU et de l’Union européenne notamment.
Et si l’opération française « Serval » lancée en janvier 2013 a bien permis de chasser quelques groupes jihadistes armés qui menaçaient à l’époque la capitale, Bamako, beaucoup d’islamistes ont toujours un fort pouvoir de nuisance dont témoignent les attaques à l’engin explosif de ces derniers mois contre les forces locales et internationales, notamment dans le Nord…